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sur 1202 notes
Le Docteur Faust est un homme accompli. On l'admire, on lui demande conseils, on se rue à ses cours. Mais voilà, Faust ne peut se complaire dans la transmission, ne peut se flatter de l'admiration qu'il provoque. Il veut aller vers l'absolu, fréquenter le monde des esprits, les mondes des cieux, connaitre "l'axiome du sage". le monde des hommes est une limite qu'il ne peut tolérer. Ainsi le Faust de Goethe, alchimiste, théologien et scientifique décide de faire des séances de spiritisme et de parvenir à la révélation supérieure.
Mais voilà, il prend peur, il veut en finir d'avec ce monde si étroit pour ces inspirations. C'est sans compter sur un pari contracté entre "un des cavaliers de Satan" lui-même et de Dieu. Méphistophélès (nom bien compliqué d'ailleurs) va lui tenter de lui offrir toutes les tentations que peut offrir l'humanité.
Héros ô combien absolu, Faust est aussi un héros romantique. La scène du miroir est d'ailleurs d'une sacrée beauté. Faust (l'oeuvre) est à mon sens un roman gothique: un pacte, des figures fantastiques (sorcières, fées...) et surtout l'issue finale qui est significative.
D'ailleurs, j'ai fichtrement apprécié toutes les références, notamment celle du Songe d'une nuit d'été.
Pour la construction de la pièce, point de respect pour la règle des trois unités. Et bon Dieu que j'aime ça aussi. le lecteur est porté, en perd les sens, ses repères.(surtout temporels) et c'est cela qui apporte la magie et conforte l'univers fantastique.




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Voilà une pièce de théâtre ô combien mythique !

Dieu lance un défi au Diable : celui de corrompre le Docteur Faust, un homme égaré en quête de la Connaissance :

" Il me cherche ardemment dans l'obscurité, et je veux bientôt le conduire à la lumière. Dans l'arbuste qui verdit, le jardinier distingue déjà les fleurs et les fruits qui se développeront dans la saison suivante.
(...)
Aussi longtemps qu'il vivra sur la terre, il t'est permis de l'induire en tentation. Tout homme qui marche peut s'égarer. "


Voilà qui est très prometteur. de ce jeu découlent quelques bonnes scènes. Malgré tout, j'ai trouvé qu'il y avait trop de fioritures et referme ce livre avec l'impression que je suis passée à côté. Les didascalies minimalistes donnaient parfois l'impression que la pièce allait dans tous les sens.

Je pense que pour l'apprécier pleinement, Faust, comme beaucoup d'autres pièces de théâtre doit être vu sur scène !
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Le mythe de l'âme vendue au diable est bien connu. En croyant obtenir des bienfaits, on plonge de le malheur éternel. On signe l'acte tragique dès le début. On l'oublie un instant et on y replonge. le Faust de Goethe n'est cependant pas une tragédie. On y rit, entre étudiants débauchés ou sorcières en sabbat, et on y folâtre, épris d'amour pour une Marguerite qui cède trop vite, et qui regrette ensuite amèrement la perte de sa vertu. Les temps et les moeurs changent. Bien sûr, la lecture ne laisse qu'imaginer les scènes grandioses, horribles ou secrètes. Les mots seuls ne suffisent pas. On a l'impression de lire un livret d'opéra, et d'ailleurs, c'est sous cette forme que se feront les meilleurs Faust...
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Goethe, Faust, manient des forces qui les dépassent.

Ce Faust I est bon. Il y a là des réflexions philosophiques intéressantes, des scènes mémorables, un beau style.

Pourtant, en refermant le livre, on a le sentiment que ce n'est pas un chef-d'oeuvre. Certains passages sont inutilement longs, voire inutilement présents. La pensée n'y est pas développée suffisamment.

Malgré ce constat, quelque chose de profondément singulier ressort de cette oeuvre. le texte en lui-même n'enthousisame pas autant que de nombreux autres. Il y a pourtant quelque chose qui germe. Quelque chose d'incertain, de souterrain, dont on a du mal à déterminer la nature.

C'est le premier livre qui produit cet effet sur moi. le thème est tellement puissant qu'il dépasse le texte qui le porte, d'où la transfiguration en mythe. Goethe est un esprit trop fin pour ne pas s'en être rendu compte. Il avait, je pense, un regard critique sur son texte. Mais il savait qu'il manipulait des forces dont il ne comprenait pas exactement le sens, raison pour laquelle il a tant retravaillé cet écrit.

C'est une oeuvre profondément ouverte. Elle est de libre interprétation. C'est sans doute aussi pour cela que Goethe n'a pas trop développé certains points : plus l'écrivain est précis, moins il reste de place pour l'interprétation. Goethe a voulu laisser cette place, conscient qu'il bâtissait un mythe plutôt qu'une pièce. C'est peut-être l'intervention la plus nuancée que peut opérer un écrivain : ne pas noyer son texte pour permettre au lecteur d'y respirer librement.

Finalement, reste une oeuvre qu'on n'a jamais fini de lire. le summum de la littérature. Un chef-d'oeuvre.

Je n'en ai pas fini avec ce texte.
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Je l'ai lu il y a 20 ans après avoir vu le spectacle aux ruines de l'Abbaye de Villers-la-Ville (Belgique). C'était en plein air et j'en ai gardé un très bon souvenir. Très bonne mise en scène et très bons comédiens :-)

"De la cornemuse écoutez,
Messieurs, la musique divine :
On entend bien, ou l'on devine,
Le schnickschnack qui vous sort du nez."
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Disons que j'ai aimé l'histoire car originale.
En effet, tout le monde connaît le mythe du pacte avec le diable, la crainte et la fascination que suscite ce thème, mais personne ne l'avait abordé en littérature et encore moins au théâtre. C'est chose faite avec Monsieur Goethe qui nous en livre une version romantique empreinte du langage de Shakespeare. Romantique parce que Faust est un personnage animé par une soif qui le consume, une soif qui ne relève pas du désir de dominer le monde mais qui le ronge tout de même : la soif de connaissance. Et pour tenter de l'assouvir, il va jusqu'à s'aventurer sur un versant sombre de lui-même par sa rencontre avec Méphistophélès. On peut se demander d'ailleurs si ce démon n'est pas le double maléfique de Faust. Il va rencontrer ensuite l'amour en la personne de Marguerite mais il est trop tard : le mal est fait et il doit obéir au pacte. Alors survient la fin où il est entraîné par Méphistophélès dans une sarabande endiablée qui certainement, se déroule en enfer (je ne me rappelle plus où elle a lieu) On peut regretter toutefois que Faust n'ait pas assez vécu pour profiter des jouissances que le démon mettait à sa portée. Et puis le pacte n'est pas respecté comme il se devrait puisque Faust n'est pas encore mort lorsque son commanditaire vient le chercher. Mais bon, ne dit-on pas que le diable est le père du mensonge et qu'on ne peut s'y fier ?
En tout cas pauvre Faust, il a joué avec le feu de son âme et s'est bel et bien brûlé...
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J'aime beaucoup le théâtre, mais en tant que spectatrice. Je suis une piètre lectrice, je n'arrive pas à donner vie aux échanges. J'ai besoin que la pièce soit incarnée sinon je me noie dans les changements de personnages. C'est tout de même avec plaisir que j'ai relu Faust, l'éternel insatisfait qui vend son âme au diable pour découvrir les délices que peut offrir la vie mais ne sème que peines et mort autour de lui.
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Comment "critiquer" un tel livre... C'est lyrique, c'est tragique, c'est étrange, c'est supérieur... Cela mérite probablement d'être lu plusieurs fois pour essayer d'en comprendre le sens. J'ai beaucoup aimé la préface de Gérard de Nerval. J'ai également apprécié la pièce bien sûr et les envolées sur l'âme, la vie, etc. Bref une grande oeuvre à avoir lue mais j'aurais aimé y prendre plus plaisir
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Un clair obscur magistral, un romantisme éperdu, une quête du soi affamante, la rudesse germanique agrémentée du lyrisme français grâce à la traduction de Gérard de Nerval
Le Faust de Goethe reste indubitablement une leçon de l'humain dans ses errances comme dans ses espérances, capable du meilleur et du pire sur le long chemin d'une brève vie humaine.
Si vous avez le choix, prenez l'édition avec chronologie et préface de Jeanne Ancelet-Hustache qui propose une introduction efficace pour faire le point sur les différentes réécritures du Faust et ses variations.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Faust est une pièce dense, si dense qu'elle ne se laisse pas lire en une seule fois. On en voit la beauté, on se perd à se demander si c'est bien de Faust qu'il s'agit, ou de Faust et de Méphistophélès et Dieu ? Ou de Faust et de Marguerite ? On se retrouve, on voit la dureté du monde, l'injustice, la vanité de l'ignorance. On comprend. Faust est une pièce admirable, tout le monde le sait.
Il reste pourtant encore l'autre partie : les personnes croisées furtivement, le monde qu'elles décrivent et les messages qu'elles passent, quelques phrases glissées sur lesquelles on ne s'attarde pas mais qui ne semblent pas être écrites au hasard. Il manque un peu de repos, et une relecture. À bientôt petit livre, nous nous reverrons.
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