Il est des villes d'eau dont le nom seul évoque une partie du corps - une partie malade de ce corps : les reins, le foie, les intestins ou bien le coeur. Villes dont l'eau des sources est bienfaisante, je vous respecte - mais, j'aime d'une amitié particulière les villes d'eaux qui n'ont pas d'eaux, celles où l'on ne soigne rien et qui vivent exclusivement du jeu. Je les trouve extrêmement différente des autres. Elles ont une sorte d'existence temporaire, illusoire, puisque, en somme, c'est le hasard qui les fait vivre.
Mémoires d'un tricheur
Jacques. - Nous sommes tous malheureux ! Vous avez voulu nous faire jouer à tous les trois des rôles qui ne sont pas faits pour nous !... Il faut qu'une fois pour toutes vous vous mettiez bien dans la tête qu'on n'est pas responsable de l'être que l'on est. Tant que les hommes seront faits par d'autres hommes... et ça peut durer comme ça pendant quelques temps encore... ils ne seront pas responsables de leur mentalité, de leur complexion.
Janine. - Là, je suis un peu de votre avis.
(Le mari, la femme et l'amant)
Les années passent - sans incident pour moi notable.
Des aventures passagères. Entre autres, la femme d'un facteur. Blonde, un corps ravissant et des seins minuscules. Elle m'écrivait chaque soir une lettre d'amour - en déguisant son écriture, à cause que c'était son mari qui, chaque matin, me la remettait.
si les joueurs , se fiant à leur chance, n'opposaient pas sans cesse aux décisions déjà prises par le hasard une résistance fondée sur des probabilités arbitraires dont le Sort doit sourire.
En un mot, si les gens jouaient réellement au hasard, ils courraient des risques moins grands.
Mais, là, ainsi que dans le reste de la vie, c'est leur vanité qui les mène et qui cause ordinairement leur malheur.
Mémoires d'un tricheur
ELLE : Je t'aime!
LUI : Moi aussi je m'aime!
Dans son nouveau roman "Le barman du Ritz", l'homme de radio, Philippe Collin, nous plonge dans la période de l'Occupation française. Imaginez un rendez-vous de hauts dignitaires nazis, de personnalités à la mode, de collabo et de résistants qui se croisent autour d'un verre sous l'oeil d'un barman virtuose, Frank Meier, un agent double à ses heures perdues. Dans le bar du grand palace de la place Vendôme, qui bénéficiait d'un statut spécial lui permettant de rester ouvert, on y croisait entre autres, Jean Coctzau, Gabrielle Chanel, Sacha Guitry, Barbara Hutton, Ernst Jünger ou Hermann Göring. Pendant ces années sombres, l'élite parisienne se retrouve donc à trinquer avec les SS. Et pour servir ce petit monde, Frank Meier, un fils de prolétaire juif, né en 1884 et issu du Tyrol autrichien. Expatrié aux Etats-Unis, il va rejoindre un hôtel de luxe de New-York et gravir les échelons jusqu'à devenir l'un des papes des barmen, avant de finalement rentrer en France. Naturalisé Français grâce à sa participation à la Première Guerre mondiale, il atterrit ensuite au Ritz en 1921. Derrière son bar, métaphore d'une ligne de front, il voit alors l'arrivée des Allemands dès 1940. Dans ce palace, véritable modèle réduit de la France occupée, il assiste en tant que spectateur, puis acteur de cette partie sombre de l'Histoire. Une question se pose alors : comment réagir ?
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
+ Lire la suite