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Serge Filippini (Collaborateur)
EAN : 9782841877867
225 pages
L'Archipel (11/01/2006)
4.44/5   75 notes
Résumé :

Née en 1921 à Montmartre, Madeleine Elefant rencontre à 12 ans Jacques Goldstein, né en Pologne en 1920, arrivé en France à l’âge de 6 mois. Elle l’épouse en 1939. Une petite fille naît. En juillet 1943, le couple entre en Résistance dans le maquis savoyard. Ils sont arrêtés ensemble au cours d’une mission de liaison à Paris en janvier 1944.

Les Goldstein sont déportés dans le même wagon à Auschwitz. En 2004, pour la première fois, ils avaien... >Voir plus
Que lire après On se retrouvera : L'amour au-delà de l'enferVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un livre témoignage concernant la déportation dans cette horrible période de la seconde guerre mondiale et si on retrouve beaucoup de faits identiques lus dans d'autres récits, l'histoire de chaque famille reste unique et n'appartient qu'à elle seule.

Madeleine Goldstein a tenu à témoigner de ce qu'elle a vécu lorsqu'elle a été déportée avec son mari, Jacques. C'est un témoignage important, chaque témoignage l'est, parce que ça fait partie de la transmission et du devoir de mémoire, pour ne jamais oublier, pour que plus jamais cela ne recommence.

Madeleine est née à Paris, elle est juive ashkénaze, ses parents sont originaires de Pologne, pays qu'ils ont quitté pour fuir les pogroms et l'oppression. Chez elle on parle en Yiddish mais les prénoms de ses parents ont été francisés. Elle nous décrit son enfance heureuse, ses rêves, ses projets et sa rencontre avec Jacques, juif dont la famille est originaire de Pologne elle aussi.

Ils sont amoureux mais ils sont encore jeunes, leur vie est rythmée par les sorties au cinéma, les rencontres à la synagogue, les manifestations et fêtes juives, ils se fréquentent, ils s'aiment et ont toute la vie devant eux mais la guerre se profile insidieusement, Madeleine a alors 18 ans et s'aperçoit qu'elle est enceinte. La date du mariage est fixée même si les familles ne voient pas cette union d'un bon oeil, ils avaient d'autres projets pour leurs enfants.

1939 c'est ce qu'on appelle la drôle de guerre, elle se situe entre le 3 septembre 1939, date à laquelle la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne après l'invasion de la Pologne, jusqu'au 10 mai 1940, date à laquelle la Belgique, les Pays-Bas et la France sont envahis par les Allemands. Madeleine et Jacques sont mariés et donnent naissance à une jolie petite fille qu'ils prénomment Rosette. Ils vont vite découvrir qu'il ne fait pas bon être juif à Paris et ils vont s'enfuir pour Lyon où ils vont s'installer et trouver du travail. Ils vont également rejoindre un réseau de résistance.

La vie est dure, le froid, la faim, la peur, la guerre est bien là cette fois. Madeleine et Jacques travaillent et se débrouillent pour que Rosette ne manque de rien, en parallèle, ils effectuent des actions pour la résistance. Tout bascule le jour où, lors d'une mission à Paris, Madeleine et Jacques sont arrêtés et emprisonnés à Fresnes. A partir de ce moment là, c'est l'incertitude, la vie ne tient plus qu'à un fil, et la déportation vers Auschwitz va les emmener aux portes de la mort.

Séparés sur la rampe de Birkenau qui dessert les convois en destination d'Auschwitz, ils se promettent de se retrouver quand tout sera terminé, parce qu'il y a cette petite fille cachée là bas à Lyon, parce qu'ils s'aiment et que l'amour est une force incommensurable, parce qu'il y a cette volonté de vivre et de s'en sortir, parce qu'ils vont survivre pour tous les autres, ceux qui n'auront pas la force de continuer, ceux qui n'auront pas eu de chance, leurs camarades qu'ils verront tomber, ils témoigneront et vivront pour eux, ils en font le serment.

Ils vont survivre, chaque jour debout est une victoire, ils vont tout supporter, le froid, la faim, la saleté, les actes barbares, les chambres à gaz, les sélections, les maladies, les conditions inhumaines. Rien ne leur sera épargné.

C'est un combat inégal, une bataille quotidienne contre la mort, l'horreur est là chaque jour, mais, chacun de leur côté, ils tiennent et s'accrochent. L'auteure nous décrit les conditions inhumaines de vie dans ces bâtiments où la mort est partout, bien sûr on est chamboulé, éprouvé par la lecture, mais cette lecture, si dure soit-elle, on le leur doit, on se doit de les écouter, d'apprendre et se souvenir pour transmettre à notre tour.

Madeleine et Jacques ont attendu 50 ans avant de témoigner de ce qu'ils avaient vécu. Il y a des déportés qui n'ont jamais pu raconter. Jacques est décédé en 2005, Madeleine l'a rejoint trois ans plus tard et je suis persuadée que tous les deux, ils se sont retrouvés, là bas, dans un ailleurs que l'on ne connaît pas.

C'est un beau témoignage, c'est un beau livre, même si le sujet ne s'y prête pas vraiment.
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C'est le genre de lecture que l'on prend comme un cadeau et que l'on oublie pas...

Je m'explique: "On se retrouvera" est le témoignage de Madeleine Goldstein, une résistante parisienne, juive, d'origine polonaise.

Dans ce livre didactique, joliment préfacé par Jean-Pierre Guéno (créateur du recueil "Paroles de Poilus", entre autres), cette dame nous relate avec des mots simples sa vie et celle de Jacques, celui qui deviendra son mari. D'ailleurs, le lecteur comprendra très vite que ces deux-là étaient ce qu'on peut appeler des âmes soeurs!

Ils ont à peine 20 ans lorsque la guerre éclate et que les loi anti-juives les obligent à entrer dans la clandestinité. Leur choix est fait, ils travailleront pour la Résistance mais tomberont dans une souricière à Paris. Ensuite, ce sera Fresnes, Drancy et Auschwitz où ils seront séparés...

Je ne veux pas en dévoiler davantage sur leur parcours. Sachez juste que les éditions Archi Poche ont décidé d'imprimer un bandeau très explicite, tiré d'une critique de la Tribune Juive : "Une histoire comme en n'en voit que dans les films. Et pourtant, tout est vrai!".

Même si j'ai trouvé la technique un peu racoleuse, c' est 100% exact!

On ne peut qu'être ému et admiratif face au parcours de ce couple courageux très attendrissant. Qui plus est, ils ont consacré plusieurs années de leur vie à expliquer l'enfer concentrationnaire et le danger de l'extrême-droite aux plus jeunes dans les écoles.

Je parlais de cadeau en début de critique. En effet, Madeleine Goldstein offre en cadeau au lecteur un témoignage riche, précieux, n'éludant aucun aspect de la déportation, n'omettant pas d'expliquer comment se passe la vie "après".

En outre, on sens tout au long du récit qu'elle veut rendre un vibrant hommage aux combats de Jacques, décédé un mois seulement avant la parution du livre.

Enfin, je conclurai simplement par "Merci, Madame Goldstein! Par les temps qui courent, votre livre est à mettre entre toutes les mains!"
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"On se retrouvera" est un très joli témoignage.
Nous découvrons Madeleine et son époux Jacques Goldstein, qui s'aiment depuis leur adolescence. La seconde guerre mondiale arrive, tous deux sont juifs et vont se retrouver déportés dans les camps de concentration.
Envers et contre tout, ils vont réussir à survivre car leur amour est tellement forts qu'ils veulent rester en vie pour se retrouver, et retrouver leur petite fille, laissée à la campagne.
C'est un très joli témoignage, très fort car leur vie est loin d'être un long fleuve tranquille, et c'est peu dire.
J'ai été touché par ce livre, ça fait du bien qu'ils se retrouvent (ce n'est pas spoiler que le dire car on le sait dès le début) et que le couple fasse partie des rares survivants.
Il y a quelques longueurs, ce n'est pas forcément le témoignage le plus fort que j'ai lu mais ça se fini bien, ce qui fait du bien de savoir que certains couples ont pu survivre aux camps de concentration.
Je mets quatre étoiles, et j'invite les amateurs des témoignages sur la seconde guerre mondiale à le lire :)
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L'histoire d'Amour de Madeleine et Jacques Goldstein est raconte dans ce livre en toute simplicité et humilité.
Leur jeunesse, leur coup de foudre, deux âmes soeurs qui entreront en résistance, et qui seront séparées sur le quai à l'arrivée à Auschwitz. S'en suit une année de détention dans le camps, leur quotidien, les anecdotes sur l'horreur vécue, puis la libération, les marches de la mort, les maladies.
Enfin le retour au pays, le malheur qui s'abattra sur eux une dizaine d'années plus tard, le negationnisme, l'antisemitisme toujours présent…
Madeleine nous raconte son histoire, sa vie, avec des mots simples. J'aurai pu être en face d'elle que le discours aurait été le même. Ce témoignage a été commencé avec Jacques son mari, puis elle l'a poursuivi seule. L'importance de raconter, de témoigner, de se souvenir est primordiale aujourd'hui. Ne jamais oublier.
Je vous recommande ce livre comme témoignage incroyable et authentique.
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Un drame au ton très intime qui s'avère touchant comme tous les témoignages des rescapés de l'enfer. Point d'effets de style mais un ton empreint de simplicité qui lui donne sa force. La personnalité des membres de ce couple et leurs choix politiques sont clairement explicités ce qui n'apporte rien au récit. Si ce n'est une once de réalisme supplémentaire en termes d'environnement. Mais l'horreur reste l'horreur et certains témoignages que j'ai lus m'ont semblé plus percutants. Bref, il s'agit d'un ouvrage qui se lit vite et bien mais ne marque pas les esprits sur le plan littéraire. Sa force résidant en son sujet.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les Ukrainiennes m’avaient adoptée. Elles avaient enfin trouvé, dans cet univers misérable, une prisonnière qu’elles pouvaient à bon droit regarder comme inférieure ; j’étais devenue leur Juive.p135
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Moi non plus, je n'ai pas oublié le numéro de ma cellule à Fresnes : la 420. La geôle voisine était occupée par Geneviève Anthonioz-de Gaulle, la nièce du Général, qui fut déportée ensuite à Ravensbruck. (...)
Quand je parvins à entrer en contact avec elle, en frappant moi aussi sur les tuyaux, elle sembla réticente à me considérer comme membre d'un réseau. Elle me considérait d'abord comme Juive. Elle me dit un jour en guise de consolation :
-Vous verrez, après la guerre, ce sera différent.
Autrement dit : "L'antisémitisme aura disparu." Belle espérance déçue, apparemment. Car soixante ans après Hitler, il me semble que l(antisémitisme est toujours là, et qu'il ne disparaîtra pas de sitôt.
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Vends ce que tu possèdes et achète des livres, enjoint un vieux dicton juif. Le livre n'est-il pas au cœur de tout ce que nous sommes ?
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Comme devait l’affirmer, plus tard, un témoin : « Celui qui n’a pas vu Auschwitz ne connaît pas Auschwitz ; mais celui qui y est entré n’en sortira jamais ».
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Le rejet, la négation, la haine de l'autre, c'est en fin de compte le rejet, la négation, la haine de soi-même.
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