AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,41

sur 1194 notes
Violence et sérénité, voilà ce que je retiens de ce bijou. La violence est omniprésente : violence physique, violence des rapports humains, violence inhospitalière des paysages, violence sociétale ; et j'ai eu en même temps un sentiment étrange de sérénité : traditions immuables, respect et politesse (entre hommes uniquement, évidemment...), grands espaces...

Il y a ensuite ce décor et ces personnages qui se confondent. La steppe, avec son immensité et ses herbes folles, est un personnage tout aussi présent que Toursène, Ouroz, Mokkhi ou Guardi Guedj, « l'aïeul de tout le monde ». Et que dire de Jehol, « le cheval fou », si ce n'est qu'il est le Cheval parmi les Chevaux, qu'il est au centre de tout.

On pourrait bien sûr s'en tenir à l'histoire première : l'échec d'Ouroz au bouzkachi du Roi et son parcours - physique et initiatique - qui le ramène blessé, mourant et honteux sur les terres d'Osman Bay, propriétaire de l'écurie où sont entrainés les chevaux les plus prestigieux par son père, le grand Toursène, le plus héroïque des tchopendoz (joueurs de bouzkachi). Mais c'est bien plus que ça. C'est épique, c'est beau, c'est cruel... Et l'écriture de Kessel sert tout ça à merveille.

En ce qui me concerne, « Les cavaliers » accède au rang de chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          80
Kessel est un grand écrivain. Un aventurier, reporter, aviateur, résistant. Un héros de roman à lui tout seul. Qui, mieux que lui, aurait pu nous révéler l'âme des cavaliers afghans et écrire leur épopée. Les Cavaliers est un chef-d'oeuvre. En Afghanistan dans les années 1950, un bouzkatchi royal doit avoir lieu en Octobre pour fêter l'anniversaire du Roi. Une mêlée à cheval où chaque cavalier a comme seul objectif de s'emparer de la dépouille du bouc, parcourir le tracé prévu et aller le jeter dans un cercle tracé à la chaux. Tous les coups sont permis, chevaux et cavaliers sont malmenés autant qu'ils malmènent leurs adversaires. de Kaboul aux grandes steppes, le voyage à travers l'Afghanistan ancestral et majestueux est un véritable carnet de route enivrant et multicolore. Que de drames au creux de ces étonnants paysages. Pour Ouroz, le splendide
Tchopendoz, le cavalier légendaire, ce sera l'apprentissage de la défaite, de la souffrance et de la haine. Fils du grand Toursène, c'est vers son père qu'Ouroz revient vaincu et honteux, mais plus fou, plus déterminé et plus orgueilleux encore. Mokkhi, fera quant à lui la rencontre de l'amour dans les bras de Zéré, mais avec elle, il connaîtra aussi l'avidité, la cupidité, le goût du meurtre, puis la déchéance et le mépris. Sur cette route interminable dont l'aridité assèche le coeur de ceux qui l'empruntent, ils affronteront le pire d'eux-mêmes et reviendront pervertis et perdus... pour quelle gloire ? Guardi Guedj, celui que l'on nomme « l'aïeul de tout le monde » détient une part de réponse : simplement parce que les hommes furent jetés sur la Terre pour accomplir leur destin.


Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          80
Joseph Kessel vous emmène en Afghanistan. Dans ce pays, vous y verrez des hommes et des bêtes. Pas n'importe quels hommes, pas n'importe quelles bêtes. Des cavaliers et des chevaux. Les premiers sont authentiques et virils, les seconds sont beaux et puissants.

Joseph Kessel vous emmène en Afghanistan. Il vous emporte dans les steppes, dans l'immensité d'un décor fabuleux et poussiéreux, vers une destination éblouissante et ensoleillée. La lumière y est crue et vous brûle la peau. Les hommes y sont rudes, le rapport filial difficile, la fierté fait tout.

Joseph Kessel vous emmène en Afghanistan. Là, vous y apprendrez la valeur d'un étalon. Vous découvrirez que le bozkachi n'est pas qu'un sport, que la vie se joue sur une monture et qu'elle se forge à cru. Et que tous les coups sont permis.

Joseph Kessel vous emmène en Afghanistan. Il vous entraîne dans une épopée aventureuse et la folle traversée du pays. Vous réaliserez alors qu'il sait mettre des mots sur l'indicible, qu'il manipule la langue d'une manière telle que, sous sa plume, une brute mal débourrée devient un pur-sang racé.

Joseph Kessel vous emmène en Afghanistan. Et vous voudrez y rester.
Lien : http://touchezmonblog.blogsp..
Commenter  J’apprécie          80
« Les cavaliers » de Joseph Kessel est un chef d'œuvre absolu !
L'auteur bouleversant de " L'armée des ombres" cet écrivain-journaliste qui était aussi un très grand aventurier, nous raconte une aventure afghane, nous immerge au plus profond de la culture et des paysages de ce pays, nous fait ressentir son orgueil démesuré, sa cruauté, son immense sagesse, le tout avec un style absolument unique.
Les personnages réfléchissent à leur manière, avec leur propre repères ... Au fil des pages, quelque chose passe au travers des mots et nous imprègne ! On est pris dans la trame !
Toute l'histoire est conçue autours d'un voyage mythique, celui d'Ouroz, de Mokhi son serviteur, et de la monture qui les accompagne, Jehol, lesquels vont affronter ensembles, mais pas toujours dans les mêmes dispositions d’esprits, toutes sortes d'épreuves. Nous rencontrons de très nombreux personnages qui vont donner lieux à des passages absolument enivrants, nous traversons des paysages étonnants très vastes et très caractéristiques de la terre afghane ; Il y a dans ce livre une lumière toute particulière, on se croit parfois ébloui sous un soleil étranger, et d’autre fois abandonné dans la nuit la plus profonde. On plonge dans une expérience somptueuse, une quête faite de danger et de combativité, un voyage hors-norme guidé par des personnages atypiques que l'on apprend peu à peu à connaitre, et à apprécier pour ou malgré leur défaillances ...
Je l'ai fini depuis quelques semaines mais j'ai encore la totalité du voyage en tête, tant chaque étape m'a parue essentielle à l'ensemble.
Je ne sais quoi vous dire de plus que : Lisez le, vous verrez !
Ce livre m’avait été conseillé par une lectrice inscrite sur ce site – grande dévoreuse de romans - qui a toute ma gratitude !
Commenter  J’apprécie          80
Le cadre du roman est un pays qui était en marge du monde, l'Afghanistan, à l'époque lointaine où il n'était pas encore devenu un enjeu majeur de la géopolitique. La mentalité des fiers Afghans, leur mode de vie aventureux, leurs passions particulières (notamment pour les chevaux) y sont évoqués tout le long du roman.
Le point de départ de l'histoire est un jeu très brutal, le "bouzkachi", auquel Ouroz participe avec son magnifique étalon. Ouroz, blessé à cette occasion, refusant d'être soigné à l'hôpital par une Européenne, s'enfuit à travers la montagne. Une large part du livre est consacrée à ce périple.
A priori, il s'agit d'un roman d'aventures comme J. Kessel sait (très bien) les écrire. Tous les ressorts essentiels sont bien là: un contexte tout à fait exotique, des personnages principaux qui sont des "durs" (mais quand même attachants), les indispensables péripéties qui émaillent l'aventure, un certain "suspense"... Pourtant, je le confesse, j'ai trouvé le livre un peu long et j'ai même été tenté de sauter des pages. Pour moi, le chef d'oeuvre de J. Kessel reste "Fortune carrée", un roman qui me semble méconnu.
Commenter  J’apprécie          80
Afghanistan dans la province de Maïmana, l'effervescence est a son comble car se prépare la sélection des cavaliers et de leurs chevaux pour participer au bouzkachi a Kaboul. le bouzkachi, est dans cette région, le jeu roi et celui qui gagnera a Kaboul devant le roi deviendra une idole pour tout un peuple. Les favoris sont sans conteste Ouroz et son cheval Jehol.

Mais les dieux seront ils avec lui ?

Joseph Kessel était un immense auteur dont il faut redécouvrir l'oeuvre importante. Il n'a pas écrit que "le lion" mais beaucoup d'autres romans passionnants comme par exemple "la passante du sans-souci" ou "Mermoz".

Dans "les cavaliers" sous couvert de bouzkachi, un jeu fait d'un mélange improbable de polo et de soule, Kessel nous conte le récit sauvage et féroce d'une descente aux enfers voulue a la limite de l'autodestruction et d'une reconstruction.

C'est a une odyssée a travers l'Afghanistan que nous convie l'auteur, celle ancestrale où c'est la loi du chef de tribu qui prévaut et celle de la religion musulmane. Un périple éprouvant que nous faisons au côté de héros aux sentiments abrupts et violents et dont la psychologie parfois primitives ne s'embarrasse pas de délicatesse. J'ai rarement vu un auteur rentrer dans une description aussi fine de la psychologie de ses personnages. Tous les sentiments qui les traversent nous sont partagés et nous permettent de mieux saisir leurs agissements et leurs réactions. Des personnages complexes que l'auteur nous montre avec leurs défauts et qu'il ne cherche pas a nous rendre sympathique. Un portrait au scalpel et sans complaisance d'Ouroz, ce cavalier fier dont le sens de l'honneur est poussé a l'extrême , de Mokkhi son bon serviteur qui au fil du voyage va découvrir l'amour et la haine.

Un roman dense par les thèmes évoqués et les personnages que l'on rencontre tout au long de l'aventure. Une aventure au souffle épique portée par une écriture parfaite dont on se surprend souvent a lire a haute voix.

Ma note 10/10 pour ce roman d'une rare intensité. Un de ces plus beaux romans où sont amour pour l'Afaghanistan transparaît a chaque ligne et dans lequel il pointe déjà (roman écrit en 1966) les dérives idéologiques et spirituelles.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
Commenter  J’apprécie          80
Les personnages de cette magnifique aventure, que Kessel situe en Afghanistan, atteignent une dimension épique : Ouroz et sa longue marche au bout de l'enfer, ignorant superbement sa jambe brisée, son père le Grand Toursène, fidèle à sa légende de tchopendoz toujours victorieux, Mokkhi le fidèle saïs, au destin inversé par la haine et la découverte de la femme, Zéré qui dans l'hulimiation efface les souillures d'une misère qui date de l'origine des temps... Et l'inoubliable Guardi Guedj, le conteur sans âge à qui son peuple a donné le plus beau des noms : "Aïeul de tout le monde"... Enfin, Jehol, le noble étalon, dont la présence tutélaire et quasi humaine plane sur cette chanson de geste. Ils sont de chair les héros des Cavaliers, avec leurs sentiements abrupts et primitifs. Et pourtant le souffle de la fable et du mythe les anime et nourrit ce somptueux roman.
Commenter  J’apprécie          80
C'est un livre que j'ai lu,
c'est aussi un film,
mais il y a peu j'ai vu les Cavaliers, sur scène, spectacle adapté et monté par Eris Bouvron.



Nous savions que nous allions voir un spectacle couvert d'éloges,
nous le savions,
nos attentes auraient pu être trop ceci ou pas assez cela...
Par la grâce de la mise en scène,
de l'adaptation du texte de Kessel,
des acteurs,
peut être aussi par la fascination étrange que l'Afghanistan exerce sur nous,
nous fûmes comme fascinés au milieu des terres arides
sur nos chevaux,
lancés dans des galops
rythmés par une musique expressionnante,
(ne cherchez pas ce mot, il n'existe pas)
poussés à toute vitesse vers la gloire,
fuyant, vaincus, vers les chatiments.
Le miracle s'accomplit,
nous sommes ces hommes d'une race à part,
conçus dans la solitude et la désolation,
venus au monde avec les parfums des paradis perdus du Pamir Wahkan
et de ces ailleurs oubliés ...
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          70
J'ai découvert "Les Cavaliers" grâce à son adaptation au théâtre par Eric Bouvron, lors du festival d'Avignon. Conquise par l'histoire, j'ai voulu aller à la source...
Le roman de Joseph Kessel est une odyssée grandiose, vécue par des personnages déterminés, dévorés par leurs passions, leur démesure, dans des paysages pittoresques à couper le souffle. Cette histoire originale est également écrite dans une langue riche, exigeante et poétique, résonnant de mots exotiques qui n'en finissent pas de nous transporter - Hindou Kouch, tchapane, tchopendoz...
Commenter  J’apprécie          70
Livre lu il y a longtemps , relu récemment ! Une plume fabuleuse, des personnages à l'allure mythique, des descriptions qui rouvrent des périodes oubliées, une analyse des coeurs et des esprits d'une profondeur impressionnante. Quel talent !
Je ne connaissais rien ni au pays, ni aux chevaux, et l'histoire m'a émerveillée ! Un livre d'une grande force qui décrit avec majesté les hommes, les coutumes et la force du peuple afghan. Joseph Kessel fait partie de ces auteurs virtuoses des mots et du verbe. Vous êtes dès le début du livre projeté dans une Afghanistan surréaliste dans laquelle évoluent des personnages à la fois admirables et détestables livrés à leurs passions, leurs craintes, leurs haines et leurs amours. Kessel nous livre ici un véritable chef d'oeuvre. Cette histoire d'hommes, forts, faibles et si beaux à la fois ne peut laisser indifférente car chacun d'entre nous s'y retrouvera. Une oeuvre grandiose qui permet de comprendre pourquoi un peuple baffoué à de maintes reprises continue de vouloir garder la tête haute.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (3252) Voir plus



Quiz Voir plus

Mais si, vous connaissez Joseph Kessel !

Avec son neveu, il est l'auteur des paroles d'un hymne à la révolte et à la résistance écrit à Londres dans les années 40 :

L'affiche rouge
Potemkine
Le chant des partisans

10 questions
198 lecteurs ont répondu
Thème : Joseph KesselCréer un quiz sur ce livre

{* *}