Cat (Catherine) Ferry, l'héroïne, était surnommé par son défunt père, quand elle avait moins de huit ans, "Kitty Cat". Cela aurait pu donner "Hello, ma Kitty Cat"...
Pourtant, le roman n'a rien à voir avec "Hello Kitty", croyez-moi. Là, je viens d'émerger d'une lecture en apnée suite à ma plongée dans le sordide.
Non, je ne parle pas des meurtres qui ont lieu dans le livre, mais d'autre chose, d'un sujet qui me donne des frissons et qui me révulse : les attouchements sur mineur, car c'est de ça dont il est question dans le roman.
Tout à l'heure, j'ai posé le livre et j'ai poussé un grand soupir. Fichtre, 700 pages dans cette atmosphère noire sans pouvoir reprendre mon souffle. Quel voyage... Et je ne demande pas le remboursement du ticket parce que le livre m'a captivé.
Tout se mélange sans que l'on sache exactement quel est le lien entre les meurtres d'un sérial-killer qui mord ses victimes comme mon chien aurait mordu les mollets de quiconque m'aurait cherché misère et les traces de sang que Cat a découvert - par hasard - dans la chambre de son enfance (Luminol, éclaire-nous).
Certes, elle tâtonnera un peu, mais son enquête ne sera pas de tout repos car elle va devoir plonger dans ses souvenirs, ceux dont elle a occulté après la mort de son mère, abattu par un rôdeur... ou par quelqu'un d'autre...
Cat est torturée, elle boit, s'envoie en l'air avec tout les hommes qui passent, est maniaco-dépressive, bref, rien de folichon.
L'histoire m'a emballée et mes seules critiques iront au fait que Cat nous parle un peu trop souvent de sa marque préférée de Vodka, qui n'existe pas, mais bon, à la fin, c'est lourd !
En plus, elle est têtue, et même quand tout le monde lui clame que c'est impossible, elle revient avec son cheval de bataille. Un peu comme si quelqu'un demandait à tous les scientifiques qu'il croise si les dinosaures et les hommes étaient des contemporains... tout le monde lui crie que non, impossible, mais elle s'obstine et repose encore la question.
L'héroïne a ses défauts, comme je vous l'explique, mais elle mérite des baffes aussi pour sa parole qu'elle remange souvent... Elle demande un renseignement, un service à X, lui promet des infos ou autre chose en retour (je ne parle pas de ce que vous pensez !) et puis, que dalle ! La voilà qui suit sa piste et oublie sa promesse. Pas très réglo.
Autre chose : bien que Cat ait eu la personne en face d'elle, qu'elle l'ait entendu lui répondre, tout en ayant le loisir d'apercevoir les signes du mensonge, elle ne le voit pas, alors que moi, simple lectrice, j'ai reniflé le mensonge direct. Comme lorsque vous regardez un débat télévisé et que vous sautez en l'air parce que le politicien vient de dire un énorme mensonge qui sonne tellement faux que ça se voit.
Mais elle, rien, nada, que dalle. Notre Cat, si perspicace ne remarque rien. Étrange ? Oui. Moi, j'avais senti l'oignon.
Bon, là, je fais de ma maligne, mais à décharge de Cat, je dirais que si on m'avait dit pareille chose, je serais tombée sur place... Là, j'étais dans mon canapé, tranquille, pas l'héroïne.
Et puis, si elle avait flairé le mensonge, la face du monde n'en aurait pas été changée, mais le roman, oui. Il valait donc mieux qu'elle ne remarquât rien de rien.
De plus, je me vante, je fanfaronne, mais entre nous, même si j'avais compris le mensonge, j'avoue que je ne savais rien du coupable des meurtres, ni sur le mobile réel, et encore moins sur tout le reste.
Ce qui veut dire que j'ai eu mon lot de surprises dans le livre. Surprises jusqu'au bout, même. Là, l'auteur nous gâte à fond dans le final qui se met en place dès la page 570 et m'a entraîné dans une tornade.
Cat est têtue, ça peut la servir, mais aussi la desservir. Je dois vous dire que je lui aurais donné quelques baffes qu'elle aurait bien méritée. Oui, vous me direz qu'elle est normale, qu'elle fait des fautes et des erreurs de jugements, tout en voulant bien faire. L'enfer est pavé de bonnes intentions, non ?
En tout cas, elle est forte. Très forte et remonte vite la pente, notre Cat !
Et dans les deux dernières pages, l'auteur me stupéfie une fois de plus avec une confidence qui m'a fait bien plaisir.
Bref, c'était un livre prenant, angoissant, j'ai eu les larmes aux yeux, même.
Un thriller psychologique très fort et une plongée dans les eaux troubles du passé de Cat, celui que son cerveau a "caché" dans un recoin pour arriver à survivre.
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