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sur 1267 notes
A travers la voix de Emmanuel Dekoninck (audiolib), je découvre le monde de Andrus Kivirahk, auteur estonien qui a remporté le grand prix de l'Imaginaire 2014, grâce à ce titre. D'ailleurs, ce titre "L'homme qui savait la langue des serpents", ne manque pas de nous arrêter, et est un bon prélude à ce que sera le roman. L'écriture de Andrus Kivirahk est pleine d'imagination débordante et fantastique, pleine d'humour et de poésie. A travers cette jolie fable, l'auteur nous embarque sur une réflexion sur la modernité.
Leemet, le narrateur a appris la langue des serpents, et vit dans les traditions familiales au coeur de la forêt, quelque part en Estonie, dans une époque médiévale. Mais la modernité arrive à grand pas, à travers la venue de chevaliers étrangers qui amènent d'autres croyances, coutumes, ...
Ça a été pour moi une bonne entrée en matière pour aborder la littérature estonienne. Un grand merci à Masse Critique et à Audiolib pour ce magnifique cadeau !
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L'auteur estonien Andrus Kivirähk situe ce roman pas comme les autres au Moyen Age, à une époque qui correspond à la colonisation et à l'évangélisation des dernières contrées païennes d'Europe. Si les Estoniens ont longtemps résisté à l'envahisseur germanique, la majorité de la population a désormais quitté la forêt pour des villages qui vivent d'agriculture et embrassent pleinement la religion chrétienne. le jeune Leemet et sa famille sont parmi les derniers à ne pas céder aux sirènes de la modernité et font office de derniers témoins d'une civilisation et d'une culture vouées à disparaître…

Livré sous forme de conte satirique, ce roman ne se cantonne néanmoins pas à un seul genre. Ce véritable ovni littéraire mêle en effet tout à tour histoire, mythologie, fantastique, quête initiatique, saga familiale et histoire d'amour. Ce récit d'une intelligence rare offre non seulement une réflexion intéressante sur la notion d'identité, mais aborde également des thèmes d'actualité, tels que l'évolution des civilisations, la place de la religion et les dangers de l'extrémisme. Issu du folklore estonien, ce livre d'une grande richesse est également pourvu d'une dimension pamphlétaire qui prend tout son sens lors de la lecture d'une postface qui apporte un éclairage particulier sur cette critique déguisée de la société estonienne. Si l'auteur dénonce clairement la bêtise humaine et le fanatisme, il évite cependant de choisir entre les défenseurs de l'ancien temps et ceux qui embrassent aveuglément la modernité, profitant d'ailleurs de l'occasion pour démontrer que la bêtise ne se limite que très rarement à un seul camp. La morale de l'histoire étant probablement qu'il faut savoir évoluer avec son temps, sans pour autant renier ses origines…

Ce monde imaginaire, saupoudré de fantastique et de folklore, livre également des personnages aussi surprenants qu'attachants. du serpent royal Innts au grand-père cul de jatte, en passant par des ours particulièrement dragueurs, Andrus Kivirähk propose une galerie de personnages hauts en couleur. Si ceux-ci ne manqueront pas de marquer les esprits, c'est surtout la solitude de Leemet qui restera en mémoire. Perdant progressivement tous ses compagnons de route et ses repaires au fil des chapitres, le dernier représentant de l'ancien temps se retrouve le cul entre deux chaises, incapable de choisir entre l'ancien et le nouveau monde. Devenu gardien du savoir de son peuple, dépourvu d'héritier à qui transmettre des traditions qui menacent de tomber dans l'oubli, le dernier homme à encore savoir parler la langue des serpents observe, totalement impuissant, la fin de son monde.

Si la quête de plus en plus solitaire de Leemet est parsemée de drames, le récit d'Andrus Kivirähk baigne néanmoins dans l'humour et l'ironie. En décrivant de manière exagérée et souvent délicieusement imagée le caractère totalement absurde de certains comportements, il dénonce la plupart des dérives avec énormément d'humour. Les sujets ont donc beau être complexes et le fond du récit d'une tristesse profonde, le rire est cependant bel et bien au rendez-vous…

Un roman pas comme les autres, pourvu de plusieurs niveaux de lecture, qui aborde avec intelligence la transition entre deux civilisations.

Lisez-le sur votre liseuse ou en version papier, quitte à être le dernier…
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Leemet est un jeune garçon estonien. Même s'il est né au village (là où se sont établis les paysans christianisés par les hommes de fer et les moines), à la mort de son père, sa mère l'a ramené avec sa soeur dans la forêt. Dans la forêt vivent les vrais estoniens, ceux qui connaissent encore la langue des serpents. Tous les animaux et tous les humains connaissaient cette langue, mais désormais, seule une poignée d'humain la connaît encore. Leemet est d'ailleurs l'un des derniers à la parler parfaitement. Quant aux animaux, ils la comprennent seulement, ce qui suffit d'ailleurs à les faire obéir. On peut ainsi traire et chevaucher les loups et demander aux cerfs et chevreuils de se sacrifier pour pouvoir manger.

Mais dans le village, ces pratiques sont bien sûre décriées, oubliées, remplacées par le culte de Jésus, du pain et du vin.

Leemet est donc le dernier, malédiction qui le suivra toute sa vie, puisqu'il sera le dernier sur de nombreux points. Sa meilleure amie est une vipère royale, Ints, surtout depuis que son ami d'enfance est allé vivre au village.

Ce roman, un bon pavé qui se dévore tout seul, est vraiment très bien mené. Tout du long on rit, que se soit des traits d'humour ou des situations cocasses. Pourtant, ce roman n'est pas franchement drôles, on voit là une civilisation qui s'éteint, la lutte des anciens contre les modernes. Et même si cette lente annihilation des anciennes valeurs, parfois étranges qu'on s'est habitué à fréquenter depuis le début du roman (les ours qui flirtent avec les jolies filles, des être encore plus anciens qui élèvent des poux, la légende de la Salamandre, le terrier des serpents avec la pierre sucrée…), est inéluctable, on est toujours entraîné vers l'avant.

Les explications au début du roman, sur la situation (l'Estonie est un pays christianisé très tardivement) et celles de la fin (sur le pamphlet contre la société, puisqu'évidemment la lutte des traditions contre la modernité est toujours d'actualité) sont vraiment très intéressantes.
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Ambitieux de s'engager à faire une analyse de ce roman d'Andrus Kivirähk car derrière un conte fantastique se cache une critique de la société estonienne et de la société en général.
Tout d'abord, attardons nous sur le plaisir de lecture. Sous une plume aisée et simple, je me suis embarquée dans le monde de Leemet, ce jeune garçon né dans un village et reparti vivre dans la forêt avec sa mère à la mort de son père. Son oncle, Vootele, lui apprend alors la langue des serpents, un sifflement qui permet de communiquer avec les animaux. Ce langage difficile est en voie de disparition mais il permet de se nourrir en soumettant les proies, de se défendre en s'alliant aux animaux et de parler avec les serpents. Sifflé en grand nombre, il permettait de faire sortir La Salamandre, animal mythique capable d'anéantir l'oppresseur.
Leemet sera sûrement le dernier homme à le pratiquer mais peut-être aussi le dernier homme de la forêt. Devant une vie de plus en plus difficile, les hommes partent un par un vers le village. Là, ils se baptisent, apprennent à cultiver, mangent du pain et servent les hommes de fer, chevaliers allemands et les moines.
Les deux populations, hommes des bois et villageois, se détestent et sont pourtant réduits aux mêmes esclavages. Les villageois sont soumis à la religion chrétienne, les hommes de la forêt craignent les dieux païens. Leemet refuse toute soumission et se retrouve inévitablement de plus en plus seul.
Ce récit allie plaisir de lecture et réflexion. le plaisir vient de ces aventures étonnantes et épiques mais aussi et surtout des personnages. Leemet a comme meilleurs amis une vipère royale, un couple d'anthropopithèques éleveurs de pous, Meeme un tronçon d'homme alcoolique, un grand-père cul de jatte aux ailes d'oiseau, un beau-frère ours adorable mais coureur de jupons.
L'auteur mêle habilement le contexte historique et le langage moderne pour mieux montrer que ce conte met en image des valeurs de société intemporelles.
Les jeunes gens remettent en cause les valeurs conservatrices pour s'enthousiasmer pour les choses à la mode ( chants, idoles, manière de vivre). A dessein, ce qui les attire est bien évidemment ce que nous trouvons à notre époque moyenâgeux.
" Toute tradition a été un jour une innovation."
Pourtant, l'auteur ne critique pas davantage la religion chrétienne puisque Üglas, le sage du Bois sacré est tout aussi ridicule et cruel.
" Les gens sont toujours en train d'inventer un quelconque croquemitaine pour se dégager sur lui de leurs responsabilités."
" les génies, ça n'existe pas. Ce n'est pas d'eux qu'il faut avoir peur, mais des gens qui croient en eux.", belle dénonciation du fanatisme.
Voilà comment montrer agréablement l'évolution d'une société, des êtres qui s'adaptent physiquement à l'environnement, qui s'enthousiasment pour des nouveautés bien vite dépassées, qui tentent d'entraîner les autres sur un meilleur chemin sans comprendre qu'ils passent d'une soumission à une autre.La postface explique comment comprendre ce récit en cohérence avec l'histoire de l'Estonie, pays nationaliste très attachéà sa langue, soumis au joug russe et envahi par les allemands.
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Amis des bêtes, bienvenue dans ce drôle de monde et cette époque où les humains étaient proches de la nature, où un ours pouvait séduire une femme mariée, où les hérissons étaient de gros crétins, où certains savaient la langue des serpents car ils étaient leurs frères. Hélas, à part Leemet, tout le monde a oublié... Il est le dernier à la parler. Et il nous raconte.

On navigue dans un univers fantasque où on rencontre des femmes qui se flagellent nues en haut des arbres, un vieil ivrogne quasi végétal, un sage des vents, un cul-de-jatte qui fabrique de la vaisselle un peu spéciale, un très vieux poisson barbu, et le Christ est l'idole des jeunes... Il suffit de se laisser porter et permettre à l'enfant qui est en nous de refaire surface, pour croire aux anthropopithèques qui élèvent des gros poux délirants, à la salamandre volante, à Ints la jeune vipère et meilleur ami, à l'Ondin esprit du lac, aux ours tombeurs de ces dames, aux louves laitières... c'est jubilatoire ! Il y a d'un côté ceux de la forêt un peu doux dingues mais parfois plus dingues que doux, qui vivent en harmonie avec la flore mais dominent la faune, dont certains croient aux génies, et de l'autre ceux du village, qui ont tout renié de leur mode de vie passé, qui sont sous l'emprise de la religion, et donneurs de leçons. Les villageois qui passent leur temps à cultiver les champs et aller à la messe, les forestiers qui mangent de l'élan encore et encore et beaucoup trop, entre deux flâneries dans les bois.

Ce roman c'est, transposé au temps des chevaliers, le monde ancien contre le monde moderne. Et vraiment, c'est l'ancien qui est le plus attrayant, féerique, enchanteur, fabuleux, ensorcelant, flippant... Ah !... Ça se voit que j'ai aimé ? Adoré ? Surkiffé ? Oui ! Ce roman est une bulle d'oxygène sylvestre, de croyances ancestrales, de fantasmagorie et aussi de drôlerie. Car oui, c'est joyeux, drôle, et parfois hilarant.

L'auteur se moque allègrement, à travers ses personnages, des croyances et superstitions païennes et de celles liées à la religion et de la récupération qu'ils font, toujours en leur faveur, des événements, tendant à prouver que rien de ce qui arrive n'est dû aux mérites des individus car ils sont forcément l'instrument de Dieu, ou du diable s'il n'y a que de l'indignité et pas de gloire à s'approprier. Il égratigne au passage les sociétés, les pouvoirs en place qui veulent tout contrôler, ne voir qu'une tête, et surtout pas de libres penseurs, la religion toute puissante qui asservit les gens par la peur et l'ignorance, pourvoyeuse de la pensée unique. le contrôle de la nature, et vade retro la liberté ! Des peuples sous le joug de têtes pensantes prosélytes qui haïssent l'apostasie, l'athéisme, le paganisme. Et ça, c'est intemporel. Il faut avouer que la religion en prend pour son grade, à moins que ce ne soit plutôt les ecclésiastiques, mais avec énormément d'humour. Cela dit, le mage aussi prend cher avec ses lutins, ses génies, sa bêtise, sa méchanceté et ses désirs de domination. Et les peuples qui se comportent en bons petits moutons mais jugent durement ceux qui ne marchent pas comme eux dans le rang. Ça m'a mis une chanson en tête : 🎼 Non les braves gens n'aiment pas que 🎶 l'on suive une autre route qu'eux 🎵.

C'est foisonnant, il s'y passe tant de choses, des joies, des douleurs, le monde qui change, l'amitié, l'amour, la mort, les affres de l'obscurantisme, de l'ignorance et du fanatisme. C'est l'histoire de toute une vie, celle de Leemet le narrateur, et il nous la raconte d'une façon enthousiasmante, enjouée et très drôle, mais aussi douloureuse parfois et quelquefois résignée. J'ai tellement aimé que je ne vais pas m'arrêter là quant à ma découverte des romans de Andrus Kivirähk !
Lien : https://mechantdobby.over-bl..
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Voici une oeuvre de l'imagination tout à fait étonnante et singulière qui peut être comparée dans sa fougue, ses excès et sa violence aux écrits rabelaisiens. Kivirahk invente un personnage qui est le dernier des humains à parler la langue des serpents. Cette langue permet de communiquer avec les reptiles qui ont une conscience comme les humains. Elle permet également de commander à tous les animaux. Ce pouvoir était l'apanage du peuple des forêts estoniennes avant l'arrivée des chevaliers Teutons. Dans un récit mêlant scènes cocasses et parties dialoguées où s'affrontent des conceptions du monde, l'auteur se rie du Christianisme, des traditions, des conceptions nationalistes et du refus de la modernité. Mais il ricane également des travers de la modernité.
Leemet traverse cette épopée essayant de s'adapter aux changements sans abandonner son indépendance d'esprit qu'il fait qu'il refuse les croyances magiques. Il connaît l'amitié fidèle, l'amour et la rage violente de détruire l'ennemi, il termine seul, dernier gardien du temple.
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Sans trop me mouiller je dirais que c'est LE meilleur livre estonien que j'ai lu jusqu'à maintenant. Bon vous direz que je n'ai pas du en lire beaucoup d'autre et vous n'auriez pas tort...
C'est quand même un (très) grand roman rempli de mythologie, d'ours, de conte, de serpent, de magie, de forêt et d'une forme de morale justement dosée. La culture occidentale avale et étouffe les cultures locales.
Allez je le dis, un chef d'oeuvre (estonien) !
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Le lecteur est introduit dans une Estonie médiévale fantaisiste peuplée de chasseurs-cueilleurs sylvestres qui, jadis, savaient la langue des serpents - l'idiome qui permet de communiquer avec les animaux et se faire obéir d'eux - pouvaient cueillir les vents, guerroyer à dos de loups et vivaient dans l'ombre bienveillante de la Salamandre, monstre volant protecteur du pays. Mais rien n'est éternel et, lorsque s'ouvre le récit, cette terre mythique est désormais occupée par des envahisseurs étrangers, les chevaliers teutoniques. Les habitants quittent en masse les bois pour s'installer dans des villages et cultiver la terre. Seuls quelques irréductibles persistent à vivre en forêt, à l'image en abyme d'un couple d'anthropopithèques éleveurs de poux géants, vestiges d'une époque encore antérieure. le narrateur, le jeune Leemet, grandit dans cette atmosphère de déclin sans trop savoir où trouver sa place. Entre les villageois imbus de leurs nouvelles techniques et d'un Dieu unique importés par les conquérants qui ont renié leurs héritages les plus essentiels pour embrasser la modernité et les derniers habitants de la forêt qui vivotent dans la solitude et noient leur désespoir dans l'alcool ou un chamanisme fanatique, les échanges se font de plus en plus ardus jusqu'à sombrer dans la violence. Cette épopée de la fin d'un monde, rédigée sur un ton ironique et truculent, masque une grande mélancolie et un pamphlet sans concession contre les chantres du progrès comme ceux du conservatisme. Cette dimension morale fait de ce roman une lecture prenante et philosophique à conseiller aux lecteurs aguerris amateurs d'évasion intelligente.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Vous cherchez un récit plein d'optimisme où l'action ruisselle de chaque page. Passé votre chemin !
Ici, Andrus Kivirähk nous dépeint une histoire où le fantastique s'écaille, le fatalisme suinte et l'ironie s'écoule de page en page.
Le ton est donné dès les premières lignes du roman. Nous apprenons que le narrateur est depuis quelque temps déjà seul à parcourir la forêt. Il nous raconte donc sa vie et comment il est devenu malgré lui le dernier homme qui savait la langue des serpents.
Un récit ironique qui se moque des irréductibles défenseurs de la tradition comme de ceux qui cherchent à évoluer à tout prix sans réfléchir aux potentiels inconvénients.

Un récit mordant, parfois sanglant, souvent étrange. La postface m'a permis de mieux comprendre certaines références, certains passages qu'un non-connaisseur de l'Estonie et de son histoire ne peut appréhender aisément.
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Ce livre nous plonge dans une ambiance particulière, à mi-chemin entre un monde médiéval et un univers fantastique. Nous découvrons deux modes de vie : celui de la forêt où Leemet a toujours baigné, et celui du village d'en bas, qui attire de plus en plus les habitants de la forêt.
Dès le début du livre, le lecteur sait ce qui va se passer. le narrateur nous raconte le déclin de son monde. Les traditions ancestrales se perdent : les hommes préfèrent manger du pain plutôt que de la viande ; les louves ne sont plus domestiquées pour qu'on boive leur lait ; les hommes ont oublié la langue des serpents, celle qui permettait de contrôler la plupart des animaux ; la légendaire Salamandre a disparu.
Leemet, au début, est fasciné par la nouveauté qu'inspire le village : tout semble si attirant, que ce soit la nourriture, les outils, les vêtements etc. Mais, son choix restera celui de la forêt, notamment parce qu'il est influencé par sa famille et qu'il est attaché à son amie Ints. Il constate le délitement de son monde : certains vouent une haine féroce à ceux qui sont partis ; d'autres se raccrochent désespérément à leur mode de vie ou aux anciens dieux au point de frôler la folie. Ceux qui sont partis aussi ont tout rejeté pour adopter une nouvelle culture : le lien qui les unissait au monde animal et à la nature a totalement disparu ; les légendes sont perdues à jamais, reléguées au mieux au rang de contes pour effrayer les gens.
Ce livre est empreint de nostalgie mais aussi de réalisme. A aucun moment, il ne fait l'apologie de l'ancien mode de vie au détriment de l'autre. L'ancien monde comme le nouveau est emplit de violence et d'intolérance : son grand-père et lui-même ont massacré des gens innocents ; les villageois ont détruit la tanière des serpents.
Leemet constate que le christianisme a remplacé les anciens dieux mais que le schéma reste le même.
C'est une histoire originale, loin des intrigues conventionnelles. On peut le lire sur plusieurs angles : un conte fantastique, une ode à la nature. Je le comprends surtout ainsi : trouver l'équilibre et l'harmonie entre les anciennes coutumes et les changements que la vie apporte. Accepter les nouveautés sans oublier d'où l'on vient.
Le style d'écriture est fluide, agréable et enchanteur. Comment ne pas regarder d'un autre oeil les serpents après ce livre ?
En tout cas, je vous recommande vivement cette histoire !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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