Livre reçu dans le cadre d'une masse critique et auteur que je suis contente, du coup, d'avoir découvert, un peu par hasard.
Peu de temps après le meurtre de César, un groupe ne se reconnaissant plus dans la Rome d'alors décide de partir en exil, visant l'Afrique mais aboutissant malgré eux, perdus en mer, sur les terres sauvages d'Amérique où ils vont bâtir une terre nouvelle, Terra Publica.
1551 ans plus tard, les exilés décident de partir à la reconquête des terres dont ils sont originaires !
La reconquête commence et, pour former la grande armée, l'enrôlement. Geron, enfant bâtard d'une indigène et d'un citoyen, se retrouve embarqué et, à travers cette recherche de leurs origines, va apprécier et apprendre à accepter son statut intermédiaire.
Voilà le pitch de l'histoire, et voilà le genre de récit que j'aurais adoré lire. Et que, dans une certaine mesure, j'ai lu. Mais (hélas, il y a un « mais »)… selon moi, il y a, dans ce roman, une trahison du pacte de lecture. En lisant le résumé, en lisant la présentation de l'oeuvre, je m'attendais à découvrir le contraste majeur entre les anciens et les nouveaux romains, entre des traces d'une Rome antique passée et de l'Italie existant 1551 ans plus tard, et j'aurais adoré voir ce double tableau, cette comparaison historique vivante… mais ça n'a pas été le cas.
Les légionnaires découvrent, en arrivant dans le cadre de la méditerranée, un territoire où magie et mystique oeuvrent, où dragons cohabitent avec hommes modifiés pour cultiver une épice mystérieuse ; où des vortex et autres forces naturelles, contrôlées par une entité bienveillante (partie elle-même d'une entité supérieure (bonne ? mauvaise ? neutre ?) composée, entre autre, d'une entité négative sauvage… si j'ai bien compris), tiennent étroitement enfermées les civilisations s'étant développées là ; où César étaient un nécromant ; où Christophe Colomb est un être modifié sous contrôle… et quoi ?! Mais où ? quoi ? comment ? d'où ça vient ?
En tant que lectrice, je me suis sentie perdue dans ce flot d'infos mystiques qui, à première vue, n'avaient rien à faire là… et n'étaient, par conséquent, pas crédibles.
À cela, j'ajoute le fait d'avoir l'impression que l'auteur a parfois ajouté du sexe sans raison autre que celle d'ajouter le troisième S aux deux premiers (sueur et sang) et que la mise en page était particulière, sans marge ou presque.
À côté de ça, j'ai bien aimé l'ambiance (une fois l'effet de surprise passé), j'ai vraiment trouvé le personnage principal intéressant dans sa dualité et dans son analyse de celle-ci et le fait que l'auteur alterne entre une narration à la troisième personne et des passages à la première personne, extraits du journal intime de Geron, était vraiment intéressant, même si les transitions n'étaient pas toujours super claires.
Donc voilà, un livre que je n'ai pas eu de déplaisir à lire, mais qui m'a un peu laissée sceptique.