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EAN : 9782070381791
118 pages
Gallimard (03/11/1989)
3.61/5   28 notes
Résumé :
Une enfance menacée par la maladie, une mère omniprésente et possessive. À vingt-neuf ans, Paul Folley se rebelle. Pour échapper à l'étouffement, il choisit de séduire et d'épouser la première fille rencontrée. Elle est terne, coincée, même godiche. Rien ne les rapproche que la solitude. Et pourtant ces deux êtres entrent sans le savoir dans une histoire impitoyable, marquée par tous les déchirements de l'amour fou.
Sébastien Japrisot a dix ans de moins que s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Si vous souhaitez lire un roman qui vous conforte dans l'idée que l'amour maternel est immense et inné, et que les personnes ne se marient que lorsque Cupidon est au rendez-vous, alors il ne faut pas choisir ce livre. le titre "Visages de l'amour et de la haine", n'est pas très juste ici où je ne vois que manipulation, beaucoup de haine pour juste un tout petit peu d'amour unilatéral. Un court roman, psychologique assez mortifère.
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Paul Folley, beau jeune homme de 29 ans, fragile, vit sous la coupe de sa mère à Monte-Carlo. Celle-ci l'entoure d'un amour exclusif, possessif, le privant de toute vie personnelle. Lady Folley, comme elle aime qu'on l'appelle, aime d'un amour maladif ce fils, sa seule raison de vivre et quand celui-ci s'éprend de Simone, femme sans personnalité, sans beauté, elle ne voit d'autre solution que de fuir le couple. La rupture sera sans appel, jamais Paul ne reverra sa mère et va connaître dans un premier temps auprès de Simone un bonheur complet et tranquille.

Mais un événement va bouleverser leur vie paisible, leur amour et celui-ci va prendre le visage de la haine puis de la rupture.

Dans ce très court roman, presque une nouvelle, de Sébastien Japrisot (anagramme de son véritable nom : Jean-Baptiste Rossi) écrit alors qu'il n'a que 19 ans on voit déjà les prémices du Japrisot dont les romans furent adaptés au cinéma : L'été meurtrier, Un long dimanche de fiançailles avec une écriture très séquencée et une intrigue qui tient le lecteur jusqu'au bout. J'avais presque dans l'oreille une voix à la manière d'une voix off, qui me racontait la triste vie de Paul.

Objet de toutes les attentions, il va découvrir, à sa grande surprise qu'il peut se défaire de l'emprise d'un amour maternel étouffant, pour tomber amoureux d'une femme dont lui-même reconnaît qu'elle n'a rien de séduisant. Simone est tout à fait consciente de cet état, doute de l'amour de Paul pour finalement devenir une compagne attentionnée et tendre.

S'agit-il réellement d'amour ou un moyen de sortir d'une emprise, d'une évasion quand l'amour étouffe. Cet amour pourra-t-il résister aux épreuves ou n'est-il que l'union de deux solitudes, qu'une revanche ? L'amour, la haine, deux sentiments opposés mais passionnés, qui peuvent mener à tous les excès, à toutes les folies.

Je suis entrée dans ce roman un peu par hasard, le livre étant sur mes étagères depuis plusieurs années mais je ne l'ai pas lâché, l'histoire, l'intrigue est prenante, l'amour, la haine, la revanche mais aussi le manque ? Tout cela transpire de l'histoire. Paul est aimé, très aimé, mal aimé. Sa fragilité est utilisée comme une arme, comme un moyen.

Etait-il vraiment amoureux ou n'a-t-il voulu que s'éloigner de sa mère, s'affirmer pour devenir adulte ou ne restera-t-il finalement qu'un enfant gâté, incapable d'affronter les épreuves ?

Un lecture prenante par la vitesse de la narration, sur l'envie d'en connaître le dénouement mais qui m'a laissée sur ma faim, sur des questionnements. 
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Coup de coeur pour cette lecture.
D'une violence incroyable, brut et juste, ce court roman m'a chamboulé. Pourtant, je n'en attendais pas grand chose.
L'auteur parvient à décrire les sentiments humains avec un réalisme fascinant. La relation étroite entre amour et haine est au coeur du récit, d'abord avec une relation mère-fils très malsaine.
La mère de Paul est en effet possessive à l'extrême, ne veut pas que son fils ait une vie à lui, des souvenirs à lui, elle veut garder tout pouvoir sur lui jusqu'à sa mort.
La tension et la méchanceté qui existent entre ces deux personnages sont poignantes.
Ensuite, il y a la romance entre Paul et sa femme, une relation étrange, basée sur le mensonge et la manipulation. Encore une fois, on ne peut qu'être bouleversé par l'ambivalence de ces relations humaines où la rancoeur et les disputes détruisent tout sur leur passage.
La fin est très juste, amère, elle clôt à merveille cette petite pépite littéraire.
J'ai très envie de découvrir d'autres livres de Sébastien Japrisot dont Un long dimanche de fiançailles et L'Eté Meurtrier ( j'ai adoré les adaptations cinématographiques).
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Il s'agit d'un des premiers romans de l'auteur et ça paraît. le roman est très court, binaire et sans nuance. Un individu nous est présenté sous deux angles. Un être aimant et doux ou un être diabolique. le contenu ne comporte presque rien pour comprendre ce comportement. Il faut présumé ou deviner la plupart du temps. Bref, il s'agit à mon avis d'un roman incomplet et décevant.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il paraissait soudain plus grand et plus fort, et lorsqu'elle osa murmurer - oh! si faiblement, et l'étrangeté de sa voix, alors! - "qu'il était fou", il éclata d'un rire qu'elle ne lui connaissait pas, les yeux empreints d'une féroce assurance.
- Fou? dit-il. Cette blague! C'est avant que j'étais fou!!
Riant et riant, il continua d'arpenter la pièce, son visage levé vers le plafond.
Ensuite, il y eu des cris, beaucoup de cris. Les domestiques devaient les entendre de l'office.
- Cette gourde, cette mocheté? criait Lady Folley, debout. Mais pourquoi? Pourquoi?
Et lui, plus haut qu'elle :
- Pourquoi? Pour ne plus te voir, n'est-ce pas assez? Pour respirer! Pour vivre!
Elle le gifla. C'était la première fois depuis son enfance.
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Le front appuyé à la vitre d'une fenêtre, il ne se retourna pas lorsqu'elle revint. Il ne voulait pas lui montrer son visage. Il s'efforçait de concentrer son attention sur un faisceau de lumière qui avançait sur la route et balayait les arbres, de percevoir les bruits d'un moteur et de la nuit. Il s'efforçait d'oublier que les années étaient mortes, que tous les printemps étaient perdus. Mais qui le peut ?
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Le ciel, la villa, les escaliers de pierre et le prêtre qu’elle avait fait venir ! Et c’est elle qui était partie ! Il se mit à rire, tout seul et misérable, il se mit à rire en espérant que ce n’était vraiment rien, que le soleil allait revenir et qu’il oublierait. Simone, dans ses bras, répétait d’une voix à peine perceptible de ces mots qui veulent apaiser les bêtes et lui ruait — « Seigneur ! Seigneur ! C’est une belle histoire ! » – et lui continuait de rire, le front contre l’épaule de sa femme et n’en pouvant plus du déchirement de son cœur.
Et plus tard, riant encore, il eut un haussement d’épaules comme en ont les enfants, et il se mit à pleurer.
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Le soir même, Paul dit à sa mère qu'il allait épouser la jeune fille. A demi allongée sur le sofa du salon, figée dans une expression de douloureuse stupeur, Lady Folley - qui n'était pas plus lady que sa femme de chambre, on l'appelait ainsi parce qu'elle était riche - l'écouta d'abord sans pouvoir articuler un mot.
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Que pouvait faire sa mère ? Que pouvait-elle penser, à présent ? Il avait longtemps espéré une lettre, n’importe quoi, qui lui aurait rappelé sa jalousie, mais elle n’avait pas donné signe de vie depuis son mariage. Il finit par ne plus échapper au mystérieux pouvoir des souvenirs. L’éloignement tant désiré lui devenait intolérable : elle ne l’atteignait plus, elle était morte dans son cœur, mais elle le rongeait en y devenant pourriture. Elle se servait de l’arme que lui-même avait choisie, elle était à son tour hors d’atteinte.
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