ce roman fut le premier écrit en finnois au 19ème siècle mais souffrit d'un rejet car il ne répondait en rien aux codes de la littérature romantique de l'époque.
Et pour cause, il dresse un portrait vigoureux et enlevé de sept frères abandonnés à leur sort, car devenus orphelins. Bretteurs, querelleurs, parfois ivrognes, aux tempéraments très différents, mais inséparables ils vont se retrouver en marge de la société et vivre en forêt d'inénarrables aventures, tour à tour poursuivis par des loups puis poursuivant un ours dans un premier temps. On passe un très beau moment en forêt avec des passages savoureux et des tranches de vies rustiques finlandaises assorties de belles expressions… » maintenant que les provisions sont sur le traineau….(à présent que le vin est tiré…).
Il nous en restera de belles lignes sur la forêt et la vie sauvage en Finlande.
le second temps est plus moralisateur, et moins intéressant pour ma part. Ils finissent par devenir travailleurs et d'honnêtes citoyens (et à apprendre à lire, des châtiments corporels pouvaient être infligés à ceux qui résistaient !). Comme le dit très justement le plus sage d'entre eux : « si on hurle avec les loups, on aura plus besoin de redouter leurs crocs »
Le pasteur (chantre) du village lui-même dans un final digne de la comtesse
De Ségur, soulignera : « ils ont mené un combat acharné contre leur propre nature ». Et à mon sens c'est le moment où le roman a pris fin, lorsqu'ils se sont mis à devenir de « bons chrétiens » et questionner la bible.
Les derniers chapitres sont un panorama de leur vie de famille avec un tableau épouvantable sur la vie des femmes, reflet de l'époque. Tout comme l'influence religieuse au 19ème siècle
Il est enfin intéressant de saisir cette tension entre la vie dite sauvage et celle en société, chacune pouvant nous apparaitre comme asse zradicale de notre point de vue français !
L'auteur mourut avant sa parution, après avoir essuyé de vives critiques et il ne vit pas son ouvrage devenir un classique en Finlande.