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sur 1196 notes
O Ouroz, fils de Toursène, orgueilleux cavalier, toi qui possèdes Jehol, un cheval sans pareil, tu m'as emmené sur des chemins lointains, me perdant dans le temps. Tel un conte, j'ai suivi tes aventures et ton périple accompagné de ton sais, Mokhi. Sur la route, tu as rencontré de bonnes comme de mauvaises personnes et toujours je t'ai suivi. Ton orgueil m'a parfois fait te détester mais ta souffrance contrebalancait mon jugement sur ton comportement.

J'ai beaucoup aimé ce classique dont j'ai savouré les pages. Quel roman magistral ! Les personnages ont une telle force, l'écriture est superbe et nous emporte. J'ai eu l'impression d'être moi-même sur ce cheval. le talent de conteur de Kessel est indéniable.

Je vous le recommande vivement.
Honnêtement, j'ai envie de lire tous les romans de Kessel.
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C'est un roman tout à fait singulier que je referme à l'instant. Je n'avais encore jamais rien lu de pareil. Tout y est découverte pour moi.

Cet Afghanistan, d'abord. Très différent de celui de Khaled Hosseini. C'est l'Afghanistan des steppes, des grands espaces, des montagnes, de la nature âpre et féroce, impitoyable.

Ces traditions aussi. le bouzkachi, les tchhopendoz, cet univers de chevaux, ces jeux violents et durs. Cet ordre, cette hiérarchie, les saïs, les batchas.

Mais surtout, ce qui a été tout à fait inédit pour moi, c'est la psychologie de ces personnages. Car Toursène et Ouroz se laissent totalement et complètement, aveuglement, guider par leur orgueil. Un orgueil à nul autre pareil, blessé par des gestes paraissant anodins, tourmenté par la crainte du jugement de l'autre ou par plus grande réussite de son propre enfant. Orgueil démesuré, intolérant, violent. Fierté brûlante, toxique. Et face à pareils sentiments, les réponses sont démesurées, les réactions excessives, les gestes extrêmes. L'aventure n'en est que plus intense.
Et que dire de la cupidité de Zéré, seule femme de l'histoire. Cupidité qui nourrit tous les rêves d'opulence et tous les désirs meurtriers. Cupidité qui préside à toutes les manipulations.

Alors, j'avoue, je n'ai pas toujours compris les agissements de Ouroz ni même les réactions de Toursène. Pour autant, je me suis totalement laissée emporter par le souffle de l'aventure, par l'épique de cette épopée, par le dépaysement offert par cette nature féroce. Je me suis complètement abandonnée à cette écriture opulente, riche et fastueuse, par cette plume magnifique. Si j'avais pu ressentir de l'empathie pour ces personnages, j'aurais sans aucun doute aligné la 5eme étoile pour juger ce livre. Mais voilà, je ne suis pas parvenue à pénétrer l'âme de ces personnages pourtant charismatiques. C'est peut-être ce qui m'aura manqué pour évoquer un coup de coeur.
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Ah quel magnifique roman !! Je n𠆚i pas ressenti cela depuis des années...happée par ma lecture et par l’imaginaire que l’écrivain réussi à créer dans mon esprit. Je lis souvent le soir avant de m𠆞ndormir ... et je m𠆞ndors dans cet imaginaire et je me réveille dans cet imaginaire ! Quelle beauté que ce livre, que j𠆚i pris par hasard à la bibliothèque de ma commune. Au regard de cette lecture, je mesure combien de livres médiocres, qui me tombent des mains littéralement, je dois lire pour tomber sur cette pépite ! A moi Mermoz, à moi l𠆚rmée des ombres ... quel bonheur de pouvoir profiter d’une oeuvre complete qui m𠆞st inconnue !..
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Super bouquin. Je ne connaissait Kessel que de nom sans jamais m'etre penché sur ses oeuvres. Un ami m'a recommandé les Cavaliers et je le remercie. Dès les premières lignes Kessel nous transporte dans les crèts montagneuses afghanes, les déserts arides, les pistes sinueuses, les salons de thés obscurs et les caravansérails. Cet Afghanistan si impénétrable pour soviétiques et américains est montrée dans toute sa puissance humaine et son hostilité naturelle.
Mais surtout ce sont les personnages d'une diversité grandiose, à caractère quasi-mythioque qui rendent ce livre puissant. Les scènes de Bouzkachi sont ultraprenantes, et Toursène,Ouroz, Jehol et Mokhi sont des personnages difficilement oubliables.
J'ai été transporté du début à la fin avec uniquement quelques petits passages un peu répétitifs. Presque 5 étoiles
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Quel conteur !
On voyage aux côtés du héros dans des contrées grandioses : des montagnes aux sommets brûlants, à travers les défilés obscurs jusqu'aux plaines immenses ; on ressent la chaleur, le froid mordant, la poussière ; on goûte au thé sucré et brûlant, et aux plats épicés ; on rencontre des personnages haut en couleurs.
Mais c'est aussi un voyage initiatique ou chaque victoire, défaite ou rencontre challenge le caractère, met en doute ses certitudes et nous oblige à nous questionner sur nos convictions.
Un grand conte.
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Une épopée grandiose et flamboyante au coeur des steppes au parfum d'absinthe.
La puissance évocatrice est si dense que le lecteur est du voyage. Les volutes de poussière sur les pistes étroites, le tonnerre des sabots, l'air du soir piquant et vif, l'impitoyable incandescence du soleil de midi, les arômes riches et lourds de la graisse de mouton et du riz safrané, le tourbillon des étoffes, des soies chamarrées, l'hypnotique grondement des tambours ....
Et puis L Histoire des cavaliers. Ce peuple dont l'orgueil n'a d'égal que le code de l'honneur.
Durs au mal, fous de chevaux, prêts à tous les risques pour entrer dans la légende.
Enfin le parcours de deux hommes, père et fils, qui doivent apprendre à se comprendre.
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Que l'on aime ou non les chevaux, et si on les aime, quels que soient les chevaux que l'on aime et quelle que soit la façon dont on les aime, on ne peut que reconnaître les sommets en haut desquels la littérature de Kessel s'aventure dans Les Cavaliers, et être aussi fascinés et intimidés que l'est Ouroz quand il affronte les cimes "roides" (mot que Kessel affectionne beaucoup visiblement...) soutenu par Jehol le "Cheval Fou".
On ne saurait dire quel est le domaine dans lequel Kessel excelle le plus dans ce roman à l'ampleur considérable. Serait-ce dans la description d'un paysage si sauvage et accidenté dont nous, occidentaux, ne pouvons avoir qu'une vague et piètre idée à moins de parcourir les lignes des Cavaliers? Ou bien dans la personnalité des personnages (parmi lesquels on compte, évidemment, Jehol) finement ciselée et si déstabilisante? Ou simplement par une virtuosité littéraire qui nous ménerait par le bout de nez jusqu'au lieux les plus retirés et redoutables? En vérité, je crois que "déstabilisant" est en effet le mot qui colle à la peau de ce roman. Pareils aux paysages qu'ils parcourent et aux embuches qu'ils surmontent, les personnages ici sont imprévisibles et possèdent une humanité exacerbée, avec toutes les failles et la force qui va avec. Ouroz, Mokkhi, Toursène, ... ont toujours un revers inédit à nous présenter sous le coup de l'impulsion, lorsque l'on croit avoir enfin touché la corde sensible qui est la base de leur "âme" profonde. Même Jehol, cet étalon si humain dont le moindre mouvement tourne autour de la loyauté et du sentiment de justice dont il est gorgé, ne cesse de nous surprendre et davantage encore de nous conquérir comme il a conquis les hommes les plus orgueilleux avant nous (et quelle satisfaction de le "voir" remettre à sa place ce pourri gâté d'Ouroz!).
On voudrait se mêler sans vergogne à la lutte violente et virtuose des bouzkachis, on voudrait poursuivre à ses côtés le combat avec la vie, le combat contre la mort qu'entreprend Ouroz.
En refermant ce livre, on en est à regretter les steppes étendues, le lac Band-Y-Amir, les parois abruptes de l'Hindou-Kouch ainsi que l'orgueil et la dignité communs aux peuples afghans dans ce livre, davantage encore quand on sait que tout voyageur revenant ou allant en Afghanistan est à présent soupçonné de terrorisme islamiste.
Les Cavaliers, pleins de sueur, gorgés d'orgueil, vifs et habiles, victimes de leurs passions font vivre l'aventure humaine et sauvage de Kessel, une aventure dont on aura, assurément du mal à se défaire.
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Joseph Kessel est un grand maitre du roman d'aventure,cet ouvrage en apporte encore la preuve.Il a su donner a son livre un souffle,un rythme constant qui rend le lecture addictive.Impossible pour moi de lacher l'ouvrage une fois commencé.Cette plongee au coeur d'une tribu est criante de vérité et m'a passionné.Je souhaite qu'il en soit de même pour vous.
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Pour moi cette lecture a été magique, je n'ai jamais autant voyagé en lisant un livre, de mon canapé je me suis laissée porter au fil des pages par ce voyage initiatique, j'étais là dans la foule durant les jeux et j'ai ressenti l'adrénaline communiquée par les personnage tellement les descriptions étaient exceptionnelles. Je vois encore la beauté des paysages des steppes et en fermant les yeux je sent encore le souffle chaud et apaisant de Jehol sur ma joue. Quelle découverte agréable, c'est un roman emprunt de sagesse où la fierté des hommes est prédominante mais où leurs coeurs sont mis à nue. L'avancée progressive vers la vieillesse d'un côté et le dépassement de soi de l'autre, ce roman est passionnant . Les émotions sont justes et violentes, la découverte d'une autre culture et d'autres moeurs est très enrichissante car oui le bouzkachi existe. Bref j'ai été chamboulée par ce roman qui est une invitation à l'aventure et nous fait plonger au plus profond de l'âme humaine et animale . Parfois en tendant l'oreille l'aïeul de tous est encore là près de moi sortie des pages et il me souffle ses plus beaux contes... Sublime.
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Dans le nord de l'Afghanistan, le sport national est le bouzkachi. Il consiste à décapiter un bouc et à partir de là, plusieurs dizaines de cavaliers se battent pour transporter le cadavre sur un trajet donné et le déposer dans un cercle pour gagner la partie. Un sport où tous les coups sont permis, ou presque. Toursène, ancien champion de la discipline, élève les chevaux pour le maître de la province de Maïmana, au nord du pays. Lorsque le roi décide d'organiser à Kaboul un bouzkachi, il sélectionne les meilleurs chevaux et les meilleurs tchopendoz (cavaliers) au nom de son maître mais confie à son fils, lui-même un champion, son propre cheval, Jehol, un animal d'exception.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu et Ouroz non seulement ne gagne pas l'épreuve du roi, mais se blesse gravement à la jambe. L'homme est touché dans son orgueil et refuse de se faire soigner à l'hôpital de Kaboul (il faut dire que le médecin est une femme qui veut lui mettre un thermomètre dans les fesses). Il s'évade alors avec la complicité de son écuyer, le naïf Mokkhi. Les deux hommes, voulant éviter la seule route commerciale pour rejoindre le nord, vont donc partir à travers les montagnes dans un périple périlleux, une épopée douloureuse.
Car outre la blessure d'Ouroz qui s'infecte, ce dernier provoque Mokkhi, le poussant à la rébellion par la tentation, lui promettant le fameux cheval s'il n'arrivait pas à destination. Une confrontation entre les deux hommes qui sera accentuée par l'arrivée de Zéré, une jeune veuve qui fait découvrir l'amour à l'écuyer et qui, avide de richesses qu'elle n'a jamais connues, le poussera au crime.
Ce livre peut se lire comme une grande aventure humaine, des hommes rudes confrontés à une nature hostile, une relation père-fils particulièrement difficile, un hommage à la culture perse, un hymne aux paysages grandioses…
Mais à ce jour (retour des Talibans au pouvoir) impossible d'occulter un certains détails de ce livre : une culture guerrière et une violence endémique dans la société, des hommes guidés par une fierté, une virilité et un code d'honneur ancestral qui leur fait refuser toute évolution sociétale, une religion qui guide tout geste de la vie quotidienne, un pays morcelé par des clans, eux-mêmes dirigés par des chefs de guerre locaux ayant tout pouvoir sur leurs sujets. Sans oublier bien sûr le traitement avilissant fait aux femmes, cantonnées à n'être que des objets de plaisir, de reproduction et d'esclavage.
Comme si toute cette culture ancestrale expliquait aujourd'hui encore l'actualité tragique de ce pays.
Difficile donc de partager l'admiration, voire la fascination, de l'auteur envers ces guerriers. Admiration qui transpire dans de nombreuses descriptions. Une appréciation donc biaisée par les événements qui ont marqué ce pays depuis de nombreuses années. Une ambiguïté et un malaise qui se développent au fil des pages de ce roman, malgré la beauté de la langue, la force de l'histoire et la forte présence des personnages.
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