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EAN : 9782348037146
544 pages
La Découverte (03/01/2019)
4.13/5   41 notes
Résumé :
Comment Rome est-elle passée d’un million d’habitants à 20 000 (à peine de quoi remplir un angle du Colisée) ? Que s’est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste bubonique à Constantinople ? On ne peut plus désormais raconter l’histoire de la chute de Rome en faisant comme si l’environnement (climat, bacilles mortels) était resté stable. L’Empire tardif a été le moment d’un changement décisif : la fin de l’Optimum climatique romain qui, pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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"Comment l'Empire romain s'est effondré", une question qui a suscité débats et controverses chez les historiens depuis très longtemps déjà. Auparavant, les facteurs politiques, militaires et économiques prédominaient dans l'analyse des faits. Depuis une quinzaine d'années, les progrès fantastiques de l'archéologie alliés à une approche pluridisciplinaire, permettent d'analyser un faisceau d'éléments qui ne pouvaient l'être auparavant. Kyle Harper est professeur d'histoire à l'université d'Oklahoma (États-Unis) et il nous convie à une nouvelle histoire de la chute de l'Empire le plus puissant jamais constitué. Kyle Harper rajoute aux facteurs traditionnels, celui du climat, des éruptions et des maladies, des bactéries. L'Empire tardif a vu un changement décisif : la fin de l'OCR ou Optimum climatique romain, qui plus humide avait favorisé le développement des cultures notamment celle des céréales. de façon concomitante, des germes ont muté comme celui de la peste bubonique transmise par le biais des puces. Les égouts qui stagnaient en ville, les bains publics, les greniers à blé étaient autant de facteurs susceptibles de provoquer des épidémies catastrophiques sur le plan démographique. Les rats étaient parmi les vecteurs principaux eux aussi de pandémies au niveau encore jamais atteint jusque là. Cette réflexion alliant analyse du climat et des maladies est passionnante et érudite. C'est une somme bien écrite sur un sujet dont on pensait connaître les tenants et les aboutissants. Force est de reconnaître que ce que l'on nous enseignait en fac d'histoire il y a quinze - vingt ans doit être sérieusement compléter par ces nouvelles avancées de la recherche. Mais il y a un mais.. Kyle Harper m'a paru pousser un peu trop loin sa théorie de l'impact du changement climatique et des maladies lorsqu'il aborde dans sa dernière partie sur les VIème et VIIème siècle, la question des religions. En effet, il y défend l'idée que face aux catastrophes qui se multipliaient, les habitants de l'Empire, croyant la fin du monde approchée à grand pas, se seraient réfugiés dans le christianisme et l'islam parce qu'elles sont des religions eschatologiques. C'est oublié le lent processus qui a permis la conversion de l'empereur Constantin et des élites à la religion chrétienne pour des raisons multiples et complexes magnifiquement expliquées par Marie Françoise Baslez. C'est ma seule réserve sur ce livre qui par ailleurs se lit très bien. Si vous aimez les approches différentes sur ce sujet, je ne peux que vous inviter à lire le dernier livre de Kyle Harper qui a le mérite de susciter le débat.
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La question des raisons de la chute de l'empire romain a été maintes fois posée, l'ouvrage le plus célèbre étant sans doute celui de Gibbons au XVIIIe siècle. Mais l'histoire a de nouveaux outils à sa disposition, de nouveaux moyens d'analyse, et aussi de nouveaux paradigmes, qui découlent en partie de notre vision du monde. Kyle Harper appuie donc son interprétation sur des données climatiques et épidémiologiques, et les croise avec des données démographiques, économiques sans oublier le politique et le factuel. Mais les décisions des grands hommes, le sort d'une bataille, ne sont pas forcément les facteurs les plus importants dans son interprétation.

Une des hypothèses de Kyle Harper est que « l'essor de l'Empire romain a été le catalyseur – mais aussi la conséquence – d'une efflorescence économique », celle-ci ayant été permise notamment par un « optimum climatique » (250/150).  Un climat favorable, plus chaud et humide, qui a permis une production céréalière entre autres, à même de nourrir une population plus nombreuse. Mais ces conditions favorables n'ont duré qu'un temps, et « un petit âge de glace » s'est installé entre 450 et 750, période où Kyle Harper situe la fin de l'empire romain, accordant une grande importance au règne de Justinien.

Mais à la question du climat s'est superposé la question des épidémies. Trois grandes épidémies ont dévasté l'empire : la peste antonine (autour de 165, il s'agissait sans doute de variole) la peste de Cyprien (entre 249-265, maladie moins définie, peut-être la grippe) et enfin la plus terrible entre toutes, la peste de Justinien (la peste véritable, dont la première vague est arrivée vers 541-543, mais qui a connu des recrudescences jusqu'en 749, balayant tout sur son passage). Ces diverses épidémies déciment les populations de manière terrible. Mais une forme de résilience apparaît, et l'empire saura se relever des deux premières, la troisième, qui semble avoir emporté la moitié de la population de l'empire, associée aux changements climatiques aura été fatale.

Mais le livre de Kyle Harper ne s'intéresse pas qu'aux questions environnementales, qui expliqueraient tout. Sa vision de l'empire romain associe les institutions, les individus, les structures sociales, les phénomènes économiques, religieux, mais c'est relié à l'environnement, surtout le climat et les épidémies. Pour montrer à quel point tout cela est imbriqué, l'auteur insiste sur la circulation des maladies rendue possible par la circulation des hommes et des marchandises. La peste ou les autres maladies arrivent avec les navires marchands, les endroits isolés sont épargnés. L'empire romain a permis une sorte de mondialisation, d'enrichissement grâce à l'exploitation des ressources naturels optimisée au maximum avec les moyens de l'époque, et de circulation de biens produits. Mais cela a provoqué aussi l'émergence et la circulation des maladies. La construction d'énormes greniers à blé, qui permettaient de nourrir les populations, d'offrir une sorte de sécurité alimentaire, a eu comme corollaire l'explosion de la population des rats, qui ont prospéré dans ces vastes dépôts de nourriture. Et donc l'explosion de la peste. L'action des hommes, des choix sociétaux ont eu un impact sur l'environnement, qui à son tour a eu des conséquences sur les hommes.

Un angle d'approche intéressant et complémentaire à des études plus classiques, événementielles ou sociétales.
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Comment s'est-il effondré, justement ?
Edward Gibbon avait une réponse, elle se trouve dans le titre de son livre « Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain », un chef d'oeuvre en son temps, et que l'on lit toujours.
Plutôt que su la décadence, les historiens du XIXème siècle, époque de la montée des nationalismes, mirent sur l'accent sur les invasions barbares ;
Le vingtième siècle, lui, sous l'influence entre autres du marxisme, privilégia les causes économiques.
Notre époque, elle, préoccupée par les questions environnementales, cherche une réponse du côté de phénomènes naturels, climatologiques, épidémiques.
C'est peut-être tout cela à la fois, une synergie entre ces différents éléments ; telle est en tout cas la conclusion de Kile Harper, qui privilégie cependant dans son livre l'explication environnementale.
Je ne m'essaierai pas à une analyse détaillée de cet ouvrage épais et dense, synthèse passionnante de nombreuses recherches, et me bornerai à en dégarger quelques lignes directrices.
Le climat de la terre n'a jamais cessé de changer sous l'influence de divers phénomènes naturels tels que l'activité solaire, les variations de l'orbite terrestre et de l'inclination de la planète sur son axe, l'activité volcanique, sous l'influence desquels l'ère quaternaire a vu alterner périodes glaciaires et intervalles interglaciaires, plus brefs. le dernier intervalle interglaciaire, l'Holocène, a débuté il y environ douze mille ans et se poursuit toujours ; c'est lui qui a permis l'éclosion des civilisations humaines.
Il est cependant loin d'avoir connu un climat homogène ; les facteurs environnementaux, toujours à l'oeuvre, ont fait alterner de petits âges glaciaires et des périodes plus clémentes, appelées optimum climatique.
Rome s'est particulièrement développée au cours d'une de ces périodes, d'environ 200 ans avant à 150 ans après J.C., correspondant aux derniers siècles de la République et aux premiers de l'Empire. Cet optimum climatique romain a, parmi d'autres facteurs, permis le développement de l'Empire le plus vaste (à l'exception de quelques dominations éphémères de quelques dizaines d'années) et le plus durable de l'histoire mondiale; est venue ensuite une période de transition, jusqu'à l'année 450 environ, marquée par une certaine instabilité climatique, et correspondant à un déclin de la puissance impériale ; un petit âge glaciaire lui a succédé ; il vit la chute de l'Empire Romain d'Occident et le déclin marqué de l'Empire d'Orient.
Mais le développement de l'Empire et les brassages de populations humaines et animales vivant dans des biotopes divers normalement séparés, parmi d'autres facteurs, ont provoqué plusieurs pandémies, qui ont considérablement affaibli l'Empire en leur temps.
La première, connue sous le nom de Peste Antonine (probablement la variole), la moins grave, aurait pourtant tué un dixième de la population de l'Empire ; elle marqua la fin du Siècle des Antonins, probablement l'âge d'or de Rome.
La deuxième, proprement la première peste proprement dite, éclata en 249, et dura pendant deux siècles ; on notera que c'est en 250 qu'un refroidissement plus marqué permit aux Germains de passer le Rhin gelé à pied sec, première des vagues d'invasion importante.
La dernière, la Peste de Justinien, s'ajoutant aux effets d'un refroidissement climatique, mit fin au relèvement de l'Empire , qui avait même pu commencer avec succès la reconquête des territoires perdus de l'Empire d'Occident ; un siècle après, il ne restait plus de l'Empire d'Orient qu'une partie de l'Anatolie et des Balkans.
Disons-le à nouveau, ces facteurs n'expliquent pas à eux seuls la totalité de l'histoire de Roma ; mais ils ont fonctionné comme une infrastructure interagissant avec diverses superstructures, facteurs économiques, politiques, militaires, démographiques, idéologiques.

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Dans l'historiographie de la fin de l'empire romain, le livre de Kyle Harper semble marquer un jalon capital, pour preuve le battage médiatique intense de ces derniers mois en France.

Les terrains de prédilection de Harper sont le climat et le sanitaire, sur ces deux plans il expose les preuves que les derniers siècles de l'Empire n'ont pas été favorables et démontre de façon assez convaincante que ce fut décisif.

L'Antiquité tardive fut victime de pandémies sévères telles que l'on n'en avait jamais connu : peste antonine (IIème siècle, épidémie de variole), peste de Cyprien (IIIème siècle, probablement fièvre hémorragique) enfin last but not least, la (vraie) peste de Justinien (VIème siècle) qui laissa la population exsangue. Sur la durée la chute démographique fut spectaculaire, de 75 millions sous Auguste l'empire se retrouva de 20 à 30 millions au VIème. La baisse de population fut telle que les scientifiques ont du mal à savoir où se trouvaient les survivants, des villes et villages millénaires ayant tout simplement disparu. de quoi affaiblir définitivement l'Empire particulièrement sur ses effectifs militaires pour protéger des frontières toujours menacées par les barbares.

Pour ne rien arranger, l'Optimum Climatique Romain (OCR) qui avait prévalu lors des années fastes va se changer progressivement en Petit Age Glaciaire au V/VIème siècles avec des impacts très négatifs sur l'agriculture faits de crues et de sécheresses aussi inhabituelles que sévères.
L'aridité que connu l'Asie centrale poussa des peuples à partir vers l'ouest ce qui repoussa d'autant les voisins de l'Empire. Comme celui-ci était militairement affaibli les germains et bien d'autres envahirent le sanctuaire romain de l'ouest.

Kyle Harper a bénéficié des avancées majeures de sciences de l'environnement (Dendrologie, Anthracologie, Carpologie, Phénologie, Palynologie…etc) pour étudier les variations du climat ce qui faisait défaut aux historiens d'autrefois qui, limités aux écrits, n'intégraient pas l'environnement dans leurs théories de la fin de l'Empire.

Exit donc le confort et la débauche comme causes de la décadence romaine et les raisons financières n'étaient que la conséquence d'une démographie et d'une économie en chute libre. Quant aux raisons religieuses, Kyle Harper semble développer l'idée, peu évidente, que le christianisme romain a vécu la chute de l'Empire avec fatalisme comme devant l'Apocalypse attendue.

Dans la controverse sur l'effondrement de l'empire romain d'occident vs une continuité entre l'Antiquité tardive et le Haut Moyen Age la thèse de Harper plaide pour la première hypothèse.
Pour le lecteur néophyte l'ouvrage est d'une grande richesse et offre une synthèse très satisfaisante, parfois ardue sur les données médicales et climatiques.
Une fois encore l'historiographie démontre qu'elle est en perpétuel mouvement et rien n'est jamais définitif en la matière. Harper défend une thèse, très pointue, sur des domaines précis avec le risque de les sur-pondérer, ses futurs collègues se chargeront de rééquilibrer les connaissances.

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L'essai de Kyle Harper, de manière inévitable, agit sur nous comme un miroir face aux temps que nous traversons.
Jusqu'à présent la chute de l'Empire romain nous était contée comme la conséquence de la décadence de ses dirigeants et de son goût immodéré pour la luxure. Une vision un peu romancée et certainement moralisatrice de nos vices.

Kyle Harper va plus loin que la vision humaine de ce déclin. Il nous l'explique en y intégrant des forces qui nous dépassent et qui pourtant sont le fruit de notre expansion, économique certes mais également territoriale et démographique. Car l'Empire romain s'est étendue jusqu'aux confins du monde connu et a entraîné avec lui l'ensemble de l'humanité, exceptée, cela va de soi, ceux d'Amérique échappant ainsi aux bouleversements provoqués par l'appétit romain.
Ces forces sont celles que nous percevons de loin comme un bruit sourd qui nous accompagne dans chacune de nos actions. Ces bruits dérangeants sont les changements climatiques et les maladies pandémiques qui déjà du temps des Romains étaient perceptibles en arrière fond d'un monde de plus en plus interconnecté. Ainsi la peste antonine du IIIème siècle qui a vue éclore, de manière irrévocable, le Christianisme comme réponse religieuse face à un mal qui nous semblait incurable et venu de loin. Nos rapports ont dès lors été bouleversés pour affronter une mort de masse qui n'épargnait personne, pas même nos dirigeants que l'on pensait semi-divins. Seule réponse possible, la fraternité qu'offrait cette religion basée sur l'amour de son prochain.

Ainsi, Kyle Harper détourne notre vision humano-centrée sur un événement majeure de notre histoire. Et son essai résonne comme un avertissement ou mieux, comme une préparation face à ce qui va inexorablement se produire. Comme la montée d'un extrémisme religieux pour répondre à des problèmes qui semblent échapper aux hommes. Et comment ne pas voir un préambule à ce qui nous attend quand Kyle Harper nous évoque l'invasion des Huns vus comme les premiers réfugiés climatiques de l'Histoire, poussés vers l'Ouest afin d'échapper au « Dust Bowl », ces fameuses tempêtes de poussière ? Ces « barbares » pour les Romains porteurs de la civilisation sont intervenus dans leurs affaires, non pas uniquement par opportunisme mais avant tout par nécessité afin de fuir la fatalité.

Enfin, comment ne pas voir comme un message évident nous étant lancés à la page 403 :« Les hiérarchies bien distinctes caractéristiques de la structure sociale romaine se sont embrouillées, cédant la place à une opposition drastiquement simplifiée entre les possédants et ceux qui n'avaient rien » ? À méditer…



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critiques presse (1)
Liberation
11 avril 2019
Déchets urbains, pandémies à répétition, refroidissements climatiques : l’historien américain analyse le déclin de l’Empire romain au microscope.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La Méditerranée au début de l'époque classique appartenait aux Grecs et aux Phéniciens. Tandis que Rome restait un village de voleurs de bétail illettrés, les Grecs composaient des épopées et de la poésie lyrique, expérimentaient la démocratie, inventaient le théâtre, la philosophie et l'histoire dont nous avons hérité. Sur des rivages voisins, à Carthage, le peuple punique construisait un empire ambitieux avant même que les Romains n'eussent appris à naviguer. Dix kilomètres à l'intérieur des terres, le long des rives détrempées du Tibre, Rome était un coin perdu, simple spectatrice d'un premier monde classique au sommet de sa créativité.
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Mais, moins d’un an après la célébration festive du millénaire de Rome, l’Empire commença à se disloquer.
Il avait déjà connu une instabilité dynastique, souffert de pertes qui étaient une leçon d’humilité et survécu à des années de pénurie. Mais ce qui allait s’imposer progressivement, dès la fin des années 240 apr. J.-C, était sans précédent : une rupture complète du système des frontières, un écroulement total de l’ancien système monétaire, des empereurs en rivalité pour une période qui n’était pas seulement transitoire. Au cours des années suivantes, on allait assister à une cascade de changements qui détruiraient toutes les institutions de contrôle centralisées. La crise fut « si extrême que la survie de l’Empire est presque surprenante. ». Il est vrai que la marge de résilience avait été réduite par le temps et les circonstances. Mais les contemporains avaient conscience des changements environnementaux soudains et catastrophiques comme source de crise. A la liste déjà bien longue des motifs du désastre, on doit ajouter les secousses de la perturbation climatique et des maladies pandémiques.

p. 198
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Longtemps nous avons tenté d'expliquer les cycles d'essor et de déclin en des termes seulement humains, comme si nous étions les seuls instrumentistes de l'orchestre. Mais il apparaît de plus en plus qu'il y a eu un autre grand instrument opérant pas très loin à l'arrière-fond, à l'origine de conditions soit propices soit contraires dans lesquelles les humains accomplissent leur destinée. Le climat a été une force favorisante aussi bien que déstabilisante ; acteur indispensable de l'efflorescence romaine – puis, dans un second temps, de sa surprenante interruption.
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En 165 ap J.-C, un événement connu sous le nom de peste antonine, probablement la variole, a éclaté. En 259 ap J.-C, un agent pathogène inconnu balaya les territoires sous domination romaine. Et, en 541 ap J.-C, la première grande pandémie de peste bubonique fit son arrivée et s'imposa pendant deux siècles. La moindre des trois pandémie, au regard du nombre de victimes (estimées à 7 millions), fut la peste antonine.
La bataille la plus sanglante de l'histoire impériale fut la déroute des Romains à Andrinople ; vingt mille vies romaines au maximum furent perdues en ce jour funeste. La leçon que l'on peut tirer de cette comparaison est la suivante : les germes ont été bien plus mortels que les Germains.
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Le règne de Constantin a modelé ce que serait l’Antiquité tardive. Il n’a pas mis fin à un âge de réformes et d’expérimentations, mais désormais, pour la première fois depuis que l’ordre datant d’Auguste s’était brisé au milieu du IIIe siècle, les relations entre l’armée, l’aristocratie et l’administration impériales se sont stabilisées. Dernière ressemblance avec le premier fondateur de l’Empire romain, lorsque Constantin mourut, peu de personnes pouvaient encore se remémorer l’ancien ordre des choses.

p. 246
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