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sur 1874 notes
Difficile d'imaginer que c'est dix ans avant la parution des sulfureuses et machiavéliques "Liaisons dangereuses" De Laclos que paraît en Allemagne ce roman, sans doute le plus connu de Goethe.

Les deux oeuvres épistolaires, toutes deux considérées à juste titre comme des chefs d'oeuvres de la littérature classique, sont pourtant diamétralement opposées dans leur ton. A lire "Les souffrances du jeune Werther" qui amorce le courant romantique, le lecteur doit faire effort pour se rappeler que le récit a pour décor le XVIIIème siècle, et non le XIXème siècle, tant sera développée par la suite à travers toute l'Europe cette thématique de l'amour impossible et du drame qui en découle.

Les dramaturges antiques, les trouvères du Moyen-Age, Shakespeare, Racine et quelques autres à l'époque Moderne ont également déposé leur talent aux pieds de la tragédie amoureuse mais Goethe a résolument bousculé les codes dont les auteurs de son temps étaient les héritiers. Ici, point de seigneurs, de princes, de nobles familles, ni de rois. Ici, un simple jeune homme, Werther, que rien, a priori, ne destinait à une passion aussi vive et à une fin aussi funeste. Ici, une jeune femme, Charlotte, charmante et bienveillante, qui veille sur ses frères et soeurs et épouse l'homme à qui on l'a promise. Ici, point de palais et de villes corruptrices, mais la campagne dans tout l'éclat de sa simplicité. Ici, une frondaison de tilleuls, une haie de noyers, une claire fontaine et un déjeuner sur l'herbe. Cependant, aucune mièvrerie.

Il incombe au lecteur de faire fi de ce qui, dans ce décor, pourrait lui sembler familier, et de se rappeler que c'est l'une des toutes premières fois que ce décor fut planté dans un roman. Il en savoure alors toute la fraîcheur et le lyrisme.

Le roman est très intelligemment construit en deux temps : la correspondance de Werther à un ami qui lui permet de rapporter la genèse de sa rencontre avec Charlotte ainsi que l'évolution de ses sentiments pour la jeune femme ; puis le récit de "l'éditeur", procédé qui permet à Goethe de décrire la fin de son héros dans une incroyable ascension dramatique qui fait, selon moi, la vraie beauté du roman, et toute sa grandeur.

"Les souffrances du jeune Werther" fit grande sensation à sa parution en raison du suicide de son héros qui constitue l'une des clés du courant romantique. Ici, point de malentendu menant à la mort comme dans "Roméo et Juliette" ou de héros tombé sous le coup de l'arme ou de la maladie, mais un héros qui quitte en tout discernement le drame où il s'est enlisé. Un coup de maître, et qui aura peut-être inspiré Laclos pour choisir la mort de son vicomte de Valmont.


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Souvent commencé jamais terminer, je romps le triste sort de ce roman.
Je n'accroche pas au personnage principal, Werther me laisse indifférent tout comme son histoire. Lors de mes premières lectures j'avais mis sur le compte d'un manque d'expérience sentimentale puis littéraire, aujourd'hui je dirais que ça vient de la façon extrêmement lente. La vie des autres en littérature n'est pas ma grande passion, même Lettres au père de Kafka ne m'a pas intéressé.

De cet auteur j'ai déjà lu Faust il y a bientôt 10 ans, la pièce de théâtre est totalement à l'opposé de ce roman, cela rajoute sûrement à ma déception. C'était plus vivant que la complainte sur une centaine de pages d'un type qui s'est fait larguer. Les 50 pages de notes de l'éditeur n'aident pas non plus à l'immersion.
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Oui, il faut lire ce roman... mais attention: ce n'est pas du romantisme!!! et werther n'est pas le porte-parole de goethe - que d'ironie!!-!!! Ce petit livre est bien complexe... donc il faut lire entre les lignes et surtout oublier mme De Stael qui n'a rien compris..Goethe crée dans ce roman le prototype du héros romantique dominé par une passion fatale et il émeut toute l'Allemagne et l'Europe entière qui sera alors atteinte par le Mal du Siècle qui les conduit au suicide.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Houlà que c'est beau !
Romantique mais pas sirupeux et dégoulinant comme pondent les plumitifs pour que vous ne vous ennuyiez pas dans le train.
Goethe c'est Hugo, c'est Molière, c'est Shakespeare, c'est Cervantes, c'est Dante... c'est le plus grand écrivain de langue allemande.
Notre prof d'allemand nous l'avait imposé en lecture obligatoire. Donc je l'ai lu en allemand, puis l'ai relu en français, je n'étais pas complètement bilingue et j'avais loupé certainement des choses, et puis bon c'est tellement merveilleux !
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Il est toujours délicat de lire tardivement un classique de la littérature. Après en avoir entendu tant de bien, on reste d'être déçu. C'est un peu le cas avec ce célébrissime roman épistolaire de Goethe. J'aurais peut-être plus apprécié ce livre si je l'avais plus jeunes, à un âge où les lamentations du jeune Werther m'auraient semblé plus proches de mes préoccupations de l'époque. Bien sûr, le mal d'amour et de vivre n'a pas d'âge, mais la façon dont l'exprime Werther dans ses lettres est celle d'une jeunesse enflammée dans laquelle je ne me reconnais plus vraiment.

Malgré tout, je comprends l'importance que ce roman a dans la littérature allemande, et dans l'histoire de la littérature en général. Ce jeune héros bourgeois qui s'affranchit du carcan de la société de l'époque et, crime ultime, choisit le suicide comme dernier échappatoire à son chagrin d'amour, a certainement choqué à l'époque de la publication de cette oeuvre. Aujourd'hui, un tel récit serait sans doute reçu avec un brin de condescendance, mais il faut évidemment juger les oeuvres dans leur contexte historique, ce que je tente de faire.
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L'écrivain Etienne Pivert de Senancour (1770-1846) disait de ce chef d'oeuvre de Goethe paru en 1774: "La mélancolie des grandes passions s'est inoculée en moi par ce livre. J'ai touché avec lui au fond de l'abîme humain. (...) Il faut avoir dix âmes pour s'emparer ainsi de celle de tout un siècle". Ce roman épistolaire a marqué son temps et à conféré à son auteur, alors âgé de 25 ans, une incroyable renomée dans toute l'Europe. Napoléon Bonaparte lui-même, dira l'avoir lu sept fois, avant de rencontrer son auteur à Erfurt, le 2 octobre 1808. Goethe inspira également, toute une génération d'écrivains romantiques, De Chateaubriand à Benjamin Constant (avec son célèbre Adolphe). le Romantisme, est un mouvement artistique et littéraire, qui se caractérise par la primauté donnée à la passion sur la raison, un amour profond de la nature et une hypertrophie du moi. Goethe a dans Werther exalté le sentiment de la nature et les élans de la passion. Il nous offre un roman profondément sensible, où tous les aspects les plus intimes du sentiment amoureux n'ont jamais été aussi bien décrits. C'est aussi un livre au climat de plus en plus pesant, au fur et à mesure que le jeune Werther, s'enfonce dans les méandres de la dépression avant de commettre, se qu'il perçoit comme un moyen de mettre fin à sa souffrance. Les descriptions de la nature sont sublimes et confèrent au lecteur un sentiment de profonde mélancolie (cf. la lettre du 10 mai 1771 et celle beaucoup plus sombre du 18 août 1771). L'histoire d'une passion amoureuse destructrice du jeune Werther pour une fille de notable, charlotte, fiancée à un autre homme.
Je vous recommande la lecture de ce texte immense et indémodable, qui contient de pures moments de grâce. Un bon moyen de découvrir l'oeuvre de Goethe ( à un prix modique -3 euro).
Lien : https://thedude524.com/2007/..
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J'ai lu ce livre mû par une curiosité malsaine. Après un épisode du psylab (youtube) sur le suicide, j'y ai appris qu'il était considéré comme contagieux par la psychiatrie car ce livre a entrainé une vague de suicides.
J'ai déjà peu aimé le Faust de Goethe mais là sur les dernières pages j'ai vraiment souhaité que Werther se suicide pour en finir avec ce livre.
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Les Souffrances du Jeune Werther, roman épistolaire dont le génie est réduit, dans les mentalités, à une simple romance d'un jeune homme niais, qui finira par se suicider pour un amour refusé et condamné. le lyrisme se borne aujourd'hui à la vision de l'âme « fleur bleue ». C'est oublier que l'homme souffre, même dans l'amour. Cette histoire rappelle combien l'amour, caresse du coeur peut devenir, le poing qui assignera au coeur, son coup de grâce. L'amour, parfois peut être destructeur.
Se contenter de la figure de l'amoureux qui pleure un amour déchu, ce n'est que voir l'intrigue, le plan de l'action. La signification est plus complexe, plus profonde dans une âme romantique.
Concernant la forme du roman, les lettres sont le moyen privilégié d'un partage des états d'âme. Goethe entre dans la psychologie du personnage, et dénoue les fils complexes de son mécanisme. On entre dans la subjectivité, on entre dans le coeur humain, toujours complexe, tourmenté, inquiet, rêveur, heureux, tranquille. On assiste de la joie du jeune Werther à sa déchéance, on l'accompagne le long du fleuve de ses états d'âme, qui est loin d'être tranquille. de sa quête de l'Absolu, il n'en reviendra pas.
Concernant la chair même du roman, en Charlotte, c'est bien plus qu'un simple amour adolescent, c'est une quête de l'Absolu.
Ce manque, cet idéal qu'on ne peut pas atteindre. C'est le manque de l'homme, la soif inépuisable en un ailleurs, toujours plus beau que lui, toujours plus complet que lui. Comme si l'homme pleurait son arrachement au Père, son abandon sur la route de l'exil.
Si Werther peint, la Nature devient un portrait de Charlotte : Werther la voit partout. Tout évoque cet amour, cet amour refusé. Ce sont plus que des plaintes d'un amoureux blessé, ce sont les lamentations d'un au-delà de soi, ce sont les lamentations de l'homme qui ne sauraient être consolées.
Werther est chassé, non, les roturiers ne sont pas admis. Voilà une critique du conventionnalisme, des moeurs de la société.
Au-delà de l'intrigue, la question du suicide à l'époque est polémique. le suicide ne va pas de soi. L'Eglise le condamne. La vie est un don de Dieu, et par le suicide, cela revient à se tuer soi et le don de Dieu.
A ceux, qui se reconnaissent difficilement en le personnage de Werther, aujourd'hui, pourtant, on peut se reconnaitre en lui : dans cette quête d'un idéal, ce fameux graal, qu'est le bonheur. Voilà finalement qui ne fait pas de cette oeuvre, une oeuvre temporelle, désuète à notre époque, Goethe a bien réussi à embrasser l'universalité.
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Tout le monde connaît le titre - et aussi le sujet - de ce roman épistolaire qui a rendu immédiatement célèbre Goethe encore jeune. Mais qui l'a lu au XXIème siècle ? peu de monde, sans doute… Pour écrire ce livre, l'écrivain s'est inspiré d'une de ses expériences personnelles: son amour pour Charlotte Buff, qu'il a connue à Wetzlar et qui lui a préféré un autre.

Le jeune héros, arrivant dans la ville de W… ne tarde pas à tomber amoureux de Charlotte (Lotte), dont il sait qu'elle est déjà fiancée à Albert. Une amitié de plus en plus intime les lie. Malgré son amour (platonique) pour Lotte, Werther commence par entretenir de bonnes relations avec Albert. Mais il souffre de plus en plus et choisit de s'éloigner. Lotte se marie. Loin d'elle, le héros tente d'aimer une autre femme. Mais, humilié en société par un aristocrate, il revient à W… C'est alors la descente aux enfers. Il est désespéré de la vie. Il revoit sa bien-aimée une dernière fois, et puis se suicide. Cette fin est narrée par "l'éditeur".

C'est l'éternelle triste histoire, celle de l'amour malheureux. Autant le début parait léger et joyeux, autant on est attristé par l'engrenage infernal où se laisse entraîner Werther. Ce qui me frappe d'abord, c'est l'excessive sentimentalité ambiante (très habituelle dans le "Sturm und Drang" et pour les contemporains de J.-J. Rousseau). Mais il faut aussi pointer l'excessive pudeur, l'apparente naïveté et le manque de lucidité des deux amoureux. Ils n'appellent pas un chat et chat. Ils nient leur désir sexuel et ils vont droit dans le mur. A la fin, ils sont cruellement punis de leurs ambiguïtés.
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Quelle puissance ! Quelle dévastation dans cet ouvrage de Goethe !
Je comprends qu'une telle passion, un tel tourment ait pu transcender les époques. C'est le livre emblématique de la littérature "Sturm und Drang" (littéralement en français "Tempête et Passion") soit le romantisme allemand.

Je pense qu'il m'est préférable d'avoir lu ce livre en tant qu'adulte. Adolescente avec mes émotions à fleur de peau et incontrôlées, j'aurais probablement subi le même sort funeste que le narrateur.

Une lecture de ce chef d'oeuvre est incontournable.

Bonne lecture :)
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