Paul Folley, beau jeune homme de 29 ans, fragile, vit sous la coupe de sa mère à Monte-Carlo. Celle-ci l'entoure d'un amour exclusif, possessif, le privant de toute vie personnelle. Lady Folley, comme elle aime qu'on l'appelle, aime d'un amour maladif ce fils, sa seule raison de vivre et quand celui-ci s'éprend de Simone, femme sans personnalité, sans beauté, elle ne voit d'autre solution que de fuir le couple. La rupture sera sans appel, jamais Paul ne reverra sa mère et va connaître dans un premier temps auprès de Simone un bonheur complet et tranquille.
Mais un événement va bouleverser leur vie paisible, leur amour et celui-ci va prendre le visage de la haine puis de la rupture.
Dans ce très court roman, presque une nouvelle, de
Sébastien Japrisot (anagramme de son véritable nom :
Jean-Baptiste Rossi) écrit alors qu'il n'a que 19 ans on voit déjà les prémices du
Japrisot dont les romans furent adaptés au cinéma :
L'été meurtrier,
Un long dimanche de fiançailles avec une écriture très séquencée et une intrigue qui tient le lecteur jusqu'au bout. J'avais presque dans l'oreille une voix à la manière d'une voix off, qui me racontait la triste vie de Paul.
Objet de toutes les attentions, il va découvrir, à sa grande surprise qu'il peut se défaire de l'emprise d'un amour maternel étouffant, pour tomber amoureux d'une femme dont lui-même reconnaît qu'elle n'a rien de séduisant. Simone est tout à fait consciente de cet état, doute de l'amour de Paul pour finalement devenir une compagne attentionnée et tendre.
S'agit-il réellement d'amour ou un moyen de sortir d'une emprise, d'une évasion quand l'amour étouffe. Cet amour pourra-t-il résister aux épreuves ou n'est-il que l'union de deux solitudes, qu'une revanche ? L'amour, la haine, deux sentiments opposés mais passionnés, qui peuvent mener à tous les excès, à toutes les folies.
Je suis entrée dans ce roman un peu par hasard, le livre étant sur mes étagères depuis plusieurs années mais je ne l'ai pas lâché, l'histoire, l'intrigue est prenante, l'amour, la haine, la revanche mais aussi le manque ? Tout cela transpire de l'histoire. Paul est aimé, très aimé, mal aimé. Sa fragilité est utilisée comme une arme, comme un moyen.
Etait-il vraiment amoureux ou n'a-t-il voulu que s'éloigner de sa mère, s'affirmer pour devenir adulte ou ne restera-t-il finalement qu'un enfant gâté, incapable d'affronter les épreuves ?
Un lecture prenante par la vitesse de la narration, sur l'envie d'en connaître le dénouement mais qui m'a laissée sur ma faim, sur des questionnements.
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