Et dire qu'il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde !

Et dire qu'il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde ! est le dernier polar marseillais publié par Maurice Gouiran chez Jigal, l'éditeur ayant été liquidé. Triste fin pour une maison qui a publié Pierre Pouchairet, Gilles Vincent, ou tous les Gouiran jusqu'en 2022...

Ce Gouiran là ne départ pas du lot. Comme le titre l'annonce, l'auteur s'attaque cette fois aux complotistes, amateurs de théories farfelues, et autres nostalgiques du III éme Reich.

Un (des ?) tireur (s?) a (ont?) ouvert le feu sur la foule en plein marché des santons prés du vieux port de Marseille et a tué une aimable marchande, un ancien sans histoire, et trois intervenants à un colloque sur des vérités cachées sur la seconde guerre.

Évidemment, c'est du côté de ces historiens complotistes que la police s'oriente. Enfin la police sérieuse, car pour le préfet et le commissaire Arnal l'affaire est claire : il s'agit d'un attentat terroriste. Mais, rapidement, la police patauge, et Emma Govgaline utilise alors les connaissances de Clovis Narigou, le reporter gardien de chèvres, pour tenter d'y voir plus clair.

Dans le même temps, quatre jeunes issus des meilleures familles de la ville meurent d'overdose. Là aussi pour la hiérarchie policière l'enquête est entendue : laissons les familles à leur deuil et n'entamons pas de démarche intrusive.

Roman policier classique de la part de Gouiran : un peu d'enquête en douce par Clovis, quelques commentaires sur les théories fumeuses colportés par ceux qui selon leurs propres termes ne se laissent pas abuser par la désinformation médiatique, deux ou trois scénettes rigolotes avé les anciens comme Biscottin au Beau bar, et quelques galopades amoureuses d'un Clovis qui peine à faire son âge… Globalement rien de bien neuf. Deux trouvailles liées à l'intrigue sont toutefois bien vues (dont une sur la façon dont les tireurs ont procédé, je vous laisse la découvrir).
Malgré tout, l'auteur reste franchement meilleur dans des contextes historiques que dans ce type de récits contemporains. C'est un peu un Gouiran en mode automatique : un parfait petit polar sans prise de tête.

Merci à Babelio et aux éditions Jigal Polar pour l'envoi de ce polar.

Je découvre l'auteur Maurice Gouiran - qui a pourtant écrit déjà plusieurs polars ! - et j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Marseille au mois de décembre, la foire aux santons bat son plein, l'ambiance est festive.
Seulement voilà, un sniper va mettre fin à cette ambiance décontractée. 5 personnes meurent en quelques minutes sous les balles de ce sniper en plein milieu de la foire aux santons.
Une santonière, un vieux monsieur boiteux et 3 chercheurs qui participaient à un congrès sur la seconde guerre mondiale. Quel est le lien entre ces 5 victimes. D'ailleurs, en existe t-il un ou est-ce seulement le hasard : être au mauvais endroit au mauvais moment.

Emma va devoir démêler les fils de l'enquête et résister à la pression de sa hiérarchie. La piste de l'attentat est privilégie par ses supérieurs. Aidée de son ami Clovis berger et enquêteur à son temps "perdu", elle va poursuivre ses recherches en enquêtant également sur une autre affaire mêlant drogue et bourgeoisie locale.

Maurice Gouiran vous fait voyager à Marseille avec son langage, ses décors, ses traditions. Il imbrique également des évènements historiques dans la construction de son intrigue.
L'intrigue est bien construite et de bonne facture.
J'ai apprécié le ton, la fluidité de l'écriture, l'humour, le caractère des personnages.
Je lirais certainement un autre polar de cet auteur. Un auteur qui mérite d'être connu et découvert.

Nous retrouvons dans ce livre tout l'apanage d'un roman policier classique : deux histoires se côtoient dans un Marseille d'aujourd'hui, conspirations de tous bords d'un côté contre trafic de drogue de l'autre. Quel peut être le rapport entre le décès sur le marché de Noël de Claudette Espatouffier, une marchande de santons, de trois congressistes (deux russes et un américain) et un vieux boiteux ? L'évêché de la cité phocéenne est sur les dents, l'équipe d'Emma Govagline a fort à faire. Emma se fera aider par Clovis Narrigou son berger préféré qui acceptera de quitter provisoirement sa montagne et ses chèvres.
Ce livre sent bon la garrigue et la douceur méditerranéenne, la douceur d'un apéritif pris un soir au soleil couchant.
L'auteur Maurice Gouiran était pour moi un auteur inconnu et pourtant, il a déjà une trentaine de livres à son actif et la bibliothèque de ma ville en a une bonne dizaine d'exemplaires, dont celui-ci. La superbe couverture aux allures de « science-fiction » et ce titre humoristique ont attisé ma curiosité et je remercie les éditions Jigal et Babelio de me permettre de découvrir cet auteur.

Marseille. Vieux Port. Sur le marché de Noël, c'est la stupeur : une santonnière s'est faite dessouder ainsi qu'un badaud et trois étrangers venus à Marseille pour une conférence tendance "On nous cache tout, on nous dit rien", argumentant à grands renforts de "Comme par hasard" ...
Des snipers en pleine ville? Mais pourquoi ce carnage? Et quel lien entre ces cinq victimes? C'est à n'y rien comprendre. D'autant que ce n'est pas le seul fait inhabituel qui plonge la police marseillaise dans la perplexité. Et pourtant il va bien falloir démêler cette affaire. Pour cela, les flics auraient bien besoin d'aide...

Maurice Gouiran nous propose un polar qui coche toutes les cases du genre et y ajoute une écriture adroite, des personnages hauts en couleur et un humour rafraîchissant.
Au passage, l'auteur égratigne avec ironie les pseudos scientifiques qui font la pluie et le beau temps sur les réseaux sociaux et les plateaux télé, donne quelques coups de griffes aux obscurantistes et aux rétrogrades de tous poils, épingle la fachosphère d'ici et d'ailleurs et met en scène, avec tendresse, quelques savoureux personnages secondaires assez pagnolesques.

Et mine de rien, l'air de pas y toucher, le roman est savamment construit, solidement etayé et distille exactement ce qu'il faut d'indices pour que le lecteur se prenne au jeu ... et ne lâche plus le livre !

Bref, voilà un polar "avé l'assent"* qui fait du bien !
*Traduction pour les Nordistes (au-dessus d'Aix en Provence, voire ...) : "avec l'accent".

PS: Les éditions Jigal Polar, c'est fini. Alors j'ose poser cette question : ce roman, publié par cette maison, épingle les conspirationnistes. Et fort opportunément, la dite-maison met la clé sous la porte, muselant un auteur dont on peut légitimement penser qu'inspiré - entre autres - par ses chères chèvres du Rove aux cornes tournées vers l'Espace, il détenait des vérités qui dérangent qui vous savez ... Comme par hasard !

Une nouvelle aventure du côté de Marseille en compagnie de Clovis, éleveur de chèvres et journaliste à ses heures perdues. La belle fliquesse Emma Govgaline et son équipe ne saurait se passer de lui. Une fusillade éclate sur le marché aux santons de Noël, cinq personnes y laisseront la vie. L'enquête s'oriente rapidement vers un attentat terroriste mais ce n'est peut-être pas aussi simple. Dans les beaux quartiers, au cours d'une folle soirée , quatre jeunes meurent d'une overdose. Dans le même temps, la mer rejette des kilos de cocaïne sur la plage, aubaine pour qui saura les ramasser. Tout cela sur fond d'un colloque sur «la vérité historique de la Seconde Guerre mondiale», il n'en fallait pas moins à l'auteur pour explorer le thème du complotisme en ces temps où l'obscurantisme est de retour. Rien qu'à lui seul le titre nous donne une bonne idée de toutes les théories ridicules, fausses ou simplettes auxquelles des milliers de personnes sont prêtes à adhérer aidées par l'avènement d'internet.
Lire Maurice Gouiran c'est effectuer une plongée en immersion totale dans le sud, Marseille et ses calanques, son accent, son parler et ses expressions, dépaysement garanti. Et puis il y a la bluette entre Emma et Clovis qui est succulente et bienvenue dans ce monde de brute. Mais ce que j'aime par dessus tout ce sont les énigmes, les intrigues qu'il sème çà et là avec un art consommé. Parce que trois snipers, à trois endroits différents qui tirent en moins de trois minutes avec la même arme, avouez que c'est presque un cas d'école. Des personnages secondaires truculents, je pense au vieux Biscottin mais aussi au commandant Arnal. Et puis il y a l'humour , le ton joyeux, la dérision et le goût des bonnes choses. Un livre qui comporte de multiples références et nous donne comme souvent à réfléchir sur notre époque. A déguster sans modération. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..