Après
Novalis, j'avais envie de persévérer dans le romantique allemand.
Après
les souffrances du jeune Werther le
Faust de
Goethe me faisait de l'oeil sur l'étagère de la bibliothèque de mon fils.
J'ai voulu continuer sa lecture arrêtée à la troisième page...
C'est vrai que ça n'a rien d'évident un tel monument littéraire. C'est un peu comme visiter une architecture baroque, même si c'est plutôt le gothique qui conviendrait le mieux.
Quel dédale, quelle boursouflure lyrique! On ne sait pas comment saisir ce texte, ou plutôt cet enchevêtrement de textes.
Moi qui bêtement imaginais une sorte de huis clos avec seulement trois personnages...
L'oeuvre est surpeuplée, une foule surnaturelle surgit à chaque page.
Les thèmes du romantisme sont bels et bien là, le tourment de
Faust, la nostalgie, l'amour, la mythologie antique, le mysticisme exalté, l'ésotérisme, les êtres fabuleux...
Ça apparaît et disparaît comme dans un rêve, si bien qu'on finit par se demander s'il ne s'agit pas simplement d'un long cauchemar, ou d'une descente dans le monde souterrain de l'inconscient de
Faust. Méphistophélès ne serait-il finalement que son double "maléfique", même s'il nous est très sympathique.
Sûr que ce monument dantesque aura inspiré la psychanalyse jungienne, peut-être même ce bon vieux
Nietzsche pour sa naissance de la tragédie et concept du dionysiaque...
Oeuvre source, intarissable, servez-vous !