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EAN : 9782020585101
240 pages
Seuil (19/03/2003)
3.94/5   8 notes
Résumé :
La génétique est l'objet de telles campagnes médiatiques qu'on finirait presque par oublier qu'elle n'est qu'une partie d'une science plus vaste, la biologie. Deux chercheurs dénoncent l'intox et la poudre aux yeux. L'ADN, disent-ils, ne détient en rien les clés de notre destinée, et l'organismevivant est autrement plus passionnant à étudier et comprendre qu'un mécanisme chimique prédéterminé.À tous les niveaux du vivant, du virus à la bactérie et de la cellule à l'... >Voir plus
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« Ni dieu ni gène, pour une autre théorie de l'hérédité » de Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo (00, Seuil Points, 240 p.)
Un bon premier tiers du livre rappelle les étapes importantes de l'histoire des sciences. Sont passé en revue Platon, Aristote et Porphyre, disciple de Plotin. On aboutit à un modèle de classement des êtres, très fixiste, qui se termine par la classification de Carl von Linné. D'où un système de nomenclature binominale dans lequel une espèce reçoit un nom latin constitué d'un substantif, le genre, et une épithète spécifique déterminant l'espèce. Puis viennent Buffon et Darwin. le premier, outre qu'il crée le Jardin des Plantes, critique la classification de Linné, selon lui basée sur les fleurs. Il préfère s'intéresser à la faune. Pour cela il place le cheval avant le chien, non pas pour l'ordre alphabétique, mais par rapport à l'intérêt de l'animal pour l'homme. Darwin, lui part faire le tour du monde à bord du « Beagle ». En tant que géologue, il soutient Charles Lyell et James Hutton pour qui « le présent est la clé du passé ». Dans « L'origine des Espèces » traduit par Edmond Barbier (13, Ultraletters, 484 p.), il décrit l'évolution à partir d'une ascendance commune donnant lieu à la diversification des espèces naturelles. Après ce retour historique, on en arrive à des notions de base sur l'immunologie et l'ontogenèse, le développement des organismes.
Les concepts de l'évolution, tels qu'ils étaient encore au milieu du siècle, sont alors adaptés de Darwin. Un organisme vivant subit des petites modifications aléatoires et est soumis à un processus de sélection dont dépend son aptitude à vivre. C'est ainsi que le zèbre a des rayures pour se camoufler et que le melon a des côtes pour pouvoir être mangé en famille (ah non ça c'est de Bernardin de Saint Pierre dans « Etudes de la Nature »). Bref, le vivant évolue suivant une logique de survie.
Depuis, il y a eut la génétique moléculaire, le décodage du génome humain, le séquençage des gènes… On en arrive aux théories de Jacques Monod, puis de Henri Atlan sur le hasard durant la replication des gènes. Ce que proposent Kupiec et Sonigo, c'est qu'il n'existe nulle finalité, nulle forme préétablie ne guide le processus de réplication, sélection et amplification. Ce processus est essentiellement dû au hasard, du moins pour les gènes. C'était déjà la théorie de Richard Dawkins dans « le Gène Egoïste », traduit par Nicolas Jones-Gorlin (03, Odile Jacob, 200 p.). Nous ne serions que des robots programmés à l'aveugle pour préserver les molécules égoïstes connues sous le nom de gènes. Ceci c'était avant que Dawkins ne sombre dans un athéïsme plus que radical avec « Pour en finir avec Dieu » (09, Tempus Perrin, 544 p.). Je me souviens de sa campagne d'affichage de bus londonien qui portaient l'inscription « Dieu n'existe probablement pas ».
Kupiec et Sonigo vont plus loin et appliquent ces concepts, non plus seulement aux gènes, mais aussi aux cellules et structures plus complexes. Ce qu'il y a d'intéressant dans leur démarche, c'est qu'ils ont pu associer à la fois des généticiens, modélisateurs et mathématiciens. Les expériences portent sur des cellules souches de sang de poulet (A. Richard et al., « Single-Cell-Based Analysis Highlights a Surge in Cell-to-Cell Molecular Variability Preceding Irreversible Commitment in a Differentiation Process », 2016, PLoS Biology, 14, e1002585), menées par Olivier Gandrillon à l'ENS Lyon. Ces cellules sont nourries pour se diviser en cellules filles qui se spécialisent en globules rouges qui transportent l'oxygène. On peut alors mesurer l'évolution du contenu en ARN dans chaque cellule fille. On a ainsi l'expression des gènes lors du processus. Sa variabilité augmente au début, de même que la taille des cellules. On met alors en évidence que ce résultat est «complètement compatible avec l'idée que la différenciation n'est pas un « simple programme » que toutes les cellules exécutent de manière identique, mais résulte d'un comportement dynamique du réseau moléculaire sous-jacent».
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Vidéo de Jean-Jacques Kupiec
Jean-Jacques Kupiec, chercheur en biologie et en épistémologie au centre Cavaillès d'histoire des sciences de l'École normale supérieure, explique comment les combinaisons des protéines ruinent la théorie du programme génétique.
>Microbiologie>Evolution des espèces>Evolution : théories (darwinisme, sélection naturelle...) (24)
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