Ce sous-titre, "Histoire rococo" a son importance, car il convoque tout un imaginaire artistique. le rococo, c'est ce courant artistique qui succède au baroque. En France, on parle de style rocaille, le rococo concernant plus les arts décoratifs que l'architecture. Pour exprimer la légèreté, la joie de vivre, mais aussi l'intimité, il faut des couleurs pastels, des lignes asymétriques, des ornements comme des fleurs, des rubans, des volutes... Les scènes représentées sur les tableaux, les porcelaines, des scènes galantes comme chez Watteau ou Boucher - galantes voire lestes.
Le début de la nouvelle commence donc par la description d'un petit logement et de sa décoration qui semblent être figés dans le passé, à l'époque Louis XV : le lieu semble figé dans le passé, tout a vieilli, et mal entretenu, mais tout évoque une "Folie" au sens du XVIIIème siècle, c'est-à-dire un petit pavillon intime pour abriter des amours non légitimes... Les premières pages - sur une nouvelle très courtes - décrivent donc en détail le bâtiment, ses papiers peints, ses bibelots, et ses tableaux. Et sur un tableau, le portrait d'une charmante jeune femme issue de la mythologie, prétexte pour la représenter de façon peu habillée...
Plus que l'histoire elle-même - la figure de la toile qui s'anime et descend aimer le jeune homme qui la regarde, c'est donc le cadre décrit qui apporte un charme léger, suranné, qui sent un peu la poussière mais qui séduit encore par sa frivolité.
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La célèbre Omphale, reine de Lydie, ayant acheté la servitude du légendaire Hercule, eut droit à une représentation picturale par le peintre Rubens, mettant en scène l'inversion des rapports et cassant au passage la figure d'un Hercule mythique et imperturbable.
Cette fameuse toile voit ici l'occasion pour Gautier de narrer avec un certain humour et beaucoup de fantastique l'histoire d'un jeune homme tombé amoureux d'une Omphale prenant vie et quittant la tapisserie dans laquelle elle était enclavée. En pleine période de candeur et de naïveté juvénile, ce simili de chérubin s'éprend de l'impossible et de l'inanimé, à la manière d'un Onuphrius.
Les mots me manquent alors pour montrer avec quel talent et quelle richesse de mots et d'humour l'auteur parvient à développer cet amour étrange, hors du temps et de l'espace, côtoyant deux dimensions : le réel et le pictural.
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En ce temps-là j’étais fort jeune, ce qui ne veut pas dire que je sois très vieux aujourd’hui ; mais je venais de sortir du collège, et je restais chez mon oncle en attendant que j’eusse fait choix d’une profession. Si le bonhomme avait pu prévoir que j’embrasserais celle de conteur fantastique, nul doute qu’il ne m’eût mis à la porte et déshérité irrévocablement ; car il professait pour la littérature en général, et les auteurs en particulier, le dédain le plus aristocratique. En vrai gentilhomme qu’il était, il voulait faire pendre ou rouer de coups de bâton, par ces gens, tous ces petits grimauds qui se mêlent de noircir du papier et parlent irrévérencieusement des personnes de qualité.
Au fond, peut-être vaut-il mieux que cela se soit passé ainsi et que j’aie gardé intact ce délicieux souvenir. On dit qu’il ne faut pas revenir sur ses premières amours ni aller voir la rose qu’on a admirée la veille.
En 1834, Balzac imagine et commande une canne somptueuse à l'orfèvre parisien le Cointe.
La « pomme » en or, finement ciselée des armoiries des Balzac d'Entraigues, qui n'ont aucun lien avec l'écrivain, est ornée d'une constellation de turquoises, offertes par sa bien-aimée Mme Hanska.
Cette canne est excessive en tout, et très vite, elle fait sensation parmi journalistes et caricaturistes. C'est la signature excentrique de l'écrivain, la preuve visible et provocante de son énergie et de sa liberté, imposant sa prestance au milieu de la société des écrivains. Pour Charlotte Constant et Delphine de Girardin, amies De Balzac, la canne est investie d'un pouvoir magique…
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Direction éditoriale
Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Direction scientifique
Jean-Didier Wagneur
Scénario, recherche iconographique et suivi de production
Sophie Guindon, chargée d'édition multimédia, BnF
Réalisation
Vagabondir
Enregistrement, musique et sound design
Mathias Bourre et Andrea Perugini, Opixido
Voix
Geert van Herwijnen
Crédits iconographiques
Collections de la BnF
© Bibliothèque nationale de France
Images extérieures :
Projet d'éventail : l'apothéose De Balzac
Grandville, dessinateur, entre 1835 et 1836
Maison de Balzac, BAL 1990.1
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
La canne De Balzac
Orfèvre le Cointe, 1834
Maison de Balzac, BAL 186
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1662
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
La pâtisserie Gloppe, avenue des Champs-Elysées
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1733
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Balzac à la canne
Illustration pour Courtine, Balzac à table, Paris, Robert Laffont, 1976
Maison de Balzac, B2290
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac, croquis d'après nature
Théophile Gautier, 1830
Maison de Balzac, BAL 333
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Portrait-charge de Balzac
Jean Pierre Dantan, sculpteur, 1835
Maison de Balzac, BAL 972
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Honoré de Balzac
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 252
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac en canne
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 253
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Comtesse Charlotte von Hardenberg
Johann Heinrich Schroeder (Boris Wilnitsky)
Droits réservés
Delphine Gay (Portrait de Delphine de Girardin)
Louis Hersent, 1824
Musée de l'Histoire de France
© Palais de Versailles, RF 481
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