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EAN : 9782081507852
256 pages
Flammarion (05/01/2022)
3.38/5   4 notes
Résumé :
« Je croyais connaître Germaine de Staël : la disciple de Rousseau, la théoricienne du progrès et l’adversaire acharnée de l’autoritarisme. Cette image a volé en éclats lorsque j’ai découvert ses premières nouvelles. Une autre Staël y surgit, loin de la femme des Lumières : une Staël folle ou attirée jusqu’au vertige par la folie. Qui ne compose plus des traités, mais le tableau d’une raison impuissante. Ses héroïnes, loin de briller dans les conversations, tiennent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est composée de deux parties : une première qui décrit un processus de recherches qui attribue à Mme de Stael trois nouvelles inédites et une deuxième partie où on découvre ces trois nouvelles. Cette deuxième partie, très courte, permet de découvrir Mme de Stael si on ne connaît pas cette auteure. La première partie, beaucoup plus longue, se lit facilement. On a affaire à une chercheuse à l'évidence passionnée par Mme de Stael, et qui sait très bien partager cette passion. Ce qui me pose plus problème, ce sont les conclusions et la méthode de recherche de l'auteure-chercheuse. A partir de petites phrases issues de correspondances et de mémoires, elle en a déduit que ces trois nouvelles sans auteur sont de Mme Stael. Et c'est très problématique de déduire cela à partir de quelques phrases. C'est pour moi de la surinterprétation. Ce n'est pas parce qu'un ami De Stael revendique une des nouvelles écrite, selon lui, à 4 mains avec une de ses amies proches que c'est forcément Mme de Stael. Plus on lit le raisonnement de la chercheuse, plus on se dit qu'elle a fait en sorte d'interpréter des indices dans le sens de la théorie qu'elle voulait démontrer (biais cognitif très courant en recherche). Par ailleurs, elle prend comme argent comptant tout ce qui écrit dans les mémoires et les correspondances. Or, ayant fait de hautes études en épistémologie, j'y ai appris qu'il faut se méfier des traces : on peut mentir, affabuler, tromper, déguiser la vérité, surtout dans des écrits. C'est la base d'une bonne recherche en sciences humaines. Croiser avec de multiples ressources concordantes pour aboutir à une interprétation, pas aboutir à une interprétation à partir d'une seule source dont la véracité est constestable. Quand Mme de Stael dit que sa mère a été opprimée par son mari, rien ne permet de dire que c'est vrai, c'est peut être l'interprétation d'une ado qui déteste son père et qui se persuade que c'est vrai.
Bref, toute cette recherche et ses conclusions me paraissent bien fragiles. Ce n'est pas comme ça qu'on fait de la recherche. Dommage parce que c'est quand même rudement bien écrit.
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Germaine de Stael est un peu oubliée aujourd'hui et le grand public connait aujourd'hui davantage le peintre du XX ème siècle que la grande dame des lettres de la fin du XVIII ème siècle et du début du XIX ème siècle.
Belle entreprise donc que celle de Stéphanie Genand : profiter de la redecouverte de trois textes de Germaine de Stael pour les publier et lui consacrer une étude approfondie qui vient éclairer d'un jour nouveau l'extraordinaire personne qu'était Germaine de Stael.
Opposante à Napoléon, esprit brillant, favorable à une monarchie constitutionnelle à l'anglaise, Madame de Stael est en avance sur son temps.
Ses adversaires ne la ménagent pas.
Stéphanie Genand nous laisse entrevoir une autre facette de ce personnage : sa fascination (répulsion ?) pour la folie. Les femmes intelligentes ne pourraient être que folles dans une époque patriarcale qui les discrimine ? La vie de sa mère, brillante épouse du baron Necker, est à cet égard très éclairante.

Ou bien, Madame de Stael aurait elle été border line ? L'auteur se garde de trancher catégoriquement ouvrant avec élégance les pistes de réflexion sur la complexité de la personnalité de G de S.
Les trois nouvelles inédites en ont plus de sel encore et la troisième, très drôle, est un pied de nez au romantisme (15 ans plus tard que reste-t-il de nos amours ?).
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J'ai été assez decontennancée par cette lecture.

Déjà, car les "trois nouvelles inédites" représentent une infime partie du livre mais également car on apprend qu'il n'est pas sûr que ces nouvelles soient de Mme de Stael.

Passée cette première forme de déception, l'essai livré par l'auteure Stéphanie Genand sur l'écrivain et femme politique Germaine de Stael est intéressant et bien écrit. Dans l'ensemble on s'intéresse plus à savoir si effectivement Mme de Stael aurait pu écrire ces nouvelles qu'au contenu même de celles-ci.
Le déroulement proposé, principalement basé sur des interprétations de correspondances, largement incomplètes comme le précise Stéphanie genand, et des morceaux choisis de son oeuvre, donne une autre vision de Mme de Stael.

A nouveau, j'ai été assez décontenancée de découvrir que finalement l'essai démontrait le caractère humain de cette femme auteure et penseuse de la fin du 18e. On y découvre qu'effectivement elle a eu des parents avec qui elle a eu des relations particulières, effectivement elle a été jeune femme et s'est vue éprise de cette "folie amoureuse" qui constitue l'essentiel de l'essai, effectivement elle a été femme et intellectuelle.

Finalement on découvre des récits de jeunesse qui détonnent avec les réflexions mûres et poussées que l'on a l'habitude de connaître de Mme de Stael. Mais cela ne relève pas d'un caractère exceptionnel, en tout cas, pas pour moi.

Bref je n'ai pas été emballée par cette lecture !
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critiques presse (1)
LeMonde
08 janvier 2022
Autour de trois courtes nouvelles méconnues, Stéphanie Genand livre un bel essai sur le dilemme de l’écrivaine face à ses parents.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Composez vous quelquefois ?
- oui, je me compose, et c'est là un grand ouvrage.
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Comment concilier cette aura de femme engagée et la fascination (de Mme de Stael) pour la folie ?
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Il est l'arbre, elle est le lierre
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