Quant à l'avenir de l'État, il n'ignorait pas que les utopistes libertaires dans son genre avaient été trompés et manoeuvrés par les véritables maîtres du pouvoir ; et cela continuerait jusqu'au jour où l'on n'aurait plus besoin d'utopistes libertaires...
Quand il était sorti, il s'imaginait que le nouvel État allait ressembler à l'éden. Il fut d'abord déçu. Il ne regrettait pas Grand État II. Mais Grand État III se caractérisait par une duplicité générale. Et la renaissance des libertés s'accompagnait d'un retour au jour des puissances privées qui s'étaient abritées depuis un siècle derrière l'État.
Le troisième Grand État n'était pas encore parvenu, après vingt et un ans, à éliminer toutes les structures policières et pénitentiaires de son prédécesseur. Et un certain nombre de "légitimistes" fidèles à Grand État II envers et contre tout, se trouvaient internés dans les camps créés par Grand État II : le paradoxe n'avait rien d'exceptionnel dans l'histoire.
Elle représente le type parfait de ce groupe humain qu'on appelle vulgairement "les lions de velours". Très douée mais complètement immature, hypersensible et toujours prête à la violence, au moins verbale, agressive et généreuse, vindicative et désarmée, menteuse par goût et par habitude mais sincère jusqu'au désespoir...Telle est Dona Rejren : un vrai bouillon de culture de sentiments extrêmes.
En général, les observateurs du Grand État au Timindia racontaient des histoires assez folles. Avant de devenir eux-mêmes fous...
Michel Jeury en conférence aux Utopiales 2010
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