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4,19

sur 5328 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je ne dirais pas que ce roman m'a véritablement captivée, mais je l'ai lu facilement, et il m'a intéressée par divers aspects : j'ai particulièrement apprécié les "leçons d'autarcie" qu'il donne, au sein de ce monde, cette Amérique dont l'économie s'est effondrée, qui a été marquée par des épidémies et la coupure totale de l'électricité et des moyens de communication. Nell et sa soeur Eva se trouvent donc totalement isolées dans la forêt, leurs parents avaient choisi de les élever à la maison sans qu'elles aillent à l'école, elles ont reçu une éducation libre. Nell venait de recevoir, avant que tout aille de travers, sa lettre d'acceptation à Harvard, moyennant qu'elle passe des examens complémentaires, et Eva, douée pour la danse classique, pouvait être prise au ballet de San Francisco.

Mais la vie en a décidé autrement, et elles se trouvent aujourd'hui seules dans leur maison perdue dans les bois, tâchant de ne pas trop épuiser leurs ressources. Nell continue à étudier mais n'a plus que l'encyclopédie à lire ; son texte - puisqu'elle écrit à la première personne dans un cahier retrouvé - est émaillé d'articles qu'elle a lus en passant. Elle a appris comment des femmes seules avaient survécu dans la nature, et s'est inspirée d'un livre sur les coutumes des Indiens pomos pour mieux connaître la forêt et ce qu'elle peut leur offrir, en termes de nourriture et de soins. Eva danse dans son studio, sans musique, continuant à exiger de son corps ce que seule une danseuse classique est capable d'exiger.
Toutes deux se retrouvent pour les repas, se disputent, se séparent, traversent des épreuves aussi, soudées - c'est un récit de sororité et d'autarcie, ainsi que de résilience, de deuil.

C'est encore un puissant témoignage sur les bienfaits de la solitude, et la façon de trouver sa place dans la nature, sans pathos, mais avec la plus vive attention. Ainsi, la Nature est un environnement, une entité qui prend la coloration de l'attention qu'on lui porte, du degré de présence.

C'est enfin un beau récit sur la jeunesse, le besoin de se projeter dans un avenir : des retours dans le passé nous éclairent sur l'itinéraire des deux soeurs, au moment où elles commençaient à connaître les autres jeunes de la ville d'à côté, à découvrir l'amour et l'alcool. Des visiteurs occasionnels entreront dans leur sphère, sous une forme positive ou destructrice, relançant les dés de l'avenir qu'elles imaginent et de leur relation à toutes les deux.
Ce n'est pas totalement un coup de coeur, car d'une part j'avais déjà vu le film, d'autre part des passages m'ont fait tiquer, ne me paraissant pas s'accorder avec la logique interne de l'intrigue, voire se révélant peu crédibles. En dépit de facilités, l'écriture est apte à capter durablement l'attention, j'y ai trouvé de belles formules, des trouvailles de langue.
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Je ne parlerai pas de l'histoire. D'autres l'ont très bien fait avant moi. Non, je voulais juste dire que j'ai refermé le roman de Jean Hegland avec une furieuse envie d'aller en forêt !
Cela fait des mois que je n'y étais pas allée. J'avais presque oublié tous les bienfaits, tout le plaisir à ces balades. Se promener parmi les arbres, forts, majestueux, protecteurs, rassurants. Les chênes, les marronniers, les sequoias, les pins, les peupliers… Admirer leur tronc imposant, leur feuillage fourni et coloré, d'un vert prononcé ou fait d'or et de rouge selon les saisons. Avancer au coeur de la forêt, écouter le silence ou juste le chant des oiseaux. Sentir cette force qui entre par tous les pores de la peau. Respirer à pleins poumons cette nature et en sourire d'enchantement. Imaginer peut-être que, derrière un fourré, se cachent de facétieux lutins. Se sentir là parmi la vie, la générosité, la beauté.
J'avais oublié mes longues promenades avec mes parents, quand j'étais enfant ; ou encore, main dans la main, avec ceux qui ont compté dans ma vie. A contourner les fougères, les arbustes ou encore les champignons, faisant craquer les feuilles mortes, chaque pas était un plaisir. J'avais oublié ces fois où j'avais ramassé des fleurs sauvages (toutes ces clochettes, pervenches, genêts, etc.). J'avais oublié les fois où nous cherchions à donner le nom de tel arbre, telle plante, regrettant de ne pas en connaître plus sur cette nature sauvage, pourtant si proche de nous. Plus tard, je ferai une balade dans un arboretum avec comme guide une botaniste qui nous raconterait devant chaque arbre, son histoire, ses anecdotes, ses bienfaits ou dangerosités (comme une touriste japonaise, j'avais alors pris en photo tous les arbres qui m'émerveillaient).
J'avais oublié ces fois encore où nous avions eu la chance de croiser sur notre route un écureuil, un renard, quelques lapins et même une biche ! J'avais oublié les marrons que nous glissions dans les poches. Ou encore ces cueillettes de fraises des bois ou de mûres et de toutes les confitures que j'ai pu faire ces dernières années. Et l'odeur des mûres qui cuisaient, enfumant de ce parfum sucré toute la cuisine ; toutes ces confitures qui auraient un goût plus savoureux et délectable que tous celles achetées en supermarché. Rien que le plaisir -quasi fier- d'enfoncer une cuillère dans cette confiture que nous avions faite, une confiture naturelle et bio !
J'avais oublié la joie aussi d'aller dans le potager et le verger de mon grand-père (ramasser les salades, les petits pois, les différentes variétés de tomates, les pommes et les poires), de passer du temps avec ma famille, prenant l'air et le soleil, papotant en même temps de tout un tas de petits riens.
Pris dans nos vies à cent à l'heure, ces heures de boulot, dans ces embouteillages, les transports en commun, notre temps passé devant la télé et ses émissions insipides, sur Internet à rechercher encore je ne sais quoi, trop fatigués par ces journées, pris par le (mauvais) temps, le train-train, les obligations du foyer, on ne sait plus prendre le temps à ce qui est précieux, à ce qui fait pourtant tellement de bien et nous ressource infiniment. On ne sait plus goûter aux joies simples, aux petits choses du quotidien. Cette société de consommation à laquelle on participe nous a rendu speed, hyperactifs, souvent nourris d'aliments et de plats très loin d'être sains, gavés de programmes ou d'activités insipides et creuses, un rien « lobotomisantes ». Certes, nous commençons à adopter quelques gestes écolo (le tri des déchets, donner nos vieux vêtements, faire du compost, économiser l'eau, etc.), acheter des produits bio ou plus locaux. Ça ressemble à une goutte d'eau mais ce n'est peut-être pas trop tard.
Durant la lecture de ce roman, comme une coïncidence étonnante, quelque peu ironique, j'ai eu un problème d'Internet. Sans télévision, sans internet, je me suis sentie perdue, tellement je n'étais plus habituée à vivre sans cela. Mais quel plaisir ensuite de réaliser tout ce temps qui n'était justement pas perdu inutilement. Alors, j'ai lu, la nuit tombée, en pensant à ces deux jeunes femmes. A un moment, j'ai eu envie de rechercher sur Internet une information sur une des plantes dont parle Nell lors de ses immersions en forêt. D'abord, frustrée de ne pouvoir utiliser un site de recherche, je me suis enfin rappelée que j'avais, au fond de ma bibliothèque, des livres et guides sur la faune que je n'avais pas ouvert depuis des années. J'ai notamment ressorti un vieux livre de poche tout corné ‘mon herbier de santé' que j'ai feuilleté avec avidité pendant toute une soirée. (petit mémo : dire à ma mère de ne pas couper les orties au fond de son jardin…)
J'ai refermé le roman, avec une vision de ce qui m'entourait un peu différente, plus acerbe et/ou exacerbée, mais surtout plus désireuse de nature, de profiter de ce qu'elle nous offre, de produits sains, de moments simples et si enrichissants. Ce roman est comme un réveil de notre conscience et ça fait du bien.
Je me suis promis de me procurer rapidement un guide de la flore, des arbres de nos régions. Et le week-end suivant, j'étais à la cueillette de mûres et j'ai retrouvé ce plaisir-là, ce petit bonheur que j'avais si longtemps délaissé. Les pots de confiture dans ma cuisine me le rappellent. J'en ai encore le sourire rien que d'y repenser.
Vraiment, la forêt m'avait trop manquée !
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Deux soeurs adolescentes déscolarisées Nell et Eva vivent seules dans une maison dans une forêt en californie.

Nell écrit la chronique de l'époque dans laquelle elles vivent… les changements se sont produits petits à petits… plus de courant, plus de communication, des infections, plus de médicaments, plus de salaires...des rumeurs… des désastres économiques et écologiques…

Eva et Nell attendent que le monde revienne... et qu'on leur redonne leur vie.

C'est un livre un peu mystérieux et troublant de part le sujet traité et la relation entre deux soeurs.

Il y a une atmosphère vraiment spéciale dans ce roman d'anticipation de cette écrivaine Américaine Jean Hegland.

Ce roman a été adapté en 2015 au cinéma par Patricia Rozema.
Le film était fort aussi.

La couverture de ce roman aux éditions le livre de poche est particulièrement jolie et colorée.



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Voici une petite dystopie qui fait bien parler d'elle en faisant son chemin dans les échanges de lecteurs. Et elle le mérite bien, car il est surprenant que sa parution en 1996 ait fait si peu de bruit au point de faire disparaître le livre des radars.

La thématique de survie des individus dans un monde post-apocalyptique parle à tout un chacun, stigmatisant notre dépendance à la technologie qui nous rend incapable de survivre sans électricité, sans essence, sans capacité à s'alimenter ou à se soigner.

Dans un avenir qu'on imagine proche, deux soeurs se retrouvent isolées dans une maison forestière, vivant en autarcie entre entraide et affrontement dans des décisions à prendre. Leur complicité, leur amour fraternel (juste un gros bémol sur une scène saphique qui tombe comme un cheveu sur la soupe) sont particulièrement bien traités dans l'évolution des faits, dans leur cheminement intellectuel à accepter la réalité, à s'adapter et à se surpasser.

La narration rebondit avec aisance en imprévus difficiles et faits crédibles sans forcer le trait de la dramaturgie. L'aspect dystopique de l'histoire est poignant, interroge sur une vision possible de notre planète à bout de souffle et sur le consumérisme de nos sociétés. Au-delà des faits pratiques, il est fort troublant de s'imaginer vivre dans un monde sans énergie intellectuelle et de comprendre que le quotidien se résume à gérer les fonctions vitales.

Le tout se termine sur une note d'espérance dans une autre façon de vivre au plus près de la nature. Si celle-ci est magistralement mise en scène toute le long du roman, je reste dubitative pour une vie possible et sereine avec un tel retour en arrière de notre civilisation.
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Avec une belle écriture, nous sommes embarqués dans un récit de "nature writing", le genre littéraire spécifique des éditions Gallmeister. Ce livre a été un énorme succès aux Etats-Unis lors de sa publication il y a presque vingt ans. L'environnement est au coeur de l'histoire, les personnages doivent (ré)apprendre à vivre dans les milieux naturels, s'adapter : une dure réalité pour les citadins habitués au confort moderne.

Eva et Nellie (Nell) sont deux soeurs très proches et solidaires. La première est passionnée de danse, la deuxième vit au milieu des livres le contexte mettra rapidement un terme à leurs rêves.
Nell est la narratrice. Elle écrit dans un carnet son quotidien, ses pensées et ses émotions. Elle évoque l'avant : les études, les sorties, les amis, les soirées à boire et à discuter, la vie familiale, la mort de leur mère et la tristesse de leur père.
Puis, l'après...
Les coupures d'électricité sont de plus en plus fréquentes. C'est alors le temps des feux de camps. La pénurie d'essence s'installe, il faut économiser le peu qu'il reste pour les déplacements urgents. On ne jette plus la nourriture, même périmée. On achète uniquement l'essentiel. Il y a de plus en plus de chômage et les grandes villes sombres dans l'anarchie. Les hôpitaux ferment, il n'y a plus de médecins. On ne fait plus face aux microbes, les maladies se développent. Sans médicaments, sans soins, le taux de mortalité explose. Les gens se confinent de plus en plus. D'autres partent ailleurs.
Dans leur maison au coeur de la forêt, Nell et Eva vivent avec ce que la nature leur offre, elles en reviennent aux sources.

Le contexte m'a fortement fait penser à "Station Eleven" d'Emily St-John, abordant un monde futur, apocalyptique, où le confort que nous connaissons actuellement, disparaît. Il faut survivre avec le minimum.

Jean Hegland écrit avec beaucoup de précision, tout en finesse. Les descriptions des lieux, de l'environnement et mêmes celles des traces laissées par les animaux dans la terre paraissent réelles. On se projette facilement dans l'histoire et on imagine sans mal le bruit des arbres, leur grandeur, l'odeur des plantes, le goût des fruits sauvages. J'ai senti le vent, ressenti les craintes de Nell et d'Eva, surtout celles qui surgissent lorsque la nuit tombe. Un roman envoûtant.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Un livre dans ma PAL depuis Noël 2023. Trop de livres, pas assez de temps…

Je l'ai pris après avoir fini le masseur mystique V.S Naïpaul qui m'horripilait avec sa misogynie. Et également parce que faisant partie de Babelyon, notre prochaine rencontre a pour sujet la forêt.

C'est un livre qui a cartonné.

Ecrit avant la pandémie, il résonne d'autant plus après.

2 jeunes femmes se retrouvent orphelines et seules dans la maison familiale, au fin fond d'une forêt californienne. Les raisons de la fin du monde tel qu'elles le connaissaient (notre monde actuel), ne sont pas connues. Il est question de troubles, de guerres, d'effondrements, de contagions, de rumeurs, …

Peu importe finalement car ce qui compte c'est la route… Mauvais jeu de mots car à la différence de McCarthy, ces femmes ne vont pas partir ou du moins pas sur la route, elles font quand même un voyage. Mais un voyage initiatique. Elles se découvrent elles-mêmes ainsi que la forêt qui les entoure.

Finalement pour que ce bon roman soit un grand roman, il aurait fallu que la forêt devienne un vrai personnage… ce qui n'est pas le cas ici. Même si l'autrice a essayé. Mais c'est son premier roman donc elle a encore le temps.

C'est un roman dérangeant et parfois violent. Mais moins désespérant que celui de McCarthy.

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Ma chronique arrive bien trop tard pour apporter quoi que ce soit de plus. Les avis sont plus que majoritairement positifs, ce roman a eu un succès fou à travers le monde et je suis très contente d'avoir enfin sauté le pas.
Quand un roman est encensé j'ai toujours une hésitation avant de le lire. Trop souvent j'ai été déçue car mes attentes étaient hautes tant les avis et retours étaient élogieux, sans pouvoir comprendre ce qui clochait chez moi pour ne pas adhérer à un tel best-seller.
J'ai donc commencé ma lecture avec un légère retenue. Dès les premières pages j'ai été séduite, l'intrigue paraît tellement réaliste et possible qu'elle laisse un goût amer et a fait ressurgir chez moi des craintes et angoisses irrationnelles ( peut-être pas tant que ça finalement, vu la folie du monde ).
J'ai dévoré ce roman, craignant à chaque rebondissement une tournure qui m'aurait gâché la lecture et je la termine conquise. La fin n'aurait pu être autrement, elle est parfaite.
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Utile, très utile pour une prise de conscience.
La disparition de la civilisation pour X raisons est un thème maintes fois abordé ; l'imaginaire oscillant entre fantasque et projection débridée d'un futur de préférence bien sombre.
Ce livre ne fait pas exception : il apparaît comme une fenêtre ouverte sur un futur qui ne semble hélas pas si lointain ,il sonne comme un avertissement.

Pour l'instant, bien au chaud ,sous la lampe électrique ,page après page nous allons suivre la vie d'une famille de robinsons qui tente de survivre à un chaos.
Peu à peu, nous allons assister avec angoisse à la disparition des éléments d'abord superflus puis essentiels du quotidien.

Le texte montre que survivre donne à l'humain des forces insoupçonnées : ici, pas vraiment de place pour le vague à l'âme : subvenir à ses besoins occupe toute la pensée et les actes du quotidien , devenus complexes , donnent la force qui permet l'espoir ,le moteur indispensable pour continuer jour après jour tandis que la famille déjà soudée renforce ses liens.

Il me plaît d'évoquer l'intérêt que j'ai porté à l'étude de caractère des personnages même si parfois ils semblent un peu hors normes mais cela permet une analyse approfondie de qualité.
Et la nature salvatrice, toujours présente. Elle nourrit, elle soigne,elle enchante, elle console. Elle va devenir le coeur du roman.

Mais ce livre est surtout grand porteur de messages.
J'en ai retenu deux:

Un message écologique :

La nature, avec ou sans nous elle restera.
Toujours, elle renaît de ses cendres et malgré les maltraitances qu'on lui inflige , il y a encore pour nous une place en son sein mais pour combien de temps encore ?

Un message humanitaire :

Tandis que nous lisons un texte sur la survie pour nous distraire, en quête de sensations fortes ,je pense à d'autres qui pendant ce temps la vivent par obligation: on a rasé leurs villes ou leurs villages.
Pour survivre,ils s'accrochent à leurs racines ...et se battent ou alors, ils fuient...et doivent aussi se battre...

J'avais vraiment envie de partager mon ressenti car c'est un livre que j'ai bien apprécié pour son thème , pour la fluidité de son style et la qualité de narration.
Parfois, j'ai regretté quelques invraisemblances mais bon , ce n'est pas un documentaire, c'est un roman aux allures de conte qui s'évade parfois dans l'onirisme.
Original et surprenant mais je dois dire que la fin m'a un peu décontenancée...
Mais, bien sûr , je vais vous laisser sur votre ...faim !


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"Je rêve de me laisser aller, d'oublier, de ne me préoccuper de rien. Je veux vivre avec abandon, avec la grâce insouciante du consommateur au lieu de m'accrocher comme une vieille paysanne qui se tracasse pour des miettes."

Quand ont lieu les premières coupures d'électricité, les premières pénuries en énergie de toutes sortes, Nell, Eva et leurs parents pensent que c'est provisoire, qu'il suffit de patienter.

Le temps passe, les coupures se font plus fréquentes, plus longues, jusqu'au moment où il faut bien se rendre à l'évidence, l'électricité ne reviendra pas. le moment est venu d'en faire son deuil comme de bien d'autres choses.

Finie la danse en musique pour Eva, finies les sorties en ville pour Nell mais heureusement, il reste les livres. Leur vie va désormais se résumer à leur maison et à leur jardin en bordure de forêt. Comme une sensation de vase clos en pleine nature. Et bientôt, il n'est plus question de vie mais de survie.

Quand on ne peut plus compter sur aucune aide extérieure, on se retrousse les manches. On exploite les ressources, nombreuses, offertes par Dame Nature. On stock du bois pour l'hiver. On plante. On récolte. On fait des conserves. On cultive son jardin. On revient à l'essentiel.

Un étonnant roman post-apocalyptique en forme de journal intime qui se déroule lentement, inexorablement jusqu'à une issue qu'on imagine fatale…

Si j'ai beaucoup aimé cette histoire, la relation entre les deux soeurs et tout ce qui a trait à la survie, je dois bien reconnaître que la fin m'a laissé un peu perplexe et qu'il m'a manqué un je-ne-sais-quoi dans l'écriture de Jean Hegland pour être totalement séduit.

Quoiqu'il en soit, que ça ne vous empêche pas d'entrer Dans la forêt, qui sait, vous en reviendrez peut-être ?

"Même se disputer est un luxe qu'on ne peut pas se permettre 
quand sa vie entière a été réduite à une seule personne."

Merci à Babelio et aux Éditions Gallmeister pour cette "balade" en forêt !
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Ce roman est étonnant et "absorbant",sans doute comme la forêt profonde.Je m'y suis enfoncée au fil des pages, en m'y attachant de plus en plus fort .Il y a plusieurs thèmes dans ce récit: avant tout c'est une fiction écologique qui passe en permanence d'une poésie lumineuse à un réalisme des plus cru.C'est le roman de la Vie ,il englobe donc la mort.C'est l'histoire de l'amour profond ,vibrant et même sensuel d'Eva et Nell, deux jeunes soeurs qui vont devoir se débrouiller seules pour survivre au coeur de la forêt après une un boulversement societal qu'on constate sans en avoir une explication précise (tout est donc laissé à l'appréciation du lecteur) mais aussi après la mort de leurs parents.C'est une réflexion sur la transmission, sur le lien familial; C'est aussi un roman philosophique car il questionne sur ce qui est essentiel et sur la capacité d'accepter que "la vie de l'autre lui appartient" quoiqu'il en soit de notre amour et de nos attentes...Je crois qu'il a semé des graines en moi dont je ne sais si elles germeront mais que je porterai longtemps.
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