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EAN : 9782354086121
300 pages
Mnémos (15/02/2018)
2.84/5   19 notes
Résumé :
Un petit groupe de Romains fuye la guerre civile au Ier siècle avant Jésus-Christ. Arrivant au Nouveau Monde, les proscrits créent une République fondée sur un mythe, la Reconquête, et édifient une capitale-symbole, Libertas. Puis ils soumettent les populations indigènes... Quinze siècles plus tard, des dirigeants avides de pouvoir décident de s'emparer d'une Rome qu'ils pensent décadente mais dont ils n'ont plus jamais eu de nouvelles... Des dizaines de milliers d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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44 avant J.-C. Jules César meurt sous les coups de ses collègues sénateurs qui, sans le savoir, viennent de donner le coup de grâce à la République. On sait tous comment les choses se terminent : la guerre civile fait des ravages et laisse le champ libre à Octave Auguste qui met définitivement fin à l'ancien régime et pose les bases de l'Empire. Mais imaginez que, au lieu de prendre la fuite vers l'Est, les conjurés s'étaient embarqués sur des navires et avaient mis voile vers l'Ouest. Imaginez maintenant qu'au terme d'un long voyage semé d'embûches, les survivants aient réussi à atteindre les rivages de l'Amérique et à y prospérer, sans jamais chercher à renouer contact avec le Vieux Continent. Imaginez enfin que des siècles aient passé, et que les descendants de ces pionniers aient finalement décidé de mobiliser une redoutable armée afin de se lancer à la conquête de la Terre de leurs ancêtres. Voilà le point de départ de « Reconquérants », un roman de Johan Héliot datant de 2001 qui a fait l'objet cette année d'une réédition dans la collection poche des Indés de l'Imaginaire (Hélios). On y suit un certain Getron, jeune métis mobilisé pour la reconquête organisée quinze siècles après l'arrivée des premiers Romains en Amérique. Entourés de milliers de ses semblables, notre héros débarque sur la terre de ses ancêtres et découvre un continent méconnaissable, peuplé de créatures étranges. le récit alterne entre les extraits du journal de bord du héros, et des chapitres rédigés à la troisième personne dans lesquels l'auteur s'autorise quelques changements de points de vue. En dépit de légers problèmes de rythme et de quelques facilités au niveau de l'intrigue, la lecture s'avère dans l'ensemble assez plaisante et séduit surtout par l'ingéniosité des références exploitées par l'auteur. Car si le style de Johan Héliot est toujours aussi soigné, et ses personnages sympathiques (à défaut d'être vraiment attachants), le principal attrait du roman réside incontestablement dans son univers.

L'ouvrage s'articule en cinq parties, elles-mêmes divisées en plusieurs chapitres (dont certains titres ne manqueront pas de faire poindre un sourire amusé sur les lèvres du lecteur) : la première relate les préparatifs de la Reconquête, la seconde la traversée de l'armée, les suivantes l'arrivée sur le Vieux Continent et le voyage jusqu'à l'antique Rome, et enfin la confrontation finale. le récit démarre très fort, avec un prologue intriguant qui nous narre le départ de Rome des opposants à César et leur arrivée en Amérique. Johan Héliot ne s'attarde toutefois pas sur les premières années de la colonie mais nous entraîne directement dans un XVe siècle qui n'a évidemment que peu de choses à voir avec celui que l'on connaît. Peu à peu, le lecteur parvient à mettre bout à bout tous les indices disséminés dans le texte et à se faire une idée assez précise de la philosophie et du fonctionnement de cette nouvelle civilisation née d'un exil précoce en Amérique. On découvre notamment que le sort des populations autochtones est a peu près identique dans cette uchronie à celui qui leur a été réservé dans notre monde (massacre, spoliation de terres, enfermement dans des réserves...). Il faut dire qu'en terme de conquête, Libertas n'a pas grand chose à envier à son ancêtre romaine, celle-ci ayant adopté plus ou moins la même politique expansionniste, mais cette fois au dépend des populations d'Amérique. On retrouve ainsi la même volonté d'étendre le « modèle romain » au reste du monde, modèle qui n'est évidemment autre que celui de la République, érigée ici en régime idéal devant être défendu avec un patriotisme inébranlable. Autre spécificité de cette nouvelle Rome : son niveau de technologie bien supérieur à celui de notre XVe siècle et qui lui permet notamment d'envoyer des troupes dans les airs. Bref, la découverte de cette civilisation à la fois très similaire à celle que l'on connaît, et en même temps très différente car plus avancée technologiquement, est un vrai régal pour le lecteur qui ne pourra qu'être sensible aux bonnes trouvailles de l'auteur.

Les deuxième et troisième parties mettant en scène le voyage de l'armée d'invasion et son arrivée sur le Vieux Continent sont en revanche un peu moins captivantes. le récit se fait moins rythmé et traîne un peu trop en longueur, retardant sans arrêt le moment de nous révéler ce qu'est devenu l'Ancien Monde. le seul véritable attrait de cette étape tient en fait à la découverte d'un étrange phénomène (sur lequel je n'insisterais pas pour ne pas vous gâcher la surprise) qui sert à expliquer l'absence de contact entre les deux continents pendant toutes ces années. le récit bascule alors de manière plus marquée dans la science-fiction, un genre avec lequel l'auteur de la Trilogie de la Lune est plus familier (on retrouve d'ailleurs ce même type de basculement dans son dernier roman, L'académie de l'éther). le récit se fait plus dynamique à mesure que nous sont révélés certains des mystères qui entourent le Vieux Continent et que l'on découvre quelles sont les civilisations qui y ont prospéré. L'auteur fait alors à nouveau preuve de beaucoup d'habilité et s'amuse à mêler à ce décor totalement fantasmé des éléments bien connus de notre histoire. Les Cités littorales dans lesquelles notre héros et ses compatriotes finissent par débarquer sont ainsi gouvernées par de grands aventuriers du XVe siècle (Khayr al Din Barberousse, Bortolomeu Diaz, Colombus, Vasco...) Outre tous ces clins d'oeil, l'intérêt de la seconde moitié du roman réside aussi et surtout dans le cadre dans lequel il prend place : des cités côtières opulentes unifiées sous l'emprise d'un roi vivant sous la mer, une forêt impénétrable peuplée de sylves, et les ruines d'une Rome à l'abandon peuplée d'étranges créatures mi-homme mi-loup. La dernière partie du roman donne lieu à une débauche d'action qui permet à l'auteur d'apporter une fin satisfaisante à son lecteur, toutes les interrogations soulevées trouvant une réponse.

Johan Héliot signe avec « Reconquérants » une uchronie qui séduit surtout par son décor et par l'habilité avec laquelle l'auteur parvient à mêler à cette Amérique et ce Vieux Continent revisités des événements ou des personnages qui font échos à notre propre histoire. Si certains personnages auraient mérité d'être davantage étoffés et quelques chapitres mieux rythmés, l'ensemble reste malgré tout de bonne facture et ravira sans aucun doute les amateurs d'histoire et de mythologie. A découvrir.
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Découvert grâce à Boudicca, cette simple référence, perdue dans l'impressionnante bibliographie de Johan Heliot, aurait sinon échappé à mon attention. Cela aurait été bien regrettable.

Voici un ouvrage pour le moins particulier, car il est difficile de lui coller une étiquette. L'auteur semble d'abord composer une sorte d'uchronie (dans laquelle nous découvrons une civilisation romaine qui se serait installée de l'autre côté de l'Atlantique) avant de virer au roman d'aventures (la dite civilisation entend bien refaire le chemin inverse pour aller réaliser quelques audacieuses conquêtes). Pour complexifier tout cela, il y d'abord une petite nuance de fantasy (une petite bande d'amis qui va vivre de belles aventures) qui va prendre une importance sans cesse grandissante.

L'orientation fantaisiste mettra du temps avant de dévoiler tout son potentiel. L'acclimatation se fera progressivement, avant de faire une pause afin de permettre au lecteur de découvrir un nouveau monde, puis de faire valoir ses droits dans l'intrigue et prendre toute la place disponible…

Pendant ce temps l'intrigue suit un fil rouge relativement convenu (le héros est amené à se dépasser et à réaliser son destin tout en entrant dans le monde adulte et en sauvant le monde au passage).

Les personnages sont sympathiques, le style demandera quelques efforts et réservera quelques petites déceptions (des sauts assez déconcertants entre une narration omnisciente et un discours indirect sous exploité). Il faudra accepter la part grandissante laissée à la magie… mais malgré tout cela le charme prend, notamment grâce à un mélange des genres plutôt réussi.

Voici un ouvrage à réserver aux adeptes de fantasy, désireux de découvrir quelque chose d'original. Malgré un nombre de pages somme toute limité (un peu plus de 300), cette lecture demandera du temps pour être appréciée à cette juste valeur. Bien qu'il s'agisse d'un roman d'un seul tenant, il y a ici du potentiel pour une suite… affaire à suivre !
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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique et auteur que je suis contente, du coup, d'avoir découvert, un peu par hasard.

Peu de temps après le meurtre de César, un groupe ne se reconnaissant plus dans la Rome d'alors décide de partir en exil, visant l'Afrique mais aboutissant malgré eux, perdus en mer, sur les terres sauvages d'Amérique où ils vont bâtir une terre nouvelle, Terra Publica.
1551 ans plus tard, les exilés décident de partir à la reconquête des terres dont ils sont originaires !
La reconquête commence et, pour former la grande armée, l'enrôlement. Geron, enfant bâtard d'une indigène et d'un citoyen, se retrouve embarqué et, à travers cette recherche de leurs origines, va apprécier et apprendre à accepter son statut intermédiaire.

Voilà le pitch de l'histoire, et voilà le genre de récit que j'aurais adoré lire. Et que, dans une certaine mesure, j'ai lu. Mais (hélas, il y a un « mais »)… selon moi, il y a, dans ce roman, une trahison du pacte de lecture. En lisant le résumé, en lisant la présentation de l'oeuvre, je m'attendais à découvrir le contraste majeur entre les anciens et les nouveaux romains, entre des traces d'une Rome antique passée et de l'Italie existant 1551 ans plus tard, et j'aurais adoré voir ce double tableau, cette comparaison historique vivante… mais ça n'a pas été le cas.


En tant que lectrice, je me suis sentie perdue dans ce flot d'infos mystiques qui, à première vue, n'avaient rien à faire là… et n'étaient, par conséquent, pas crédibles.
À cela, j'ajoute le fait d'avoir l'impression que l'auteur a parfois ajouté du sexe sans raison autre que celle d'ajouter le troisième S aux deux premiers (sueur et sang) et que la mise en page était particulière, sans marge ou presque.
À côté de ça, j'ai bien aimé l'ambiance (une fois l'effet de surprise passé), j'ai vraiment trouvé le personnage principal intéressant dans sa dualité et dans son analyse de celle-ci et le fait que l'auteur alterne entre une narration à la troisième personne et des passages à la première personne, extraits du journal intime de Geron, était vraiment intéressant, même si les transitions n'étaient pas toujours super claires.

Donc voilà, un livre que je n'ai pas eu de déplaisir à lire, mais qui m'a un peu laissée sceptique.
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Et si les Romains avait conquis l'Amérique bien avant Christophe Colomb ?
Et si César n'était autre qu'un puissant nécromant ? C'est ce que Johan Heliot nous propose d'imaginer avec ce récit mené tambour battant. Écrivain célèbre pour ses uchronies, adepte du steampunk, il revisite l'Antiquité d'une manière pour le moins originale. Le roman s'ouvre sur l'évènement le plus marquant pour la République latine : l'assassinat de Jules César. De cet acte découle une telle pagaille, que la frénésie des rebelles retombe et qu'ils craignent les représailles. Ils partent en exil mais n'atteignent pas l'Afrique comme prévu. Une erreur de navigation va les conduire plus loin encore, jusqu'en Amérique du Nord. Avant les explorateurs de la Renaissance, ils vont s'implanter sur le continent et cotôyé les Amérindiens. Ce qui est dommage c'est que l'auteur, avec toutes les libertés qu'il s'octroie, les laisse dans le carcan de peuple opprimé et délaissé dans des réserves. Il n'a pas cherché à exploiter au mieux cette rencontre inédite.

Quelques siècles plus tard, les descendants des exilés, décident de reconquérir leur terre natale. Déclin ou évolution ? Rien ne les avaient préparés à ce qu'ils vont trouver là-bas... Des forces obscures sont à l'oeuvre, chacun se méfie de son voisin et le célèbre manuscrit de La guerre magique des Gaules reste introuvable...

J'ai beaucoup aimé les notes steampunk de cette histoire. Des troupes qui se déplacent en ballon, des soldats d'élite dotés d'ailes. Les Romains comme maîtres des airs, il fallait oser ! Mais imaginer les puissants Léviathans mécaniques des troupes adverses est tout aussi grisant.

Malgré un dénouement un peu tiré par les cheveux et un rythme assez inégal, on s'attache à Géron et à ses compagnons, et c'est ce qui m'a fait avancer avec plaisir dans ce récit.
Johan Heliot a t-il prévu une suite ? Tout porte à le croire, notamment la disparition soudaine d'un personnage au début, sans explication.

Un livre qui dépareille un peu dans le paysage actuel et qui mérite le détour.
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Ce roman était dans une caisse de livres qu'on m'a donné, à la lecture du résumé, je pensais lire une uchronie avec comme pivot l'exil des républicains Romains en Amérique suite à une tempête maritime, la colonisation de l'Amérique en 40 avant JC et leur retour en Europe 1500 ans plus tard, une confrontation des descendants de la République Romaine avec l'Europe à la fin de la guerre de 100 ans, ça pouvait être intéressant.
Le début est assez bien écrit et facile à lire et décrit brièvement la nouvelle république 1500 ans après l'arrivée des colons, à un moment ou elle est en train de tourner en dictature et se prépare à reconquérir l'Europe, Les autochtones sont parqués dans des réserves, j'aurais pensé qu'à l'habitude des Romains ils auraient plutôt été assimilés, mais cela permet d'avoir un héros métisse, un peu illégalement reconnu comme citoyen Romain par son père, et donc d'être incorporé de force dans la légion à 16 ans.
A l'arrivée en Europe après une centaine de pages nous passons de l'Uchronie à la Fantasy, je n'ai rien contre les mélange de genres, mais ici au final nous nous retrouvons dans un roman de fantasy confus, saupoudré de superficiels rappels historiques, genre "littérature jeunesse".

Si on cherchait un roman genre uchronie, c'est perdu, si on cherche un roman de Fantasy c'est au niveau "roman jeunesse" pour les 10/12 ans pas trop exigeants (il n'y a même pas de rappels historiques pertinents) … s'il n'y avait quelque scènes de sexe. Au final une lecture dont on peut se passer sans regret.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
23 novembre 2012
Avec son Histoire revisitée avec un talent et un scénario astucieux porté par des personnages façonnés avec un soin certain, Johan Héliot signait pour l’occasion un très bon roman, qui emportera certainement l’adhésion du lecteur aujourd’hui encore.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le ballon amiral s'est envolé le dernier, porté par le chant viril de la troupe, une complainte scandée sur un rythme martial. La nuit tombante, les lueurs des torches, le fer des armes brandies, le chœur guerrier des hommes vêtus de cuir noir, le spectacle donné par l'armée de Reconquête à la ville blanche me laissa un goût de cendre dans la bouche. Il me devient de plus en plus pénible d'admettre que j'appartiens au rang des envahisseurs – quel autre mot employer ? Je n'avais pas imaginé que les événements prendraient une telle tournure. Ma naïveté n'a d'égal que mon écœurement à l'égard du comportement des miens. 
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Soudain, la colonne fit halte. Des exclamations de surprise et de terreur fusèrent devant nous. J’accommodais mon regard du mieux que je le pus, et, bientôt, je discernai, ombres massives découpées sur le fond laiteux du panorama, les incroyables silhouettes des monstres qui avaient effrayé les vétérans envoyés en éclaireurs.
Je crus mes sens abusés par la fatigue et la peur qui, lentement, s’insinuait dans les anfractuosités de ma raison. Je voyais des gueules de cauchemar, plantées de crocs innombrables, aux museaux effilés, figées dans des poses agressives, fichées au sommet de cous démesurés, et qui nous dominaient, écrasantes, cruelles, prêtes à mordre et déchirer nos chairs….
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Pour lors, l’aérostat peinait à prendre de l’altitude, tant il était chargé. Geron en profita pour emplir ses yeux de la vision aérienne de Megahar. Le forum formait un quadrilatère imparfait, occupé par une foule considérable de fourmis humaines. Des vivats montaient jusqu’aux oreilles des apprentis aéronautes : les cris d’amour des mères mêlés aux virils encouragements des pères. Uman, Nileus, Onnis avaient reconnu qui un frère, une sœur, qui une maîtresse ou une amoureuse, et agitaient leurs foulards.
Geron avait le cœur serré. Personne n’était venu lui souhaiter bon vent.
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Son père avait obéi aux lois de ségrégation raciale édictées par les sénateurs de la capitale et appliquées, stricto sensu, par le prêteur pérégrin de la province. Les femmes indigènes ne pouvaient prétendre à une union civile avec les citoyens de Terra Publica, quand bien même elles avaient porté un de leurs enfants. Après l’épisode des campagnes de pacification dans les provinces rebelles, la législation s’était durcie : les indigènes avaient été réunis par tribus et parqués dans des réserves, à l’écart des cités.
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il suffira de nous jouer de l'armée de Reconquête et de celle du Prince Rouge, ironisa-t-il. Rien de plus simple. Nos troupes se composent de trois apprentis légionnaires déserteurs, d'un marin raté, d'une poignée de génies des airs qui n'ont jamais tenu une arme de leur vie et d'un aérostat commandé par une créature invisible tombée des étoiles.
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Vidéo de Johan Heliot
Interview de Johan Heliot par Estelle Hamelin pour Actusf aux Imaginales 2019.
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