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4,19

sur 5328 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman initiatique raconte l'histoire de deux soeurs livrées à elles-mêmes à la suite de l'effondrement de la civilisation. Nell et Eva ont dix-sept et dix-huit ans. Elles ont toujours vécu avec leurs parents dans la maison familiale, dans l'isolement d'une forêt de la côte ouest américaine. Lorsque les pannes d'électricité s'éternisent, que l'essence et la nourriture viennent à manquer, que les maladies contagieuses se multiplient, la vie d'avant se transforme inéluctablement en souvenir lointain. le contact avec le reste du monde est rompu. La nécessité d'une autre existence fait alors irruption dans la tête de Nell, la narratrice de ce récit. Mais quels sacrifices seront nécessaires pour réapprendre à vivre ?

Les histoires de fin du monde sont pléthores et les clichés ne sont jamais loin quand on évoque le survivalisme et la collapsologie en littérature, ce courant de pensée qui envisage les risques d'effondrement de notre civilisation moderne ainsi que ses conséquences sur nos vies. J'ai cependant lu d'excellents romans sur ce sujet, tel « The Road » de Cormac McCarthy. le roman de Jean Hegland, dix ans plus ancien, est lui aussi original à plus d'un titre. L'histoire est écrite à la première personne par une adolescente, l'emphase est mise sur sa perception des choses et ses réflexions personnelles plutôt que sur l'action, et pratiquement tout le récit se déroule dans une maison isolée et la forêt qui l'entoure.

Le rythme narratif est atypique, un peu trop lent sur les cent premières pages, mais on finit par se laisser emporter dans la tête de Nell, dans ses doutes et ses émois, sa quête de savoir et de survie. Certes, il existe une certaine naïveté dans l'approche de la romancière, mais « Dans la forêt » reste un roman sororal d'une grande délicatesse, où la relation tantôt conflictuelle tantôt fusionnelle entre ces deux soeurs illumine l'univers menaçant dans lequel elles évoluent. Je m'étais attendu à quelque chose de beaucoup plus violent et sombre, mais ce qui reste en tête finalement, c'est l'idée de résilience, d'adaptation et d'espoir que ce roman véhicule.
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Le contexte Post-Apo n'est qu'un prétexte. Il s'agit ici avant tout d'une belle "Robinsonnade", une histoire de survie, une réflexion sur notre mode de vie et sur le retour à l'essentiel. La plume est très contemporaine et le récit comporte quelques longueurs, mais c'est magnifiquement bien écrit. Les amateurs de relations humaines fortes et de "nature writing" seront plus que conquis. Lu en VO.

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Après le Mur invisible de Marlen Haushofer le mois dernier, je me suis attaqué une nouvelle histoire post-apocalyptique avec ce roman, qui connaît un très large succès (400 critiques sur Babelio, ce n'est pas rien…). Je ne les ai pas encore lues, pour essayer de donner mes impressions encore fraîches, sans être découragé par tout ce qui a déjà été écrit.

Je ne résumerai pas l'intrigue, ce qui a sûrement déjà été fait de nombreuses fois, pour souligner seulement certains points de ce roman de survie qui met en scène, deux adolescentes qui deviendront des femmes suffisamment fortes pour espérer vivre dans l'environnement sans pitié de la forêt.

Tout d'abord un constat : de mon point de vue le discours est fortement empreint de féminisme, ce qui est une originalité certaine. Les personnages masculins, à part le père de Nell et Eva, sont davantage vus comme des prédateurs que comme des alliés. Mais pour autant ce roman n'est pas manichéen et tous les personnages ont une belle épaisseur humaine.

La Forêt est un personnage à part entière. Elle est le lieu de toutes les craintes, encore hantée par la présence et la sagesse des natifs américains.

Comme dans le Mur invisible, les deux soeurs, sont contraintes de mener une vie rétrécie à leur environnement le plus immédiat. Mais contrairement à la narratrice de Marlen Haushofer, elles mettent beaucoup de temps à prendre la mesure de la situation. Ce qui peut se comprendre alors qu'elles sont confrontées encore jeunes à une série de deuils et n'ont pas renoncé à leurs rêves d'étudiantes.

Jean Hegland (une inconnue pour moi avant cette lecture) a un style accrocheur sans être simpliste. Ce roman, qui comporte pourtant des scènes assez dures, peut être lu par des adolescents. Et je comprends qu'on puisse le trouver exceptionnel.

J'ai moi aussi été passionné par cette histoire, au point de lire ce livre en deux jours. Et certaines de ses images me resteront sûrement longtemps en mémoire.
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Dans la forêt ou comment survivre lorsqu'il n'y a plus ni essence, ni électricité,ni téléphone ? C'est ce qui arrivent à Nell et Eva deux soeurs 17 et 19 ans . Elles vivent depuis leur enfance dans une maison située à 50 km de la ville de Redwood , une maison confortable au milieu d'une clairière bordée par une immense forêt, propriété de l'État de Californie. Leurs parents ont choisi ce mode de vie , les filles n'ont pas été scolarisées , ce qui ne les a pas empêchées de poursuivre des études. Eva veut devenir danseuse classique professionnelle et Nell entrer à Harvard. Alors quand progressivement tout s'arrête, que les rumeurs les plus folles commencent à courir, que les épidémies se propagent, elles sont "à l'abri", elles devront apprendre à survivre seules dans un milieu difficile , parfois hostile ...
Voilà pour la trame de cette histoire , Daniel Defoe s'y plairait. Une vie en autarcie, un tête à tête souvent difficile entre les deux soeurs malgré leur amour réciproque , de belles pages, une écriture plaisante mais voilà je ne suis pas , une fois de plus , entrée dans un récit relevant de la S.F ! Ce n'est pas faute d'avoir essayé mais rien à faire je n'accroche pas ! Seul point positif pour moi je suis allée au bout de l'aventure ....
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Voilà, c'est la fin du monde et le confort de la civilisation moderne n'existe plus. le roman a toujours aimé imaginer à quoi ressemblerait nos vies une fois que le monde tel que nous le connaissons aurait disjoncté. Souvent il se trompe complètement. La fin du monde dont rêve le roman est peut-être sale (il le faut d'ailleurs, pour captiver) mais elle rend sa dignité à l'homme. C'est ce qui se passe dans ce bouquin.


Eva et Nell, deux soeurs qui entrent bientôt dans l'âge adulte, vont devoir tirer leur épingle du jeu pour apprendre à survivre dans une cabane en pleine forêt, à cinquante kilomètres de la grande ville (qui n'existe plus vraiment, vous l'aurez compris). le plaisir est assez intense de voir ces deux grandes filles se démerder avec des problèmes qui, bien qu'ils mettent en jeu leur vie, sont finalement assez basiques. Comment trouver à manger ? Comment faire des conserves ? Comment cultiver la terre ? Comment chasser ? Comment élever ? Comment mettre bas ? On retrouve déjà presque tous les intitulés de ces pratiques dans les grands tutoriels survivalistes de youtube. Voilà qui nous repose des problèmes autrement plus enchevêtrés de notre quasi-fin du monde réelle à nous (peu palpitante, un brin trop bureaucratique). On perçoit presque, au bout de la lorgnette romanesque, la possibilité d'une fin du monde qui nous rendrait enfin dignes de notre condition humaine. le plus dur, c'est encore de l'atteindre, cette fin du monde. le plus dur, c'est encore de réussir à se foutre en l'air en tant qu'espèce humaine. Nous observons quotidiennement que la résistance contre notre autodestruction est bien trop forte pour qu'elle se produise réellement, malgré tous les discours alarmistes dont on se fait des gargarismes contre l'ennui.


Cette fin du monde est belle : elle nous renvoie à l'heure d'une harmonie d'avant la civilisation. Cette fin du monde, comme toutes les belles idylles romanesques qui vantent le retour à l'unité, ne sert qu'à nous désespérer d'une réalité qui n'existera jamais. Bien que je n'aime pas ce genre de rêve, cette histoire n'a eu aucun mal à glisser. Il faut croire qu'un peu de chair fraîche gît encore en moi.
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Comment survivre sans parents lorsque la civilisation s'effondre ? C'est l'apprentissage que feront Neil et Eva, dix-sept et dix-huit ans au fin fond de la forêt en Californie. Un roman très bien écrit, fin, et d'une rare poésie. Jean Hegland nous donne peu d'informations sur les circonstances de l'établissement de ce nouveau monde - on comprend que l'homme est responsable de l'épuisement des richesses - mais nous raconte avec brio "l'après". Un texte âpre mais optimiste, on est loin de la vision de cauchemar de la route d'un Cormac McCarthy. Un roman à découvrir.
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Le titre ne nous égare pas. La Forêt - tantôt menaçante, décor oppressant, lieu de tous les dangers, tantôt refuge, terrain de jeux et mère nourricière - est bien le personnage principal de ce roman inclassable.
Le génie de Jean Hegland est de ne situer ni l'époque ni le lieu précis de son intrigue (certes, nous savons que nous sommes aux Etat-Unis, nous devinons que nous sommes dans ce siècle), et encore moins d'expliciter les causes (climatiques ? politiques ?) ayant entraîné la situation catastrophique dans laquelle se retrouvent Nell et Eva, deux soeurs de 17 et 18 ans, devant survivre seules et sans ressources dans une maison isolée aux abords d'une grande Forêt elle-même située dans un monde effondré, devenu hostile.
Si le récit tourne hypnotiquement autour de l'essentiel - comment survivre, manger, aimer aussi - Jean Hegland y fait surgir des événements comme autant d'éléments intrusifs entre ces deux soeurs et la Forêt.
Inclassable donc, on peut y voir un roman d'apprentissage, d'initiation, un roman d'amour fraternel ou bien encore un roman nėo-écologique , c'est tout cela en même temps. La richesse, la simplicité de cette oeuvre surprennent par un épilogue ouvert à tous les possibles.
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Que deviendrait-on soi-même  si tout ce qui constitue la charpente de notre vie actuelle disparaissait : plus d'électricité, plus de transports, plus de magasins et plus de voisins ? 

Eva et Nell , deux soeurs adolescentes n'ont pas une vie ordinaire puisque leurs parents ont décidé quelques années plus tôt d'aller vivre dans une maison isolée près de la forêt et que l'école étant loin, les filles recevraient quelques cours , à domicile .donnés par leur père , professeur  . 

Les oisillons ont envie de quitter le nid et Eva rêve d'intégrer une école de danse et Nell de rentrer à Harvard ...

La mort de leur mère marque un double  tournant  car au chagrin de cette perte , interviennent de graves troubles et la disparition de l'électricité, du téléphone et de l'essence sans que l'on sache vraiment pourquoi en dehors de quelques rumeurs  et  qui rend leur isolement complet .

On s'organise avec les ressources du jardin et de l'atelier jusqu'à ce que le père meurt également .

Après une période de prostration , Eva recommence à danser et Nell dans son cahier décrit leur quotidien et dévore l'Encyclopédie .

Règne de la débrouille et de l'inventivité , elles inventorient chaque objet , optimisent le jardin et les ressources de la forêt, fortes du lien fusionnel qui les unit , consultent les vieux livres, ceux qui décrivent les plantes . 

Une réflexion sur les ressources vitales que l'homme puise en lui quand on le dépossède de tout sauf de l'amour , elles sont deux et même si elles ne sont pas toujours du même avis, leur soutien est essentiel à leur survie .

Ce n'est ni un roman de science- fiction , ni un manuel de survie à l'usage de l'homme des bois , c'est une ouverture à une autre vie plus proche de la nature où tout ce qui semblait indispensable devient dérisoire , pourtant ce n'est pas une vision édénique :  leur isolement est totalement relatif, elles ne sont à  l'abri ni des vagabonds ni des bêtes sauvages sans oublier leurs propres démons : elles sont jeunes et elles ont été propulsé dans un présent sans réel vision d'avenir alors qu'elles sortent de l'enfance et n' avaient encore que des rêves sans avoir vraiment commencé à les vivre ...

C'est bien écrit, seule la fin peut prêter à discussion , je me suis interrogée en cours de lecture sur la chute possible , elle m'a paru de toute façon délicate vu le thème et le peu d'informations délivrées au lecteur sur les causes de ce bouleversement ,  il fallait bien que l'écrivain conclut !
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Nelle et Eva vivent avec leurs parents dans les bois à une époque qui pourrait ressembler à la nôtre, si on met de côté le fait que plus personnes n'a accès aux nouvelles technologies, à beaucoup de matières premières et sources d'énergies qui font tellement partie de notre quotidien que nous n'envisageons même pas une vie sans leur présence.

J'avais repéré ce roman d'anticipation publié pour la première fois en 1996 et plus que jamais d'actualité. En effet, à notre époque, comment pouvons-nous imaginer vivre sans essence , sans électricité, sans accès à Internet, avec des rationnements ou un mode de vie en auto-suffisance car les rayons sont presque vides ?
Que nous reste-t-il alors quand nous n'avons plus rien ? Difficile d'envisager un tel scenario, surtout dans une société de consommation et de surconsommation comme celle du XXIème ?

Nelle et Eva ont une vie sociale bien réduite et pourtant les besoins humains de liens, d'affection et de reconnaissance et identification à leurs pairs ne disparaissent pas ; la crise d'adolescence et les rêves non plus...

Jean Hegland a écrit un premier roman tout simplement génial, qui est passé pas loin d'être un coup de coeur ! Habituellement je me lasse assez vite des romans à la première personne, et pourtant, chaque jour qu'a duré cette lecture j'ai eu plaisir à retrouver ce journal de Nelle dans lequel elle nous parle de ses rêves, l'évolution de ses relations avec ses parents et sa soeur, ses apprentissages livresques et celles plus humaines comme le deuil et la survie dans la nature qu'elle admire.
Il y a tellement de choses dans ce roman qui est à la fois roman de nature writing, roman d'anticipation, récit d'apprentissage et merveilleux hommage aux livres, aux femmes et à la féminité et à ce qui fait notre humanité.
Et cette fin ! Pas du tout celle que j'attendais et pourtant elle est tellement juste et tellement parfaite !

J'ai hâte de découvrir ses autres romans et je pense que je conseillerai vivement celui-là.
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Terminé il y a plus d'un mois maintenant, ce roman laisse encore résonner son écho en moi. J'ai habité la forêt du début du roman à la dernière page tournée. Non pas que je sois réellement entrée dans la peau des personnages de Nell et Eva qui - se trouvant confrontées à un virus mortel - se retrouvent confinées dans leurs terres reculées et vont attendre passivement que le monde extérieur les délivre de leur geôle et leur rende leur vie. Mais j'ai suivi avec l'intérêt de l'entomologiste étudiant une population d'insectes, les premiers pas vers l'indépendance des deux jeunes filles livrées à elles même et surtout à la nature dans sa grandeur et sa cruauté. Car j'ai trouvé que le fondement de ce roman était bien de faire toucher du doigt au lecteur combien nos civilisations dites modernes s'étaient éloignées de notre environnement originel, la nature et combien nous en devenions inadaptés à y survivre. L'apprentissage de ce retour aux sources est bien difficile et douloureux pour les deux soeurs. Pourtant, le roman n'est pas sombre et se termine même dans les éclats de lumières qui traversent les frondaisons des arbres vénérables de la forêt. Mais là, encore, chacun y verra ce qu'il veut y voir : une fin positive ou une ellipse de la fin de l'aventure des deux soeurs. Lu après la terrible expérience que nous avons vécue ces deux dernières années, le roman de Jean Hegland nous met face à la lumière crue de la folie de nos vies modernes. Incultes du savoir botanique qui permet de se nourrir de plantes sauvages comestibles ou de se soigner, incapable de produire nos aliments de base, allumer et nourrir un foyer, bander un arc pour tuer la proie qui va nous alimenter pour plusieurs jours ou tirer de la terre des cultures viables. La perte de ce savoir de base fait froid dans le dos. Ce que l'on a appris de ces deux ans est tellement sensible : nos sociétés peuvent vaciller sur leur socle en quelques semaines et le chaos se rependre dans les populations apeurées plus vite encore que la plus terrible des pestes. Une lecture édifiante, riche d'un enseignement fondamental lui aussi : l'humilité de l'être humain, simple petit vermisseau jeté sur Terre et qui se tortille dans tous les sens pour préserver quelques jours, quelques heures, sa petite existence. Une lecture que je ne suis pas près d'oublier...
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