Monique était son antithèse : chrétienne, mais à la façon de la Pharisienne de Mauriac ou de Doña Perfecta de Pérez Galdós, elle en rajoutait sur les exigences de sa foi. Elle avait trouvé dans une piété plus scrupuleuse que charitable un équilibre que le mariage ne lui avait point donné. Lui restaient ses enfants, Augustin surtout, qu'elle aura littéralement couvé : ne lui voulait-elle pas, de son propre aveu, Dieu pour père plutôt que son mari ? Pour son fils bien-aimé, Monique vivra le regard fixé sur la terre et le ciel à la fois, un œil sur l'"establishment", un œil sur la croix.
Lucien Jerphagnon / Raphaël Enthoven - Rencontre avec un érudit généreux