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Olivier Jouvray (Autre)Lilas Cognet (Autre)
EAN : 9782344034484
144 pages
Glénat (25/08/2021)
4.06/5   31 notes
Résumé :
Le corsaire de la république.

De braves gaillards comme Robert Denard, on n’en fait plus. Depuis tout petit, ce grand rêveur a la bougeotte et ne pense qu’à s’évader loin des terres de Gironde où ses parents se sont embourbés. Ce qu’il attend de la vie, c’est qu’elle soit riche, plurielle, palpitante... Pendant les années de la Seconde Guerre mondiale, Bob est trop jeune pour pouvoir vraiment participer, pourtant, l’excitation et l’adrénaline qu’il r... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans la série bande dessinée ayant pour effet de dessiller les yeux du consommateur de média mainstream moyen, celle-ci est du haut de gamme.
Amateur de bien-pensance s'abstenir.
Commençons par l'objet : très beau, couverture avec les deux personnages principaux comme découpés sur un fond allégorique. Une danse macabre revisitée. L'intérieur frappe aussi par l'emploi de couleurs vives sur tout le spectre visible disponible (et peut être plus, allez savoir avec les spectres...)
Les planches sont un mélange de narration et de contextualisation très bien organisées : les actions de Bob Denard sont traitées dans un style assez classique alors que tout le reste est mis en page de manière à nous sauter aux yeux, nous faire réfléchir. Il y a du Coppola dans Apocalyspe Now dans cette bande dessinée.
Le dessin est presque naïf, c'est du 2D expressionniste, c'est beau.
Cette biographie nous plonge dans l'arrière boutique des opérations "spéciales" et amène le lecteur à aller un peu au delà des faits exposés et médiatisés. Je souris à l'idée de ce qui sera ou non possible de faire dans le futur en traîtant de l'actualité du jour...
Ici, le scénariste s'est intéressé au "bonhomme" Denard. Pas de jugement moralisateur, de la biographie (dans la limite de l'acceptable, rien sur le très intime) mise en perspective historique.
Ce qui en ressort dépend largement donc du niveau de conscientisation du lecteur. je crois d'ailleurs qu'Olivier Jouvray l'explique très bien en fin d'ouvrage, à demi mots. Il peut ressortir de cette bande dessinée une sorte de fascination pour les aventuriers de cette époque, Bob Denard compris.
Comment finir cette critique ?
Au début (allez voir) je décris deux personnages principaux, et dans le corps de ma critique, il n'y en a que pour Bob Denard. Et l'autre?
La mort.
La mort qui accompagne l'aventurier et dialogue avec lui tout au long de l'album.
Et qui, bien sûr, comme toujours, finit par l'emporter.
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Pas facile d'évoquer la vie d'un personnage aussi atypique et controversé que Bob Denard.

Entre l'hagiographie aveugle et la critique facile, des voies – certes étroites – existent cependant, et Olivier Jouvray et Lisa Cognet ont su les trouver dans Bob Denard le Dernier mercenaire. Ce qui ne m'a pas fait aimer ce roman graphique pour autant !

Indéfectible idéaliste et baroudeur, Robert, Bob, Papa, le chef des Affreux, le prince des mercenaires, le corsaire de la République, le commandant des Katangais, le Vice-roi ou le sultan des Comores (vous avez le choix, les surnoms ne lui manquent pas) aura à coup sûr flambé sa vie, pour la terminer seul et dans le dénuement, après avoir brassé tant d'argent et bravé tant de morts.

C'est justement cette mort que les deux auteurs mettent bien en scène au fil des pages, compagnonne d'aventure de Denard, boutefeu ou conscience selon les périodes, omniprésente aux côtés de celui qui aimait tant la défier. L'idée est judicieuse.

Leur parti-pris ? S'appuyer sur les faits, leur contextualisation et la mise en lumière historique des relations troubles qui ont longtemps (toujours ?) présidé aux stratégies hasardeuses des pays occidentaux dans leurs ex-colonies, laissant juste ce qu'il faut de non-dits et d'ambiguïtés pour permettre à des aventuriers guerriers et opportunistes comme Denard de prospérer en – presque – impunité.

L'intention était bonne, et pourtant je n'ai pas aimé ce livre, rebuté par la tonalité volontairement simpliste, ironique et trop décalée des textes, ne servant en rien la trame de l'histoire, bien au contraire. Quant au trait graphique, je ne le jugerai pas, mais son inspiration à la fois naïve et violente ne m'a pas emporté.

Une lecture qui en restera donc au stade du rafraîchissement de ma mémoire historique, ce qui est déjà beaucoup !
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Voici une belle surprise parmi les albums que j'ai pu lire récemment.
Ce Bob Denard, le dernier mercenaire, signé Olivier Jouvray au scénario et Lilas Cognet au dessin est un incontournable.
L'histoire de Robert Denard ne pouvait que donner matière à exploiter. Cette bande dessinée en est la parfaite illustration.
Engagé très tôt dans la marine, il se lasse vite d'une vie militaire sans action.
C'est donc en Indochine que tout commence.
Soldat, puis mercenaire à la solde du plus offrant. Opportuniste diront les uns, aventurier, criminel pour d'autres, allié de putschistes un jour, combattant ses anciens amis les jours suivants, il va où le vent le mène.
Reconnu pour ses compétences à commander les hommes qu'il recrute sur tous les terrains, sous couvert de gouvernements ou de services secrets qui se servent de lui mais prétendent ignorer ses actions, il connaîtra des fortunes diverses.
Jouvray nous offre là le portrait d'un personnage fascinant, tout en n'omettant pas de nous expliquer le contexte géopolitique de l'époque (la carrière de Denard durera plus de quarante ans).
Mais pour moi, l'atout majeur de cet album, c'est l'illustration qu'en a fait Lilas Cognet, son intelligence à employer la métaphore dans certaines scènes est une idée lumineuse.
Denard, c'est une vie de combat. de victoires parfois, d'échecs souvent. Pour des causes obscures, pour le compte d'États ou de sociétés qui ferment les yeux sur les méthodes employées et les éventuels dégâts collatéraux, l'adaptation dessinée qu'en à fait Cognet est tout simplement géniale.
Toute proportion gardée et je ne compare pas l'artiste à la dessinatrice, j'ai trouvé un côté Guernica à certaines planches.
Un dessin très caricatural, dans l'esprit de la série animée américaine South park, son humour noire notamment et la façon d'imager la violence.
La couverture donne le ton et attire le regard, ne passez pas à côté.




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A priori, ce n'est vraiment pas le personnage qui me donne envie de découvrir sa biographie, je me suis dit, quelle idée de réaliser une bande dessinée sur un tel individu ! Et j'ai ouvert la bande dessinée, et là j'ai remarqué que le graphisme utilisait les mêmes procédés que David B. dans “Nos pires ennemis”. le graphisme dérive souvent vers le symbolique et l'onirisme, sur un sujet pourtant très terre à terre, mais il y a forcément un lien ténu avec la mort.
Bob Denard, pour ceux qui n'en ont jamais entendu parler, était un mercenaire français qui est à l'origine de plusieurs coups d'états en Afrique. Ce personnage sulfureux à été condamné pour ses agissements au début des années 2000, un procès pour se donner bonne conscience par ceux là même qui l'ont mis en place.
Cette bande dessinée est surtout une condamnation de la colonisation et des méthodes de décolonisation très peu éthique, elle retrace, à travers ses actions, le jeu diplomatique douteux des anciens colonisateurs, le sujet est vaste et édifiant, pas très flatteur pour les puissances occidentales.
J'ai aimé le parti pris symbolique de la présentation, du graphisme, les couleurs s'accordent aux lieux, passent de la fournaise des combats au glacial des situations. le trait est parfois naïf, comme pour maintenir une distance entre le personnage et les auteurs. Ils mettent en situation la fascination de Bob Denard pour la mort, les armes, la violence, mais aussi pour un idéal colonialiste, anti-communiste. Il reste des zones d'ombre dans la vie de Bob Denard qu'on ne connaîtra peut-être jamais (le Rwanda), de même pour certains arrangements diplomatiques avec des dictateurs. Alors cette façon de présenter les choses nous met dans l'ambiance et éclaircit le personnage sans jamais en faire l'apologie.
On apprend beaucoup de choses sur la politique française (entre autres) en Afrique, le sujet est édifiant. Il nous éclaire sur la situation d'aujourd'hui. Actuellement, on entend parler du Groupe Wagner, un groupe russe de mercenaires, les hommes changent, les méthodes restent les mêmes, l'Afrique n'est pas sortie de l'auberge.
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Une biographie survoltée du plus célèbre des barbouzes français. Mais comment raconter la vie d'un tel homme sans en faire une figure romantique ?

Bob Denard : symbole du mercenaire "à la papa", race aujourd'hui en voie d'extinction, remplacée par celle des "contractors", d'officines de sécurité privées.
De sa jeunesse à sa mort, de l'Indochine aux Comores, en passant par le fiasco béninois, toutes les étapes de la vie de celui qui se définissait comme un "corsaire de la République" sont évoquées. Son ambition grandit à mesure que son réseau se consolide, jusqu'à ne plus avoir de limites et oublier que la fonction de "chien de guerre" implique un mouvement permanent. Tout le contraire de ce qu'il décida de faire lors de son second passage dans l'archipel des Comores.

Le scénariste Olivier Jouvray précise bien qu'il ne s'agit que de sa version à lui de la vie de Bob Denard. La BD n'est d'ailleurs pas totalement terre-à-terre puisque le second rôle est occupée par la Mort, en personne !
Denard interagit régulièrement avec elle, et elle se mute en narratrice de temps à autre, suppléant sa proie qu'elle chasse au travers du temps et des frontières.
Concernant la narration, Denard s'adresse parfois directement à nous, à la manière d'un Frank Underwood/Kevin Spacey dans House of cards.

Le dessin hautement psychédélique de la couverture ne m'a pas franchement attiré de prime abord.
Mais lire une bande-dessinée sur la vie de Bob Denard, triste symbole d'un système, la Françafrique - sujet sur lequel mes yeux passèrent des heures à dévorer des lignes -, je ne pouvais pas le refuser.
Il me fallut quelques pages pour m'habituer au trait et aux couleurs. Après quoi, mon absence de plaisir s'estompa peu à peu, bien aidée en cela par d'astucieuses et réjouissantes mises en scène. J'aime être surpris par le cadrage, les transitions ou la narration visuelle, et dans cet album la magie opéra plus d'une fois.

Un album étonnant, qui opte pour une approche inattendue pour traiter son sujet, à savoir la vie d'un homme d'un autre temps, un mercenaire - le dernier si l'on en croit le sous-titre -, qui consacra sa vie à défendre la vision qu'il avait de son pays... et à jouer au faiseur de rois, fomentant des révoltes et guerroyant à tout-va.
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critiques presse (3)
ActuaBD
14 septembre 2022
Il y a d’abord le dessin de Lilas Cognet, un peu esthétisant, joli même, avec des couleurs douces et des images charmantes, ce qui décale un peu par rapport au sujet. Et puis il y a le scénario réellement intelligent d’Olivier Jouvray qui arrive à montrer tout le caractère grotesque de cette figure tragique.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
06 octobre 2021
Un album aussi esthétique qu’intéressant, que l’on connaisse ou non Bob Denard, qui interroge et laisse la porte ouverte vers d’autres livres pour qui voudra approfondir cette période de notre histoire et les dossiers de la Françafrique.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LigneClaire
01 septembre 2021
On a avec cet album un très précis récapitulatif de la situation historique et politique de l’époque. Ce qui n’est pas rien car oublié et complexe.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On a vu comme ça des tripotées de gamins foutre le camp aux quatre coins du globe [dans les années 70], mais pas tous au même endroit ni de la même manière.
Les gauchistes en recherche de nouvelles spiritualités partaient en Inde pour sonder les mystères brumeux des paradis artificiels.
Les petits cathos partaient pour sauver les boat people en mer de Chine ou soigner les crève-la-faim au Biafra ou en Éthiopie.
Et les gamins de droite allaient jouer aux soldats-militaires, à l'armée ou chez les mercenaires, pour apprendre à des jaunes ou des noirs comment marcher au pas et tirer sur les rouges.
Selon son milieu d'origine, on partait pour fuir un monde imparfait, pour sauver un monde malade, ou pour conquérir un monde sous-développé. Plus rarement, pour simplement explorer et apprendre.
Ah, ce bon vieux regard condescendant des occidentaux sur le reste de la planète.
(88-89)
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Il avait une haute opinion de lui-même, au point que, comme beaucoup de chefs d'État et de dictateurs du XXe siècle, il voulut aussi être un roi.
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De Gaulle envoie son corps expéditionnaire restaurer l'autorité française pour négocier ensuite un accord avec les nationalistes.
En gros, ça signifie mettre une raclée au Vietminh, et ensuite, on impose nos conditions.
[...]
La télévision française ne parlera jamais de guerre.
- Nous sommes en guerre quand nous sommes attaqués, mais quand c'est nous qui attaquons, nous appelons ça des "opérations de maintien de l'ordre".
(20-21)
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Depuis la fin de la guerre, les pays de l'empire colonial français réclament leur indépendance. Normal : les Alliés ont prétendu que leur combat était celui de la démocratie et des peuples libres. Pas bien compatible avec la colonisation. (42)
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Que voulez-vous, quand une forme de domination montre des signes de faiblesse, c'est souvent pour laisser la place à une autre.
Le monde nouveau est juste nouveau, il n'est pas spécialement plus "gentil", même s'il essaie désespérément de le faire croire.
(127)
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