Vu dans une boîte à livres et emporté par pur réflexe, et par curiosité vu que je n'avais jamais lu de romans de
Mary Higgins Clark, je dois reconnaître que je n'ai pas passé un mauvais moment.
Cette lecture ne laissera pas de trace, cela dit, mais je ne me suis pas ennuyé. Et c'est déjà ça !
On démarre par un chapitre assez prenant et angoissant où une petite fille se retrouve partagée entre aider ses parents à retrouver sa grande soeur et rester fidèle au serment fait à cette grande soeur. Finalement, plutôt que de vendre la mèche, Ellie va aller vérifier qu'Andrea n'est pas dans le garage où elle a l'habitude de se cacher, pour fumer en cachette, papoter avec ses copines ou retrouver Rob... Mais on est le lendemain de la disparition et Andrea est morte, sauvagement assassinée à coups de démonte-pneu.
Rob est condamné rapidement et il va en taule, il ne passe pas par la case départ, il ne touche pas 4.000, mais il s'en fout, sa famille est riche. Mais on n'est pas au Monopoly. Je dirai que cet enchaînement est assez faible, et manque de crédibilité.
Il va résulter de la mort d'Andrea une culpabilité dans le chef d'Ellie et qui va perdurer dans toute l'histoire. Culpabilité du père policier, de la mère qui va se noyer dans l'alcool, culpabilité d'Ellie. Cette dernière va user de cette hargne, doublée d'opinâtreté, pour prouver que Rob est coupable, car au bout de 22 ans, il sort et entreprend de prouver son innocence en faisant porter les soupçons sur quelqu'un d'autre.
Dans la petite ville où revient Ellie, les clans se forment. C'est assez bien rendu. Tout comme
Mary Higgins Clark rend bien cette atmosphère des familles riches qui pensent que l'argent résoud tout.
Un des points forts du roman (qui est loin d'être un chef d'oeuvre quand même), c'est l'usage du blog où Ellie, devenue journaliste d'investigation, note toutes ses découvertes et fait mousser son enquête. On peut louer le talent de visionnaire de l'auteure (les blogs existaient évidemment) mais
Mary Higgins Clark en perçoit tout le potentiel. Evidemment, personne ne va rester indifférent au blog écrit par la soeur de la victime, même si 22 ans se sont écoulés.
Mary Higgins Clark a une écriture fluide, limpide mais très prévisible. On lit vite, principalement parce que le cerveau "connaît" déjà ce qui suit. On a tous vu des téléfilms sur C8 ou AB3 qui utilisent les rouages développés dans ce roman. Un autre point fort est la manière dont elle type les personnages. En quelques lignes, on a une vision assez claire des gens. de nouveau, elle fait appel à notre "inconscient collectif", à cette bibliothèque de personnages que nous possédons, en surfant sur des références communes. Cela fonctionne bien.
Un autre point faible, et c'est souvent le cas dans ce genre de lecture, c'est la fin. Je ne dévoile rien. Mais quand on avance dans le roman et qu'on se rend compte que l'on n'est plus ou moins "nulle part" et qu'il ne reste que 10 pages... on se doute bien que la fin va arriver comme un cheveu dans la soupe... Et c'est assez le cas.
Je ne regrette pas d'avoir lu un
Mary Higgins Clark. Elle fait quand même autorité dans le genre. Je n'en ferai pas mon ordinaire, loin de là. Elle ne nous épargne même pas la romance à 2 balles... ce qui est sans doute le point le plus faible du roman.