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EAN : 9782070445127
528 pages
Gallimard (13/04/2012)
3.66/5   19 notes
Résumé :
Le tableau atypique et détonnant d'une ville mythique... Toute la faune de LA est passée au crible, des castes les plus évidentes - starlettes d'Hollywood, flics modèles du LAPD, émigrés ayant fait fortune, familles richissimes de Beverly Hills - aux populations les plus underground - mafia des femmes de ménage, gangs ultraviolents, travailleurs clandestins, has been fauchés... Toute la galerie des habitants prend vie dans une topographie mi-réelle mi fictive.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Merci aux Editions Asphalte qui, par l'entremise d'un partenariat avec Blog-o-Book, nous ont permis de découvrir cet ouvrage.

En principe, tout recueil de nouvelles présente de grandes inégalités. Ce"Los Angeles Noir", orchestré par Denise Hamilton, elle-même auteur de thrillers aux USA et qui a fourni à cette anthologie le texte "Minuit à Silicon Alley", fait exception à la règle.

Bien qu'on apprécie forcément telle ou telle nouvelle par rapport aux autres, on ne peut nier que presque toutes se montrent fidèles au genre qu'elles prétendent servir, ce roman noir à l'ambiance oppressante et désespérée souvent ponctué d'une chute finale qui en souligne le cynisme absolu. Outre Hamilton elle-même, seize noms du polar américain se donnent ici un rendez-vous qui tient ses promesses.

Michael Connelly, inusable, ouvre le bal avec "Mulholland Dive", titre jeu-de-mots pour une histoire d'assassin noyé de façon aussi stupide que l'arroseur du proverbe se fait arroser. Vient ensuite la première femme de la série, Naomi Hirahara, avec un texte magistral où règnent une folie progressant lentement vers son but et un saphisme qui, jusqu'au bout, taira son nom.

"Une Epoque Dangereuse" , d'Emory Holmes II, est une classique histoire d'amitié entre un flic et un garde du corps, sur fond de trafic de drogues au pays du gangsta rap. Denise Hamilton, qui s'est réservé la quatrième position et la fin de la première partie, a choisi un noir particulièrement grinçant pour "Minuit à Silicon Alley." Un peu comme Janet Fitch avec sa réjouissante "Méthode", nouvelle où l'humour, très noir mais allègre, se met au service d'une justice immanente.

Une autre femme, Patt Morrisson, est également aux commandes de l'excellent "90210, Morocco Junction", dont l'action se situe dans le milieu huppé du "Vieux Berverley Hills" et nous révèle au passage des misères morales qui n'ont pas grand chose à envier à celles des quartiers plus humbles. "Passée la trentaine", que l'on doit au fils d'Ann Rice, Christopher, fait une incursion sanglante dans le milieu homosexuel de la Cité des Anges et, bien que relativement courte, fait preuve d'une rare intensité dans l'analyse des caractères.

Autre "grande" nouvelle (pour moi, en tous cas Wink ) : "Lazare à Hollywwod" d'Héctor Tobar. Réalisme, maîtrise du scénario, vérité des personnages, tout dans ce texte rappelle les meilleurs moments de séries comme "NYPD Blue" ou "The Shield." Ce penchant pour l'étude de moeurs, on le retrouve aussi dans la nouvelle suivante, "The Golden Gopher" de Susan Straight. "La Clochette" par contre, que l'on m'en excuse, appartient pour moi plus aux histoires insolites qu'aux nouvelles noires. L'auteur en est Jim Pascoe. Idem pour "City of Commerce" de Neal Pollack et "La Partie de Pêche d'Ivan Denissovitch" de Lienna Silver. En revanche, "Roger Crumbler", de Gary Phillips, renoue avec le polar - et aussi avec l'humour noir.

De la quatrième et dernière partie, je conserverai le souvenir d'"Apparences", nouvelle ultime du recueil - un modèle du genre signé Diana Wagman. Mais les trois autres, "Celle qui avait embrassé Columbo", de Scott Phillips, "Liens de Sang", de Brian Ascalon Roley et enfin "When the Ship Comes in", de Robert Ferrigno, m'ont paru tissées de clichés et d'effets gratuits.

Je n'en recommande pas moins aux amateurs l'anthologie proposée par Denise Hamilton : c'est tout de même un bel hommage au polar et au roman noir. ;o)
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J'ai donc savouré lentement mais surement ce recueil de nouvelles. 17 nouvelles d'auteurs totalement inconnus pour moi, excepté Michael Connelly, qui introduit cette épopée et ne signe pas le meilleur polar de cet ensemble malgré sa notoriété. Denise Hamilton réussit une belle prouesse. Réunir des auteurs ayant un lien avec Los Angeles pour nous raconter 17 histoires très différentes dans leur forme, le sujet qu'elles abordent, les personnages qu'elles mettent en scène. Elles sont pour la plupart bien construites qui nous permettent d'entrer dans cette ville par le biais de ce qu'elle a de plus sordide. le crime. le crapuleux. le monstrueux. Dire qu'on a aimé un bouquin est une chose, mais comment le prouver?


Je relève trois angles d'attaque que j'adore quand j'entre dans un texte :
1. La géographie.
2. L'ethnie.
3. le crime.


Sur la géographie.
J'ai le sentiment en terminant cet ouvrage d'avoir sillonné de long en large Los Angeles, d'avoir fouillé ses poubelles et squatté ses plus luxueux salons. Mon imaginaire est rempli d'images de cette ville servie par Hollywood et les grandes séries télé américaines. Mais là, on découvre L.A. derrière la lunette de chaque auteur qui vous invite dans un quartier pour le lieu de son texte. On passe ainsi des quartiers les plus huppés, au coin les chauds en passant par Down Town, Beverly Hills, Wechester, Los Feliz, etc. Cette démarche est complèment assumée par Denise Hamilton qui nous propose dès la première page de l'anthologie, un plan de la ville. La plume des auteur(e)s nous fait ressentir les odeurs de ces quartiers, leur atmosphère, les populations qui les habitent, leur richesse matérielle, leur pauvreté. C'est un fantastique voyage au coeur de la cité des anges.


Personne ne m'appelait jamais par mon prénom (...) Seuls ma famille et mes amis de Rio Seco savaient comment je m'appelais vraiment. C'est pour cette raison que j'avais toujours aimé L.A., surtout DownTown, le centre. Personne ne savait qui j'étais. Ni ce que j'étais. Les gens me parlaient en espagnol, en persan, enfrançais. ma peau avait la couleur des coques de noix. Mes cheveux étaient noirs et raides. J'avais les yeux en amande et ils étaient impénétrables(...) Je me suis mordu la lèvre et me suis rmeise à marcher, le long de temple jusqu'à Spring Street, où les foules se déplaçaient vite, chacun un télphone collé à l'oreille, ou discutant dans un kit main-libre, comme des schizophrènes. Et les sans-abris se parlaient tranquillement à eux-mêmes, certains s'étaient déjà mis à crier. Tout le monde s'adressait à des gens invisibles.
Susan Straight, le Golden Golpher, page 180

Sur l'ethnie.
On parle souvent du communautarisme sur les terres anglo-saxonnes. Je ne jouerai pas la surprise, mais il me parait intéressant de le relever car cet aspect apporte une certaine richesse à ce recueil. La diversité des univers dans laquelle se meuvent les personnages. Que ce soit les latinos dans la nouvelle d'Hector Tobar, les russes dans la partie de pêche d'Ivan Dennissovitch de Lienna Silver, celle de la deuxième génération de migrants philippins dans le texte de Brian Ascalon Roley, ou afro-américaine de Susan Straight. Cette dimension liée n'est pas forcément liée à un territoire ou à un quartier, mais elle est comme un premier cercle autour des personnages et sa description dans la plupart des nouvelles est intéressante. Ces cercles ne sont pas seulement liés à l'origine du migrant, mais ils peuvent toucher à l'orientation sexuelle comme dans la nouvelle de Christopher Rice (fils d'Anne Rice).

Un élément pertinent est l'équilibre dans le choix des auteur(e)s, 9 hommes pour 8 femmes, qui donne une tonalité très intéressante à Los Angeles Noir et une part singulière aux personnages féminins.

L'occasion est donnée aux lecteurs de mesurer la profondeur du fossé qui sépare les différentes classes sociales.


C'est que la famille Davis fait partie des vieiilles fortunes de Beverly Hills. Avoir une vieille fortune, ici, cela veut dire être devenu riche "avant la télé en couleur". Une vieille fortune a plus de classe qu'une nouvelle, mais cela veut aussi dire moins de zéros sur le compte en banque. les nouvelles fortunes de Beverly s'en fichent un peu que vous vous appeliez Charles Lindbergh, ou Charles Manson, du moment que vous êtes célèbre - et idéalement, très riche. Les vieilles fortunes de Beverly, en revanche, attachent beaucoup de prix aux vertus en vogue sur la Côte Est, comme la discrétion et le rang dans la société.
C'est compréhensible. Lorsque les acteurs ont commencéà affluer à Hollywood, ils ont été stoppés net dans leur invasion par les écriteaux accrochés aux fenêtres des pensions de famille : Pas de chiens ni d'acteurs. Même dans le rejet, ils n'étaient pas en tête d'affiche.
Patt Morrison, 90210 Morocco Junction, page 126

Sur le crime.
Je ne suis plus un habitué de ce genre, le polar. Mais j'aimerai souligner la qualité des nouvelles produites dans ce recueil, la créativité des auteur(e)s dans la construction de leur intrigue, arnaque, et autres méfaits glauques. Les angles d'attaque sont très différents comme lorsque Hector Tobar entreprend de discourir sur de la place de l'arme à feu. Sa nouvelle est étonnante, déroutante, crédible et finalement pleine d'espoir. Imaginez un homme qui survit à trois comas, après avoir pris à chaque fois des balles qui auraient le laisser pour mort... Les crimes sont souvent crapuleux, calculés. Parfois ils sont le fait de dérapages incontrôlés et tout l'art de l'auteur aura été de nous justifier ou de brosser un contexte à la glissade vers le précipice. Les écrivaines semblent avoir prises des personnages féminines qui élabore des scénarii machiavéliques (Denise Hamilton), ou qui déjouent avec beaucoup de subtilités et avec une violence implacable, les manipulations masculines (Janet Fitch).

J'ai pris mon pied. Avec le désir secret fouler le pied dans les différents de Los Angeles. C'est surement cela la réussite d'un bon bouquin.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Le riche conducteur d'une Porsche Carrera se tue sur Mulholland Drive après avoir fait un plongeon avec son bolide. le PDG d'origine chinoise d'une entreprise produisant des puces de silicone est pris en otage à San Marino. Des villas de Beverly Hills se font cambrioler à la chaîne. Une jeune et jolie serveuse rêve de devenir actrice. Des ados trouvent un pistolet alors qu'ils jouent sur un chantier d'East Hollywood. Deux immigrés russes vont pêcher à Santa Monica. A Mar Vista, un ancien délinquant devenu pasteur ne peut supporter que les autres enfants prennent le fils de sa cousine pour un souffre-douleur en raison de son handicap. Voici le point de départ de quelques nouvelles de ce Los Angeles noir, qui en compte dix-sept.

Les éditions Asphalte ont lancé une nouvelle collection ayant pour but de faire découvrir les grandes métropoles du monde à travers une anthologie de nouvelles noires. Après nous avoir fait visiter le Paris Noir sous la direction d'Aurélien Masson, la série poursuit son voyage et nous propose maintenant de voir le côté obscur de la Cité des Anges, avec pour guide principale Denise Hamilton, bien aidée par ses seize collègues auteurs, qui nous propose tous leur vision de Los Angeles.
Chacune des nouvelles correspond à un quartier de la ville – un plan en début de recueil permet d'ailleurs au lecteur de se situer dans la cité – et met en scène différents types de personnages. Au fil des textes, nous croisons des starlettes, des drogués, des policiers du LAPD, des familles richissimes, des has been fauchés, des travailleurs clandestins... Un simple aperçu de la diversité de cette ville, qui est avec ses alentours la deuxième agglomération la plus peuplée des Etats-Unis.
Les auteurs peuvent être mondialement connus, à l'instar d'un Michael Connely, mais pas nécessairement. Ils ont cependant quelques points communs : ils connaissent bien L.A. pour y avoir vécu et savent ce qu'écrire une nouvelle veut dire. L'action ne manque pas, l'atmosphère est généralement sombre à souhait, on visualise bien les scènes et les chutes sont souvent de qualité.

Chaque auteur ayant une écriture et des préoccupations différentes, bien difficile de dire quelle est la meilleure de ces nouvelles. Gageons cependant que chacun trouvera son bonheur dans ce recueil homogène et de bon niveau.
Prochaine destination de ce tour du monde des nouvelles noires : Londres. Mais de nombreuses autres suivront, parmi lesquelles Rome, New Delhi, Brooklyn, ou encore Mexico.
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Los Angeles est pour beaucoup représenté par le cinéma, les superbes maisons, le soleil, la mer et les soirées branchées mais comme chaque mégalopole, Los Angeles a aussi un côté caché, méconnu, noir où les gens sont prêts à tout pour l'argent, pour leur couple, pour le jeu, pour un travail, où les gangs font rage et où magouilles et trafics en tous genres sont monnaie courante …
Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles alors que j'aime en général bien ça mais il me fallait, ces derniers temps, des histoires qui étaient plus longues pour maintenir mon attention. Me revoilà donc avec ce volume d'une série de plusieurs recueils portant sur le côté sombre de différentes villes du monde, avec ici, Los Angeles mise en vedette. Déjà, cela partait bien car c'est une mégalopole qui m'a toujours fait rêver, même si mes différentes visites du coin me font affirmer que je n'aimerais pas forcément y vivre ! le livre commence par une carte simplifiée qui situe les différents emplacements des histoires, classées elles-mêmes en fonction de leur location, ce qui est une très bonne idée. Divers auteurs, ayant vécu ou vivant toujours à Los Angeles, ont participé au recueil mais je n'en connaissais qu'un petit nombre (comme Michael Connelly, Janet Finch et Christopher Rice). Les histoires sont très souvent grinçantes mais je les aurais préférées encore plus ironiques. Habituellement, je suis surprise par la fin inattendue des nouvelles mais là, peu m'ont étonnée … et finalement, c'est à cause de ce « défaut » que j'ai été étonnée ! Je trouve toujours difficile de donner un avis global sur un recueil d'histoires car il y en a qui plaisent plus que d'autres et d'autres que je n'aime pas vraiment. Je ne me suis pas ennuyée lors de cette lecture mais je n'ai pas non plus noté de noms d'auteurs que je voudrais découvrir plus avant en lisant un de leurs romans et je me suis rendu compte que j'avais déjà oublié une partie des histoires car je trouve toujours que les nouvelles marquent moins qu'une histoire plus longuement développée. A noter qu'une playlist de musiques sélectionnées par les auteurs apparaît en fin de volume, ce qui donne une petite dimension supplémentaire au livre mais c'est un peu dommage de ne pas avoir mis cette liste au début car je pense que certains lecteurs ne s'en rendront compte qu'une fois leur lecture terminée !
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Vous le savez, j'adore cette collection des villes noires chez Asphalte.
Cette fois c'est LA qui est passé à la moulinette dans ce guide de voyage alternatif.
C'est Denise Hamilton, journaliste pour le Los Angeles Times et auteur de polar mettant en scène la journaliste du LA Times Eve Diamond, qui est la directrice éditoriale de ce recueil de nouvelles noires et souvent bien serrées.
Ces 17 nouvelles dressent un tableau atypique d'une ville mythique où prennent vie des personnalités du monde du cinéma, des policiers modèles, de riches familles mais aussi des travailleurs clandestins, des femmes de ménage ou des gangs violents.
Loin du paradis ensoleillé des séries américaines, rencontrez des starlettes, des flics du LAPD, des immigrés clandestins, des serveuses, des femmes de ménage et toute la faune des beaux quartiers. de Mulholland Drive à Los Angeles River, de Pacific Palisades à Los Feliz, pénétrez dans les bas-fonds de cette ville tentaculaire, cette Cité des anges où se fracassent tant de rêves...
Avec des nouvelles inédites de : Michael Connelly, Robert Ferrigno, Janet Fitch, Denise Hamilton, Naomi Hirahara, Emory Holmes II, Patt Morrisson, Jim Pascoe, Gary Phillips, Scott Phillips, Neal Pollack, Christopher Rice, Brian Ascalon Roley, Lienna Silver, Susan Straight, Hector Tobar, Diana Wagman.
Vous découvriez ainsi
• Mulholland Drive vu par Michael Connelly
• Belmont Shore vu par Robert Ferrigno
• Los Feliz vu par Janet Fitch
• San Marino vu par Denise Hamilton
• Koreatown vu par Naomi Hirahara
• Leimert Park vu par Emory Holmes II
• Beverly Hills vu par Patt Morrison
Los Angeles River vue par Jim Pascoe
• Mid-City vu par Gary Phillips
• Pacific Palisades vu par Scott Phillips
• Commerce vu par Neal Pollack
• West Hollywood vu par Christopher Rice
• Mar Vista vu par Brian Ascalon Roley
• Fairfax District vu par Lienna Silver
• Downtown vu par Susan Straight
• East Hollywood vu par Héctor Tobar
• Westchester vu par Diana Wagman

Un recueil de nouvelles à emporter dans son sac de voyage. Vous découvriez ainsi des territoires décrit par des auteurs confirmés et bien connu chez nous en France mais ce sera aussi l'occasion de faire connaissance avec de nouvelles plumes par encore édité ici.
Alors bon voyage


Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Quand il rentra chez lui d'un pas nonchalant et qu'il alluma la minuscule télévision dans sa chambre, ce fut pour tomber sur le couple de l'affiche, dans la bande-annonce du film. « Dans les allées sombres d'une ville où règne la violence, récita une voix off, il n'y a pas de temps à perdre. » Il constata qu'on faisait l'apologie des armes à feu sur près de la moitié des chaînes cablées. On pouvait y voir des soldats portant des fusils, des méchants qui brandissaient des mitraillettes, des femmes au foyer tapies dans des placards, un calibre 22 argenté à la main, prêtes à repousser intrus et violeurs. Certaines de ces scènes avaient été filmées dans des quartiers résidentiels bordés de palmiers qui ressemblaient à s'y méprendre au sien. Les gens tiraient, accroupis derrière des murs en ciment ; ils tiraient dans des cuisines ; ils tiraient en tombant d'un avion ; ils tiraient avant de sauter dans des lacs et des fleuves ; ils tiraient dans des entrepôts, et leurs balles renvoyaient un bruit métallique lorsqu'une poutre en fer faisait dévier leur trajectoire.
Lazare à Hollywood, d'Héctor Tobar
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Pour tout le monde à Rio Seco, L.A. n'était qu'une seule cité immense. Ils ignoraient que L.A. était en fait un millier de petites villes, des mondes entiers recrées parmi les arroyos, les champs de fraises et les flancs de collines. Et que Downtown avait ses canyons de verre noir et argent, le Grand Central Market, Broadway et sa propre favela.
C'est là-bas que je me rendais à présent. J'étais près du croisement de 3rd Street et Main Street. Si vous n'êtes jamais allé au Brésil, si vous n'avez jamais vu de favela, eh bien, il vous suffit de faire un tour à Skid Row. Des abris en carton, d'autres creusés sous les ponts des autoroutes, des hommes vautrés sur le trottoir en plein jour, leurs joues collés contre les grillages.
Le Golden Gopher, de Susan Straight
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Il se gara derrière les voitures de patrouille, mit ses warnings et sortit de son véhicule banalisé. En allant vers le coffre, il décrocha son badge de sous sa chemise et le plaça bien en évidence. Il était en civil, vu qu’on l’avait fait venir de chez lui ; il valait mieux être prudent et s’assurer qu’on voyait clairement qu’il était de la maison.
Il ouvrit son coffre et commença à rassembler tout le matériel dont il aurait besoin. L’officier posté sur la route s’approcha.
« Où est le sergent ? demanda Clewiston.
– Là-bas. Je crois qu’ils sont sur le point de remonter le véhicule. Pas mal, une voiture à cent mille dollars pour faire le grand plongeon. Vous êtes qui, vous ?
– Inspecteur Clewiston, chargé des reconstitutions. Le sergent Fairbanks m’attend.
– Descendez par-là, vous le trouverez près du… holà, qu’est-ce que c’est que ça ? »
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« Yancy était une cause perdue. Il croyait en Dieu... en son Dieu, pas au leur. Là était le problème. Dieu ne pardonne certainement pas tout ce qu'on fait, faut pas rêver. Sinon, il serait quand même sacrément con. On passe toute sa vie à jouer les salopards et puis, à la dernière minute, on dit qu'on regrette, et les portes du paradis s'ouvriraient toutes grandes devant vous ? Des clous, ouais. Si c'était le cas, le ciel serait rempli de crapules et d'escrocs. Non, Dieu était un arbitre. Il ne faisait que compter les points. Et, à la fin, on était soit dans le positif, soit dans le négatif. Dieu n'entendait pas les « j'suis désolé ». Il se moquait bien des pleurnicheries. Il faisait les comptes, c'est tout. On lui devait le respect, à ce fils de pute. »
When the ship comes in, de Robert Ferrigno
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– Descendez par-là (..… ) holà, qu’est-ce que c’est que ça ? »
Clewiston le vit en train d’observer le visage qui les fixait depuis le coffre. Le mannequin était en partie caché par le matériel qui occupait presque tout l’espace, mais sa tête était dégagée et les scrutait d’un œil vide. Ses jambes avaient été détachées et étendues sous le buste. C’était le seul moyen de faire entrer ce truc en entier.
« On l’appelle Arty, expliqua Clewiston. Il a été fabriqué par une société qui s’appelle ART, comme Accident Reconstruction Technologies.
– C’est qu’on croirait presque qu’il est vrai, bredouilla l’officier de patrouille. Pourquoi est-ce qu’il est en treillis ? »
Clewiston dut réfléchir un instant avant de répondre.
« La dernière fois que j’ai eu besoin d’Arty, c’était pour une affaire de délit de fuite à un passage piéton. La victime était un marine qui venait d’El Toro. Il était en treillis au moment de l’accident et on s’est posé la question de savoir si le type qui l’avait renversé l’avait vu ou pas. » Clewiston mit sa sacoche de portable en bandoulière. « C’était le cas. Grâce à Arty, on a réussi à le prouver. »
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