Gros soucis de la part de l'auteure: son incapacité à raconter les choses de façon fluides et claires. Les situations ne sont pas présentées, les discussions difficiles à suivre, un lexique en fin d'ouvrage aurait été préférable à cette saturation de vocabulaire aborigène en pleine texte, et le jargon universitaire en fait un livre destiné à des éthnologues de formation. Exemple, p. 131: "Le culte secret Juluru apparaît comme un culte historique, soit un culte qui s'est nourri de différentes épisodes historiques au fur et à mesure de son avancée géographique, mais il est "fondé" sur une ancestralité et des rites qui ont précédé ces événements au nom de récits transhistoriques, mythiques, au sens non pas d'irréels mais d'une sagesse immémoriale qui transcende le temps". ... !! Eh ben! C'est clair, n'est-ce pas?
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Voilà quelqu'un qui mélange habilement son ressenti avec son travail scientifique assidu. J'ai toujours plaisir à lire Mme Glowczewski-Barker. On la lit comme si on la suivait sur son travail de terrain et qu'elle nous commentait ce que nous observons avec elle. Observations, descriptions et réflexions, le tout mélangé avec subtilité et neutralité scientifique.
Un plaisir à lire et à relire pour ceux qui s'intéressent aux populations aborigènes d'Australie.
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Est-ce que la matière est animée par sa structure même ou par une intentionnalité extérieure ? Toutes les sociétés du monde répondent à cette quête des sources de la vie et de la conscience. Les religions du livre, judaïsme, christianisme ou islam, placent plutôt l'intentionnalité hors de la matière, là où l'esprit de l'homme rejoint celui d'un Dieu transcendant tout le reste. Les spiritualités des peuples autochtones, au contraire, semblent situer l'intentionnalité de l'esprit au coeur même de la matière, là où l'homme rejoint non seulement toutes les autres formes de la vie, mais aussi le minéral, l'eau, le vent, le feu ou les étoiles. Pour les premiers habitants de l'Australie, l'espace de rencontre entre tous les règnes de l'univers est une sorte de réseau ouvert, une combinaison de particules invisibles à l'oeil nu mais animées d'une force d'action, attracteurs formant des rhizomes à l'image des lianes d'ignames : entrelacs, bifurcations, structures dissipatives. Ce livre est consacré à cet art de projection mentale dans les formes mouvantes de l'univers.
Paysages agités d'une violence viscérale s'étirant dans une immensité cérébrale, les terres australiennes, même désertes, respirent d'un souffle ancestral. Cette présence de l'être au monde rappelle d'autres lieux dispersés sur le globe, où les empreintes du temps projettent un sentiment de sacré. Dans ces lieux-là, la terre parle sous forme d'images animées et ce qu'elle transmet est inouï : parfois, disent les Aborigènes, il faut être endormi pour l'entendre, mais d'autres fois la force du lieu est telle, et la réception de l'humain qui passe par là si disposée, par la fatigue, la faim, l'urgence ou la colère, que le message passe à l'éveil.
CLIMAT, CHAUD DEVANT !
avec Marie-Monique ROBIN, Daniel NAHON, Joël GUIOT, Barbara GLOWCZEWSKI, Éric DE KERMEL