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4,19

sur 5328 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si l'on retrouve dans ce roman des éléments classiques du roman post-apocalyptique (on ne peut s'empêcher de penser à "La Route" de Cormac MacCarthy, ou à "Le mur invisible", chef d'oeuvre de récit de survie au féminin), de nombreuses touches très personnelles, nouvelles et fascinantes émaillent ce récit.

Très féminin, voire féministe, ce roman est le récit de la survie de deux soeurs vivant isolées dans une maison en forêt, après ce qu'on devine être un genre d'apocalypse, peut-être pas planétaire, mais du moins au Etats-Unis. Mais la particularité est que ces deux soeurs vivaient déjà avant dans la forêt, avec des parents que l'on devine assez particuliers mais aimants, un peu bohèmes. Sur cet aspect, j'ai repensé au chouette film "Captain Fantastic", où un père essaie d'élever ses enfants "autrement"...

Alors qu'elles essaient de vivre au jour le jour, sur leurs réserves, les deux soeurs vont être confrontées à des difficultés dans leur vie quotidienne : la nourriture, la solitude, le danger, la peur (des thèmes propres aux robinsonades en général, mais très bien abordés), mais aussi dans leurs espoirs de jeunes femmes (elles ont 17-18 ans, et l'une rêve d'entrer à Harvard, l'autre d'être danseuse).

Ce texte est magnifiquement écrit, c'est beau tout simplement ! Il s'en dégage également un véritable pouvoir de fascination, la narratrice (la plus jeune soeur, Nell) nous embarque dans ses espoirs, dans ses accès de folie et de désespoir, dans ses réflexions et péripéties. A la fois introspectif et plein d'action, ce roman réussit un pari original.
Je ne mettrai qu'un seul bémol : le côté un peu "gros" de certains aspects de leur vie quotidienne (surtout dans son évolution dans la seconde moitié), certaines choses sont un peu trop prévisibles et soudaines à mon goût, cela ne sonne pas toujours juste.
Ceci mis à part, "Dans la forêt" est un roman extrêmement réussi, un bijou du récit de survie.

Pour celles et ceux qui ont lu et aimé ce roman, je ne peux que vous conseiller "Le mur invisible", de Marlen Haushofer, livre magnifique auquel cette lecture m'a beaucoup fait penser (sans être un plagiat bien sûr !) :
http://www.babelio.com/livres/Haushofer-Le-Mur-invisible/25719
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"Mais toutes les choses animées ont des désirs qui leur sont propres. Elle disait qu'un bon potier devait écouter l'argile, et ce soir je me rappelle qu'à la moindre bulle ou caillou, qu'à la plus petite erreur de ses mains, le récipient absolument parfait se mettait à chanceler. Si la plus légère vibration passait inaperçue ou n'était pas corrigée, elle augmentait de plus en plus, prenait son autonomie violemment, devenait incontrôlable et si puissante qu'elle finissait par détruire le récipient-projetant des bouts d'argile mouillés à travers la pièce."
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Voilà un petit extrait qui a fait sens, pour moi, à l'ensemble de ma lecture, vers la fin du livre, sans rien vous en déflorer bien sûr. Nell, l'une de nos deux héroïnes, y évoque l'une des passions de sa mère pour un art exigeant. Un art où l'objet que l'on crée est soumis à l'aléatoire d'accidents extérieurs à sa fabrication et peut rapidement redevenir le pur tas de glaise qu'il est à la base. Il faudra alors le façonner à nouveau encore et encore, sans craindre un nouvel accident, avec passion et patience, trouver dans ce mouvement perpétuel une sorte de sérénité, si l'on veut tendre à ce qu'il devienne l'objet d'art que l'on désire.
Telle la glaise sous l'impact, les vies de Nell et Eva s'effondrent et s'écrasent, orphelines, à 17 et 18 ans. Personne à qui se raccrocher, la chute libre...Tristesse et solitude vont désormais leur coller à la peau, l'horreur aurait pu leur être évitée, mais voilà, la disparition de l'électricité a précipité leur perte et leurs deuils.
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le genre d'impact difficile à conscientiser pour qui vit dans un confort même relatif, difficile d'imaginer cet ébranlement, tel qu'il n'y ait rien à quoi ou à qui se raccrocher; elles sont deux c'est leur seule richesse. Car au milieu des décombres il va falloir décider de survivre ce qui engage beaucoup d'implication et une farouche énergie qu'il va être difficile d'invoquer au milieu de tant de tristesse. Cette tristesse a baigné une bonne partie de ma lecture, les souvenirs de jours heureux, le deuil. Une toile inerte et morne tissée avec beaucoup de soin par l'auteure. J'avoue m'être alors demandée plus d'une fois -mais les pauvres héroïnes aussi sans nul doute- à quel moment le récit allait changer de tessiture, de lumière. Je me suis demandée si on allait assister à la lecture de l'encyclopédie jusqu'au Z, Nell n'ayant que ce livre pour épancher son besoin de maintenir son cerveau en vie, asséché de son besoin d'apprendre. En même temps j'écoutais en boucle l'album "out of season" de Beth Gibbons, et on aurait dit que le livre avait épousé la musique.(autant dire que ça me mettait une énorme patate). Heureusement cet album, de cette chanteuse que j'aime beaucoup, n'est pas à mon sens uniquement mélancolique, il diffuse aussi une belle et forte lumière, et de l'émotion surtout, tout comme ce livre, tout comme une forêt des plus obscures d'où surgirait de temps à autre, des rayons de soleil scintillants depuis la cime des arbres.
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Ainsi la forme post apocalyptique de ce roman sert des questionnements fondamentaux : si la société telle que nous la connaissons s'effondre, que reste-il des capacités et de la volonté de l'homme à survivre? Qu'est-ce que l'essentiel à la survie? Des questionnements et des propositions qui vont même bien au-delà, même si personnellement elles ne m'ont pas forcément convaincues. J'ai trouvé que l'auteure avait très bien mené sa barque au final puissant, et que ce thème de la disparition d'électricité était abouti au delà de ce que j'espérais dans une première -et longue- première partie.
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Un roman qui a obtenu un succès très mérité.
L'action se passe dans un futur proche, la civilisation telle que nous la connaissons s'est effondrée: plus d'essence, ni électricité. Les magasins ont fermé, les émeutes et les maladies font rage.
Nell et Eva ont toujours vécu avec leurs parents dans une maison au milieu de la forêt, et lorsqu'elles se retrouvent orphelines elles apprennent peu à peu à utiliser les ressources de la nature en attendant que la civilisation revienne.
Habituellement je n'aime pas les romans d'anticipation, mais celui-ci est différent, il ne se disperse pas sur les causes de l'effondrement de la société mais nous présente avec beaucoup profondeur et d'émotion les tentatives d'adaptation des 2 soeurs. L'écriture, qui fait la part belle aux descriptions de la nature est magnifique. Pourtant cette nature est dure, cruelle mais si attachante aussi aux yeux des 2 soeurs.
Beaucoup de poésie dans les évocations des saisons.
Mais par dessus tout, ce roman nous interroge sur l'essentiel: de quoi avons-nous vraiment besoin pour survivre et, pourquoi pas, trouver la sérénité sinon le bonheur?
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Je me suis laissée emporter par la vie quotidienne de ces deux soeurs qui survivent en autarcie, subissant les conséquences d'une lente mais inéluctable chute de la civilisation moderne.

L'écriture est très belle, du "nature writing" sans trop en faire, un peu d'onirisme, une introspection adolescente assez juste. Un petit plus pour le moi : le thème de l'instruction en famille est abordé, un droit qui est aujourd'hui menacé. Un très bel amour sororal est également au centre de l'histoire.

Néanmoins une scène m'a mise mal à l'aise : Mais ce n'est qu'un ressenti, une réaction, pas un avis argumenté, et ce livre restera pour moi un joli moment de lecture.
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Dans la forêt, premier roman, est une "bombe" en son genre. du roman blanc qui flirte avec le roman d'anticipation, le post-apocalyptique et le roman psychologique tout en étant un véritable hymne à la nature et aux richesses que celle-ci offre à qui l'apprivoise, apprend à la connaître et la respecte.
- en replaçant ce roman dans son contexte, date à laquelle il a été écrit (milieu des années 90) -

" Rien n'est plus comme avant : le monde tel qu'on le connaît semble avoir vacillé, plus d'électricité ni d'essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d'inépuisables richesses. Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle."

Comme dans tous les romans à l'orée du fantastique ou de l'anticipation, il y a des longueurs. A la différence d'autres parcours livresques, ici elles servent le récit car elles impriment à l'histoire la lenteur et la répétition des journées qui s'étalent à l'infini, elles font partie intégrante de l'atmosphère étouffante que l'auteur a voulu transmettre. Pari réussi.

Je ne vais pas m'étendre des jours et des nuits sur mon ressenti.
Ce roman m'a plu, vraiment beaucoup, il a fait tilt.

* Les rapports entre les 2 soeurs dépassent le stade de la fratrie pour devenir l'aube d'un nouveau monde. le condensé, concentré, accéléré de leur passage de l'innocence enfantine, l'insouciance adolescente à l'âge adulte en tant qu'humain confronté à une situation tout à fait nouvelle et inhabituelle et surtout en tant que femme est vraiment très bien écrit, très bien décrit.

Bien sûr la cadette, auteure du journal tenu pendant leurs années d'errance, comme un clin d'oeil à Margaret Atwood ?, imprime de sa personnalité l'entièreté du roman, éclipsant de ci de là la son aînée, mais celle-ci revient et c'est un tour de force de l'auteur en premier plan après un épisode particulièrement douloureux dans la vie d'une femme.

Je ne saurais dire plus sur ce roman que le plaisir et l'intérêt que j'ai eu à le lire.
* Il y a certains passages proches de la nature (et des plantes) que je pense relire, car sur le moment, rate des villes que je suis, ils m'ont semblé fort longs, et qui m'ont scotchée, après 'avoir dormi dessus'.

* Un livre très émotionnel, émotionnant, bien écrit, vraiment bien écrit et qui aujourd'hui a une résonnance très actuelle qui surprend tellement elle a pris de l'ampleur. - Lecture du 02/12/2020 -

Chaque lecteur est dépendant du moment où il lit un récit. Quand ce moment retentit 20 ans plus tard avec autant de justesse, c'est pour moi signe que le roman est réussi au-delà des coïncidences 2020.
* Il y a plus dans ce récit. La psychologie explorée du rapport entre les êtres est l'un de ses grands points forts tout comme l'amour que l'Auteure a pour la nature et qu'elle a réussi à transmettre.

JEAN HEGLAND est née en 1956 dans l'État de Washington. Après avoir accumulé les petits boulots, elle devient professeur en Caroline du Nord. À vingt-cinq ans, elle se plonge dans l'écriture, influencée par ses auteurs favoris, William Shakespeare, Alice Munro et Marilynne Robinson. Son premier roman Dans la forêt paraît en 1996 et rencontre un succès éblouissant. Elle vit aujourd'hui au coeur des forêts de Caroline du Nord et partage son temps entre l'apiculture et l'écriture.
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J'ai adoré! J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans car j'attendais une explication sur le déclin du monde mais il n'y en a pas beaucoup et on n'en a pas besoin en fait. Je m'attendais également à trouver les différents éléments propres aux récits de ce style à la mode mais l'auteure nous a épargné ça. C'est un roman réaliste et poétique qui nous donne envie de chérir la nature qui nous entoure et de réfléchir autrement à l'utilité des choses, sans pour autant nous sermonner . Très bon moment lecture.
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Nell est promise à un brillant avenir, elle est déjà inscrite à Harvard, sa soeur Eva suit l'exemple de sa mère, pour devenir une grande danseuse, elle travaille d'arrache-pied, même pendant ses loisirs, 8 heures par jour, " les pieds à la verticale et la musique à donf".

Pourront-elles accomplir leurs rêves, réaliser ce pourquoi elles travaillent si âprement depuis des années, sous l'oeil attentif d'une mère toujours présente et d'un père exhubérant d'imagination.

Le monde autour d'eux, s'effondre. le livre "Dans la Forêt" le raconte

Isolés, plutôt éloignés de la ville de 30 km, il leur est indispensable de communiquer par téléphone, ou de se déplacer en voiture, l'énergie pour cette famille est peut-être plus important que le potager. La romancière Jean Hegland distille les nouvelles à un rythme diabolique.

Progressivement Dans la Forêt la tension monte, les pannes d'électricité ou les ruptures de stocks d'essence se multiplient, on finit par ne plus croire à un retour à la normale. Les quelques rumeurs qu'ils perçoivent sont alarmantes, les habitants seraient en fuite, les voisins sont partis, la ville ne bruisse plus de bruits de fête, un silence s'installe assourdissant.

Cela fait maintenant quelques mois que la musique de ballet ne traverse plus les murs de la maison "dans la forêt", Eva danse le Casse-Noisette, au rythme lancinant du métronome.

De douloureux accidents surgissent, le décès de la mère, précède de quelques mois l'accident terrible du père, accroché par une branche, et qui bascula dans le vide avec la tronçonneuse.
D'autres incidents viennent hanter les deux soeurs, comment résister, comment abandonner tous ses rêves, qui étaient sur le point d'embaumer leur destins.

Peu à peu une prise de conscience cimente Nell et Eva ; pour survivre il faut changer nos comportements, disent-elles, il faut retrouver les gestes des pionniers, faire de la forêt une alliée, y puiser une force nouvelle.


Ce livre bascule alors, dans la littérature nord-américaine désignée sous le nom de nature wrighting, cohabiter avec la vie sauvage qu'il faut apprendre à respecter, ou à utiliser.
La puissance de ce texte de Jean hegland, est d'avoir progressivement induit une réflexion sur la modernité, sur notre dépendance aux acquis de la surabondance pour trouver un chemin qui permet de s'installer dans un avenir indépendant des technologies.

Il y a du Henri d'Thoreau dans ce roman mais pour les deux soeurs aucune possibilité de retour, il y a du Jim Harrison mais pour nos rescapées aucune possibilité de faire la fête, il y a du Sylvain Tesson mais pas une bibliothèque littéraire à disposition de Nell juste une encyclopédie, il y a du Jack London dans ce texte de Jean Hegland, mais pour les deux soeurs pas d'échappatoire pas de possibilité de courir le monde.

Y a t-il de l’inconscience à soutenir deux femmes isolées en pleine forêt, deux destins imaginant survivre dans une cabane, du jamais vu, Jean Hegland glisse en catimini un formidable message.

C'est sans doute cette âpreté de la vie dans ces bois difficiles, dans cette forêt hostile (sangliers, cervidés, grizzlis, serpents, que sais-je...) , qui rend le roman si réaliste et si convaincant, Nell et Eva redécouvrent des pratiques ancestrales, elles réinventent leur vie, une vie nouvelle.
Il aura fallu 20 ans pour que cette fiction vienne jusqu'à nous ! Et si demain nous étions nous aussi en panne d'électricité ?


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À la suite d'une apocalypse, deux adolescentes orphelines, Nell et Eva, doivent apprendre à survivre seules, dans leur maison d'enfance isolée dans une immense forêt californienne. Elles devront faire face aux dangers, trouver des solutions à tout, abandonner leur passé, sans savoir quand ou si elles reverront la civilisation. Elles vont affronter les saisons, les bêtes et le pire - l'homme -, et peut être bien tout reconstruire, avec une encyclopédie comme unique fil rouge.
Première lecture de cette autrice, et je ne suis pas déçue, c'est une pépite.
Véritable roman d'apprentissage, mais entre littérature et manuel de scout, sans jamais être dogmatique ou sentencieux, c'était un véritable exploit. J'ai beaucoup aimé traverser les saisons avec les deux soeurs, auxquelles rien n'est épargné, ni les coups du sort, ni les mauvaises décisions, mais qui sont là l'une pour l'autre et qui s'en sortent.
Ce livre, acheté dans une bouquinerie, m'a vraiment beaucoup plu: les deux soeurs traversent toutes les difficultés, connaissent toutes les émotions, se fâchent, se soutiennent, et prennent à ne plus espérer tout en planifiant leur survie en milieu hostile. C'est vraiment poignant et beau aussi. le style est simple, laissant toute la place aux personnages et à leurs aventures, c'est beau comme ça.
J'ai personnellement beaucoup aimé le fait qu'elle survivent grâce à une encyclopédie (je ne divulgâche rien, c'est présent partout dans le roman) et un livre de botanique. Ce qui replace les livres - la connaissance - au centre de l'humain… un belle leçon pour le futur.
C'est un beau message sur la résilience, sur l'amour et la famille, et peut être bien qu'il faudrait le garder comme guide de survivalisme pour le cas où…
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J'ai bien aimé, très bonne lecture.
Je l'ai juste trouvé un peu monotone par ses longs passages pour « décortiquer certains aspects » de la nature.
Par contre, le récit fait froid dans le dos.
Que serait-il arrivé si le COVID serait plus virulent. Limitons nous à la simple immobilisation de millions de personnes incapables de travailler, on ne va pas tomber dans l'excès comme devenir des zombies. Imaginez, des chaines de production complétement à l'arrêt, la distribution des biens de premières nécessités paralysée, ... les centrales électriques (nucléaires, au gaz, au charbon, ...) qui s'interrompent une par une par manque de personnels qualifiés, ..., les désordres dans les villes (où la protection policière ne suffit plus).
C'est là que ce roman devient franchement visionnaire, sans même parler des ressources qui se raréfient (le pétrole va arriver à épuisement d'ici à 54 ans, le gaz d'ici à 63 ans, le charbon d'ici à 112 ans et l'uranium d'ici à 100 ans pour les ressources identifiées*), des dérives du capitalisme en stade terminal avec la mondialisation (un seul exemple : les puces électroniques pour les constructeurs automobiles) et des nouvelles maladies qui se répandent beaucoup plus vite (voyager c'est bien, mais on ne voyage jamais seul et y a pas que les araignées ou autres bestioles qui viennent avec les bananes) !

Avec la pandémie actuelle, j'avais réalisé qu'il était confortable d'avoir un chez soi intime et fonctionnel : petit jardin, voisins séparés par des haies, en fin de compte d'avoir de la place pour respirer « sans masque ». Ici, je réalise que si une apocalypse nous tombe réellement dessus, mieux vaut être isolé à l'écart ... dans la forêt ;-)

Ma cote : 7/10 (retiré 2 points voir début de cette critique)

*données trouvées via google
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Que faire quand le monde s'arrête ?

Nell et Eva sont deux soeurs au bord de l'âge adulte, vivant dans une maison perdue dans les bois, à quelques kilomètres de la première ville. Mais un jour, la civilisation s'effondre sans un bruit : l'électricité est coupée de plus en plus régulièrement, puis s'arrête définitivement ; les magasins ne se remplissent plus ; les médecins n'ont même plus d'alcool désinfectant pour soigner leurs patients ; et le nombre d'habitants semble s'amenuiser un peu plus chaque semaine. Guerre ? Épidémie ? Crise économique ? Ou tout ça en même temps ? On n'en saura rien, et ce n'est pas plus mal, car ça n'a finalement aucune importance.

Nell voulait entrer dans une prestigieuse université, Eva voulait devenir danseuse de ballet ; occupations ô combien honorables dans une société complexe et riche, mais terriblement vides de sens quand on doit survivre. Car à la mort de leurs parents, c'est la question qu'il se pose à elles : faut-il vivre comme avant, garder ses habitudes et compter sur un inévitable retour à la normale ? Ou se faire à l'idée que le monde a irrémédiablement changé et en apprendre au plus vite les nouvelles règles ?

Dans un premier temps, utiliser l'héritage de leurs parents suffit : faire durer les conserves, utiliser les bidons d'essence avec parcimonie, réutiliser les sachets de thé. Mais petit à petit, on observe une transmission de savoir indirecte : les deux jeunes filles doivent se réintéresser au potager planté par leur père, ou apprendre à faire des conserves comme leur mère – sans avoir personne pour leur dire comment faire désormais. Pour continuer à vivre, il faudra exploiter la mémoire collective de l'Humanité, en remontant d'autant plus loin dans les souvenirs que les artefacts les plus utiles du monde moderne se retirent lentement du jeu.

Roman très prenant, d'une beauté sauvage. Il incite à l'humilité, et nous rappelle que notre civilisation électrique et électronique est très récente. Notre arbre généalogique contient une foule de chasseurs-cueilleurs et de paysans qui connaissaient la Nature sur le bout des doigts, et il est important de ne pas couper les ponts avec ces ancêtres si nous voulons, nous aussi, assurer notre survie.
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