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3,75

sur 1856 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle oeuvre, quelle beauté, quel lyrisme !
Je reste bouche bée par cette lecture, ma première de Goethe, qui m'a touchée et transportée par sa très grande beauté. Tant dans le fond que dans la forme.
C'est l'histoire de Werther, un jeune homme qui s'en va seul trouver un peu de repos et de sérénité dans un village mais continue de correspondre avec son ami Wilhelm, à qui il raconte ses états d'âmes, son quotidien, puis sa rencontre avec Charlotte. Cette femme pour qui il développe une passion dévorante. Passion qui soldera par une issue tragique puisqu'il ne pourra obtenir cette femme déjà mariée à un homme avec lequel il est devenu ami.

Ce roman est d'une extraordinaire beauté, c'est un livre chantant, il nous transporte au rythme des péripéties de Werther, des douces mélodies de son coeur qui vacille sous le poids d'un amour passionnel et destructeur, le fracas de son existence éclatée en morceaux par l'insatisfaction et la douleur. On s'attache à la beauté de son âme, pour peu que l'on soit aussi mélancolique que lui.
Ici le lyrisme n'est pas superflu, loin de là, il est l'essence même du roman, et du romantisme surtout. Il nous permet de mieux pénétrer les pensées de Werther, de mieux les comprendre. C'est la traduction verbale d'une musicalité intérieure qui m'a tant touchée.
Je ne sais pas encore si ses autres livres sont du même acabit, mais Goethe a signé là une oeuvre magistrale, dont on connait les retentissement qu'elle a eu dans toute l'Europe à sa sortie.

C'est pour moi un énorme coup de coeur et un livre qui restera longtemps parmi les plus marquants de ma vie.
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Werther tombe éperdument amoureux de Charlotte le tout premier jour de sa rencontre avec elle et pourtant, il la sait promise à quelqu'un d'autre. Au lieu de s'en détacher pour éviter de souffrir, il ne peut s'empêcher de continuer à la voir pratiquement tous les jours. Si bien qu'il sombre dans une profonde mélancolie : il songe de plus en plus au suicide.

Je ne m'attendais pas à ça. Il faut dire que sur Babelio, ce livre est classé parmi les livres dans lesquels une histoire d'amour se déroule. Effectivement, Werther décrit bien son amour envers Charlotte et c'est très émouvant.

Le style d'écriture m'a beaucoup plu même si il y a de nombreux passages pendant lesquels j'étais perdue : les allusions à Homère ou aux scènes bibliques étaient compliquées pour moi. La traduction des chants d'Ossian, j'avoue avoir passé ces pages très vite, à tort sûrement. Mais, je pense que ce livre peut être un bon moyen de s'initier à la philosophie.

Ce qui me dérange un peu plus, c'est que arrivée à la moitié du livre, je me suis rendu compte qu'il faisait en fait l'apologie du suicide. A priori, des personnes se sont d'ailleurs suicidées après la lecture de ce livre. Goethe s'en est apparemment défendu. Seulement, maintenant on parle de l' « effet Werther » ; les sociologues utilisent cette expression pour expliquer les vagues de suicide liés à la « légitimité » que donnent les médias à cet acte.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Ceci n'est pas une critique mais plus une note très personnelle:

Apothéose romantique
Le jeune Werther est amoureux fou de Charlotte qui, elle, s'est promise à Albert. le thème est tragique et se terminera tragiquement.
Ce texte est apparut dans ma vie grâce à Patrick Cauvin et son « Werther ce soir » dans lequel le mythe de Werther est si présent qu'il incite à la découverte du texte fondateur. Ce que je fis ; et ce fut un éblouissement, pour moi qui aime cette forme de romantisme exacerbé à l'amour impossible et à l'issue forcément fatale.
Pour rester dans l'ambiance, je fus bouleversé à la même époque par l'opéra de Jules Massenet « Werther » dans lequel l'oeuvre de Goethe est encore magnifiée par cette musique si chaude et profonde
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J'avais trouvé mièvre ce roman de Goethe à l'adolescence.

Il n'en est plus de même aujourd'hui, non que je sois devenue « fleur bleue », mais au contraire parce que ma lecture n'est plus centrée exclusivement sur l'amour malheureux de Werther.

J'ai été sensible au style libre et spontané, aux phrases non terminées, suggérant la pensée non dite qui affleure. J'ignorais qu'on pût écrire ainsi à la fin du 18ème siècle ( la présente traduction respecte l'écriture de Goethe) ;

J'ai vu le brasier charnel dans lequel se débat le héros : je n'avais perçu à 16 ans qu'une passion cérébrale un peu forcée, ce qu'elle n'est assurément pas ; même si sa naissance contient de l'artifice ( on sent bien Werther disponible, avide de vivre une grande histoire ) ; même s'il y a incontestablement des poses de sa part ( que moque l'auteur au passage : « Que je m'adore depuis qu'elle m'aime ! » ) ;

Il y a cette blessure d'amour-propre permanente du bourgeois en butte à l'arrogance de caste des nobles dont il se sent pourtant l'égal : cuisantes humiliations ;

Il y a ces raisonnements brouillés par la passion dont la plume de l'auteur excelle à restituer le naturel : comme il arrive dans les débats d'idées lorsqu'on mélange une thèse avec la thèse adverse pour justifier à tous prix une opinion (ici Werther défend le suicide comme un acte courageux tout en soutenant qu'étant le résultat d'une maladie de l'âme, on ne saurait en rendre le malade responsable ).

Il y a enfin, au gré des rencontres de Werther, une puissante évocation des mécanismes de projection, au point qu'un être aussi romantique que lui se sent proche du violeur et de l'assassin dont il plaide la cause auprès des autorités.

Finalement, cette histoire n'est pas une histoire à l'eau de rose.


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Roman épistolaire paru en 1774, Les Souffrances du jeune Werther est à la fois une histoire d'amour passionnée et une tragédie romantique. Livre emblématique précurseur des grands mouvements littéraires et artistiques du XIXème siècle, inspiré de faits réels, le récit de Goethe présente, à la manière d'Orgueil et Préjugés, de nombreux traits que l'imitation finira par convertir en clichés : sensibilité exacerbée à la nature, inclination pour la beauté mélancolique des nuits de pleine lune, goût marqué des épopées et des élégies de l'Antiquité, amour impossible envers une figure féminine vertueuse et idéalisée.

Comme le suggère son titre, Les Souffrances du jeune Werther est centré autour d'un unique protagoniste : Werther. Jeune homme incité par sa famille à faire carrière, il rencontre dans la ville où il s'installe la belle Charlotte, dont il tombe amoureux bien qu'elle soit fiancée à un autre. Au fil des lettres, le lecteur voit naître et s'épanouir cette passion condamnée d'avance. Seuls les écrits de Werther sont donnés à lire, tissant comme un long monologue qui nous plonge sans retenue dans les pensées de plus en plus sombres d'une âme incomprise par ses contemporains et éprise d'idéal. En creux se dessine la figure vertueuse de Charlotte, dont on ignore jusqu'au bout les sentiments envers Werther.

Toute sa vie, Goethe sera poursuivi par Les Souffrances du jeune Werther. Best-seller immédiat, traduit, parodié, loué et condamné à travers toute l'Europe, certains accusent le roman d'être à l'origine d'une vague de suicides. Allant à l'encontre des conventions sociales de son époque, Goethe place en effet les émotions et la poursuite de l'idéal au mépris de la réalité au coeur de son livre. Faute de pouvoir s'incarner dans l'amour, la sublimation poursuivie par Werther trouve sa réalisation dans la mort. Loin de faire l'apologie du suicide, Les Souffrances du jeune Werther dénonce autant les excès d'un sentimentalisme démesuré que le poids du carcan bourgeois pesant sur les impulsions de la jeunesse. Une démarche qui, à l'époque des Lumières, est pour le moins révolutionnaire.

Dans notre XXIème siècle technologique aux moeurs libérées, on pourrait croire qu'un tel roman n'a plus sa place. Il incite pourtant à la contemplation et à une certaine naïveté poétique qui n'est pas sans agrément, et questionne avec autant d'acuité qu'au temps de Goethe l'importance que nous accordons à la poursuite de l'idéal au quotidien. Jusqu'où doit-on accepter les compromis entre ce que l'on souhaite et la réalité ? Tel est le dilemme qui a tant fait souffrir Werther.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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Quelle puissance ! Quelle dévastation dans cet ouvrage de Goethe !
Je comprends qu'une telle passion, un tel tourment ait pu transcender les époques. C'est le livre emblématique de la littérature "Sturm und Drang" (littéralement en français "Tempête et Passion") soit le romantisme allemand.

Je pense qu'il m'est préférable d'avoir lu ce livre en tant qu'adulte. Adolescente avec mes émotions à fleur de peau et incontrôlées, j'aurais probablement subi le même sort funeste que le narrateur.

Une lecture de ce chef d'oeuvre est incontournable.

Bonne lecture :)
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Magnifique! Un chef d'oeuvre dans la forme comme dans le fond! La finesse et la force avec lesquelles Goethe touche au plus profond des affres de l'âme humaine sont bouleversantes et je garde de ma lecture un souvenir ému, triste et inébranlable. A lire absolument!
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Ce premier roman de Goethe n'est petit que par son format. Pour le reste, il est immense. Trop ?
Ceux qui ne s'extasient pas, s'agacent de lire cette longue litanie aux accents sentimentaux. Et jugent la beauté du texte gâtée par l'exagération. Pourtant, comment le taxer de folle caricature quand on sait qu'il est en partie autobiographique, Wolfgang ayant connu les tourments de l'impossible amour en s'éprenant de la fiancée, Charlotte, de son ami Kestner, au point de se résoudre à les quitter : « Dieu vous bénisse mon cher Kestner, et dites à Charlotte qu'encore je m'imagine parfois de pouvoir l'oublier, mais qu'alors une récidive vient m'assaillir et que mon état devient pire que jamais ».
Ceux qui ne croient pas au drame passionnel oublient ou ignorent que Goethe n'a pas cherché à le promouvoir, comme la critique d'alors l'en rendit coupable, mais qu'il en fut témoin chez l'un de ses proches amis, qui se donna la mort faute d'avoir pu aimer.
Le jeune Wolfgang, à l'enfance privilégiée, instruit, qui a beaucoup voyagé, tant lu, choisit, en cette fin de XVIIIe siècle, de brandir la passion, de lui consacrer un livre entier, d'écrire à chaque page ou presque le mot coeur plutôt que celui de raison. Il proclame au monde que cette autre force tient l'homme, qu'il n'est pas maître en sa demeure, qu'il est un être de sentiments, que son sang est chaud. Que s'il est fait d'atomes, ceux-ci sont crochus et peuvent s'agripper, vous lier à jamais à l'être que le destin a mis sur votre chemin. Que cet amour soit, et le monde s'éclaire. Peu importe l'endroit : de vous vient la lumière. Mais que cet être manque et tout est assombri : « Wilhelm, qu'est-ce que le monde pour notre coeur sans l'amour ? Ce qu'une lanterne magique est sans lumière : à peine y introduisez-vous le flambeau, qu'aussitôt les images les plus variées se peignent sur la muraille ; et lors même que tout cela ne serait que fantômes qui passent, encore ces fantômes font-ils notre bonheur quand nous nous tenons là, et que, tels des gamins ébahis, nous nous extasions sur ces apparitions merveilleuses ». Question forte s'il en est : à qui parle La Vérité ? Chacun n'a-t-il pas besoin de trouver ce qui lui convient ? La Raison doit-elle, peut-elle, sans éteindre en l'Homme, sa part de liberté, s'imposer à ce qu'il ressent ? En amour avant tout : commande-t-on d'aimer un autre parce que c'est plus raisonnable ? une autre parce qu'elle est plus libre ? sans tuer, anéantir même l'amour, cette lumière pour la vie...
En somme, Les souffrances du jeune Werther c'est le roman de l'autre lumière, celle que les encyclopédistes du XVIIIe siècle, ses contemporains, ont par trop délaissée, ensevelie sous la raison (excepté Rousseau) : celle des sentiments. L’homme est un être en qui la vie doit résonner, dit Goethe, bien plus que raisonner sur ce qu’est la vie. On ne joue jamais la corde sentimentale : on déjoue la nature humaine quand on l’empêche de vibrer.
Il traite, dirait Camus, le plus grand sujet philosophique qui soit (le sens de la vie) et résout l'énigme de Shakespeare, être ou ne pas être : c'est aimer ou ne pas. Car il s'agit bien d'être au sens le plus exigeant, et non de survivre. D'être pleinement, de croitre, de s'élever, de s'épanouir… Sans cela, la vie est souffrance. « La passion est la force essentielle de l'homme qui tend énergiquement vers l'être de son vouloir » dira Karl Marx. Empêcher la passion c'est nuire à la vie même.
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J'ai lu ce livre, parce qu'il fallait l'avoir lu. Les premières pages m'ont dérangées par le ton condescendant de l'auteur envers les gens de moindre qualité que lui. Mais j'ai persévéré et… j'ai bien fait ! Je comprends que ce livre ait passé les siècles.
C'est l'histoire d'un amour malheureux vécu par un jeune homme assez nanti pour n'avoir rien d'autre à faire qu'à soupirer après la femme de ses rêves, la femme parfaite, qui existerait, donc ! Cela manque totalement d'humour, mais…
Mais c'est aussi les racines du mouvement romantique en Europe, des réflexions très pertinentes sur la nature humaine, et une écriture — même si je l'ai lu en français, dans une jolie édition datant de 1926, illustrée de gravures charmantes et désuètes ! — une écriture, donc, simple et profonde ; une progression dans la pensée du personnage principal, Werther, subtile, raisonnée et implacable.

Voici quelques-unes des réflexions qui ont retenues mon attention :
Sur la destinée de l'Homme :
« C'est une chose bien uniforme que l'espèce humaine. La plupart passent la plus grande partie de leur temps à travailler pour vivre, et le petit peu de liberté qui leur reste les tourmente tellement qu'ils cherchent tous les moyens de s'en défaire. »

Sur la mauvaise humeur que l'on fait supporter aux personnes autour de soi :
« Parlons vrai ; la mauvaise humeur a sa source dans un secret dépit, un mécontentement de nous-mêmes que nourrissent l'envie et la vanité. Nous voyons des hommes heureux, sans partager leur bien-être, et cette image est insupportable. (…) Malheur à ceux qui abusent de leur empire sur un coeur pour lui voler les joies simples qui y germent d'elles-mêmes. Tous les présents, tous les trésors du monde ne remplacent pas un moment de cette félicité intime, empoisonnée par la jalousie fâcheuse de notre tyran. (…) » Chaque jour on devrait se dire : « Je ne peux rien de plus pour mes amis que leur laisser leur plaisir, et augmenter leur bonheur en le partageant avec eux. »

Cette demande de Werther à la femme qu'il aime, c'est le romantisme exprimé dans une délicatesse charmante oubliée de nos jours :
« Chère Lotte, je vous demande seulement une chose, ne mettez plus de poudre à sécher sur les petits billets que vous m'écrivez. Aujourd'hui, j'ai porté le vôtre tout de suite à mes lèvres, et j'en ai grincé des dents. »

Goethe était d'une grande clairvoyance : voici ce qu'il explique des maladies ou désordres mentaux, qu'il avait compris, bien avant la psychanalyse, la psychologie et toutes les notions récentes au sujet de l'esprit :
« C'est en vain que l'homme paisible et raisonnable considère la situation du malheureux, en vain qu'il lui donne de bons conseils ! Comme un homme en bonne santé qui est auprès du lit d'un malade, il ne peut faire passer en lui la moindre partie de ses forces. »

Je vous parlais de l'écriture de Goethe, en voici un exemple :
« J'ai soupiré souvent pour avoir les ailes de la grue qui passait en volant au-dessus de moi, et gagner les rives de l'océan sans limites, pour boire à la coupe écumante de l'infini les torrents de la joie de vivre, pour sentir, un moment seulement, dans la cage étroite de ma poitrine, une goutte de la félicité de l'Être qui engendre toutes choses en lui-même et par lui-même ! »
Et un autre :
« le calme de l'âme est une chose splendide, ainsi que la joie qu'on trouve en soi-même. Si seulement le joyau n'était pas aussi fragile qu'il est beau et précieux. »

Alors, oui, le jeune Werther se regarde un trop le nombril, la charmante Lotte, si elle avait pu raconter son histoire, aurait sans doute déploré sa place de femme qui l'obligeait à plus de devoir et moins de romantisme… mais replaçons-nous dans l'époque, et apprécions les belles proses et pensées d'où qu'elles viennent ! Et… la fin est bien plus intéressante qu'on ne peut l'imaginer, pour ceux qui ne la connaissent pas, bien entendu !

Allez, charmante Lotte, consolez-vous, le futur sera féminin !©
Gabrielle Dubois
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Et bien, quelle découverte ! Je n'ai jamais lu Goethe, car, honte sur moi, je pensais que c'était trop "intello" pour moi... Quelle beauté que ce texte ! Les descriptions des paysages, des sentiments. Tout est superbe !
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