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3,8

sur 1020 notes
Un accident de voiture, une jeune étudiante tuée, son petit ami conspué qui revient sur le campus un an après... le décor est planté.
Comme souvent, Laura Kasischke choisit plusieurs angles, plusieurs personnages centraux pour dérouler son intrigue, et surtout plusieurs époques. Voici une auteure qui n'a pas peur de nous perdre dans les flash-backs !
Cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire, j'ai aimé le balancement entre le fantastique et le tableau social, entre l'angoisse paranormale et la pseudo-enquête sur l'accident et les bizutages dans les sororités.
En revanche, je regrette que la fin ne soit pas un peu plus punchy, plus surprenante, avec pourquoi pas un twist final !
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Ce roman est une perle à lire de toute urgence !

L'auteure, aidée de son écriture particulièrement poétique, parvient, doucement mais sûrement, à nous emporter dans un univers sombre et macabre où se mêlent mort, sexe, drogue et sororités. Elle distille petit à petit de multiples indices qui passent certainement inaperçus à la première lecture mais le roman en mérite une seconde.

On y découvre des personnages dont les différentes facettes ne finissent jamais de nous surprendre. C'est une histoire où il ne faut jamais se fier à sa première impression...
Ce roman est aussi riche d'informations sur les rites et cultes autour de la mort, sur les coutumes des sororités, la vie sur un campus américain et les différences entre classes sociales.
C'est un ouvrage dont les 300 dernières pages nous tiennent vraiment en haleine, où rien n'est ce qu'il paraît être, et même après avoir refermé ce livre, on ne sait ce qu'il devrait être...
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Alors, voilà, j'allais dire (pour paraphraser le Cocteau de la voix humaine) machinalement « à demain » ; Et puis c'est la séparation. On doit être forts. Oui…. Oui…. C'est bien, je sais. J'ai tout lu de vous en quelques mois depuis la découverte d' « esprit d' hiver » en septembre et puis l'hiver est revenu...

Les « revenants » est le plus étiré, sans doute le plus « vécu » de vos livres, chère Laura. Et quand bien même cette longueur inhabituelle qui comble les manques de la « couronne verte » serait un peu pesante, elle ne fait qu'exprimer l'expérience incroyablement pénible qu'ont pu être vos séjours à l'université.

En une petite quinzaine d'années vous ne cessez d'y revenir après le « suspicious river » qui aurait dû vous libérer et qui n'a fait que vous engager dans une entreprise méticuleuse de « gommage » du passé. Entreprise vaine et sans issue.

Ces revenants sont les vôtres. Il n'y a d'autre solution que de quitter le Michigan, d'oublier la côte est. Venez en Europe. Traversez comme Shéhérazade,Damas, l'Afrique et l'Inde et puis... la Chine. Trainez vos savates à Siem Réap, à Windhoek et oubliez que vous avez été une étudiante massacrée par le système éducatif débile des américains. Votre talent est intact.

Vivez des aventures s'il vous plait et soyez la plus grande conteuse du siècle.
Bien sûr ce livre est admirable et fait pleurer.
A bientôt.
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Au frontière du fantastique, Laura Kasischke, nous invite à un voyage vers l'imaginaire. Une oeuvre multiple, alliant poésie des paysages et histoire hypnotique. Un roman noir, troublant par ses thèmes, porté par une écriture forte qui invite au mystère.
Une oeuvre inclassable, où se mêlent les destins, où se heurtent des adultes à la dérive. Une critique sévère de l'Amérique puritaine et de l'effondrement des modèles pour un livre fort où les vivants côtoient les morts...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Jusqu'à présent, les livres de Laura Kasischke ne me donnaient pas le plaisir de lecture attendu. Influencée par les éloges concernant ce dernier roman, j'ai tenté une nouvelle fois, avec, au final, un sentiment double de réussite et de frustration.

Entre roman d'adolescent teinté de fantastique à la mode vampire, et thriller entre les vénérables murs d'une université gangrenée par le pouvoir occulte de ses fraternités et sororités, c'est un décryptage d'une Amérique puritaine et hypocrite, présentant une image lisse et angélique pour mieux cacher la perversion des individus et la violence de ses codes de société.
Rites initiatiques des campus américains, recherches anthropologiques sur la mort et le travail de deuil, roman d'apprentissage d'adultes en devenir, façonnés par leur milieu familial, aigreur et désillusion du corps enseignant.
Le rêve américain en prend un sacré coup! C'est la marque de fabrique de l'auteure, où tout n'est jamais aussi plaisant qu'on voudrait nous le faire croire.

J'ai été partagée entre addiction et lassitude, pour une narration un peu longue, malgré des personnages crédibles et attachants, étonnée par un travail de traduction un brin désuète par l'utilisation de mots surannés: "icelle", "présentement"...

Un roman cruel, sombre et inquiétant, avec un final en forme d'interrogation, nous laissant un peu abandonnés.
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Quelle surprise que cette lecture dévorée d'un appétit insatiable ! J'avais longtemps hésité à m'acheter ce roman à sa sortie, et j'avais été refroidi par l'idée que c'était en lien avec la série homonyme de Canal+, qui me laissait présager un roman aux allures au mieux ésotériques, au pire totalement fantastiques.

En réalité il n'en est rien, et Les Revenants est une excellente plongée dans l'univers feutré des campus américains, avec ses sororités ou tout n'est qu'apparence et superficialité, et ou l'on est prêt à tout pour étouffer un banal accident de bizutage.

C'est un roman haletant, à l'intrigue implacable qui ne se laisse mettre à jour qu'au fil des pages, distribuant ça et là des embryons de pistes, des petits indices, qui ont pour effet de vous faire tourner les pages encore plus vite, avide de comprendre. Un excellent thriller littéraire.
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Je ne sais quoi dire sur cette histoire à part qu'elle n'est pas pour moi ! Je me suis engagée auprès de la bibliothèque de mon village pour le prix des lecteurs 2013 et seul ce livre était disponible. Revivre ses années d'adolescent ou de jeune adulte à l'université a peut-être du bon, surtout dans les souvenirs des excès en tous genres, mais l'auteure est restée coincée dans un afflux d'hormones certainement libératrices pour tous nos jeunes protagonistes mais un peu perturbantes pour moi et ma lecture. En dehors des hormones, l'histoire commence comme de la sf, non je n'ai pas dit sm, mais finit comme un bon vieux polar. La drogue c'est mal !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Je tiens déjà à remercier grandement Babelio et les éditions du Livre de Poche pour m'avoir sélectionnée afin de lire et commenter ce livre.

Je ressors de cette lecture avec un sentiment étrange. Je ne dis pas cela de manière négative, mais c'est vrai que ce fût une lecture forte et très prenante.

C'est loin d'être un livre policier ordinaire, car Laura KASICHKE arrive à partir d'un ‘simple' accident de voiture pour arriver à une conclusion assez inattendue.
Il y a donc comme départ l'accident d'un jeune couple d'étudiants dont est témoin une employée de l'Université, et l'auteur nous fait ensuite parcourir les vies d'un bon nombre de personnages a priori ordinaires tous reliés de près ou de loin à cet accident.
Si par moments on peut se sentir un peu déroutés par les histoires de ces personnages, petit à petit tout s'éclaire, et l'on remet les morceaux du puzzle en place pour découvrir quelque chose de vraiment impensable.

Je pense que si j'ai un sentiment un peu curieux suite à cette lecture c'est parce que j'ai du mal à réagir face à la Mort, et que ce livre nous fait nous poser des questions sur ce sujet là, et je ne m'y attendais pas du tout à la lecture du résumé. Je pensais lire un ‘simple' roman policier, et j'ai vraiment été surprise !
Alors certes je ne suis peut-être pas à l'aise avec ce sujet pour des raisons personnelles, mais l'auteur sait vraiment nous faire nous interroger et nous impliquer émotionnellement, mais elle a réussi à ne pas aller trop loin, ce qui pourrait rebuter les lecteurs qui ont les mêmes appréhensions que moi sur le sujet.

Ce roman est d'ailleurs un vrai bijou, et je suis plus que ravie d'avoir découvert un auteur que je relirai avec plaisir.

Il y a dans Les Revenants un vrai panel de personnages qui sont tous « vrais » dans le sens où nous pourrions les croiser dans la rue, on aurait pu tous rencontrer Craig, Nicole, Perry, Mira ou Shelly (pour ne citer que les principaux).

Craig Clements-Rabbit est un jeune homme détruit suite à l'accident de voiture qu'il a eu avec Nicole Werner sa petite amie qui n'est pas ressortie vivante. Il devra faire face à sa mémoire pour savoir ce qui s'est passé et surtout il devra affronter les autres qui ne voient en lui (pour la plupart du moins) qu'un meurtrier.
Shelly Lockes qui a été témoin de l'accident essaye quant à elle de faire entendre la vraie version de l'accident, car pour des raisons qu'elle ne comprend pas, les journaux et les autorités racontent une toute autre version des choses ! Son combat va d'ailleurs trouver de l'opposition, la vérité n'est pas facile à révéler ni à faire accepter…
Quant à Perry Edwards, c'est le colocataire de Craig et il connaissait Nicole depuis qu'ils sont enfants. C'est un personnage des plus attachants, et il veut à la fois aider Craig (il ne lui tournera pas le dos après l'accident et va le soutenir indéfectiblement) et rétablir la vérité sur Nicole. Il va donc convaincre Mira Polson, professeur anthropologue spécialisée dans le domaine du folklore de la mort, de pouvoir suivre ses cours car il voudrait comprendre la mort de Nicole.

Chacun des personnages a ses faiblesses: Craig est le fils d'un célèbre romancier, donc passablement riche et du genre à avoir des a priori et à déprécier les autres qui comme Perry ou Nicole viendraient d'une petite ville (i.e : il renomme vite leur ville natale de Bad Axe en Bad Ass).
Perry est lui du type « boy scout », débrouillard qui a toujours solution à tout. Intelligent, bien élevé, qui fait son lit tous les jours, repasse et range ses vêtements… En bref il semble un peu trop « fils à maman ».
Mira est un peu perdue dans son mariage, avec son mari qui reste tout le jour à la maison afin de garder leurs jumeaux pendant qu'elle travaille pour payer leurs factures.
Et Shelly est une lesbienne quarantenaire qui se pose des questions sur elle, sa sexualité, sa vie passée, son expérience malheureuse avec son ex-mari…
Quant à Nicole notre héroïne tragiquement disparue... ; et bien on apprend au fil des pages (si on ne le savait pas déjà) que les apparences sont parfois trompeuses, et qu'on peut paraître être un ange aux yeux des autres et agir d'une manière qui est tout sauf angélique.

Ils ont tous des failles, et Laura KASISCHKE ne peint pas un portrait tout rose et sans saveurs de ses personnages, bien au contraire.
Le sexe, l'alcool et la drogue sont monnaie courante pour les jeunes étudiants et l'auteur ne cache pas cela même si elle ne rentre pas dans d'infimes détails.

Avec leurs personnalités bien affirmées et très différentes les unes des autres, l'auteur réussit à créer un melting pot qui fonctionne parfaitement, chacun amenant sa pierre à l'édifice, chacun faisant progresser l'histoire et les réflexions des uns et des autres (à la fois sur eux-mêmes et sur ce qui se passe autour d'eux).

Le contexte dans lequel se passe l'histoire est vraiment bien choisi par l'auteur.
Ce campus (sûrement semblable à la plupart des campus américains tels qu'on peut les connaître ne serait-ce que par les films et séries télévisées) pourrait être vu comme un personnage à part entière tellement tout ce qui se passe y est intrinsèquement lié.
Si Nicole n'avait pas fait partie d'une sororité ; si cette même sororité n'avait pas des ‘traditions' plus que douteuses ; si les filles de cette sororité n'avaient pas été quasiment lobotomisées pour ne pas réfléchir et faire tout ce qu'on leur dit ; si l'Université trouvait à redire aux pratiques des fraternités et sororités ; si les anciens membres de ces ‘organisations' n'étaient pas aussi influents sur les administrateurs de l'Université ; si… Craig n'avait pas rencontré Nicole.
Sans ces « si » on n'aurait pas eu la critique sous-jacente à l'histoire et la dénonciation de l'auteur des pratiques de ces fraternités/sororités et ce jusqu'à quoi leur espèce d'omerta (ça en est quasiment une vu ce qui peut se passer) et impunité peut déboucher.
En tous cas après avoir lu ce livre on ne peut pas penser que ces maisons helléniques sont faites pour y faire la fête et s'amuser. Et franchement le livre en donne un aspect peu reluisant et vraiment détestable.

De manière plus générale est critiqué le fonctionnement de l'Université (pas spécifiquement le campus mentionné dans le livre). D'abord comment les professeurs sont tenus de faire leurs travaux pour être titularisés, puis comment des élèves qui n'en ont pas besoin (n'est-ce-pas Josie ?) arrivent à avoir des jobs faits pour les boursiers.
Et comment on peut mettre la pression sur des professeurs ou membres de l'Université sur le fondement de rumeurs. Certes pas n'importe quelles rumeurs… notamment jusqu'où est allée Josie Reilly (soeur de sororité de Nicole) pour détruire complètement la vie de Shelly (je ne me suis d'ailleurs toujours pas remise de ce qu'elle et d'autres ont fait…).


Récit intriguant, Laura KASISCHKE nous tient en haleine tout du début à la fin de ce long roman, mêlant scènes du passé et du présent (les premières pour mieux comprendre comment sont arrivées les secondes), mêlant réel et imaginaire (mais ce qu'on n'imagine est-il vraiment du domaine de l'irréel ?...)
En bref on oscille entre certitude et doute, et même si l'on comprend assez tôt dans le roman ce qu'est vraiment la réalité, le dénouement reste assez surprenant, mais nous laisse quand même avec des questionnements.
Je n'arrivais pas à m'imaginer de fin à ce roman et je reste avec des incertitudes et un goût amer quant à certaines choses (une envie que les choses ne se passent pas de cette façon dans la vraie vie), peut-être est-ce le but que recherchait l'auteur, sous couvert d'intrigue policière, une critique douce amère de ce que peuvent faire certaines personnes.
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The Raising
Traduction : Eric Chédaille

ISBN : 9782267022117

Deux extrait de ce livre seront donnés sur Babélio
La liste des personnages de ce livre sera disponible sur le forum Nota Bene au début de 2013

Pour autant que nous en puissions juger - nous avons encore deux titres du même auteur à lire mais nous les avons survolés - "Les Revenants" est le roman le plus achevé, le plus abouti de Laura Kasischke.

Le mot-clef du livre, s'il fallait en donner un, serait "apparence" ou "paraître". Or, les apparences, nous le savons tous, sont souvent trompeuses. Trompeuses comme la candeur du récit. Trompeuses comme la foule d'indices, aussi visibles que des pas de yéti dans la neige, que l'auteur s'amuse à semer pour son lecteur afin de l'amener à une conclusion qu'elle démolira comme un château de cartes en un chapitre bref mais mémorable. Trompeuses comme des personnages dont certains font "bateau" ou "cliché" mais qui dissimulent soigneusement leur vraie nature. C'est dire que nous nous trouvons ici face à une intrigue profonde, complexe, rusée. Rira bien qui rira le dernier ...

Comme toujours, Kasischke, qui n'est pas sans faire songer à Joyce Carol Oates, se livre à une critique aiguë de la société américaine. Ici, elle vise essentiellement les fraternités et sororités universitaires, prêtes à tout pour préserver la puissance, parfois incroyable, qu'une administration qui préfère fermer les yeux pour des raisons financières et une société de plus en plus obsédée par le fric et la compétition ont laissé croître et prospérer.

En ce sens, ce roman est tout simplement hallucinant et le lecteur pense tout naturellement à l'histoire des "Skull & Bones", cette véritable société secrète estudiantine fondée à Yale en 1832 par William Huntington, lequel en aurait ramené le principe de ses années d'études en Prusse. En concentrant son intrigue dans le milieu universitaire, Kasischke se contente d'effleurer le côté politique de la chose. Il est là, on le sait, on le sent mais l'auteur n'en touche un mot qu'à la fin du roman, quand on comprend que la mère de Nicole a fait jadis partie de la même sororité que sa fille et que, en raison du pacte qui continue à la lier par delà les années - pacte de classe, pacte d'idéologie, pacte qui rapporte tant d'avantages à ceux qui lui sont fidèles - elle accepte que s'accomplisse l'impensable.

Pour préserver l'"honneur" de leur sororité, les anciennes compagnes de Nicole et leurs relations - et elles en ont beaucoup, d'abord et avant tout chez les adultes - ont besoin d'un bouc-émissaire. Elles décident donc de persuader l'ex-petit ami de la jeune fille qu'il est le seul responsable de sa mort. Traque, insultes, graffiti anonymes, intimidation, violence, en un mot harcèlement physique, moral et même mental, tout leur est bon pour culpabiliser à outrance le malheureux Craig. le tout est ponctué d'apparitions (ou de pseudo-apparitions ?), destinées à ruiner un peu plus vite, un peu plus tôt, sa résistance nerveuse.

Fort heureusement pour le jeune homme qui, du statut de macho peu sympathique qui est le sien au début du livre, passe bientôt à celui de victime injustement poursuivie par un Destin sadique, Kasischke a prévu un grain de sable. Têtu, coriace même et animé d'un amour réel de la vérité, ce grain de sable se nomme Shelly et est le seul témoin oculaire de l'accident où Nicole, la petite amie de Craig, a trouvé la Mort. Depuis lors, Shelly ne cesse de téléphoner aux journaux locaux pour exiger des rectificatifs aux articles, tous fourmillant d'inexactitudes et d'à-peu près, qui ont rendu compte de la mort de la jeune fille, mais en vain. On lui assure bien qu'on va les publier, ces rectificatifs, seulement, allez savoir pourquoi, ils ne paraissent jamais ...

En dépit de son expérience, en dépit de ses propres années de sororité, Shelly mettra un certain temps avant d'appréhender toute l'ampleur de la machination. Elle-même se retrouvera prise dans la toile : comme elle refuse de changer sa version de ce qu'elle a vu, on la compromet, elle, la lesbienne de l'université, avec une élève qui, comme de juste, appartient elle aussi à l'ancienne sororité de Nicole.

Rassurez-vous : après maintes tribulations, tout se termine bien ou plutôt, les "gentils" finissent par se sortir du guêpier où ils ont eu le malheur de s'engluer, pour la plupart sans en avoir conscience. Quant aux "méchants" ... Puissants comme ils sont, ils passeront au travers, en tous cas pour la majeure partie d'entre eux.

Et les "revenants" ? nous direz-vous. Qui sont-ils ? Et d'abord, existent-ils vraiment ? Eh ! bien, on devine très vite que certaines apparitions ont plus à voir avec la terre qu'avec le ciel et l'on comprend pratiquement à la moitié du livre que ce qui est dit mort ne l'est peut-être pas autant qu'on souhaiterait. Mais ...

... Mais Shelly, passant une dernière fois devant le lieu de l'accident et cette fois-ci en plein jour, aperçoit soudain un jeune homme qui lui rappelle ... (Et ceci justifie la mort, elle aussi absurde, injuste, de Perry, le co-locataire de Craig. Cela la justifie mais ne nous empêche pas de regretter ce personnage hautement sympathique.)

Nous ne vous en dirons pas plus. C'est un pirouette habile qui remet en question tout ce que l'on était arrivé à penser - une pirouette qui justifie amplement le titre du roman. Il y a revenants et revenants ... ;o)
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Un thriller intriguant et au fil des pages finalement très captivant.
Un accident de voiture dans lequel meurt une jeune étudiante, une autre jeune-fille disparue sans que quiconque au sein de l'administration de l'université s'en inquiète, des séances ésotériques et dangereuses d'intronisation au sein d'un club d'étudiantes de l'université, des jeunes hommes et jeunes femmes découvrant la vie d'étudiant, seuls, éloignés de leur famille, manipulables, prêts à découvrir des expériences de la vie, pour certains fascinés par la mort, persuadés de voir des revenants.... C'est dans le monde très particulier d'une université américaine que Laura Kasischke place son intrigue en dénonçant par la même ce milieu sous influence des donateurs et soutiens financiers, prêt à tout pour protéger l'image et la renommée de l'université, le monde des clubs étudiants véritable secte et l'hypocrisie morale d'une société américaine repliée sur l'apparence, le cynisme de l'entre-soi et la peur du quand dira-t-on.
Dans un style très agréable, la construction du roman est remarquable par des incessants aller-retour entre les personnages et les périodes.

La grande réussite de ce roman est de rester toujours sur un entre deux, laissant en suspens les éventualités, comme le résume si bien en milieu de roman, Mira, une enseignante assurant un séminaire sur la mort et les traditions culturelles autour du culte des morts.
"On peut se dire non superstitieux. On peut avoir l'assurance de ne pas croire à la vie après la mort, si c'est ce que l'on veut. Mais cela n'empêche pas, Perry, que nous soyons ici, nous autres humains, dans une bien étrange situation. En parfaite connaissance ed la façon dont cela finira, et sans la moindre idée de ce qui arrivera ensuite - juste une poignée de symboles, un peu de musique et quelques mythes pour nous montrer le chemin. " (p301 Ed Folio)
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