La guerre de l'ombre n'est pas une guerre en dentelles, même si de nombreuses jeunes femmes y ont participé et souvent laissé leur vie. L'auteur noue en narre les aventures et leur héroïsme tragique. Celles du SOE ont fait l'objet de livre dont celui d'Atkins, et bien d'autres. Des histoires à méditer dans la médiocrité abyssale ambiante !
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Contrairement à l'idée reçue, Mata Hari n'est pourtant pas la première femme à être exécutée par les Français pour espionnage. Tel fut en effet, dès le 22 mars 1915, le destin de Marguerite Schmitt, 31 ans, fusillée devant le front des troupes pour avoir, selon l'acte d'accusation, traversé clandestinement nos lignes pour informer l'ennemi des emplacements de tir français. Le sort d'Ottilie Voss, exécutée poru des accusations et dans des circonstances analogues le 14 mai 1915. Celui de Félicie Pfaadt, 26 ans, identifiée comme l'agente allemande R 17 et fusillée à Marseille le 22 octobre 1916.
Titularisée, Madame Sissmore (le titre lui revient depuis son succès de 1924 à l'examen du barreau) sera de fait le premier officier féminin de plein exercice de l'histoire du MI 5. Une femme de loi passablement atypique puisqu'en 1929 la voici patronne de la petite section de contre-espionnage soviétique à la division B (Enquêtes et investigation) que dirige Oswald Harker dit "Jasper", ex-commissaire de la police coloniale avec lequel ses rapports sont d'ores et déjà tendus.
À l'instar de la Dalila biblique arrachant à Samson le secret d'une force tout entière contenue dans son abondande chevelure, la femme espionne est séductrice, tentatrice. Cruelle, vicieuse, vénéneuse, dissimule, elle mériterait, sous-entendu, un sort tragique.
À l'occasion du siège de Limbourg, en Flandre, le mousquetaire "Saint-Aubin" se fait remarquer par sa vaillance. C'est seulement au moment de sa mort que l'on s'apercevra qu'il s'agissait d'une femme, Christine de Meyrac !
Ainsi Thurloe rangea-t-il par prudence les agentes des services secrets dans la rubrique Nurses (infirmières, garde-malades) de ses livres de comptes méticuleusement tenus à jour.
Augustin Trapenard abordait le thème des espions et de l'espionnage sur le plateau de la grande librairie. À cette occasion, il recevait Rémi Kauffer pour son livre Les espions de Cambridge publié en septembre 2022 aux éditions Perrin qui raconte l'histoire de ce “club des cinq”, des étudiants anglais recrutés par les maîtres-espions de Staline. Une histoire d'espionnage digne des plus grands films.