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Jacques-Alain Miller (Éditeur scientifique)
EAN : 9782020091626
374 pages
Seuil (01/09/1986)
4.14/5   7 notes
Résumé :

Il convient que nous nous arrêtions à ce défilé, à ce passage étroit où Freud lui-même s'arrête, et recule avec une horreur motivée. Tu aimeras ton prochain comme toi-même, ce commandement lui paraît inhumain.Ne peut-on dire que Sade nous enseigne une tentative de découvrir les lois de l'espace du prochain comme tel ? - ce prochain en tant que le plus proche, que nous avons quelquefois, et n... >Voir plus
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
[...] dans l’organisation de la moelle épinière on trouve des neurones et des axones de la douleur au même niveau, à la même place, à certains étages qui est celle où, à d’autres étages, certains neurones, certains axones, liés essentiellement à la motricité tonique, se rencontrent.
Aussi bien, la douleur ne doit-elle pas être purement et simplement prise dans le registre des réactions sensorielles. Je dirai que ce que nous ont montré les incidences physiologiques, ce que la chirurgie de la douleur nous montre, c’est qu’il n’y a pas là quelque chose de simple qui puisse être considéré simplement comme une qualité de la réaction sensorielle, et que le caractère complexe - si l’on peut dire - intermédiaire entre l’afférent et l’efférent de la douleur, est quelque chose qui nous est suggéré par les résultats - il faut bien le dire - surprenants de telle ou telle section qui permet la conservation de la notion de douleur dans certaines affections internes - spécialement dans les affections cancéreuses - avec en même temps, la suppression, la levée, si l’on peut dire, d’une certaine qualité subjective qui en fait à proprement parler le caractère insupportable.
Bref, aussi bien ceci - qui est encore de l’ordre d’une exploration physiologique moderne qui ne nous permet pas encore de bien pleinement les articuler - ceci n’est que quelque chose où je vous prie de voir la suggestion que peut-être nous devons concevoir la douleur comme quelque chose qui dans l’ordre d’existence, est peut-être comme un champ qui s’ouvre, précisément, à la limite où il n’y a pas la possibilité pour l’être de se mouvoir.
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Ce das Ding doit être identifié avec ce terme du wiederzufinden, de la tendance à retrouver qui est, pour FREUD, ce qui fonde l’orientation du sujet humain vers l’objet, vers cet objet, remarquons-le bien, qui ne nous est même pas dit, puisque aussi bien nous pouvons ici donner son poids à une certaine critique textuelle qui peut sembler quelquefois, dans son attachement au signifiant, prendre une tournure talmudique.
Pourtant il est remarquable que cet objet dont il s’agit, nulle part FREUD ne l’articule. Aussi bien, cet objet, puisqu’il s’agit de le retrouver, nous le qualifions d’objet perdu. Mais cet objet n’a, en somme, jamais été perdu, quoiqu’il s’agisse essentiellement de le retrouver. Et dans cette orientation vers l’objet, la régulation de la trame des Vorstellungen en tant qu’elles s’organisent, qu’elles s’appellent l’une l’autre selon les lois d’une organisation de mémoire, d’un complexe de mémoire, d’une Bahnung, d’un frayage, traduirions-nous en français, mais aussi bien d’une concaténation, dirions-nous plus fortement encore, dont l’appareil neuronique nous laisse entrevoir, sous une forme matérielle peut-être, le jeu.
Cette Bahnung étant elle-même, dans son fonctionnement, réglée par la loi du principe de plaisir, à savoir ce quelque chose qui lui impose ces détours qui conservent sa distance par rapport à sa fin. Car ce qui, par la loi du principe de plaisir, la dirige, c’est que ce que le principe du plaisir gouverne, c’est la recherche. L’étymologie ici - même en français, qui a remplacé le terme désuet de « quérir » - c’est bien le circa, le détour. La fonction même du principe de plaisir, est que quelque chose s’oppose au transfert de la quantité, de Vorstellung en Vorstellung, qui toujours la maintient dans une certaine périphérie, à une certaine distance de ce autour de quoi en somme elle tourne, de cet objet à retrouver qui lui donne son invisible loi, mais qui n’est pas, d’autre part, ce qui règle ses trajets, ce qui les installe, ce qui les fixe, ce qui sans doute en modèle le retour.
Et ce retour est une sorte de retour maintenu à distance en raison même de cette loi ici qui la soumet à n’être, en fin de compte, que quelque chose qui n’a d’autre fin que de rencontrer la satisfaction du Not des Lebens, une série de satisfactions rencontrées en route, liées sans doute à cette relation à l’objet, polarisées par cette relation et qui, à chaque instant, en modèlent, en tempèrent, en étayent les démarches suivant la loi propre au principe du plaisir qui est que, une certaine quantité Qή, différente par elle-même de la quantité [Q] amenée, imminente, menaçante, de la rencontre avec le monde extérieur, de ce qu’apporte à l’organisme l’incitation, l’excitation de l’extérieur, une certaine quantité Qή forme, en quelque sorte, le niveau qui ne saurait être dépassé sans provoquer quelque chose qui instaure, à ce principe de plaisir, sa limite
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FREUD remarque quelque part que si la psychanalyse, aux yeux de certains, a pu soulever l’inquiétude de promouvoir à l’excès le règne des instincts, elle n’a pas moins promu l’importance, la présence de l’instance morale. Ceci est une vérité d’évidence, et naturellement combien plus sûre, quotidiennement assurée par notre expérience de praticien. Aussi bien, peut-être ne mesure-t-on pas encore assez, au dehors, le caractère exorbitant de l’instance du sentiment de culpabilité jouant à l’insu du sujet.
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Je ne crois pas que ce « toi » - ce « toi » de dévotion où vient, à l’occasion, achopper toute autre manifestation du besoin de chérir - je ne crois pas qu’il soit simple. Je crois qu’en lui-même il y a aussi quelque chose qui tente d’apprivoiser cet Autre, cet Autre préhistorique, cet Autre inoubliable qui risque tout d’un coup de nous surprendre et de nous précipiter du haut de son apparition. « Toi », qui contient je ne sais quelle défense, et je dirai qu’au moment où ce « toi » est prononcé, c’est tout entier, et pas ailleurs, dans ce « toi » qui surgit, que réside ce que je vous ai présenté aujourd’hui comme das Ding.
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[…] c’est par rapport à ce das Ding originel que se fait cette première orientation, ce premier choix, cette première assise de l’orientation subjective que nous appellerons à l’occasion Neurosenwahl, le choix de la névrose. Cette première mouture réglant désormais toute la fonction du principe du plaisir, ce qui va nous rester à voir, c’est de voir que c’est à la même place que vient s’organiser ce quelque chose qui est en quelque sorte l’opposé, l’envers et l’identique. C’est à savoir ce qui, au dernier terme, se substitue à cette réalité muette qu’est das Ding, à savoir la réalité qui commande, qui ordonne ce qui en fin de compte pointe, si vous voulez, dans la philosophie de quelqu’un, qui mieux qu’aucun autre a entrevu la fonction de das Ding, tout en ne l’abordant que par les voies, les essais de la philosophie de la science, à savoir KANT.
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Vidéo de Jacques Lacan
Les enfances, y compris la sienne, sont au coeur de l'oeuvre si ample de Françoise Dolto.
Née en 1908 dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne, la petite « Vava » semble avoir un destin tout tracé. On la voudrait rangée, elle dérange. Personne pour répondre à ses questions pressantes.
À huit ans, elle déclare : « Je serai médecin d'éducation. » Bientôt la violence de la guerre, les deuils, la mort de sa soeur aînée ravagent l'équilibre familial. Rejetée par sa mère, Françoise réussit néanmoins à imposer son choix et s'engage dans des études de médecine.
En deuxième année, elle s'effondre. Une psychanalyse scellera son destin.
En 1939, elle soutient sa thèse, "Psychanalyse et pédiatrie", seize cas minutieusement observés et accompagnés de dessins, qui contient déjà en germe son oeuvre future.
Pour elle, tout est langage, et ce depuis la vie prénatale.
Jacques Lacan est impressionné par son aptitude à approcher la névrose et la psychose infantiles.
Théorie et pratique, chez Françoise Dolto, vont de pair, l'une nourrissant l'autre : "Le Cas Dominique" en est la parfaite illustration. Elle ne cessera jamais de partager ses découvertes inaugurales avec son public favori : pédiatres, psychiatres, psychologues, parents et professionnels de l'éducation. Ses écrits répondent à une nécessité personnelle qui lui permet d'élaborer ses concepts fondamentaux, dont l'image inconsciente du corps sera le point d'orgue.
Parallèlement, toujours poussée par un souci de prévention, elle accepte une émission de radio grand public. Son « parler vrai », le grain de sa voix, le charme unique de ses mots font merveille. Elle est ce médecin d'éducation qu'elle rêvait d'être. Elle a changé à jamais le regard que l'on portait sur l'enfance.
Dans cette édition sont réunis les textes d'une pensée toujours vivante, en prise avec l'actualité la plus brûlante. Martine Bacherich, psychanalyste et auteure, en offre un éclairage sensible et inspiré.
"Françoise Dolto. Les voix de l'enfance", dans la collection Quarto : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Les-Voix-de-l-enfance
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