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sur 1680 notes
Ah, pour être discrets, ils le sont, ces fameux charmes ! En tout cas, pour Hannah, étudiante brillante mais trop sage, qui, à vingt ans, se jette dans le mariage avec un étudiant en médecine, bien sous tous rapports, sérieux, pondéré, le contraire de ses parents, en somme, père universitaire brillant et agitateur, mère artiste fantasque et surtout manipulatrice. Famille à fuir, si l'on veut se préserver.
Mariage trop rapide donc, suivi d'une maternité arrivant trop tôt et d'un enlisement dans un bled paumé du Maine, où Monsieur assure l'interim d'un cabinet médical, pendant que Madame se débat avec tous les problèmes du quotidien : agencement en catastrophe de l'appartement familial, gestion d'un bébé hurleur, et petit boulot, pas spécialement enrichissant, à la bibliothèque du coin, histoire d'échapper pendant quelques heures à la routine d'une vie de bobonne !
C'est dans ces circonstances favorables qu'Hannah se laisse embringuer dans une aventure de quelques jours qui va l'entraîner plus loin, beaucoup plus loin qu'elle ne l'imaginait, en vérité beaucoup trop loin à son corps défendant !
Ce qu'elle aura tout loisir de regretter trente ans plus tard, lorsque la bombe de son erreur de jeunesse va lui exploser en pleine figure, foutre en l'air son existence et remettre en question toutes les certitudes qu'elle avait acquises !
D'une plume alerte et agréable, Douglas Kennedy nous conte les déboires d'Hannah envers qui il éprouve une évidente sympathie qu'il sait nous faire partager.
Il épingle avec ironie et jubilation les travers de l'Amérique de l'époque W. Bush, confite dans un excès de religiosité aboutissant à de véritables aberrations et met en valeur l'inanité des existences exclusivement basées sur la quête du bien être matériel.
Certes, l'ensemble peut paraître un peu convenu et manquer de véritable substance critique vis à vis de l'american way of life. Mais ne chicanons pas trop, si l'auteur ne fait pas voler en éclats ce modèle frelaté, pour autant il sait l'écorner avec talent en nous brossant un tableau réjouissant de férocité.
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J'aime beaucoup Douglas Kennedy. Son excellent thriller Piège Nuptial m'avais fait forte impression et son roman la poursuite du bonheur m'avais tellement émue que je ne pouvais en rester là avec cet auteur. C'est pourquoi je me suis laissée tenter par les charmes discrets de la vie conjugale. Et une fois encore je n'est pas été déçue.Kennedy m'a transporte dans ce roman et j'ai eu beaucoup de plaisir à suivre Hannah cette femme authentique et courageuse qui va devoir se battre contre les valeurs puritaines de l'Amérique et assumer jusqu'au bout ses choix et ses erreurs. L'auteur dépeint avec beaucoup de réalisme les relations familiales et la société américaine bien pensante qui dénonce d'ailleurs, et réussit à nous toucher. Une belle réussite !
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J'ai d'abord été un peu surpris et déçu par ce roman qui comporte quelques longueurs mais au final, je trouve que c'est un très bon livre, avec une bonne histoire et des personnages attachants et bien campés.

La première partie se déroule vers 1970 et s'attache à Hannah Latham, fille d'intellectuels progressistes. Contrairement à ses parents, Hannah est plutôt conformiste et se marie très jeune avec Dan Buchan, étudiant en médecine plutôt falot. La carrière de Dan les amène à passer un an au fin fond du Maine, dans une bourgade où Hannah s'ennuie ferme. Lors d'une absence de son mari, Hannah héberge Tobias Judson, un jeune activiste, étudiant recommandé par son père. Hannah est un peu éblouie par ce brillant interlocuteur qui la valorise, lui donne confiance en elle et une brève passion se déclenche, vite interrompue car Tobias doit fuir, suspecté par le FBI.

On retrouve Hannah en 2003, 30 ans plus tard, installée à Portland, toujours dans le Maine. Hannah enseigne, Dan est chef du service de chirurgie orthopédique, leurs enfants sont l'un dans le Connecticut, l'autre à Boston. Alors que la famille est plutôt libérale et démocrate, leur fils Jeff est un réac de choc anti-avortement marié à une grenouille de bénitier (si cela se dit aussi pour les évangélistes) encore plus sectaire ; leur fille Lizzie mène une brillante carrière dans la finance.

Cette belle famille américaine va exploser avec 2 évènements concomitants : un pétage de plombs carabiné de Lizzie qui disparaît après une rupture compliquée et le retour de Tobias Judson ; c'est là que le roman prend vraiment sa dimension et devient passionnant.

L'as de la finance est une fille pas si sûre d'elle, embringuée dans des histoires de couple compliquées. Sa dernière histoire se termine par un avortement suivi d'un harcèlement hystérique avant qu'elle disparaisse sans laisser de traces ; on va bien entendu évoquer toutes les possibilités, même les plus lugubres. Et comme si cela ne suffisait pas pour secouer la famille, voilà que Tobias Judson, devenu un bigot qui prêche à la radio, publie ses mémoires où il raconte à sa manière sa rencontre avec Hannah et sa fuite au Canada. Hannah voit tout exploser en vol mais va faire face avec courage et panache.

Le roman nous offre de beaux portraits de femmes, Hannah et son amie Margy, mais aussi une charge réjouissante et décapante contre l'Amérique bien pensante, patriote, bigote et parfaitement réactionnaire du règne de George W Bush.
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Hannah Buchan mène une vie des plus ordinaires dans l'Amérique des années 70 : mariée jeune à un médecin, mère au foyer bien intégrée socialement dans une ville du fin fond du Maine. Rien de bien excitant à l'horizon, jusqu'à ce que frappe à sa porte un vieil ami de son père en quête d'aide. Trente ans plus tard, cet évènement va lui revenir en pleine figure provoquant l'effondrement de son monde si parfait.

Première fois que je lis Douglas Kennedy et je ne suis pas déçue de cette lecture, qui mêle social, politique et un brin de thriller psychologique. Sans être menée tambour battant, Kennedy mène son intrigue en posant tous les acteurs, apparemment sans liens les uns avec les autres jusqu'à ce que... J'ai beaucoup aimé cette plongée dans l'Amérique bien pensante des années 70. J'ai appris beaucoup de choses sur cette période et ai accroché à la plume de Kennedy, que je pensais, à tord, écrivain de roman l'eau de rose. Je suis ravie de m'être trompée sur son compte et je reviendrai sans doute vers lui pour d'autres découvertes.
La voix de la lectrice colle parfaitement à l'ambiance que je me fais du roman: calme, posée et douce, presque relaxante mais qui sait hausser le ton quand l'intrigue s'en ressent. Une belle découverte audio.
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Quoi de plus sympa – en ces temps de pandémie et donc de semi-confinement – que de reprendre au fond de sa bibliothèque un des premiers romans de Douglas Kennedy ???

Édité chez Belfond il y a quinze ans, il demeure un de mes préférés, juste après « La poursuite du bonheur » (et probablement un de ses meilleurs à mon humble avis !) Avis qui n'engage d'ailleurs que ma personne, je tiens à le préciser …

Hannah, fille unique de « soixante-huitards » n'a pas eu une enfance facile, entre un père politiquement actif (et coureur de jupons) et une mère mégalo, extrêmement exigeante et jalouse de sa propre fille. Elle épousera très jeune Dan Buchan (futur médecin dont elle aura deux enfants) afin de les fuir et de se réfugier dans une douceur de vivre – qui finalement ne ressemblera pas du tout à ce qu'elle espérait …

Entre 1969 et 2003, la vie se chargera de prouver à notre idéaliste Hannah que les relations conjugales et maternelles sont bien loin d'être aussi paisibles et idylliques qu'elle l'aurait imaginé. Que la nature humaine peut aisément se révéler vile, lâche, hypocrite et mesquine. Qu'il y a souvent un fossé énorme entre une existence de rêve et la routine quotidienne … Et qu'il est parfois même particulièrement compliqué d'être en totale harmonie avec les êtres les plus chers … Bref, qu'on ne réussit pas toujours à faire mieux que ses géniteurs …

Du bon Douglas Kennedy, une sensibilité à fleur de peau doublée d'un talent littéraire incontestable, qui furent longtemps sa marque de fabrique (mais dont il semble s'être un tantinet départi ces dernières années … dommage …) En tout cas celui-ci fut et demeure un beau coup de coeur !
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Prise d'une folie furieuse à dévorer chaque roman de cet auteur, c'est tout naturellement que je m'apprête une fois encore, à vous donner mon piètre opinion...
Eh bien, bous l'aurez compris, je suis déjà conquise depuis longtemps ! La vérité étant bien sûr qu'une fois encore, les codes de notre Douglas Kennedy, tels des ingrédients de cuisine, s'allient parfaitement. le seul reproche que j'accorderais à ce roman demeure sa fin, qui ne m'a pas transportée outre mesure, cela n'empêchant aucunement, ma fascination pour les héros présentés. Dans ce roman, énormément de thèmes sont abordés, quelquefois simplement effleurés, mais cela suffit amplement. Véritablement à incontestable conteur !
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Ce livre m'a beaucoup plu. Il montre d'abord des relations familiales compliquées. Les parents d'Hannah sont des intellectuels, et elle se sent inférieure à eux. Elle sait que sa mère désapprouve tout ce qu'elle est. Ne se sentant pas à leur hauteur, elle s'enferme dans un mariage avec un homme qu'elle n'aime pas réellement, ou plus de manière amicale.

La mère d'Hannah a l'air d'être une mégère, surtout lors de la grosse dispute qui l'oppose à sa fille, et après, lorsqu'elle obtient son pardon... Apparemment, John et Dorothy se sont fait plus de mal que de bien en se mariant.

Plus tard, Hannah aura des enfants, et connaîtra aussi des relations difficiles avec eux. Son fils, Jeffrey, deviendra un bigot puritain. Il est un peu caricatural, mais malheureusement, ce genre de personne existe. le pire, c'est que lorsque le scandale salissant Hannah éclatera, il ne la défendra pas, justement à cause de ce puritanisme, mais sa bigotterie sera plus forte que son amour pour sa mère. Il ne lui accordera même pas le bénéfice du doute.
Quant à Lizzie, la fille d'Hannah, elle n'est pas équilibrée moralement et mentalement. Elle est flouée par les hommes, et s'accroche à eux, devient hystérique... Hannah et Dan se posent les questions de tous parents en pareil cas: qu'ont-ils raté? Qu'ont-ils fait pour que leurs enfants deviennent ainsi? Ils ne semblent pas avoir fait partie des parents qui délaissaient leurs enfants ou les couvaient trop... Cela montre que parfois, (souvent même), les problèmes des enfants sont dus à l'éducation qu'ils ont eue, mais pas toujours. Hannah et Dan sont ouverts, et leur fils se transforme en une montagne d'intolérance.
[...]
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Douglas Kennedy nous plonge dans les années soixante dix aux Etats Unis, la jeunesse se rebelle et manifeste contre la guerre, l'anticonformisme se propage, la libération sexuelle va connaitre son apogée. Hélas, Hannah Buchan l'héroine est tout le contraire de ce mouvement de contestation au grand dam de ces parents engagés, militant. Elle épouse un jeune médecin et rêve de fonder une famille, d'ailleurs le jeune couple devient rapidement parents. Mais la jeune femme va commettre une erreur qui trente ans plus tard viendra remettre toute sa vie en question et son idéal à mal. En confrontant les années 70 à l'après 11 Septembre 2001, l'auteur montre comment l'Amérique est revenue à des valeurs puritaines, conformistes et bien sûr l'immense pouvoir des médias. Kennedy met aussi en lumière les aberrations de l'administration Bush, même si la démonstration est appuyée. Chacun connait les mensonges du président américain.
Le roman est bien sûr efficace et se lit plaisamment même si par ci, par là Kennedy nous laisse voir les ficelles de l'intrigue. Mais Kennedy n'a pas son pareil pour mettre en place son histoire, il nous tiens en haleine sur la durée. Et avec un vrai talent pour passionner ces lecteurs.
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Ah, le couple ! L'un des sujets favoris de Douglas Kennedy qui s'attache à le décortiquer dans pas mal de ses romans. Ici, Hannah pense mener une vie bien tranquille. C'est sans compter sur le passé et sa capacité à resurgir au moment où on s'y attend le moins. Une épreuve comme sait les concocter l'auteur afin qu'elle serve avant tout de révélateur, de déclencheur... Pas de doute, Douglas Kennedy sait y faire et encore une fois, nous entraîne à la suite d'une héroïne passionnante dans ses questionnements.
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Me voici avec entre les mains, mon deuxième Douglas Kennedy. Il semble donc que les lenteurs soient parties intégrantes du style de l'auteur. Et bien soit, je ferai avec car malgré de longs « démarrages », les intrigues de Monsieur Kennedy me plaisent énormément !

L'HISTOIRE :
Se déroule aux États-Unis, des années 60 à nos jours. 
Mouvements des droits civiques, manifestations anti-guerre, libération sexuelle, les premiers hallucinogènes... l'Amérique des sixties était une ère de radicalité. Être jeune, c'était être engagé. C'était se rebeller contre les principes réacs de ces vieux cons de parents. C'était vouloir changer le monde. 
Pas Hannah Buchan. 
Pour son célèbre agitateur de père, pour son artiste de mère, Hannah est une vraie déception. Au lieu de grimper sur les barricades et de se fondre dans l'ébullition sociale, elle n'a d'autre ambition que d'épouser son petit ami médecin et de fonder une famille. Installée dans une vie étriquée et morne de femme de médecin dans une petite ville du Maine, Hannah goûte aux charmes très discrets de la vie conjugale. C'est alors que le hasard lui offre l'occasion de sortir du carcan de son quotidien : malgré elle, Hannah va se rendre complice d'une grave infraction à la loi. 
Pendant près de trente ans, cette seule erreur restera un secret bien enfoui. Mais après le 11 septembre vient le temps du doute, de la remise en question et de la suspicion, et le passé d'Hannah va ressurgir inopinément. du jour au lendemain, son petit monde soigneusement protégé va s'écrouler...

MON RESSENTI :
Comme lors de la lecture de mon premier Douglas Kennedy (Les désarrois de Ned Allen), je suis entrée très lentement dans l'histoire, refroidie par les lenteurs de l'auteur et puis, le déclic, impossible de lâcher ma lecture !
Je me suis sincèrement attachée à Hannah, partageant ses joies, ses peines, ses frustrations, ses interrogations … On retrouve au fil de cette lecture une exploration de la vie conjugale très réaliste, tout comme la relation parents-enfants !
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