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EAN : 9782226085900
368 pages
Albin Michel (21/03/1996)
3.32/5   17 notes
Résumé :
Rosemarie Burger ressemble physiquement à son père; mais, plus encore, elle est la fille spirituelle de cet homme remarquable qui a voué sa vie entière à une grande oeuvre de justice : rendre aux Noirs d'Afrique du Sud la place que les Afrikaners blancs leur refusent, par droit de conquête, dans leur propre pays. Lionel Burger, Afrikaner lui-même, chirurgien et leader communiste, aide les opprimés, dénonce la politique d'apartheid, prêche la révolution et, condamné ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Milieu du XXe siècle. Afrique du Sud. Apartheid. Je connais les grandes lignes des événements entourant cette époque troublée et troublante. Plusieurs auteurs sud-africains ont écrit sur ce sujet tels Brink et Coetze. Nadine Gordimer aussi, avec son roman, Fille de Burger. Ce que je trouve intéressant de ces auteurs, c'est qu'ils n'ont pas essayé de se mettre seulement à la place des Noirs (du moins, dans les romans que j'ai lus) mais plutôt qu'ils ont tenté de montrer l'impact négatif de la ségrégation et de la répression chez tous, incluant les Blancs. Pas que ceux-ci aient souffert davantage ou autant, mais qu'ils ont lutté également pour cette cause, et d'autres aussi. Aussi, cela démontre comment l'apartheid a eu un impact sur la vie de tous, même indirectement. C'est le cas de Rosemarie Burger, Afrikaner blanche. Elle est la fille de militants et leaders communistes, luttant pour les droits en général, incluant l'intégration sociale des Noirs. Donc, par la bande, ils luttent contre l'apartheid. Ils seront emprisonnés et mourront en prison, laissant derrière eux une jeune orpheline.

Fille de Burger est davantage un roman sur une protagoniste prisonnière de son héritage familial, des attentes que son entourage entretient à son égard à cause, justement, du long combat de ses parents. À vingt ans, Rosemarie aimerait bien trouver sa voie, prendre ses distances avec son lourd héritage mais tout son univers gravite autour de ces luttes. le pire, c'est qu'elle partage ces convictions même si elle ne sait pas encore comment cela va se traduire. Elle ne peut que continuer le travail de son père, ne serait-ce qu'à sa manière. Ce début m'a plu. On découvre cet univers, la famille et les amis, baignant dans cet univers où l'on discute, politique, démocratie, droits, etc. En même temps, on découvre un peu l'Afrique du Sud. Sa géographie, ses villes, la campagne, les différents groupes ethniques qui le composent (les Noirs ne forment pas un bloc homogène), son histoire récente. Même ses relations avec les pays avoisinants, Namibie, Mozambique, etc.

Malheureusement, malgré cette prémisse qui m'a attiré, les centaines de pages qui composent ce roman m'ont ennuyé rapidement. Ça s'étire, s'étire et s'étire. J'avais l'impression que l'histoire tournait en rond. Rosemarie se promène entre la ferme de son oncle et de sa tante et la ville où elle croise les anciennes connaissances de ses parents, qui deviennent les siennes. Et ils discutent toujours des mêmes choses. Éventuellement, Rosa voyage en Europe mais là aussi elle est entraînée rapidement dans la mouvance des mouvements revendicateurs. Comme si son destin était tracé, qu'elle n'avait de vie en dehors de la politique. Son cercle s'élargit mais on y parle des mêmes problématiques. Ou sinon on l'y ramène. le pire, c'est qu'en Europe les gens parlent de ces problématiques en spectateurs, à bonne distance. La conséquence ? On a droit à des commentaires superficiels comme : « - Quelle expérience ! Se trouver là-bas, en Afrique… » (p. 373) Je ne doute pas que de pareils commentaires soient réalistes et aient pu être dits : ils démontrent l'hypocrisie et l'ignorance des gens. Peut-être que, à l'époque de la sortie du roman, ça a éveillé, choqué, la population mais, plus de trente ans plus tard, c'est plutôt lourd.

À cela, il faut ajouter que Rosemarie est plutôt passive, en réaction à ce qui se passe. Quelques souvenirs qui la ramenaient en arrière ajoutaient un complément d'information sur la vie en Afrique du Sud mais ces rares moments n'arrivaient plus à soulever mon intértêt. J'ai terminé le livre parce qu'il constitue un témoignant pertinent d'une situation à une époque donnée, en espérant qu'elle ne revienne jamais et que d'autres situations d'injustices soient réparées. Il soulève de bons questionnements, dommage qu'il soit si long et que son rythme soit si lent. Ainsi, je ne recommande Fille de Burger qu'à quelqu'un intéressé par cela.
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Rosemarie a un lourd héritage avec lequel elle doit composer: filles d'activistes blancs contre l'Apartheid dans les années 70, elle a dès son plus jeune âge appris à cacher opinions, sentiments et tout ce qui pourrait trahir sa famille. Elle a joué le rôle de messagère pour son père prisonnier politique sous couvert d'être la fiancée d'un autre prisonnier à qui elle apportait chaque semaine fleurs et mots doux codés. Elle a été élevé auprès de Baasie, un "Kafertjie", un petit garçon noir qu'elle considérait comme son frère, avant de le perdre de vue quand elle a changé d'école.
Après la mort de ses parents, jeune adulte, Rosemarie doit faire un choix: continuer leur lutte, ou vivre sa vie. Pas facile quand on a toujours évolué dans ce milieu viscéralement politique devenu une grande famille, et d'autant plus qu'elle est fichée, surveillée, et n'a pas le droit de quitter le territoire.
On entre dans la dernière décennie de l'Apartheid avant son abolition et la lutte est violente. Mais dans le roman, cette violence n'est pas frontale, elle passe par la parole des uns et des autres, par la réflexion politique et ses différents modèles passés.
Pas de violence donc, les Noirs eux-mêmes sont au second plan et on gravite dans le milieu afrikaner.
Dans la deuxième partie du livre, Rosemarie parvient à passer quelques mois loin de son pays, en Provence, où là encore on entend des discours différents.
Le thème en soi aurait pu être passionnant mais il est amené par le biais d'un personnage qui reste distant, difficilement accessible. La lecture a été souvent poussive malheureusement. Pourtant je reste sur ma faim et je vais sans doute jeter mon dévolu sur un autre de ses romans plus populaires.
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Rosa Burger est la fille d'un célèbre militant communiste contre l'apartheid, mort en prison depuis peu. La répression et la surveillance des autorités sud-africaines s'intensifient et la lutte devient de plus en plus difficile vers la fin des années 70.
Devenue orpheline, Burger s'interroge sur la voie à suivre : continuer la lutte même si elle n'est pas convaincue des résultats ; se ranger et vivre une petite vie normale (alors qu'elle ne se sent bien qu'avec les amis de son père, tous compagnons de lutte) ; ou partir à l'étranger pour repartir à zéro ? Problème d'autant plus complexe que nombreux sont ceux qui voudraient décider à sa place. Les autorités maintiennent une surveillance autour d'elle et ses amis n'attendent qu'un signe pour lui donner une place dans le combat. Difficile d'être Rosa Burger quand tout le monde la voit avant tout comme “la fille de Burger”.
Un roman où finalement il ne se passe que peu de choses, le principal se passant dans la tête du personnage principal, entre souvenirs, pensées sur l'idéologie, l'amitié, le combat contre l'apartheid. On découvre le quotidien d'une jeune femme blanche (plutôt privilégiée) dans une société où la relation entre noirs et blancs est forcément faussée, malgré les bonnes intentions. Un roman qui demande une concentration constante, avec changements incessants de narrateurs et d'époques, sans oublier les discussions nombreuses entre amis sur la théorie marxiste, les différentes écoles et le combat contre le capitalisme… (cet aspect-là a un peu vieilli avec le temps !). En bref, si certains passages sont intéressants, l'ensemble m'a paru quelque peu indigeste. Peut-être pas le moment pour ça…
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il s'agit d'un texte fort long et parfois confus. Le thème est intéressant: l'itinéraire d'une fille de parents (bourgeois blancs communistes orthodoxes engagés dans la défense des noirs sous le régime de l'apartheit) qi ont voué leur vie à leur idéal, qui jeune adulte orpheline, cherche à trouver la direction à donner à sa propre existence.
On peut y trouver beaucoup de réflexions dans de multiples domaines: l'absurdité de ce régime, la rigidité allant jusqu'à la sclérose du communisme international, la difficulté à trouver sa place face à des parents à personnalité forte etc, etc...
Malheureusement, le livre est trop abondant. L'ateur s'étend dans des descriptions longues (je n'ai pas lu le le livre dans sa langue originale, uniquement dans la traduction française) et des phrases interminables qu'on a envie de sauter...mais alors, on ne retrouve plus le fil... car en plus le style est un peu particulier passant de la première à la troisième personne avec plusieurs narrateurs sans transition dans le même paragraphe. Donc livre intérssant, frôlant le documentaire, mais ardu et difficile à lire. Je n'ai pas trouvé vraiment du plaisir!
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Être libre, c'est devenir quelque peu étranger à soi-même.
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L'avenir est la répétition du présent.
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It's possible to feel very much alive when terrible things - dread and pain and threatening courage - are also in the air. (Penguin, p. 351)
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The bourgeois fate: to eat without hunger, to mate without desire (Penguin, p. 117)
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Video de Nadine Gordimer (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadine Gordimer
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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