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Catherine Jajolet (Éditeur scientifique)Marcel Bisiaux (Éditeur scientifique)
EAN : 9782705801649
319 pages
Pierre Horay (03/12/1998)
3.22/5   16 notes
Résumé :
Mon chat sur le carreau cherchant une litière agite sans repos son corps maigre et galeux l'âme d'un vieux poète erre dans la gouttière avec la frêle voix d'un fantôme frileux.
(Baudelaire)
Silencieux, solitaires, sédentaires tous deux, le chat et l'écrivain se sont reconnus depuis des siècles. Complices ? Peut-être, dans l'espace sacré de l'écriture dont le chat semble le gardien, le sphinx détenteur de secrets que l'homme, laborieusement, poursuit de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
60 écrivains parlent de leurs chats. 60 écrivains qui, de mon point de vue, ne sont pas tous aussi inspirés qu'on pourrait l'espérer ou qu'ils ne se l'imaginent eux-mêmes.

Plus de la moitié d'entre eux se sont satisfaits du même délayage sur : le chat, son regard, son mystère, sa volupté, sa grâce... le chat compagnon de l'écrivain, le chat qui se couche sur la feuille... les paillettes d'or dans les yeux du chat, la patte du chat... bla bla bla. Je n'ai perçu ni sincérité ni tendresse. C'est convenu, pompeux, ça intellectualise à plaisir. Ça s'écoute parler du chat.
Ils m'ont donné l'impression de n'avoir un chat que parce qu'il a été décrété que la panoplie du parfait écrivain ne serait pas complète sans lui.
Il semblerait que ce soit Baudelaire qui ait, involontairement, lancé la mode. Mais bon... s'il suffisait d'un chat pour avoir la plume de Baudelaire, ça se saurait.

Afin de donner le change quant à leur désintérêt de l'animal, environ un quart de ces écrivains nous jouent de la flûte sur le grand air du "respect de l'intégrité de l'animal".
Pour vous en donner une petite idée, je vous offre une partition de Jean Blot :
"Il n'était pas opéré et c'est sans doute pour cela que nous l'avons perdu. Un matou terrible. Des bagarres effrayantes. Nous habitions près de Genève alors. Avec un nommé le Roux, ils dominaient toute la région, ils étaient les pères de tous les enfants à la ronde. Extraordinaires, ses retours à l'aube, avec un oeil au beurre noir, la gueule de travers, boitant des quatre pattes et essayant en même temps d'avoir l'air digne. Un beau jour, il avait trois ans, il s'est fait écraser."
Une autre, tout aussi sympathique, de Claude Ollier :
"Et on a eu une chatte, Mouchka. Elle a été très rapidement enceinte. On pronostiquait avec ma fille : un, deux, trois, quatre ? Elle en a eu huit ! J'en ai noyé quatre. C'était affreux. Ils avaient la vie beaucoup plus tenace que je ne le croyais ! Après les avoir noyés, j'avais creusé un trou. Au fond du trou, il y en a un qui s'est ranimé ! J'ai eu un choc. [...] Mouchka a dû avoir dix-sept chats. Elle a disparu, il y a six mois..."

Et que dire de l'hypocrisie d'Eugène Guillevic qui, après en avoir fait des tonnes sur sa chatte Patoune, déclare tranquillou :
"L'autre jour, on ne pouvait pas prendre le métro ou l'autobus avec un chat, on a fait la dépense, on a pris un taxi. Pour aller loin : boulevard Berthier. A la Société Protectrice des Animaux. Je ne sais pas si Patoune s'est rendu compte qu'on l'abandonnait. Elle était dans mes bras, dans le taxi, elle ne regimbait pas du tout. C'était une chatte que nous avions recueillie mais il a fallu quand même signer un papier. Sans doute comme quoi on faisait un acte de cruauté ! Ça m'a géné. Nous n'allions quand même pas la laisser dans notre cour ! Quand nous partons, personne pour s'occuper d'elle. Personne à qui la confier."

Un autre point m'a très fortement déplu dans ce livre : la volonté évidente des auteurs de Chat Plume de faire dire à chaque écrivain un petit passage bien gore. Rien ne nous a été épargné : un chat retrouvé pendu dans une cave, un autre égorgé dans une grange, un troisième à moitié dépecé vivant en vue d'être mangé, une portée de chatons balancés contre un mur par une vieille, un autre mis dans une casserole prêt à être bouilli...
Halte au feu ! Qu'est-ce que c'est que cette exhibition répugnante ?! Ce n'est vraiment pas ce que je voulais lire en ouvrant un bouquin censé être recueil de témoignages des "amis" des chats.

Seuls cinq ou six de ces écrivains, dont Pivot et Desproges, m'ont touchée par leur simplicité, leur sincérité, leur tendresse. D'où ma note de 2/5.

Donc, le chat, compagnon de l'écrivain, mouais... j'veux bien. Il n'empêche que si mes chats avaient pu lire ce livre, ils auraient été rassurés que leur humaine n'ait pas de prétentions philosophiques et leur apporte toute l'attention et l'affection dont ils ont besoin et, cela, sans faire de phrases !
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Pour les inconditionnels des félins plus ou moins domestiqués.
Il s'agit donc d'un recueil, très sympathique, sur des écrivains qui ont aimé, adoré et été accompagnés par des chats, leurs amis.
C'est un ouvrage très sympathique pour les amoureux des chats, les autres risquent de s'ennuyer/
A lire aussi au fur et à mesure... Quelques chapitres, quelques auteurs, et puis, on remet cela un peu plus tard.
Mais c'est sympatoche.
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J'ai souri, j'ai pleuré. Et en fait, que demander de plus à un livre qu'il nous donne de l'émotion ?!

Alors, née en 1981, je ne connais pas beaucoup de ces hommes et femmes de lettres qui apportent ici leur témoignage sur le ou leur chat. Certains évoquent la répétition ; ce qu'il faut comprendre c'est que les journalistes, à l'origine de cet ouvrage, ont forcément posé les mêmes questions. Ainsi, c'est normal de retrouver, dans quasi chaque témoignages, un couplet sur la beauté du chat, le chat VS le chien, le mystère du chat, etc.

Mais ce que j'ai lu ici c'est surtout beaucoup d'amour, de respect et de tendresse. du désespoir aussi lorsqu'on est confronté à la maladie ou la mort de nos compagnons.
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J'ai été déçue à la lecture de ce recueil de témoignages. Je pensais lire des anecdotes, des histoires d'amour/amitié et ce ne fut pas trop le cas. Ils disent tous la même chose : le chat est l'animal le plus mystérieux de la planète. A part 2 ou 3 qui utilisent l'humour et racontent des histoires plus personnelles qu'ils ont vécues avec leurs animaux, les autres restent dans les généralités dont certaines sont assez primitives (surtout celle d'être très fier de laisser leur chat "entier" pour ne pas le dénaturer, mais ils ne disent pas ce qu'ils faisaient des chatons qui naissaient de cette "superbe" philosophie...), ce qui devient très lassant.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Pierre Desproges
C'est par hasard que Bokassette est une persane. J'aime tout aussi bien les chats de gouttières. J'aime surtout qu'un chat soit beau. Ils ne sont pas tous beaux. Dans ce quartier populaire, il y a des chats d'une vulgarité ! Il y en a même qui ont l'air de militants CGT. Par ici, il y a des chats sans queue, des chats borgnes, de vrais loubards qui viennent du quartier du Père-Lachaise pour se farcir une persane. Vraiment, je ne leur donnerais pas ma fille. Ils sont épouvantables. Un chat laid, ça existe. Pas seulement en montagne.
Un chien laid, lui, a toujours quelque chose de drôle. Un chat hideux, sans queue, borgne, avec un œil vitreux, c'est réellement effrayant. Non, tous les chats ne sont pas beaux ! Ils ont leur félinité pour eux, c'est tout de même ça. Le faciès du chat est énigmatique. Son regard. C'est ce qui fait le charme du chat. Le charme, c'est aussi le trouble et le mystère.
Je comprends qu'à cause de sa beauté, les Égyptiens aient pu prendre le chat comme symbole divin. Mais de là à croire que les chats ont des perceptions extraordinaires ! Ils doivent sentir venir l'orage. Les percherons aussi.
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Un jour, j'ai su tout de suite que nous n'étions plus fâchées. J'arrive et je vois la chatte assise sur le clavier, avec la patte elle faisait pif sur les touches. Et elle regardait, ce qui est tout à fait étonnant, car les chats n'ont pas le même cortex que nous, ils ne peuvent faire la relation entre un geste et la conséquence du geste, ils n'ont pas le sens de la déduction.
[...]
Une autre fois, j'écrivais alors Les seigneurs du Ponant, un mal dingue à le faire, une histoire tragique, l'impression de mourir, je suis d'ailleurs devenue spasmophile, la chatte a senti à quel point c'était dur pour moi. J'arrivais, je voyais ma machine, j'avais un mouvement de répulsion tant le livre était noir, tous ces personnages à faire bouger ! Pourtant une tragédie peut toujours être illuminée par un espoir et, là, il n'y en avait pas. Mon éditeur me pressait, ne comprenait pas. Ma chatte a compris, elle. Incroyable. Elle venait et se tenait droite comme un gardien de temple, elle était là pour me dire de ne pas écrire, elle envoyait valser les feuilles. J'avais les nerfs à vif. Je ne pouvais plus voir ces feuilles. Pouchnine devinait tout. Elle s'est mise à les foutre en boules, à les lacérer, à les jeter à terre. J'ai bien essayé de la raisonner, je lui ai dit : c'est mon éditeur, il faut bien que je gagne ma vie, la tienne est celle d'une princesse entretenue... Jusqu'au bout de l'écriture, elle ne m'a pas fichu la paix.
En 1982, elle avait quatorze ans, j'étais en plein dans une histoire passionnelle très douloureuse qui ne pouvait déboucher que sur quelque chose de tragique. Pouchnine est tombée malade. Du système digestif. Impossible de la garder au lit, il a fallu la reléguer dans la salle de bains. (…) Moi, j'étais morte de fatigue et je sentais qu'elle m'avertissait, elle me disait qu'elle n'en avait plus pour longtemps, que c'étaient nos dernières conversations.
[…]
C'est alors qu'il y a eu la nuit de l'accident où un fils à papa m'a écrasée avec sa belle voiture. Coma. Cinq mois d'hôpital. Tout cassé. Ce qu'était devenue Pouchnine, on me le cachait. Elle était morte, quelques jours après mon coma. Alors qu'on venait de me transporter dans une troisième clinique, avec mes vingt-sept kilos de plâtre, j'ai demandé à ma grand-mère : comment va ma chatte ?
[…]
Il y a plein de chats dans mes livres... Dans le dernier, Une pâle beauté, des persans et des chats de gouttières. Le livre où ils sont le plus nombreux. Dans Une passion, il y en a trois. Il n'y a plus de chat ici. Mais il va y en avoir un. Un jour. Je le sais. Je le sens. En rêve. Et même physiquement. On m'en propose régulièrement. Je suis en manque. En manque de la présence du chat. À moins qu'un chat de gouttières ne me tombe dans les bras, je choisirai peut-être un sacré de Birmanie. Parce qu'il y a derrière toute une légende et que j'en connais un sublime qui va avoir des petits. Mais je ne suis pas raciste avec les chats. Je les aime tous. À cause de leur beauté et de tout ce qui va avec. Il y a, dans tout chat, un plus de beauté, de dignité, d'élégance. Une majesté extraordinaire. (Muriel Cerf)
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Remo Forlani
J'ai bien observé les chats. Il n'y a aucun mystère en eux. Je me méfie des explications poétiques. Il n'y a pas plus de mystère dans mon chat que dans mon voisin de palier. Simplement, mon voisin de palier ne ronronne pas. C'est un monsieur chauve, avec de grosses moustaches, il peut me paraître très mystérieux. Je m'en fous de son mystère. Moi, je n'ai pas de sphinx à pattes, j'ai un chat de gouttières parisien sans mystère. Il comprend mon langage. Il y a un côté branlette dans les gens qui en font des wagons sur le mystère du chat.
[...] Que les gens n'aiment pas les chats, c'est leur problème. Ce qui est chiant, c'est les gens qui les tuent. Le plus con, c'est Giono. Il a expliqué ça dans un bouquin. Souvent, il prenait sa petite carabine et il allait tuer des chats. Giono est un enculé !
[...] Encore des sales cons, ceux qui ne font pas couper leurs chats. On a eu un voisin comme ça, qui ne voulait pas faire opérer sa chatte. Tous les deux ou trois mois, on butait sur des cadavres de petits chats. C'était dégueulasse ! Je suis pour la régulation des naissances.
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Bernard Pivot
Ce qui me plaît surtout dans le chat, c'est qu'il est un très bel animal souple, avec des yeux magnifiques et une remarquable personnalité. Les personnes qui préfèrent les tortues m'expliqueront qu'elles aussi, les tortues, ont une personnalité, et que je ne sais pas la percevoir. Il est exact que je suis sourd et aveugle à la personnalité des tortues. Avec le chat au contraire je me sens tout de suite en amitié. Nous sommes de connivence, sur la même longueur d'ondes. J'ai l'impression que je le comprends et, à tort ou à raison, que lui aussi me comprend. C'est pourquoi je pense que le chat a une place un peu à part dans le monde animal.
Mais je ne vais pas me mettre à délirer sur le mystère du chat ! Le mystère du chat est un lieu commun. Il y a aussi le mystère de l'homme, le mystère de la tortue, le mystère du dromadaire... Peut-être que le "mystère" du chat me plaît et m'intrigue infiniment plus que celui des canaris.
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La toute fraîche arrivée du nouveau propriétaire n'efface pas le souvenir, la cruauté du dernier jour d'Isidore. J'étais alors chez Albin Michel. Il y avait une réunion dans mon bureau. J'avais demandé qu'on ne me passât aucun coup de fil et voilà qu'on m'en passe un ! J'étais entouré de messieurs très sérieux, on discutait de problèmes très graves. On me dit : "C'est madame Sabatier" ; je dis : "Ah ! bon ! qu'est-ce qu'il y a ? " Elle me dit : "Tu ne reverras plus ton chat, il vient de mourir ! " J'ai éclaté en sanglots. Très embêtant ! Au milieu de tous ces messieurs sérieux et cravatés, j'éclatais en sanglots ! Ils m'ont dit : "Mais qu'est-ce qu'il y a ? " Je n'osais pas leur dire : "Mais le petit chat est mort ! " Alors j'ai dit : "Ce n'est rien, messieurs, continuons." Je voyais bien qu'ils me lançaient des regards inquiets en pensant que j'avais un deuil dans ma famille. En fait, j'avais un deuil dans ma famille.
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Video de Catherine Jajolet (1) Voir plusAjouter une vidéo

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