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3,53

sur 202 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce que savait Maisie est l'histoire de la rupture d'un couple anglais, vue par les yeux de leur petite fille, Maisie qui en est la victime.
le point de départ: un divorce, en enfant, un remariage. le lecteur ne connait des événements que ce que perçoit Maisie, mais, avec notre interprétation d'adulte, nous avons connaissances de plus de choses, puisque nous pouvons, nous, interpréter les signes observés par Maisie.
Maisie reflète avec sérénité les aventures des parents et beaux-parents. Selon Gide, Henry James est un ''virtuose", ce roman est "un tour de force technique, à peu près inégalé dans l'histoire du roman: les drames d'un groupe d'adultes y sont reconstruits sans autres matériaux que les valeurs enfantines"
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Henry James est un orfèvre, qui applique son art de la minutie en tissant les inextricables écheveaux que composent les relations humaines, et leurs impacts sur la psychologie de ses personnages.

Au centre de l'écheveau dont il est ici question, Maisie Farange, fillette qui semble n'être venue au monde que pour permettre à ses parents de se livrer une guerre sans merci. Au début du récit, la longue procédure intentée dans le cadre de leur séparation aboutit à la garde alternée de six mois de leur enfant.

Qu'elle habite chez son père ou chez sa mère, Maisie est le réceptacle de la haine qu'ils se vouent respectivement, l'otage d'un conflit initié par des adultes qui lui accordent par ailleurs bien peu d'intérêt. Les ex époux Farange s'adressent à elle sans retenue ni maturité : chacun, s'adressant à elle, s'applique à fustiger l'autre sans aucune considération de sa jeunesse et de sa malléabilité.

Aguerrie par l'indifférence parentale, Maisie s'attache facilement à toute personne qui lui accorde la moindre attention, ou lui manifeste la moindre bienveillance. Elle noue ainsi avec l'une de ses gouvernantes et avec les nouveaux conjoints de ses père et mère, des liens de substitution.

Un tel contexte pourrait laisser craindre la survenue, chez la fillette, d'un déséquilibre affectif... Pourtant, incorporée à ce noeud de vipères, elle se forge peu à peu sa propre capacité d'analyse, acquiert une maturité qui lui permettent de préserver son intégrité psychologique, et de tirer son épingle du jeu malsain auquel se livrent les adultes. Lucide quant aux sentiments parentaux la concernant, elle apprend à décrypter les attitudes de ceux qui l'entourent, à déceler jalousie et manipulation, à porter sur la mesquinerie de leurs manoeuvres un regard détaché. Fine mouche, elle a aussi appris à se taire lorsqu'elle comprend que c'est dans son intérêt, quitte à passer pour stupide aux yeux de ses parents, qui ne manquent pas alors de lui reprocher sa bêtise...
A la fois observatrice et dépositaire des secrets des uns et des autres, elle assiste au ballet des alliances qu'exécutent ses proches, tout en gardant le besoin d'être aimée pour elle-même, et non comme un objet de discorde.

"Ce que savait Maisie" est un texte à la fois remarquable et exigent, parce qu'il est d'une précision presque lancinante. Informé en permanence de ses raisonnements, de son ressenti, le lecteur a le sentiment d'être "envahi" par Maisie. Pour cette raison, si je suis admirative de la justesse avec laquelle Henry James détaille les rapports entre ses héros, j'ai parfois trouvé la lecture fastidieuse, surtout dans le premier tiers du roman. Je crois que je me suis ensuite accoutumée à l'exhaustivité de l'auteur, et j'ai par ailleurs apprécié l'impulsion donnée au rythme de l'intrigue dans sa seconde partie...

Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Déconcertant par la forme (dialogues entrecoupées d'interprétations en "voix off") mais un texte de grande qualité littéraire (du James, quand même!). Impressionnant de modernité par moments et surtout il est saisissant de voir la capacité de l'auteur à se glisser dans la tête de l'enfant, tout en s'adressant à nous, adultes, pour faire deviner ce que cachent réellement les actions et paroles des autres protagonistes. Ce n'est pas une oeuvre facile et je ne conseillerai pas de découvrir James par ce livre, mais il mérite qu'on s'y plonge.
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Un roman tout en clair obscur et en profondeur psychologique, mais aussi parfois un peu pénible à parcourir, même si l'auteur, est un classique que j'adore en principe. le livre est deux fois trop épais et le propos même s'il est intéressant, m'a un peu lassée par moment.

Le livre nous parle d'une petite fille, Maisie, allant de sa mère à son père fraîchement divorcés, et ensuite, de son beau-père Sir Charles, à ses nounous successives qui se jalousent l'une l'autre. Maisie dans ce divorce a perdu ses principaux repères. Souvent isolée, elle subit les démonstrations d'égos de tous les adultes qui ont sa charge. Maisie détient bien trop de secrets et d'observations dont elle n'a que faire, car elle n'est qu'une enfant. Les personnages sont très bien décrits avec tous leurs caprices et le fait de les observer au travers du regard de Maisie, rend leurs attitudes durant certaines scènes, parfois obscènes.

« Seul un tambour dans une ballade ou dans un conte aurait pu se trouver ainsi au coeur de la mêlée. Elle était prise pour confidente par des passions sur lesquelles elle fixait le même regard ébahi qu'elle aurait pu avoir pour des images se poursuivant sur un mur à travers une lanterne magique. Son petit univers était une fantasmagorie : des ombres étranges dansant sur un drap. On eût dit que le spectacle se donnait pour elle : petite enfant de rien du tout un peu intimidée dans ce grand théâtre obscur. Bref, l'expérience de la vie lui était prodiguée avec une largesse à laquelle l'égoïsme des autres trouvait son compte, et seule l'innocence de sa jeunesse pouvait détourner le danger. »
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« Elle pouvait encore s'émerveiller de ce que Maisie savait." Il y en a d'autres, mais ils sont rares : des romans dans lesquels la dernière phrase est la plus importante, non pas dans le sens du dénouement d'une histoire passionnante (car ce n'est pas du tout ça dans cette histoire), mais dans le sens qu'il offre la clé pour lire tout ce qui précède. Ici, Henry James lui-même révèle comment il faut voir ce roman : à travers les yeux d'une petite fille (Maisie) qui comprend à peine ce qui se passe autour d'elle, qui enregistre avec des yeux écarquillés et des oreilles attentives (surtout les mensonges et l'hypocrisie des adultes), qui est très impressionnable et change constamment de loyauté en fonction de la personne qu'elle a en face d'elle, qui prend peu à peu conscience de sa capacité à plier les gens à sa volonté avec ses charmes, mais qui, comme tout le monde, cherche avant tout à attirer un peu d'attention, de sécurité et d'amour.
C'est précisément parce que Maisie (en tant qu'enfant) est une narratrice peu fiable que James réussit à mener à bien les rebondissements constants de son histoire. Dans mon édition, il y avait une introduction qui résumait brièvement ce qui se passait, et je dois dire que cela m'a immédiatement donné un sentiment de vertige, presque comme dans un feuilleton. Et bien sûr, c'est un feuilleton, peut-être même divertissant, du moins si l'on oublie qu'il s'agit d'un enfant victime de ce que l'on appelle aujourd'hui un divorce acrimonieux.
Je ne suis pas le premier à voir le lien avec l'oeuvre suivante que James écrivit, The Turn of the Screw (1898) : ici aussi, nous avons affaire à un narrateur peu fiable (quoique une dame un peu plus âgée) qui nous induit constamment en erreur. Maisie semble beaucoup plus innocente, même si vous commencez à en douter à mesure que l'histoire avance. En ce sens, « What Maisie Knew » est aussi un exercice magistral de « retournements ».
Mais il y a le style de James, et ici aussi je dois malheureusement manquer d'originalité : il est si maniériste, si délibérément artificiel, qu'il rend fou. Je dois admettre que j'ai souvent été agacé par les structures de phrases compliquées et le style pompeux. Mais en même temps, je vois aussi la maîtrise technique de James dans l'utilisation de cette façon de décrire : cela ajoute sûrement au sentiment de confusion, mais l'inconvénient est que cela gâche souvent aussi le plaisir de lecture, du moins dans mon cas.
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étonnamment moderne et capacité qui ne l'est pas moins pour un vieil homme de se glisser dans la tête d'une petite fille
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Ce que savait Maisie
Henry JAMES

Bon je vais tenter de faire le résumé de ce livre pas évident du tout !

Maisie est une petite fille aimée de son papa Beale et sa maman Ida.(couple nº1)
Lorsque Beale et Ida divorcent la garde de Maisie fait l'objet d'une guerre terrible.
Chacun voulant la fillette.
Ils décident de mettre en place une garde alternée et engagent chacun une gouvernante.
Beale tombe amoureux de sa gouvernante Melle Overmore ( couple nº2)
De son coté Ida s'éprend de Sir Claude qui devient un vrai papa de substitution pour Maisie ( couple nº3)
Mais Ida est une femme instable et séduit plusieurs hommes ( couple nº4) pendant que de son côté Sir Claude tombe sous le charme de Mlle Overmore devenue Mme Beale (couple nº5)
Vous me suivez toujours ??? 🙄🤔
Le tout sous les yeux de Maisie et sa gouvernante Mme Winx.
Le problème est qu'à force de se faire et défaire plus aucun de ces couples ne veut la garde de cette petite fille.
Sauf peut-être Sir Claude.

Ce roman est une leçon de manipulation et de psychologie.
Il est assez incroyable.
Mention spéciale à l'illustration de George Dunlop Leslie « Alice in wonderland »
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Henry James, l'entomologiste

Il est des auteurs que je connais par ouï dire sans jamais avoir eu l'occasion d'ouvrir un seul de leurs livres. Henry James a fini par piquer ma curiosité après la lecture de "L'auteur, L'auteur" de David Lodge (qui m'avait toutefois presque aussi ennuyé que celui-ci). Maintenant il me reste à lire quelque chose d'Edith Wharton ! Peut-être n'était-ce pas le meilleur choix pour découvrir Henry James, mais c'était le seul à se trouver sur les rayonnages de ma libraire.

Maisie est donc une petite fille extrêmement moderne, puisqu'au divorce de ses parents, elle a 6 ans, ils en reçoivent la garde alternée (on est dans les dernières années du 19e siècle). Elle se retrouve ballottée entre ses parents, ses beaux-parents, ses gouvernantes, à la fois arme et otage.
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Maisie, six ans, voit ses parents se disputer violemment et finalement se séparer. Il est décidé qu'elle passerait six mois chez l'un, six mois chez l'autre. Papa s'est remarié avec la gouvernante de Maisie (Mrs Beale) tandis que Maman fréquente désormais Sir Claude. Maisie est prise entre les deux feux de la haine mutuelle que se portent ses parents surtout que leurs nouvelles amours semblent avoir du plomb dans l'aile… Et Maisie de se retrouver quasiment abandonnée par ses géniteurs et adoptée par Sir Claude et Mrs Beale qui se sont rapprochés !
Cette comédie de moeurs est insupportable, inintéressante, écrite ou traduite (par Marguerite Yourcenar) d'une manière souvent tarabiscotée qui embrouille le lecteur. Les personnages sont fats, lâches ou hystériques. Maisie et Mrs Wix se posent mille questions auxquelles on n'en a rien à carrer sur les amours et décisions des grandes personnes. Comment a-t-on pu porter aux nues un roman aussi vide et vaniteux ?
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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