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EAN : 9782226319456
448 pages
Albin Michel (02/03/2016)
3.71/5   67 notes
Résumé :
Justin Campbell, onze ans, a disparu sans laisser de trace. Dans la cellule familiale livrée au chagrin et au désarroi, chacun cherche sa propre échappatoire : la mère, qui s'est prise de passion pour la protection des dauphins, passe ses journées dans un centre marin ; le père entame une liaison ; et Griff, le fils cadet, passe ses journées seul, à faire du skateboard dans la piscine à sec d un motel abandonné ou à rendre visite à son grand-père qui tient un établi... >Voir plus
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Quoique le titre Souviens-toi de moi comme ça traduise parfaitement celui en version originale, je ne comprends pas vraiment son rapport avec l'histoire racontée ici. Autant en faire abstraction.

La lecture du résumé pourrait faire penser à une intrigue policière suite à une disparition d'enfant, en l'occurrence Justin Campbell, douze ans. Or, l'intrigue ne suit pas du tout cette direction, même si l'on a quelques passages obligés sur recherches et enquêtes du jeune disparu. Avec toutes les questions en suspens : fugue? Enlèvement? Accident? Meurtre? Etc.

Bret Anthony Johnston choisit de narrer la vie des quatre autres membres de la famille - le père, la mère, le fils cadet Griffin et le grand-père paternel - quatre années après la date où tout a basculé.
Dans la touffue écrasante de ce mois de juin survient un appel du commissariat enjoignant les parents à venir de toute urgence. Pour quoi cette fois-ci? Identifier un autre cadavre de jeune garçon? le sien? Rencontrer un énième fugueur qui pourrait être Justin?

Choc à l'arrivée, c'est bien Justin qui a enfin été retrouvé. Et son kidnappeur mis sous les verrous. On pourrait alors se dire que le plus dur est passé et que la vie va pouvoir reprendre, dans la joie. Bien sûr, il y en a de la joie à se retrouver enfin.
Mais là où réside tout l'intérêt du roman, c'est dans la démonstration de la difficulté à renouer avec une existence mise sous cloche quasiment depuis quatre années. Avec brio, l'auteur dépeint les divers émotions et sentiments qui parcourent les membres de la famille : culpabilité, peur, timidité, colère (contre le sale type cause de tout ce mal, contre soi, contre les parents...), chagrin, perte de repère pour ces naufragés de la vie de famille.

Bret Anthony Johnston signe ici un roman bien construit et mené. Les personnages, principaux comme secondaires, sont très convaincants. J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour les Campbell, reconnaissants et pourtant si perdus après ces retrouvailles. Ça pose la question de l'après, du travail long et difficile de résilience à développer pour surmonter le traumatisme. Avec la perspective d'un procès à venir.

Si quelques longueurs inutiles alourdissent le texte, cette lecture offre un temps fort dans la chaleur de l'été texan et les esprits surchauffés de cette cellule familiale mise à mal. A découvrir sans hésiter.
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Quelle lecture difficile. Je voudrais ici alerter les lecteurs : Ce livre est tellement dur et tellement fort qu'il faut tout d'abord être en état de le lire, tant l'on sent que l'on nous raconte est vrai et profond et peut, c'est mon cas, si ce n'est vous bouleverser, vous perturber voire vous déprimer. Voilà c'est dit.

Donc, déjà le titre et la couverture : non mais franchement, rien à voir avec le contenu le titre est on ne peut plus cucul et l'on s'attend plus à un Mary Higgins clark alors que rien à voir de chez rien à voir. (reste à savoir si le titre est mal traduit ou interprété)

La photo de couverture est dans le même genre, on s'attend à un thriller à lire sur la plage, que nenni, vous allez vite vous en rendre compte.

Je ne pitcherai pas plus, les précédents lecteurs l'ont fait avant moi et très bien. C'est un livre qui m'a causé un profond malaise parce qu'il est vraiment très fort en traitant non pas le traumatisme de la famille dans laquelle le fils ainé a disparu, mais le traumatisme du retour. C'est là qu'est la prouesse de l'auteur. Non ce n'est pas la joie et la liesse dans ce foyer -innocemment c'est ce que l'on a tendance à penser-, pas du tout. Des parents jusqu'au grand-père, en passant par Griff, le petit frère, ce n'est que crainte, non-dits, angoisse d'avoir mal fait, mal dit, mal compris, mal cherché, peur de trop en dire, pas assez, de vouloir savoir ce qu'à subi Justin mais sans oser le lui demander de peur de le traumatiser. Incompréhension devant le fait qu'il ne parle pas, sous entend des choses, laisse percevoir qu'il a eu une vie "là-bas" et même des amis.

Stupeur ! ce bouquin va à l'encontre de tout ce que nous pensons, et c'est ce qui fait sa force et le fait qu'il m'a profondément dérangée.

Je suis cependant d'accord avec Seraphita qui dit qu'en prenant le parti de l'introspection profonde, l'auteur risque de perdre ou de lasser ses lecteurs. Autant d'épargnés.

Je ne mets que 4 étoiles, parce que ce livre a été pour moi une souffrance et que je suis pas maso.

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Justin a disparu depuis quatre ans. Jamais sa famille n'a cessé de le chercher, d'espérer le revoir un jour. Chacun a sa façon survit à ce manque.
Et puis Justin est retrouvé. Et tous doivent se reconstruisent, faire face à cette nouvelle vie qui s'offrent à eux.

Ce premier roman de Bret Anthony Johnston est prodigieux . L'auteur à un sens du détail incroyable, que ce soit pour décrire un lieu ou des sentiments. le lecteur est complètement immergé dans ce récit quasi envoûtant, qui le plonge au coeur d'une famille malmenée par leur peur, leur doute, leur envie de vengeance. Il amène ces personnages au bord de la rupture, déboussolés par l'horreur qu'ils devinent, rongés par ce désir de châtiment envers celui qui leur avait enlevé leur fils.

L'auteur manie les mots de façon subtile, il suggère, sous-entends, et pour le lecteur c'est bien pire que de lire des descriptions glauques et crues. Car rien n'est vraiment expliqué sur ce qu'à vécu Justin pendant ces quatres années, ou si peu. Et c'est inutile, notre imagination tourne à plein régime, et nos doigts se crispent sur les pages du livres, notre respiration se raccourcie, notre ventre se noue. Nous entrons dans la tête de chacun des membres de cette famille, nous sommes eux, et c'est éprouvant, et finalement magnifique.

Une lecture qui m'a beaucoup touchée, une écriture puissante, ciselée, prégnante, un auteur que je vais suivre avec attention et que je vous conseille de lire sans réserve.
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Alors qu'il a disparu depuis 4 ans, laissant ses parents, son frère et son grand-père dans le plus grand désarroi, Justin réapparaît soudainement.
Son kidnappeur est arrêté et la vie de cette famille pourrait reprendre normalement donc, mais tout n'est pas si simple, cette parenthèse de 4 ans ayant laissé des traces indélébiles sur chacun d'entre eux.
Bret Anthony Johnston nous offre de magnifiques portraits à la psychologie très fine... mais que c'est long!
C'est dommage car toutes ces longueurs cassent le rythme de l'histoire qui aurait pu être passionnante, avec ses personnages si attachants dans leurs qualités comme leurs faiblesses.
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Suite à la disparition inexpliquée de Justin, 11 ans, les membres de la famille Campbell, en proie à leurs angoisses, tentent de vivre chacun à sa manière. Quatre ans plus tard, l'adolescent est retrouvé par la police, séquestré près de chez lui par un pédophile. Les tensions familiales sont ravivées.
Un premier roman ? J'ai du mal à y croire !
C'est tellement bien écrit et tellement c'est bien construit. J'ai lu quelques par que ce titre ressemble à un livre de Lehane, alors un de ses meilleurs livres, pas un de ses derniers. de ceux qui décortiquent l'âme humaine.
J'ai lu aussi que cela aurait pu être écrit par Jonathan Franzen. Et c'est vrai que la plume de l'auteur est subtile, cristalline même. Et que tel un scalpel, elle sculpte un portrait sans concession de la déliquescence d'une famille. Une famille dévastée par a disparition du fils ainé. Une famille où chacun de ses membres essaient de se reconstruire. Cherchant le réconfort là où ils le peuvent. Une famille qui cherche la redemption sans arriver à la trouver. Trop de non dit, trop de questions sans réponse, trop de fausse pudeur. Trop parfois aussi de bons sentiments, chacun veut réparer, rattraper le temps perdu. L'adolescent retrouvé n'y changera rien. Il est peut-être le seul à vouloir reprendre le cours de sa vie normalement.
Un magnifique roman psychologique qui laisse la part belle à l'entourage de la victime. Leur donnant tour à tour la parole. Une intrigue tout en finesse. Ça sonne juste et ça sonne fort.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
La structure avait la longueur et la courbure d’une lame de cimeterre. Un treillis de poutrelles métalliques s’élevait au-dessus du tablier, et cet entrecroisement projetait des ombres complexes sur les voies de circulation. Assaillis depuis des décennies par le sel et le vent qui soufflait de la baie, les rivets commençaient à s’user et à se desserrer. Les poutrelles rouillaient. Chaque année, si la municipalité parvenait à réunir la somme au moment des fêtes, le pont était tendu de guirlandes lumineuses. Une photo du reflet sur l’eau de ces illuminations avait longtemps orné la couverture de l’annuaire téléphonique de Corpus Christi. Quelques couples s’étaient mariés là-haut, de jeunes délinquants volaient des boules de bowling pour les faire rouler sur le revêtement ou les balancer dans le vide, et un petit groupe d’habitants se rassemblait le premier week-end de chaque mois pour parcourir à pied le kilomètre et demi que couvrait le tablier. Les randonneurs partaient de l’extrémité sud pour rejoindre North Beach par la passerelle aménagée le long du pont. À l’entrée se trouvait une plaque de l’Église de Jésus-Christ, sur laquelle étaient gravés ces mots : ENVIE D’EN FINIR ? « QUICONQUE INVOQUERA LE NOM DU SEIGNEUR SERA SAUVÉ. » ÉPÎTRE AUX ROMAINS (10, 13).
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Au-dessus d’eux, le ciel était criblé d’étoiles. Éric ne savait pas où regarder pour trouver la constellation du Dauphin, mais il se voyait déjà debout dans le jardin avec Laura et les deux garçons, cherchant ce qu’elle voulait leur montrer à tous. Un ordre rassurant imposé au hasard. Un motif qui donnait une forme arbitraire à la nuit, la rendait supportable. Il les imaginait déjà tous les quatre, se passant les jumelles pour tenter de faire surgir l’image. Leur esprit grouillerait de secrets, de regrets, de craintes aussi terribles que tenaces, leur corps serait épuisé, couturé de cicatrices, et leur regard embrumé par la perte, à jamais assombri. Mais ils seraient en quête de la même chose, et en soi, cela semblait constituer une petite victoire. (p. 438.)
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Harbor Bridge enjambait le port de Corpus Christi. C’était un immense arc de cercle en acier, assez haut pour permettre aux barges et aux cargos de s’engager dans le chenal, et qui se dressait au même endroit que l’ancien pont basculant. La ville avait organisé un concours pour lui trouver un nom, et la lauréate, une mère au foyer habitant une banlieue proche des raffineries de pétrole, eut l’honneur d’être la première à le traverser dans la voiture officielle. On était en 1959. Elle portait un petit chapeau en forme de calot et des gants de satin blanc. Elle posa au côté du maire pour les photos. Des années plus tard, lorsqu’elle mourut, sa famille y monta à pied afin de disperser ses cendres dans les eaux qui ondulaient en contrebas.
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– Ce mois-ci, je suis en Alaska », coupa-t-elle. Elle écrivait pour un magazine de voyages, mais sans jamais visiter les destinations concernées. Chaque mois, son rédacteur en chef lui envoyait une enveloppe en papier kraft remplie de statistiques et de photos de sites incontournables, à partir desquelles elle rédigeait son article. « Je suis à São Paulo », disait-elle. Ou bien : « Je suis à Sag Harbor. » Là, elle ajouta : « En voyant les sœurs Wilcox s’éventer, je pensais aux ours blancs, au monde en train de fondre autour d’eux.

– Tout dépend du point de vue… L’Alaska paraît un sacré bon endroit où passer l’été.

– L’avenir est au nord.

– L’avenir est au nord ?

– C’est la devise de l’État. »
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Paul avait du mal à décider s'il devait entrer dans le hangar. Il ne savait pas s'il serait le bienvenu. Voilà ce qui se produisait quand on côtoyait quelqu'un comme Laura: on se sentait exclu. On voyait ce vide qui l'entourait, l'isolait, la diminuait, et on voyait qu'elle en avait conscience. à n'en pas douter, tout le monde ressentait en sa présence ce qu'elle - même ressentait en présence de son fils détruit. On ne voyait que les blessures....................
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Vidéo de Bret Anthony Johnston
Bret Anthony Johnston et Dinaw Mengestu à la librairie Millepages pour le festival America le 13 mai 2016
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