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Khaled Osman (Traducteur)
EAN : 9782020996365
342 pages
Seuil (01/01/2011)
3.58/5   6 notes
Résumé :
Cet ouvrage rassemble le premier et le troisième volume de la série des Carnets, dont le Seuil avait déjà publié en 2008 le cinquième volume sous le titre Les Poussières de l’effacement.

Le premier des deux carnets s’apparente plutôt à une exploration géographique de la sensualité féminine qui, à partir du vieux Caire, nous emmène de l’Andalousie à la Russie, en passant par l’Asie centrale et le Maroc.

Le second dérive du souvenir obsé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un homme vieillissant nous fait la description minutieuse de ses nombreuses conquêtes, réelles ou le plus souvent, imaginaires. Je mettrai plutôt à ces récits une étiquette "science-fiction" que "roman d'amour"!
Il nous promène dans les contrées les plus diverses, je n'en retiendrai que la visite de la Grande Mosquée de Cordoue, source d'émotion esthétique et spirituelle.
Pour le reste, l'auteur égrène souvenirs et réflexions mélancoliques, sans arriver à émouvoir sa lectrice. Notre homme est troublé, brûlant de désir et d'excitation, il étale ses états d'âme avec un tel narcissisme qu'il est difficile de partager ses expériences.
Un exercice de style, mais rien qui nous ensorcelle ou nous plonge dans les flammes de la passion!
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Muses et égéries/Gamal Ghitany
Gamal Ghitany se souvient…En phrases amples et rythmées enrichies d'un vocabulaire précis, coloré et fécond, il nous offre un florilège poétique de ses conquêtes ou simples rencontres féminines, des émotions conjointes et de ses désirs parfois inassouvis. On est frappé d'emblée par le style imagé et romantique, souvent hyperbolique, parfois hélas emphatique de façon outrancière, que la qualité exceptionnelle de la traduction dans tous les cas met en valeur.
« Les émotions qui toute ma vie m'ont émerveillé et enflammé, qui m'ont permis de connaître les plus hauts degrés du contentement de l'âme et de la satisfaction des sens, ont trait aux femmes. » On ne peut être plus précis.
Toute nouvelle rencontre le bouleverse : « J'ai tendance à puiser dans ma mémoire pour comparer les femmes que j'ai connues à celles que croise mon regard. Mais celle-ci ne souffrait aucun équivalent, aucun point de comparaison : elle avait ouvert un nouveau chapitre dans mes archives intimes. »
Le voyeurisme même peut le conduire à un embrasement des sens lorsqu'il observe sa voisine d'en face. C'est aussi avec une obstination peu commune qu'il se met en quête d'une femme qui habite à Istanbul et qu'il a découverte sur une cassette vidéo lors d'un tour de chant.
Cette rencontre peut aussi bien être celle d'un lieu magique qui évoque la féminité, comme la ville de Tolède dont l'auteur tombe éperdument amoureux. Ou bien un monument, une oeuvre d'art, comme le montre son séjour à Cordoue.
« La seule ville qui se détache de toutes les autres, la seule qui soit à même de me procurer la paix de l'esprit, c'est cette mienne Tolède, à la fois pudique et ardente, ma bien-aimée espagnole qui, par le seul pouvoir d'une pousse de basilic enracinée dans son sol, m'a soumis à sa volonté. »
Pour juger une oeuvre, je me fie en premier à la qualité générale de la langue, puis à la richesse du vocabulaire, la qualité de la syntaxe et enfin au contenu, l'intrigue ou le thème. Et là, je suis comblé même si je n'adhère pas totalement à cette hypersensibilité dont fait montre l'auteur. La langue est riche et soucieuse du détail.
L'auteur se livre à une fine analyse de la cristallisation qui s'opère entre un homme et une femme avant même qu'ils aient échangé le moindre mot.
Et puis, Ghitany sait décrire les instants magiques : « Jamais au cours de mes pérégrinations, pourtant nombreuses, je n'ai connu d'instants plus beaux et plus parfaits que celui où la femme confesse son désir et accorde son consentement, cela par un regard, un mot, un infime tressaillement, un halètement, un soupir. »
Il nous livre ses fantasmes en accord avec tous ces corps convoités : ode aux femmes, à une femme en particulier, l'obsédante Hamra, femme fondatrice rencontrée dans l'enfance et dont toutes les suivantes ne seront que des répliques.
Nombreuses sont les digressions qui hachent un peu le récit tant est soucieux du détail Gamal Ghitany .
Un très bel ouvrage à lire en prenant son temps pour le plaisir.

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"Je suis belle ô mortels comme un rêve de pierre" .
Le vers célèbre de Baudelaire sied, à mon avis particulièrement bien aux Muses et égéries qui traversent la vie, survolent les carnets de Gamal Ghitany, car de l'utérus indéniable de la mère à l'objet du désir impalpable, la route est longue pour cheminer en quête d'identité.
Fantasmes;"apparitions charmeuses"; corps convoités la faim au ventre;villes personnifiées; images de voyages glanées par ci par là le temps d'un regard, d'une musique, d'un parfum, d'une couleur, d'une forme; entre réel et irréel, la frontière est parfois imperceptible; de la séduction au chavirement, l'homme, bouleversé en quête d'harmonie et d'impossible, pénètre porte après porte, dans un lieu sacré, un monde singulier qui l'inspire, l'attire en son centre et le pousse à méditer.
J'avoue ne pas avoir tout saisi de cette pensée philosophico-poético-érotico-spirituelle sur la beauté,la féminité,l'harmonie et ses muses apparentées à l'art divin où le Moi puise sa force (pure interprétation personnelle).
En conclusion:un voyage intemporel à travers des lieux hautement imprégnés de culture, d'art et de sacré; reliés à des femmes dont le souvenir hante encore la mémoire de l'auteur; beaucoup de poésie perçue dans la prose de Gamal Ghitany( considéré comme l'écrivain égyptien le plus important après Naguib Mahfouz) mais une langue étrangère, car sans doute imprégnée d'une culture inconnue, difficilement compréhensible.
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critiques presse (1)
LePoint
14 juin 2011
Sous les traits du premier amour au visage d'enfant, d'une chanteuse à la chevelure rousse ou d'une épouse aux courbes parfaites, les femmes arabes [...] deviennent descendantes d'Isis, déesse mère de la civilisation égyptienne.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Jusqu'à la trentaine, on observe ce qui va advenir bien davantage qu'on ne se retourne sur ce qui est passé. À partir de la quarantaine, après la perte des êtres aimés, on commence à s'aviser de l'existence de la mort. Après que j'ai franchi le cap de la cinquantaine et que maintes portes se sont refermées devant moi, j'ai su avec certitude que ce qui me restait à vivre passerait comme une flopée de nuages balayés par les vents. C'est pourquoi j'ai pris la résolution d'aller à l'abordage des années à venir, si tant est qu'il me soit donné de les franchir.
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L'établissement abritait également de nombreuses variétés d'oiseaux, deux de chaque espèce - un mâle et une femelle. Dans une vaste cage argentée posée sur une table ronde, au milieu du corridor conduisant au vestibule ornementé du café, il y avait un rossignol d'Irak avec ses femelles. Cet oiseau, m'avait expliqué Qayssi, était doué d'une des voix les plus pures qu'il eût jamais entendues ; ce qui faisait toutefois sa rareté et sa singularité, c'était sa manière très particulière de s'accoupler : le mâle battait des ailes avant de prendre son envol, imité en miroir par sa femelle, et arrivés au plus haut, ils s'unissaient dans une étreinte tournoyante, intime et enflammée, de plus en plus intense, restant ainsi soudés un long moment.
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La beauté féminine n'est rien d'autre qu'un signe renvoyant à la pureté du monde, dans ce qu'il contient déjà comme dans ce qu'il pourrait receler.J'ai passé ma vie à convoiter cette beauté, hélas je n'ai pas réussi à m'en rassasier et la chance ne m'a guère souri.
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L'arrivée est précédée d'étapes, dont le franchissement progressif permet de se mettre en condition et aide à ne pas faiblir...Ce n'est qu'après avoir gravi les degrés intermédiaires et fourni l'effort requis que l'édifice révèle son essence.Si on ne possède pas les clefs pour la déchiffre, son architecture restera irrémédiablement muette,réduite à un chemin sans issue.
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La tendresse, telle que la définit le "Lissân"*,est ce sentiment nostalgique qui combine le sanglot extrême et l'ivresse musicale. C'est aussi la quintessence de l'attachement et de l'aspiration du coeur.Cette tendresse que j'ai reçue en héritage m'a investi corps et âme.

*Le lissân:grand dictionnaire lexicographique,référence suprême de la langue arabe.
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Video de Gamal Ghitany (2) Voir plusAjouter une vidéo

Gamal Ghitany : Pyramides
En extérieur, sur le site des Pyramides d'Abu Sir, Olivier BARROT présente "Pyramides" de l'écrivain égyptien Gamal GHITANY, dont il lit un passage. le sujet est ponctué de photographiesNoir et blanc et d'images des Pyramides.
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