Stephen King est pour moi une énigme. J'avoue qu'il a du talent, une imagination. Ce que je lui reproche ce sont ces longueurs pas souvent justifiées, ce rythme lent où il ne se passe pas grand-chose, son style littéraire souvent familier et son obsession pour la religion. J'aimerais bien être prendre plaisir comme ceux et celles qui écrivent des articles, critiques plus que positif sur cet auteur. Je suis frustré. Je m'ennuie bien souvent lors de ma lecture. Pourtant, il ne manque pas grand-chose. Il est capable de basculer dans la folie par certains moments comme j'ai pu m'en apercevoir avec « Shinning ».
Stephen King c'est très populaire, tout le monde a au moins lu un de ces livres, c'est un peu comme Windows®, non en fait, c'est comme Apple®, il faut que ses fans se jettent sur le dernier de ses écrits.
J'ai envie de comprendre, d'apprécier comme tous ses adorateurs. C'est pourquoi, j'ai souhaité lire ses nouvelles, un format court qui, je l'espère, devrait gommer ces longueurs indésirables.
«
Danse macabre » est un recueil qui regroupe vingt nouvelles, une préface de
John Dann MacDonald – que je ne connais pas – ainsi qu'un laïus de l'auteur sur le thème de la peur.
→ Celui qui garde le ver (Jeru
salem's Lot)
Il s'agit de lettres écrites par Charles. Oh que je me suis ennuyé durant cette lecture. J'ai retrouvé tout ce que je déteste, à savoir le manque de dynamisme, des longueurs et le récit centré sur la religion. C'est comme «
Salem » mais en plus ennuyeux. J'espère que le reste du recueil n'est pas comme ça.
→ Poste de nuit (Graveyard shift)
Alors là, il m'a bluffé. Après la désillusion de la première nouvelle, j'ai été comme hypnotisé par ce récit. On suit un gars qui travaille de nuit. Il est mal payé et accepte de faire des heures pour quelques dollars de plus. J'ai bien aimé cette ambiance un peu claustrophobie, cette tension entre le personnage central et son responsable. J'ai trouvé cela immersif. Bref, tout aurait été parfait sauf cette fin un peu absurde.
→ Une sale grippe (Night surf)
Trois individus se trouvent sur une plage. Ils sont visiblement les derniers humains sur la planète. Une grippe virulente a sévi sur toute la planète. Ça se lit bien. Je reste toutefois mitigé. La narration se fait du point de vue d'un des survivants. Son langage est familier voire vulgaire. Pourtant l'auteur emploie des phrases construites quand il s'agit de décrire le paysage. du coup, j'avais l'impression d'avoir une autre narration. Un final abrupt plutôt décevant pour se dire tout ça pour ça. Dommage puisque le concept était intéressant.
→ Comme une passerelle (I am the doorway)
Début délicat, j'ai apprécié le voyage dans le système solaire. L'auteur s'est bien renseigné. Par contre, le retour sur Terre m'a laissé perplexe. Son personnage principal devient fou et la lecture est de plus en plus laborieuse.
→ La presseuse (The Mangler)
Après un début plutôt poussif, l'histoire commence à prendre une tournure intéressante. J'ai surtout apprécié le passage avec l'homme chargé de maintenance sur l'engin. La fin est bien également.
→ le coque-mitaine (The bogeyman)
C'est un homme qui se confie à un thérapeute. L'ensemble est une histoire toute mignonne. Ça se lit bien et vite. J'ai bien aimé et cette fin qui fait sourire.
→ Matière grise (Grey matter)
L'avantage avec celle-ci, c'est qu'elle est courte. Rien à dire de spéciale puisqu'il n'y a rien d'exceptionnel dessus.
→ Petits soldats (Battleground)
Voilà une histoire qui aurait pu être mieux développé. C'est dommage parce que c'est original. J'ai trouvé la chute ratée.
→ Poids lourds (Trucks)
J'ai eu du mal à rentrer dans le récit pour au final une sombre histoire de révolte machine contre l'espèce humaine. La mécanique prend vie. Je trouve que
Theodore Sturgeon a mieux réussi avec Killdozer.
→ Cours, Jimmy, cours (Sometimes theu come back)
Oh comme je me suis ennuyé durant cette lecture. Nous suivons un professeur d'une classe difficile. Les trente pages m'ont paru bien longues.
→ le printemps des baies (Strawberry spring)
Encore un texte ennuyeux mais qui a l'avantage d'être court. Au final, c'est lu et vite oublié.
→ La corniche (The ledge)
Pas sur la même structure scénaristique mais sur un fond proche de «
Running man », « La corniche » est avant tout une lutte contre la puissance. Bien évidemment, j'ai été happé par cette nouvelle puisque j'ai le vertige. La moindre vue du haut d'un gratte-ciel à la télé me donne des sueurs froides. M'imaginer à la place du personnage principal fut une situation délicate. L'histoire est captivante pour un rendu très bon. C'est la deuxième nouvelle que je trouve excellente dans ce recueil.
→ La pastorale (The lawnmower man)
Texte court sans saveur qui a juste eu le malheur d'être à la suite d'une très bonne nouvelle. Aussitôt lu et aussitôt oublié. Je ne me rappelle même plus de l'histoire.
→ Désintox inc. (Quitters inc.)
Voilà un excellent texte. J'ai beaucoup apprécié cette histoire. C'est assez difficile de classer le texte dans un genre bien défini. Sur le thème de l'addiction de cigarettes.
Stephen King est un fumeur depuis de longues années. On trouve régulièrement des fumeurs comme personnages dans ses récits. J'ai découvert un texte prenant teinté d'une parcelle d'humour. Dommage que l'ensemble de ses écrits ne soit pas aussi bon.
→ L'homme qui vous faut (I know wath you need)
Une étudiante amoureuse d'un ouvrier voit sa vie bouleversée. C'est exactement ce type de textes que je déteste. C'est trop dans les réflexions de problèmes psychologiques. de plus, les rêves, enfin plutôt les cauchemars, prennent une place importante au début de l'histoire. Lu en diagonale et j'étais pressé de passer à autre chose.
→ Les enfants du maïs (Children of the corn)
Ben voilà encore un récit lent où il ne se passe pas grand-chose d'intéressant. À vrai dire, le début m'a laissé de marbre et je me suis laissé dériver. Là-dessus je ne peux pas réellement la critiquer.
→ le dernier barreau de l'échelle (The last rug of the ladder)
Voyage dans les souvenirs d'enfance, ce récit immersif se veut mélancolique et émotif. le résultat est bon et j'ai bien aimé cette histoire un peu triste bien que j'aie eu du mal à y rentrer.
→ L'homme qui aimait les fleurs (The man who loved flower)
Une histoire toute mignonne. Je n'ai ni détesté, ni adoré non plus.
→ Un dernier pour la route (One for the road)
Voilà la suite de «
Salem ». J'ai eu une appréhension au début de ma lecture. Je n'avais pas envie de retrouver les longueurs du roman. L'auteur mise une fois de plus sur l'ambiance et je dois avouer que c'est réussi. Toutefois j'ai noté quelques invraisemblances. L'un des personnages raconte que la ville fut détruite intégralement par un incendie. Quelques lignes plus bas, il raconte qu'il va de temps en temps s'abriter dans une maison abandonnée.
→ Chambre 312 (The woman in the room)
Le recueil se termine comme il a commencé par une nouvelle ennuyeuse.
Un recueil inégal en qualité, mais peu d'écrivains sont capables d'écrire des nouvelles différentes avec autant de qualité. Toutefois dans l'ensemble se trouvent de très bons textes voir excellent. Il y a un certain envoûtement qui fait que j'ai eu envie de continuer le récit et que j'ai été déçu d'arriver à la fin. J'ai retrouvé ces longueurs inutiles dans d'autres textes et c'est bien dommage. On peut le remercier d'avoir été un pionnier de l'épouvante en France. J'abhorre ces lecteurs qui se disent lecteur d'horreur, mais qui ne lisent que
Stephen King. L'horreur ne se résume pas à
Stephen King – bon auteur, mais pas l'excellence. Il me reste encore des pépites à trouver et de nouveaux écrivains à découvrir.
À noter que
Stephen King jouit d'une haute popularité dans le monde du cinéma – ce qui appuie certainement ma thèse « de l'auteur qui faut lire parce qu'il est connu ». Je fus stupéfait de constater que les nouvelles de ce recueil ont été portés/interprétés/inspirés 33 fois à l'écran.