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sur 1268 notes
Dans les forêts d'Estonie vivent encore quelques personnes mais il est loin le temps où les Estoniens étaient un peuple sylvestre qui vivaient en totale communion avec la nature. Depuis, les hommes de fers (les chevaliers Allemands) sont venus par la mer, apportant avec eux leur nouveau mode de vie et leur religion. Petit à petit, les familles ont déserté les bois pour s'installer dans les villages, cultiver la terre et adorer Jésus-Christ.
Mais pour Leemet, notre héros, pas question d'aller habiter au village et d'abandonner sa vie dans la forêt. Au diable, le confort et la modernité, leurs habits, leurs maisons, les heaumes étincelants des chevaliers ou encore leur Jésus : il n'en a que faire. Sans parler de la nourriture, ce pain que mangent les villageois est une horreur, il préfère les montagnes d'élans et les oeufs de chouettes que lui prépare sa mère. Ce qu'il aime c'est se promener dans la forêt avec ses amis, hiberner avec toute une famille de serpents, discuter avec deux anthropopithèques éleveurs de poux ou bien encore rendre visite à sa soeur et son beau-frère d'ours. Mais ce qu'il préfère le plus c'est siffler ! Oui siffler... car son oncle Vootele lui a appris la langue des serpents qui lui permet de se faire obéir d'une grande partie des animaux et il la maîtrise à la perfection. Leemet a grandi dans le respect des traditions ancestrales, rêvant de la Salamandre géante, qui autrefois protégeait son peuple des envahisseurs ou encore bercé par les histoires de guerres dont son grand-père fut l'un des héros terrassant de nombreux ennemis avec ses crochets à venin qu'il avait dans la bouche.

Andrus Kivirähk a choisi de nous conter la vie du jeune Leemet (et à travers celle-ci, le destin de tout un peuple), qui sans s'en douter deviendrait un jour le dernier homme à savoir la langue des serpents, résistant coûte que coûte aux sirènes de la modernité, non sans sacrifices afin de devenir un des derniers garants de l'ancien monde.

Que dire de ce livre ? Magnifique, onirique, envoûtant, surprenant !!! Les superlatifs manquent. Sous ses airs de conte, L'homme qui savait la langue des serpents recèle de nombreux thèmes : la notion d'identité et de transmission du patrimoine, la place de la religion dans la société et les dangers de l'extrémisme (que ce soit dans l'ancien ou le nouveau monde, les personnages d'Ülgas et de Johannes illustrent l'absurdité et la folie des hommes). Ce livre se place incontestablement dans mon Top 10. N'hésitez pas une seule seconde, il y a un avant et un après L'homme qui savait la langue des serpents !
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« L'Homme qui savait la langue des serpents » du romancier estonien Andrus Kivirähk est une fable mais qui se double d'un pamphlet. Les Hommes, qui auparavant vivaient dans la forêt, parlaient la langue des serpents, ce qui leur permettait de se faire comprendre des animaux et de les soumettre à leur volonté. Lorsque naît Leemet, ce monde ancien vacille : séduits par le monde moderne (qui correspond en fait à un monde médiéval, rural et chrétien, importé par les envahisseurs allemands), les Estoniens sont de plus en plus nombreux à quitter la forêt pour adopter un mode de vie rural et paysan.

Ce roman raconte, à travers la vie de Leemet, ce choc, perdu d'avance (première phrase : « Il n'y a plus personne dans la forêt »), entre ces deux mondes. Aussi, si j'ai souri régulièrement devant la fantaisie du récit (qu'on pense simplement aux ours séducteurs, au pou géant ou au gigantesque poisson barbu pour ne parler que de l'improbable bestiaire), j'ai été touché par sa mélancolie. Leemet est un homme seul, rescapé d'un monde finissant et bientôt oublié et qui de surcroit n'est pas épargné par les malheurs.

Pour le lecteur français, il faudra sans doute attendre la postface pour prendre la mesure de la charge pamphlétaire. Il y a des éléments évidents, surtout en France, dans un pays où l'anticléricalisme reste fort. C'est peu de le dire : les religions ou croyances (chrétienne ou païenne) sortent en miette de ce roman. Andrus Kivirähk les ridiculise, en dévoile la sottise crasse et condamne la violence des fanatiques. « L'Homme qui savait la langue des serpents » n'est donc pas un roman nostalgique sur une époque idéalisée car les croyances païennes sont brocardées comme les autres. Chaque monde (l'ancien et le nouveau) a ses attraits et ses répulsifs. La lecture de la postface permet de comprendre l'ampleur de la charge pamphlétaire : on est toujours le moderne d'un autre. Les nationalistes estoniens (qui renvoient à une Estonie mythique, essentiellement rurale) sont ici dépeint comme les modernes, ceux qui oublient la langue des serpents et la vie en forêt pour rejoindre le monde paysan et les travaux agricoles.

Bien vu. Et plus universel qu'il n'y paraît : Chaque pays travaille son Histoire, se construit un passé idéalisé. A fortiori dans un monde globalisé qui tend à l'uniformisation. Nous n'avons pas à être nostalgiques d'une époque rêvée. Comme nous n'avons pas à tout accepter de la modernité… sous le simple prétexte qu'elle est moderne.
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"L'Estonie, l'une des dernières régions païennes d'Europe, a été conquise au début du XIIIe siècle, dans le cadre d'une croisade, par des chevaliers-prêtres allemands, ancêtres des chevaliers teutoniques, arrivés par la mer. Durant tout le moyen-âge, l'élite est demeurée germanophone et très largement ecclésiastique (chevaliers-prêtre célibataires, moines et nonnes).

Dans les mythes nationalistes du XIXe et du XXe siècle, les Estoniens de la préhistoire, c'est-à-dire d'avant l'invasion allemande, vivaient unis, libres et heureux, en accord avec la nature à laquelle ils rendaient un culte. Ils étaient censés être "un peuple de la forêt" par opposition aux occidentaux, peuples d'agriculteurs, et aux cavaliers nomades des steppes orientales." (Note du traducteur)

Ce livre raconte l'histoire de Leemet, un jeune homme tiraillé entre deux mondes. Il est né dans un village et aurait pu devenir un agriculteur comme la plupart des jeunes de son époque. Mais à la mort de son père, sa mère va décider de ramener toute la famille dans la forêt pour qu'ils puissent vivre conformément aux traditions. Son oncle va lui apprendre 'la langue des serpents" qui permet de communiquer avec la plupart des animaux. La forêt leur fournit un abri sûr et de quoi vivre. Ils n'ont pas besoin de chasser car la langue des serpents obliges les animaux à leur obéir. Ainsi il suffit d'appeler un chevreuil pour que celui-ci se laisse égorger et fournisse le repas de midi.
Le peuple de la forêt voit d'un très mauvais oeil le village d'à côté qui obéit à un nouveau Dieu. Ils utilisent beaucoup d'outil de métal et s'épuisent à travailler la terre alors que la forêt pourrait leur fournir leur subsistance. Mais ces nouveautés et le confort matériel qui en découle attirent de plus en plus de gens de la forêt vers le village, au point de menacer l'ancien mode de vie.

Leemet sera le dernier homme à parler la langue des serpents. Il va lutter de toutes ses forces contre la modernité sans arriver à l'arrêter.

Ce livre n'est pas sans rappeler "Les brigands de la forêt de Skule" de Kerstin Ekman. Il partage avec lui de très belles descriptions de la nature et un anticléricalisme assumé. Il montre aussi cette lutte entre un passé qui est inéluctablement voué à disparaître et la décadence d'un monde moderne aliénant.
Mais si ces deux livres ont des points communs, "L'homme qui savait la langue des serpents" lui demeure supérieur (selon moi) par son style. L'auteur manie l'ironie avec une grande maîtrise et n'hésite pas à nous donner des scènes surréalistes et jouissives qui peuvent basculer parfois dans le gore. Cela donne un mélange étonnant de roman historique et de fantastique que je n'avais encore jamais vu.

Merci aux éditions Attila, qui comme à leur habitude, savent dénicher des petites perles qui auraient sans doute été ignorées par d'autres.
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« C'était mieux avant », « À mon époque, ça n'était pas comme ça ». Tout le monde a déjà entendu quelqu'un s'émouvoir sur une époque disparue, regretter la « décadence » des nouvelles générations, alors qu'au contraire d'autres cherchent à être dans le coup, en recherche permanente de modernité. « L'homme qui savait la langue des serpents » est justement une fable sur le changement, qui dénonce avec le même humour ceux qui s'accrochent absurdement au passé et ceux qui adoptent aveuglément les idées nouvelles venues d'ailleurs.

Le récit se déroule dans une Estonie médiévale, où on vivait dans la forêt et où on parlait encore la langue des serpents. Un don linguistique ancestral fort pratique : connaître et siffler les mots des serpents, permet d'assujettir les loups, les ours ou les élans, qui font des reptiles ses amis.

Sauf que des chevaliers venus d'ailleurs viennent bousculer cet équilibre parfait : ils apportent l'agriculture et la vie dans les plaines où des villages s'y développent peu à peu. La forêt se déserte, les humains préférant la vie bien confortable de villageois où la modernité fanfaronne avec des faucilles, du pain ou des rouets, où la religion chrétienne prend le pas sur les croyances estoniennes traditionnelles.

Mais Leemet - le narrateur - n'est pas de cette eau là ! Certes, il est né au village mais suite à un incident malheureux mettant en scène un ours, un adultère et une décapitation, sa mère est retournée dans la forêt avec ses deux enfants. Leemet a donc grandi dans le respect des traditions ancestrales et surtout, il a appris la langue des serpents. Il est convaincu que ceux qui sont attirés par les sirènes de la modernité ont perdu toute raison. Seul rescapé de l'exode, il vivra seul, dernier homme du peuple de la forêt, dernier gardien des traditions. Pour combien de temps ?

Andrus Kivirähk se joue des codes – entre le conte, le roman d'aventures et l'histoire fantastique – pour nous faire réfléchir au monde d'aujourd'hui. En mêlant l'histoire et les légendes estoniennes, il nous offre un roman intelligent et faussement léger.

Le ton, léger et badin, est donné dès les premières lignes, avec cet incipit particulièrement réussi.

L'humour, c'est d'ailleurs le trait privilégié des auteurs de contes philosophiques. Dans la lignée De Voltaire, avec les mêmes procédés ironiques (la farce, les péripéties farfelues des romans d'aventures), Andrus Kivirähk cherche à nous faire réfléchir.

Sur 450 pages, il met en balance un passé fantasmé et cette obsession de la modernité Qu'est-ce que le progrès ? Est-il bon pour certains et non pour d'autres (comme le semble être le pain des villageois) ? Les réponses ne sont pas forcément celles auxquelles vous vous attendez. Ou peut-être que vous changerez d'avis plusieurs fois pendant la lecture. Parce que « L'homme qui savait la langue des serpents » est plus intelligent et pas aussi manichéen que le côté épique et burlesque du récit laissait présager au départ.

Un véritable OVNI littéraire qui plonge le lecteur dans une Estonie médiévale revisitée, entre le conte philosophique, le récit picaresque, les sagas scandinaves et le roman d'aventure fantastique. C'est avant tout une satyre qui vise à la fois notre société, stupidement moderne, et son attachement à un passé réinventé. Ce texte a tout pour devenir un classique du genre.
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Incroyable livre sur le passage du temps, la mémoire, l'appréhension du futur et l'évolution avec ou contre le monde.
J'ai adoré ce livre, qui sous couvert d'humour et de sujet fantastique, dépeint des situations graves qui font réfléchir. Il permet de remettre en question notre évolution jusqu'à maintenant et notre part dans celle-ci, mais également notre évolution future, ce qui nous mène à nous interroger sur notre capacité à nous y adapter.
Ce que j'ai aimé dans ce livre, et qui est dur à lire pourtant, est qu'il n'y a pas de "bon camp" à choisir. Dans l'un, c'est le passé, l'entêtement, la désolation, la mort. Dans l'autre, la stupidité, les erreurs répétées, l'influence et l'oubli. le personnage nage parmi ces deux mondes, sans parvenir à rejoindre l'une des deux rives bien longtemps, et manque plusieurs fois de s'y noyer.
Je recommande chaudement ce livre, très bien écrit/traduit et qui mène à une sincère réflexion sur nos modes de vie
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"L'homme qui savait la langue des serpents", c'est l'histoire du dernier homme sur Terre à connaître la langue des serpents, cette langue qui te permet de parler avec les animaux, de dresser les loups piur les traite et les chevaucher, et de te nourrir sans peine...
Cet homme, c'est Leemet, et il va, au cours de sa vie, devoir se battre contre la modernité et contre la bêtise humaine, aidé d'un cercle d'amis se réduisant à peau de chagrin au fil des années...
Il y aura du feu, du sang, des boyaux, des cris et des larmes ! Ce ne sera pas de tout repos !
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Grâce à la liberté offerte par cet univers fantastique, Kiviräkh se permet toutes les fantaisies et ouvre en grand les portes de notre imagination : des ours amants de femmes, des sacs de vents pour s'envoler avec des ailes en os humains, des terriers de serpents où les gens de la forêt hibernent l'hiver, des élevages de poux géants,... tout est possible !!
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Mais que veut nous dire Andrus Kivirähk avec son histoire de serpents ?
Vous vous en doutez, sous couvert de ce conte fantastico-médiéval, l'auteur s'attaque à beaucoup de sujets. Certains seront à la portée des lecteurs européens que nous sommes (le combat contre la modernité, la tristesse de voir les traditions disparaître, tout en critiquant l'obscurantisme du paganisme comme de la chrétienté,...), d'autres toucheront plus efficacement le coeur des estoniens (et c'est bien pour cela qu'il a eu tant de succès à sa sortie dans son pays en 2007), notamment des thématiques géopolitiques mais aussi religieuses...
La note du traducteur en début d'ouvrage ainsi que la postface aideront d'ailleurs le lecteur à bien cerner tous les enjeux du roman.
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Dans "Les secrets", le merveilleux prenait le pas sur l'obscurité. Ici, même si l'on trouve quelques touches d'humour bien placées, il ne s'agit pas d'un conte magique pour enfants, mais bien d'une sombre et tragique histoire, à la croisée des univers de Game of Thrones, Blackwater ou encore Bérengère Cournut.
Le monde n'y est pas manichéen ! le Bien et le Mal ne sont pas si facilement distinguables : la Tradition, même si elle permettait de vivre en harmonie avec la Nature, n'est pas tout à fait parfaite avec ses convictions ridicules, mais la Modernité, elle, ne semble vraiment pas apporter d'amélioration à la condition humaine... Alors, qui a raison et qui a tort ? Ceux qui fuient la forêt pour manger du pain sans goût mais espérer s'élèver aux yeux des chevaliers, ou bien Leemet qui préfère partir à la recherche de la Salamandre endormie pour transmettre un héritage millénaire ?
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A vous de choisir votre camp, en lisant ce texte que j'ai trouvé complet, très juste, et qui m'a énormément plu ! Vous connaissez mon goût pour les contes, et celui-ci était tout juste noir comme il faut ! 🤩
Je remercie d'ailleurs @courtoisgregoire de l'avoir poussé entre mes mains, et puis je salue aussi @manonlit_et_vadrouilleaussi et @point.a.laligne, meilleures coéquipières pour une balade en forêt !! (Avec Ints, bien sûr ! 🐍)
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Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand pendant la journée on pense régulièrement au livre en cours, qu'on a hâte de le retrouver, qu'on s'y replonge dès que possible et qu'on a du mal à le lâcher… Alors on sait qu'on tient un coup de coeur ! Et pourtant, j'en aurais mis du temps avant de me lancer dans la lecture de ce roman, dont je n'avais entendu que du bien, mais qui attendait dans ma PAL depuis plusieurs années.

Quel incroyable, fascinant et étrange roman ! Dans cette fable, le merveilleux est habituel. Les hommes vivent dans la forêt, ils parlent la langue des serpents, se nourrissent du lait des louves qu'ils montent pour partir au combat. Mais ce monde est en train de disparaître. Leemet est le dernier de sa lignée, le dernier garçon né dans la forêt, le dernier à parler la langue des serpents. Après l'arrivée des moines et des chevaliers allemands, il voit son peuple abandonner la forêt et les traditions de leurs ancêtres, pour devenir paysans, prier dans les églises et oublier la langue des serpents.

L'auteur nous dit que les hommes cherchent désespérément des explications à ce qu'ils ne comprennent pas. Pour le Sage de la forêt, ce sont les esprits, qui punissent ou qui récompensent. Pour les villageois, le diable trompe et Dieu protège. Peu de différences finalement… L'homme n'est que le jouet d'esprits supérieurs et ne peut que se plier à leurs volontés et tenter de s'attirer leurs bonnes grâces, par les sacrifices ou la prière. Outre cette critique de l'obscurantisme religieux, aussi ignorant que violent, le texte nous met en garde aussi bien contre la fascination devant les promesses de la modernité ou le repli sur un passé idéalisé.

Conte, fable, pamphlet, … ce récit protéiforme est aussi l'histoire profondément émouvante d'un jeune garçon que nous voyons devenir homme et qui voit son monde s'effondrer. Il nous raconte son histoire, avec une voix tantôt innocente, tantôt sarcastique, tantôt révoltée, … Avec lui on rit, on pleure, on tremble de peur ou de rage. Ils sont rares les romans à provoquer une telle réaction ! Je n'oublierai pas de sitôt Leemet, Ints la vipère royale, Nounours l'ours brun libidineux, les anthropopithèques et leur élevage de poux…
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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"L'homme qui savait la langue des serpents" Est un roman envoûtant, une fable décalée extrêmement drôle mais sur fond de solitude et de fin des temps, de fin d'UN temps... C'est l'histoire du dernier homme sachant parler la langue des serpents (et celles des autres animaux) , la fin des hommes dans la forêt, la fin d'une vie en communion avec la nature... C'est l'histoire de L'Homme qui s'échappe vers les villes et qui en oublie peu à peu ce qu'il doit à la Nature, qui ne pense qu'au progrès et qui perd toutes notions d'amitié.
J'aurai tellement de chose à dire sur ce roman ! Il regorge de plein de significations cachées qui sont passionnantes à décortiquer.Il faut parfois un peu s'accrocher quand on n'a pas l'habitude du burlesque mais une fois qu'on a compris qu'il faut gratter la surface pour comprendre le sens de ce roman, c'est captivant.
J'ai du attendre quelques jours avant d'écrire mon avis; le temps de digérer ce pavé qui ne ressemble à aucun autre !!
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Livre génial, si la forme ne met pas sur le cul, l'histoire est complétement déjantée. L'histoire de Leemet, le dernier estonien à vivre dans la forêt et à parler aux animaux au XIVème siècle est la fable intemporelle de la disparition d'un mode de vie au profit d'un autre, ici le passage d'un mode de vie primitif et païen en forêt vers le féodalisme des villages chrétiens. Difficile de ne pas se sentir concerné même en ce début de XXIème. La fable de Leemet est à la croisée des mondes, balançant entre le réalisme grégaire de la civilisation chrétienne et le fantastique d'êtres presque humains en symbiose avec le monde des forêt aux histoires épaisses multispécifiques et légendaires. Leemet rejette autant les croyances de ses ancêtres que celle des chrétiens prémodernes, il se retrouve juste seul avec sa façon d'interagir avec un monde en voie de disparition. Etranger à tous car refusant de disparaître dans les foules humaines autocentrées. Il finira seul avec le dragon endormi qui protégeait jadis son peuple maintenant disparu. Bref, je recommande chaudement c'est drôle, malin, triste et renversant.
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Ça faisait longtemps que je voulais lire ce livre : j'en avais entendu tellement de bien. Et je comprends pourquoi ! C'est une vraie pépite ce roman ! C'est drôle et intelligent. C'est beau et entraînant. Les personnages sont tous attachants, l'histoire est déjantée, le style impeccable. Bref, c'est déjà devenu un classique de la littérature estonienne et c'est un de ces livres que je recommanderai à tout le monde. Même et surtout aux personnes qui ne sont pas habituées ou qui n'aiment pas les littératures de l'imaginaire. Je sens que L'homme qui parlait la langue des serpents pourrait les réconcilier.
Lien : https://ledevorateur.fr/lhom..
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