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sur 1247 notes
Une fable.
Une fable drôle et profondément triste, sur la lutte perdue d'avance, des traditions face à la modernité, sans concession ni pour les uns, ni pour les autres.
Un pamphlet on ne peut plus réussi qui vise à la fois notre société, stupidement moderne, et son attachement à un passé réinventé.
Un livre que je conseille à tous !
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Les légendes estoniennes revisitées chantent, avec l'imagination débordante d'humour d'Andrus Kivirähk, l'arrivée de la modernité dans une Estonie médiévale. Les hommes quittent la forêt emplie d'animaux fabuleux pour les champs abandonnant leur relation avec la nature pour travailler dans un monde organisé.

La magie du verbe d'Estonie et la critique acerbe de notre monde moderne font un mariage détonnant pour le plus grand plaisir de tous.

Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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J'avais reçu ce gros livre il y a quelques années pour Noël, mais son épaisseur me rebutait un peu 😉 ! Je me suis enfin mis à le lire en profitant de quelques jours de vacances... et j'en suis venu à bout !
Andurs Kivirähk crée toute une mythologie médiévale pour sa patrie estonienne (à peine plus grande que la mienne). Il se base certes sur un événement historique, la colonisation, puis la christianisation du pays par les Chevaliers Porte-Glaive, mais pour le reste il laisse libre cours à sa fantaisie, égratignant parfois au passage des coutumes de ses compatriotes. Son inventivité est foisonnante, et j'ai parfois eu du mal à le suivre
Autrefois, les Estoniens vivaient dans les forêts et parlaient la langue des serpents, ce qui leur permettait de se faire comprendre de tous les animaux sauvages. Ils pouvaient ainsi domestiquer des louves pour leur lait, tuer facilement des chevreuils pour les manger ou même avoir des relations sexuelles avec des ours.
Le narrateur, Leemet, est l'un des derniers Estoniens à vivre selon les coutumes originelles avec sa famille. Peu à peu, il voit ses amis quitter la forêt, mais lui il veut résister et combattre.
Sa lutte prend tour à tour diverses formes : résistance passive en essayant de garder les traditions ancestrales, batailles violentes contre les chevaliers avec l'aide de son grand-père,  collaboration avec l'ennemi tout en rusant pour apprendre la langue des serpents à un enfant. Il doit aussi se battre contre les intégristes de sa tradition qui tiennent sa famille responsable de tous leurs malheurs.
Chaque fois que la situation semble s'améliorer, Leemet a un autre malheur et finalement il se retrouve tout seul. Nous savions dès le début que son combat était perdu, mais il a trouvé la paix avec la Salamandre , cette créature qui aurait pu sauver son peuple.
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Une lecture extrêmement surprenante

Si vous avez envie d'une lecture un peu hors du commun, voici un livre qui devrait vous plaire.

Ce roman est un mélange assez unique de réalisme magique, de conte folklorique, de récit initiatique, de fable et de pamphlet.
L'écriture aussi est assez inclassable, tantôt poétique, ironique ou très crue et réaliste.

Leemet, le personnage principal, oscille à la lisière entre deux mondes. le monde ancien, celui de la forêt, des ours et des serpents. Et le monde nouveau, celui du village, des hommes de fer venus d'ailleurs et de la modernité.

Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est sa manière de traiter un sujet traditionnellement plutôt manichéen (cette lutte entre traditions d'un côté et progrès de l'autre) de manière complexe et nuancée.
Chacune des deux cultures a justement sa propre culture. Tandis qu'au village on laboure les champs pour cuire du pain, les habitants de la forêt élèvent des louves dont ils traient le lait. Chacun a ses propres dieux et systèmes de croyance, ses apprentissages, ses légendes. Il n'y a donc pas de lutte entre la nature d'un côté et la culture de l'autre.

Pas non plus de mythe du bon sauvage. Les habitants de la forêt ne sont ni sauvages, ni meilleurs que ceux du village. Et s'ils cohabitent avec le règne animal, ils pratiquent aussi l'élevage, mangent de la viande d'élan et savent manipuler les animaux grâce à la langue des serpents.

A travers le personnage de Leemet, l'auteur porte un regard critique sur les croyances religieuses (quelles qu'elles soient), la soumission volontaire introduite par le système féodal et l'Eglise et la course au progrès.
Sous ses yeux incrédules, on assiste à l'effondrement d'une civilisation au profit d'une autre, avec tous les deuils que cela implique.

C'est un récit parfois violent, et j'avoue que j'ai eu du mal à avancer dans la deuxième partie du récit car je ne m'attendais pas à un récit si cru.

Enfin, je ne peux m'empêcher de souligner le (gros) bémol qui m'a empêché de profiter pleinement de cet ouvrage : la pauvreté des personnages féminins. Leurs réactions sont assez caricaturales, voire parfois incompréhensibles . Leur psychologie est peu ou pas travaillée. Leur rôle est secondaire : elles font à manger, tombent enceintes d'un futur chevalier, ou assistent le héros dans sa quête.

En définitive, c'est une lecture addictive, drôle et foisonnante. Je regrette cependant que les personnages féminins n'aient pas plus de profondeur !
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Cette histoire m'a emportée dans un univers merveilleux et mythologique, où les croyances deviennent vérité, où les hommes parlent aux animaux, et où la Salamandre dort en un lieu secret, attendant d'être réveillée. C'est un univers beau et sombre, une histoire mélancolique qui parle de tradition et de modernité, de solitude et d'un homme qui n'a pas pu appartenir à son époque. Un homme plein d'un savoir ancestral qui n'intéresse plus personne, témoin vivant d'une culture morte.


C'est donc un roman sur la solitude et le changement, un roman empreint de mélancolie et d'humour noir qui critique aussi bien ceux qui courent aveuglément après le progrès que ceux qui se raccrochent désespérément aux traditions.


L'écriture est fluide, passionnante et riche, le rythme est maîtrisé et ne laisse jamais l'intérêt du lecteur s'essouffler. L'auteur mélange avec brio les scènes épiques, cocasses, surnaturelles et nous donne un aperçu alléchant de cette « mythologie » que nous connaissons fort mal. Mais une légère redondance, mêlée à une certaine exagération, m'ont un peu refroidie sur la fin. Peu importe : c'est un coup de coeur !
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Vous voulez partir en Estonie dans un mythe fondateur entre tradition et modernité ? Embarqué au côté de Leemet, le dernier homme du pays à parler la langue des serpents, le dernier à vivre selon la tradition, avant l'arrivée des Hommes de fer, les chevaliers allemands.
C'est une grande saga à la façon des sagas nordiques, qui cristallise l'acceptation ou le refus d'une vie moderne (au village, à cultiver le blé et manger du pain), contre la vie dans la nature où l'Homme, la forêt et les animaux vivent en symbiose. La jeunesse est la génération de transition. Quelque que soit le choix qui a été fait, le destin pèse sur les épaules des personnages.
Et une fois qu'on s'est fait une idée du roman en le lisant, il est intéressant de lire la postface du traducteur, Jean Pierre Minaudier, intitulée ‘'Le pamphlet sous la table'' qui explique le contexte de rédaction rattaché à l'histoire du pays. C'est une réflexion que je trouve intéressante, mais que je ne vais pas analyser, ne connaissant pas l'histoire de l'Estonie.
Une lecture agréable, un peu déconcertante au début, il faut juste accepter de se laisser porter par ce monde de légende, en laissant de côté notre esprit rationnel.
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Dans un souci d'uniformisation, le folklore et les traditions des forêts d'Estonie disparaissent progressivement, et la langue des serpents qui permet aux hommes d'être compris par les animaux tombe dans l'oubli.

Ce livre n'était tout simplement pas fait pour moi. On m'annonçait de l'humour... Avec cette tristesse latente ? Je ne sais pas où il fallait rire. C'est tellement irrationnel, invraisemblable, inepte par moments, cela frisait le ridicule.
Par exemple, entre autres situations grotesques et farfelues, cette femme qui s'envoie en l'air avec un ours, ours qui tue son mari, même ours qui se coupe les testicules à coups de dents après son coup de sang.
Tout est du même acabit : on parle de chasse aux élans que l'on tue à tour de bras, d'hémoglobine, de situations tellement extravagantes que j'ai refermé le livre avant la fin et sans regret, même si j'ai senti que ce roman était un pamphlet contre la bêtise et l'obscurantisme. L'arrivée du christianisme dans les pays baltes frise la caricature, j'ai trouvé que l'auteur se perdait un petit peu dans tous les messages qu'il espérait faire passer.

Bien sur, c'est inspiré par les anciennes légendes estoniennes elles-mêmes influencées par la mythologie nordique, elle aussi très cruelle, mais elle ne se veut pas pour autant humoristique et décalée.
Un roman vraiment pas fait pour moi...
Un point positif : la plume est agréable, elle se veut poétique.
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Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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Je ne suis jamais un lecteur de livre fantastique. Pourtant rien que la couverture m'a attiré. C'est un conte sublime et d'une réel profondeur que nous offre Andrus Kivirähk. C'est simplement l'histoire d'un pays l'Estonie prise entre deux modes de vies, deux religions. C'est le combat entre la tradition et la modernité. le bois et le village.
Un conte pour adulte, car un vent de violence souffle constamment sûr le personnage principal: Leemet.
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Un énorme coup de coeur, une très belle découverte,
Un ovni de la littérature.
Si on m'avait dit que j'arriverai à me passionner pour la découverte d'une saga estonienne .... je ne l'aurais pas cru.
L'Estonie, un tout petit pays, anciennement orthographié Esthonie, pays d'Europe du Nord, occupé par la Suède, la Prusse, la Russie, ..... indépendant depuis 1991, membre de l'union européenne et qui a même intégré la zone euro.
La langue utilisée se rattache à une branche complètement distincte de celles parlées dans les autres républiques baltes  : l'estonien est une langue fennique, comme celles parlées en Finlande ou en Carélie (Russie).
Nous partons pour une promenade dans une vraie forêt estonienne,
Avec les louves qui nous apportent le meilleur lait, (le langage des serpents les rend douces comme des mésanges),
Avec les ours doués de raison, Roméo de toutes les femmes de la forêt.
Écoutons le bavardage des vieux avec de gros serpents,
Rencontrons des anthropopithèques (anthropopithèque, un être hypothétique intermédiaire entre le singe et l'homme).
Et puis, il y a toi,
Leemet c'est ton nom et tu sais la langue des serpents.
Tu l'as apprise cette langue qui permet de ne jamais mourrir de faim, de se défendre de tous les dangers, de converser tranquillement avec presque tous les animaux sauf les hérissons et les insectes, que voulez vous ils sont vraiment trop bêtes !
Un conte, une fable, peut être mais aussi une vision de notre monde d'aujourd'hui,
Nous qui ne connaissons pas la langue des serpents, nous avons nous aussi comme Leemet à choisir le monde dans lequel nous souhaitons vivre.
Loin de l'angélisme avec des choix un peu trop facile, rien n'est vraiment blanc ou noir, bien ou mal,
Le traducteur nous donne à la fin du texte quelques clés pour comprendre l'Estonie d'aujourd'hui et nous éclaire sur la portée que ce livre a eu sur les estoniens.
Leemet a choisi de rester à côté de sa belle et de la regarder dormir,
Les estoniens ont choisi d'intégrer notre monde,
et nous qu'allons nous faire ?
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Dans les forêts d'Estonie vivent encore quelques personnes mais il est loin le temps où les Estoniens étaient un peuple sylvestre qui vivaient en totale communion avec la nature. Depuis, les hommes de fers (les chevaliers Allemands) sont venus par la mer, apportant avec eux leur nouveau mode de vie et leur religion. Petit à petit, les familles ont déserté les bois pour s'installer dans les villages, cultiver la terre et adorer Jésus-Christ.
Mais pour Leemet, notre héros, pas question d'aller habiter au village et d'abandonner sa vie dans la forêt. Au diable, le confort et la modernité, leurs habits, leurs maisons, les heaumes étincelants des chevaliers ou encore leur Jésus : il n'en a que faire. Sans parler de la nourriture, ce pain que mangent les villageois est une horreur, il préfère les montagnes d'élans et les oeufs de chouettes que lui prépare sa mère. Ce qu'il aime c'est se promener dans la forêt avec ses amis, hiberner avec toute une famille de serpents, discuter avec deux anthropopithèques éleveurs de poux ou bien encore rendre visite à sa soeur et son beau-frère d'ours. Mais ce qu'il préfère le plus c'est siffler ! Oui siffler... car son oncle Vootele lui a appris la langue des serpents qui lui permet de se faire obéir d'une grande partie des animaux et il la maîtrise à la perfection. Leemet a grandi dans le respect des traditions ancestrales, rêvant de la Salamandre géante, qui autrefois protégeait son peuple des envahisseurs ou encore bercé par les histoires de guerres dont son grand-père fut l'un des héros terrassant de nombreux ennemis avec ses crochets à venin qu'il avait dans la bouche.

Andrus Kivirähk a choisi de nous conter la vie du jeune Leemet (et à travers celle-ci, le destin de tout un peuple), qui sans s'en douter deviendrait un jour le dernier homme à savoir la langue des serpents, résistant coûte que coûte aux sirènes de la modernité, non sans sacrifices afin de devenir un des derniers garants de l'ancien monde.

Que dire de ce livre ? Magnifique, onirique, envoûtant, surprenant !!! Les superlatifs manquent. Sous ses airs de conte, L'homme qui savait la langue des serpents recèle de nombreux thèmes : la notion d'identité et de transmission du patrimoine, la place de la religion dans la société et les dangers de l'extrémisme (que ce soit dans l'ancien ou le nouveau monde, les personnages d'Ülgas et de Johannes illustrent l'absurdité et la folie des hommes). Ce livre se place incontestablement dans mon Top 10. N'hésitez pas une seule seconde, il y a un avant et un après L'homme qui savait la langue des serpents !
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