AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 2700 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens de fermer ce livre. Je suis scotché à mon fauteuil. Quand je pense que c'est par hasard que je l'ai acheté, certes je connaissais ce titre et j'avais entendu parler du film mais je n'avais pas lu l'un, ni vu l'autre. J'avais apprécié Japrisot pour sa dame dans l'auto mais je n'imaginais pas à quel point ce bouquin était prenant.
Quelle intrigue et quel travail de recherches!
Quel amour de cette Mathilde pour son Manech, le Bleuet, un des cinq laissés attachés entre la tranchée française et l'allemande, condamnés à mort qu'ils sont, pour être tués par des balles ennemies!

Quelle écriture et quelle composition! Je n'ai jamais, auparavant, lu un livre écrit de cette façon mélangeant récit, retours en arrière, lettres et dialogues et de quelle façon. C'est une réussite.

Plus j'avançais dans cette lecture et plus l'histoire était prenante. En effet Japrisot dénonce cette guerre en appuyant fortement sur la vie dans ces tranchées, le désespoir et ces fichus ordres d'une hiérarchie, forcément dépassée même si certains y croient encore. Que dire du retour à la vie civile pour ceux qui ont réchappé au massacre, dans quel état ils de trouvent, le silence et l'oubli quand c'est possible.
Mathilde, elle, avance inexorablement aidée par quelques uns, sa famille, son père notamment et ses proches, Sylvain l'homme de confiance qui la porte au sens propre comme au figuré car Mathilde ne peut pas marcher depuis son accident quand elle était enfant. Elle se déplace en fauteuil roulant, sa trottinette comme elle dit. Mais aussi par ces femmes qui sont sur le même bateau qu'elle à la recherche de leur homme quand elle le peuvent ou résignées dans le cas contraire, mais qui seront solidaires de sa quête.
La plume sait se montrer douce quand les tournesols de Mathilde, qu'elle peint, embaument mais aussi amère quand le doute s'installe ou impitoyable lorsqu'il s'agit d'une rivale ou d'une ennemie.
Manech le fiancé c'est le ciel bleu, les souvenirs qui chantent, le M des MMM gravés dans l'arbre, le premier ou le dernier, c'est pareil, lui qui l'a faite nager et apprendre avec des flotteurs aux pieds, c'est surtout sa vie et l'espoir d'un bonheur à venir.
Certes le désespoir est là mais jamais, vraiment, Mathilde ne désespérera.

Japrisot signe, ici, un grand et beau livre, d'une grande tenue sur un épisode noir de notre histoire. L'écriture se montre adaptée en fonction de celui qui parle, écrit ou raconte. La langue est riche sans être prétentieuse ou hautaine, elle laisse le lecteur dans l'ambiance de l'époque. Chaque femme aimante est dépeinte avec les mots de son amour. Et il y en a eu des femmes qui ont cherché leurs hommes après cette guerre.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          9010
Sébastien Japrisot, je connaissais de nom. L'auteur de "l'été meurtrier", ses liens avec le cinéma. Un auteur qui ne m'attirait pas plus que ça, jusqu'à ce que je lise Emmanuel Carrère parlant de lui dans une de ses chroniques. Alors j'ai voulu voir.
Et j'ai vu Mathilde (sans avoir vu le film) dans sa quête obstinée envers et contre tous, ou presque. A la recherche folle de la vérité sur son fiancé, soldat de la grande guerre. Mais plus que tout, je l'ai vécue, cette histoire.
J'ai vu un texte à la construction débridée dans ce long dimanche de fiançailles, comme si tout cela avait été écrit d'un jet, dans un souffle romanesque sans relecture. Et pourtant si juste.
J'ai vu une prose directe. Un auteur capable de commencer une ribambelle de phrases d'un portrait par « il » ou "elle", sans aucune gêne pour le lecteur : «Elle a de grands yeux verts ou gris, selon le temps, comme sa mère. Elle a un petit nez droit, de longs cheveux châtain clair. Pour la taille, elle tient de son père. Quand on la déplie, elle mesure cent soixante dix huit centimètres. Il paraît que c'est d'avoir passé beaucoup de temps couchée qui l'a faite ainsi. Elle a de très beaux seins. Elle est fière de ses seins, qui sont ronds, lourds, plus doux que la soie. Quand elle en caresse les bouts, elle a bientôt envie d'être aimée. Elle s'aime toute seule ». Une prose sans fioriture ni effet de manche, naturelle presque. Carrère parle de lui comme d'un auteur qui ne lisait pas trop, évoque un "cacou"  de Nice. Peut-être pas si littéraire que ça en effet. Mais sûrement convaincu de son talent, et par là-même impertinent envers les modes et les courants, insolent aussi dans son mode d'écriture, peut-être bien. A l'image de son héroïne.
J'ai aussi vu un charme fou se dégager de ce récit. Comme d'un type qu'on écoute, parce que c'est lui qui parle, et pas un autre.
Du coup, j'ai déjà envie de le revoir, Sébastien Japrisot.
Commenter  J’apprécie          785
Parce que j'avais vu le film Un long dimanche de fiançailles, j'étais réticente à lire le livre. J'avais tort, le roman vaut aussi par une merveilleuse écriture et des personnages hauts en couleur, parfaitement dépeints.

Manech, dix-neuf ans, n'en peut plus de cette guerre au fond des tranchées. Il allume alors une cigarette et lève le bras, un tir venu d'en face lui arrache la main. L'armée n'est pas dupe et le condamne à mort. Mais, cruauté supplémentaire, au lieu d'être fusillé, il est jeté avec quatre autres camarades, mains liées dans le dos, dans le no man's land entre les deux tranchées.

Quand Mathilde apprend le décès de son fiancé, officiellement mort à l'ennemi, elle n'a de cesse de comprendre.
L'intrigue est complexe, des objets se promènent, des bottes allemandes, un gant rouge. Difficile de s'y retrouver entre les témoignages des uns et des autres, mais Mathilde lit et relit ses notes, les lettres qu'elle a reçues et comprend. le puzzle se reconstitue à la fin, ouf ! Et de toute façon, ça ne m'a pas empêchée de tourner les pages avec avidité.

Le suspense concerne la recherche de Mathilde et la narration façon puzzle tient l'émotion à distance.

Les personnages sont tellement nombreux qu'il m'est arrivé de ne plus savoir qui était qui ; pas pour les personnages principaux, bien sûr, mais pour les témoins (qui n'avaient vu qu'une partie du drame) ou pour la famille des témoins (qui ne savait que par ouïe dire).

Lien : https://dequoilire.com/un-lo..
Commenter  J’apprécie          593
N'ayant pas vu le film, je n'avais aucun a priori sur le roman.

Ce fut une lecture très touchante et surprenante révélant un aspect peu glorieux de la première guerre mondiale.
Ils étaient cinq soldats français, les bras liés dans le dos, désarmés, à être conduits dans le no man's land, pour s'être automutilés.
L'un d'eux, le Bleuet n'a pas 20 ans et une fiancée Mathilde qui va remuer ciel et terre pour connaître la vérité. Découvrir s'il a pu s'en sortir, qui a donné cet ordre, ce qu'il s'est passé. La vérité à tout prix.
On suit l'enquête obstinée de Mathilde découvrant la vie de ces soldats et de leur entourage. Mathilde est une héroïne attachante, pleine d'espoir, bouleversante, au caractère fort, qui va reconstruire avec une minutie d'horloger le parcours de son amour "Jean".

Lecture inoubliable tant par la manière incroyable dont le récit est construit que par l'histoire en elle même.
Commenter  J’apprécie          552

Quel beau titre, mystérieux, poétique, envoûtant... Une invite à un texte prenant. Et il l'a été.

L'atmosphère du roman est au départ assez sombre: recherches angoissées de maris, de fiancés, disparus à la fin de la première guerre mondiale.

Mathilde fait partie de ces femmes en quête de vérité . Son amour, Manech, surnommé " le bleuet" par ses camarades soldats, elle n'en a plus eu de nouvelles depuis deux ans déjà . Et elle refuse l'annonce officielle selon laquelle Manech aurait été fusillé, pour s'être auto- mutilé avec d'autres. Elle ne croit pas à sa mort. Elle reprend espoir, en dépit de tout ,avec l'énergie folle de ses vingt ans, et malgré son handicap ( elle est en fauteuil roulant). Et le texte, tout comme elle, reprend son souffle et nous emmène dans différentes régions de France, où aidée par ses amis, elle mènera l'enquête, poursuivra obstinément son rêve: retrouver Manech, coûte que coûte ...

Y parviendra-t-elle? Je vous laisse le découvrir...Voila un livre qui restitue bien l'ambiance très particulière de cette fin de guerre, époque de souffrances, de cicatrices mal refermées. D'oubli trop rapide de l'enfer des tranchées par certains, méprisant les poilus . Cela m'a fait penser à " Au revoir là-haut'".

Un livre très touchant, rythmé par le caractère bien trempé de Mathilde, son désir de réhabiliter celui qu'elle aime, de le rejoindre, par-delà mensonges et obstacles, de faire la lumière sur l'énigme de " Bingo crépuscule"...

Commenter  J’apprécie          493
Sébastien Japrisot a écrit-là un de ces livres rares et tellement beaux!
Nous suivons Mathilde, dans la recherche de celui qu'elle aime et qu' elle pense encore en vie, après cette guerre atroce.
Mathilde peut-elle se leurrer?
Le film de Jean-Pierre Jeunet, que j'ai vu ensuite, m' a fait revivre les pages de Japrisot en m'enchantant encore.
Sébastien Japrisot n'est plus.... Mais quelques livres de lui me restent à lire.
Commenter  J’apprécie          453
Souvenir de lecture.

Ma belle Mathilde puisque te v'là...
Sacrée Mathilde qui ne s'en laisse pas compter et qui veut comprendre ce qui est arrivé à son bleuet, son Manech, l'amour de sa vie. Elle remuera ciel et terre pour savoir. Cette sale guerre qui lui a enlevé son homme. Celui qui lui a appris à marcher, à nager, car Mathilde est blessée dans son corps, mais son âme est vivante et appartient à Manech.
« Alors en attendant, elle s'adosse bien droite dans sa trotinette, elle croise les mains sur ses genoux, elle le regarde. Oui elle le regarde, elle le regarde, la vie est longue et peut porter encore beaucoup plus sur son dos. Elle le regarde. »

Tant de beauté dans cet amour et tant de souffrance et d'horreur dans cette grande guerre.
« ...sur les champs de bataille dévastés ne pousse que le chiendent de l'hypocrisie ou la pauvre fleur de la dérision, si nous n'avions pas eu le coeur de nous moquer de nos misères, nous n'aurions pu survivre - car la dérision, en toutes choses, est l'ultime défi au malheur... »
Commenter  J’apprécie          4410
Un livre que j'ai mis longtemps à me décider à lire. Son sujet ne m'intéressait a priori pas, du moins tel qu'il m'avait été présenté. En 1919 Mathilde part à la recherche de son fiancé, qui officiellement a été tué avec quatre autres, tous condamnés pour mutilation volontaire. Elle n'y croit pas, elle est sûre et certaine qu'il est bien vivant. A la lecture j'ai été scotchée. Quelle intrigue ! A peine vraisemblable, mais en même temps il y a bien des histoires complexes dans les familles avec la première guerre mondiale ! En moins de 400 pages Sébastien Japrisot réalise dans un souffle romanesque une fresque qui va de la vie dans les tranchées au retour à la vie civile. Mathilde est une petite fille riche, ce qui lui permet cette si longue quête/enquête et nous permet de découvrir l'époque par les regards des quatre autres soldats et de leurs proches. C'est une héroïne attachante, qui nous énerve un peu parfois aussi. Il se dégage de ce roman un charme fou. L'écriture est directe, facile à lire et en même temps complexe avec tout un mélange de récit, de lettres et de dialogues, avec de nombreux retours en arrière sur ce qui s'est passé à Bingo Crépuscule ou après. Chaque personnage a son propre parler, ce qui rend le récit plus vivant et plus réaliste. Tout sonne juste, c'est touchant sans sensiblerie ni romance. Une belle histoire triste qui dénonce la guerre, les ordres absurdes, les difficultés du retour à la vie civile...Un très, très beau roman.
Commenter  J’apprécie          392
Une formidable découverte littéraire grâce à laquelle j'ai lu tous les livres de Japrisot par la suite !
Une histoire d'amour pendant la 1ère guerre mondiale qui peu à peu, insensiblement, se transforme en une quête éperdue de vérité, celle de Mathilde traversant mille épreuves afin de découvrir ce qu'il est advenu de l'homme qu'elle aime. L'écriture de Japrisot, magnifique, transporte son lecteur dans les tranchées et lui fait ressentir le fracas des canons, le froid transperçant et la peur omniprésente. Un scénario magistral pour un film excellemment porté à l'écran par Jean-Pierre Jeunet.
Commenter  J’apprécie          390
Avec Sébastien Japrisot je ne suis jamais déçue, ce long dimanche de fiançailles, est assez différent des autres titres que j'ai pu lire de cet auteur.
Différent par le thème, mais toutefois, on garde toujours l'esprit "enquête", en quête de vérité, faire la lumière sur les ombres. C'est bien fait, subtile, et toujours bien écrit. On découvre une partie de la grande guerre dans toute son absurdité et ses horreurs, mais ce n'est pas là la plus grande partie du livre.
J'ai bien aimé le courage et la détermination de cette femme qui ne s'avoue jamais vaincue qui ira au bout du bout de son amour. Magistral !
Commenter  J’apprécie          310




Lecteurs (9518) Voir plus



Quiz Voir plus

Sébastien Japrisot

Sébastien Japrisot est le pseudonyme et l'anagramme de :

Jean-Baptiste Risso
Jean-Baptiste Rossi
Jean-Baptiste Ossir
C'est son vrai nom

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Thème : Sébastien JaprisotCréer un quiz sur ce livre

{* *}