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3,8

sur 1905 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un retour à la nature (restituée avec maestria par le film de Pascale Ferran) dans laquelle vit Mellors, que nous propose Lawrence de toute urgence. La sexualité est l'élément essentiel de la vie (de la vraie) selon le romancier. La froideur est liée à son absence, notamment chez Clifford et c'est la civilisation qui, par sa froideur a tué la sexualité non seulement chez l'aristocratie, mais un peu partout. La guerre a grandement façonné une civilisation en ruines.
Il reste heureusement la sensibilité qui donne accès à la vie menée par Constance et Olivier et les caractérise peut-être plus encore que la nature et la sexualité.
Un très beau livre pour moi.
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Une sensualité forte et et douce, tout près de la nature, dans la volupté des sens et de la chair, une fête sauvage et le comble de la civilisation finalement. Quand l'amour rencontre le désir et le plaisir, c'est un miracle. Et une écriture somptueuse. Il ya du sexe? Ah oui. On dirait cela aujourd'hui.Il y en a, et c'est ce qui a effrayé et déchaîné la censure.. Mais il y a tellement plus que cela, ou plutôt au-delà..
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Si vous souhaitez lire un roman érotique, passez votre chemin !
Au regard de l'évolution de la société depuis sa sortie, les quelques scènes de sexe apparaissent bien raisonnables. Non vraiment l'intérêt de ce roman réside dans autre chose !
D'abord un très beau personnage : les interrogations, le mal être mais aussi la spontanéité, la liberté et la droiture de cette jeune Lady Chatterley sont fort bien décrits et c'est une héroïne que j'ai trouvée très attachante. Issue de la haute bourgeoisie, mariée jeune avec un noble qui reviendra infirme et impuissant de la guerre de 14-18, elle s'ennuie à mourir dans le domaine de son mari situé dans les Midlands à proximité des mines de charbon.
La galerie de personnages qui gravitent autour d'elle est aussi très réussie : le mari Clifford qui incarne le conformisme et l'absence de scrupules des classes supérieures, la soeur, l'infirmière, le père etc
Je serai plus réservée sur le personnage du garde-chasse Mellors, un homme curieux, du moins à mon sens, qui rejette les autres, revendique sa virilité en étendard et semble toujours insatisfait. Je ne l'ai pas trouvé très attachant.
C'est aussi une belle réflexion sur ce qui fait un couple. L'amour charnel en est le ciment et pour un classique c'est étonnant et plutôt amusant d'avoir des descriptions plutôt précises et non édulcorées de leurs rencontres. L'histoire d'amour en devient d'autant plus convaincante.
C'est également une réflexion sur la société anglaise évoluant dans un environnement industriel, s'éloignant des valeurs fondamentales et de la nature et de et de plus en plus obsédée par l'argent. Sur ce point, le roman a des accents prémonitoires : destruction du milieu naturel, société de consommation qui arrivera ensuite…..tout était en germe dans ce livre.
Je ne mets pas toutes les étoiles car j'y ai trouvé des longueurs mais cela reste un roman plutôt passionnant, atypique, avec un très beau personnage féminin et plein de de pistes de réflexion. Intemporel finalement !
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Lu trop tôt je n'avais pas pu l'apprécier à sa juste valeur;et aujourd'hui c'est avec un grand plaisir que j'ai enfin pu apprécier ce livre à sa juste valeur.
Ce livre n'est pas un livre érotique au sens du terme;c'est plutôt une histoire d'amour galante;une très belle histoire d'amour,choking pour la noblesse anglaise.
J'ai beaucoup aimé,ce livre se laisse lire .
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Un roman comme on les aime avec une héroïne qui veut vivre sa vie physiquement et moralement mais l'époque du début du XXè siècle en Angleterre n'autorisait pas ce genre de situation...Les valeurs morales concernant le mariage ne permettaient pas aux gens d'avoir des relations extra conjugales malgré le pire qui aurait pu arriver à l'un des deux conjoints.
L'auteur a su aller au delà de toutes ces valeurs et à juste titre nous a écrit un magnifique roman avec des descriptions des plus intéressantes concernant les relations humaines qu'elles soient d'ordre moral ou/et physique.
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Quel bel amant que cet amant-là !

Ce roman est un hymne à la liberté, à la transgression, à la vie !

D.H.Lawrence érige la sexualité comme fondement de la connaissance de soi et l'amour comme force quasi révolutionnaire permettant à l'individu de se libérer de ses entraves, de s'émanciper de toutes contraintes sociales qui l'enferment dans un rôle.

C'est aussi un roman historique et social très riche sur l'Angleterre du début du 20ème siècle où l'essor industriel a considérablement modifié l'espace et les comportements humains.

L'auteur dresse un portrait très sombre et pessimiste de la société anglaise de l'époque. L'industrie minière a transformé les paysages, les mines rognant petit à petit les champs, les bois, les fumées des hauts fourneaux s'apparentant aux nuages. Les hommes ne sont plus que des demi-hommes, à l'âme corrompue par l'argent, à la pensée stérile et aux corps brisés par la guerre ou la mine.

Dans cet univers désincarné, Lady Chatterley s'étiole et trouve refuge dans la forêt, sorte d'ilot paradisiaque préservé de toute laideur, où elle va rencontrer Mellors, le garde-chasse, être écorché, épris de liberté.

Deux corps, deux désirs qui s'apprivoisent et fusionnent, deux âmes qui convergent l'une vers l'autre dans le respect de leur différence, deux êtres qui se libèrent du poids de leur destin respectif. Une alliance des contraires qui laisse entrevoir la possibilité d'un autre monde.

Il y a chez ces amants là une sensualité, une joie, un accomplissement qui renvoie à l'innocence originelle de l'amour et qui est de toute beauté.

DH. Lawrence joue sur l'opposition de ces deux univers, minéral et végétal, intellectuel et sensoriel, mortifère et vivifiant et excelle tout autant dans les descriptions de l'un comme de l'autre. L'environnement, les saisons sont très présents et accompagnent les sentiments de Constance, de sa désincarnation à sa renaissance comme si ils faisaient partie intégrante d'elle-même, corps avec son âme. L'écriture sensible, poétique et simple de Lawrence confère à l'ensemble une grande intensité.

Tout contribue à créer un univers intimiste, édénique contrastant avec le chaos ambiant et sa déshumanisation et donnant le sentiment d'un renouveau possible.

Il y a sans doute une certaine utopie dans tout cela, mais des utopies racontées ainsi, je veux bien que l'on m'en conte encore et encore…

Mon coup de coeur de l'année 2013 !
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Je m'attendais à trouver un roman d'amour, plein de scènes audacieuses qui justifieraient sa réputation sulfureuse.
Certes, dans la deuxième moitié, quand la passion amoureuse et charnelle devient le sujet premier du roman, on assiste à certaines scènes qui ne sont pas à laisser entre toutes les mains.
Mais la première partie du roman, consiste en une longue présentation des lieux, des personnages, de leur histoire et surtout en de longs débats sur l'amour, la vie, le statut social des uns et des autres. C'est presque plus un roman philosophique qu'érotique comme il a été présenté. Il gêne surtout car il met en péril les classes sociales: lady Chatterley ne se plait ni avec son mari qui possède tout, ni avec son bel amant de la haute société. Elle préfère le garde qui vient du peuple et qui est renfrogné, âgé et taciturne.
Ses choix, son comportement, sa liberté de femme épanouie, tout était fait pour choquer à l'époque et certains peuvent l'être encore aujourd'hui.
Enfin, c'est si bien écrit qu'on en oublie peu à peu le texte pour l'histoire. Au début, cela peut gêner, c'est tout de même complexe mais les descriptions de la campagne anglaise, les longues discussions et surtout le récit des ébats amoureux sont construits dans une langue riche, recherchée et d'une fluidité surprenante.
Un grand chef d'oeuvre que je suis heureux d'avoir enfin pu lire.
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J'avoue que c'est le film de Pascale Ferran qui m'a fait connaître le roman. Je l'ai vu à sa sortie en 2006 et j'avais été très impressionnée par le sujet : une femme libre qui s'émancipe des tabous sexuels et sociaux de son temps.
Le roman de D. H. Lawrence "L'amant de Lady Chatterley" publié en 1928 est la troisième version, considérée comme définitive par l'auteur.
C'est un très beau portrait de femme qui a fait scandale.
Je trouve le roman particulièrement réussi alors qu'il a été interdit jusqu'en 1960 jugé pornographique. C'est l'adultère torride qui a choqué et pourtant les descriptions des scènes d'amour sont d'une grande sensualité et délicatesse.
Nous sommes en pays minier dans l'Angleterre des années 20, il y a donc un siècle. La jeune Lady Constance Chatterley vit à Wragby, une demeure aristocratique en pleine nature avec son mari Sir Clifford revenu infirme de la guerre. Elle dépérit avec cet homme qui est impuissant sexuellement et qui travaille comme entrepreneur à la mine. Elle n'aime pas les conventions ni les mondanités et préfère se promener dans la forêt et cueillir des fleurs. C'est là qu'elle rencontre régulièrement Oliver Mellors, le garde-chasse, avec qui elle va découvrir l'amour physique.
La passion va naître entre eux parce qu'ils sont à égalité, cherchant à jouir ensemble. Leurs sens vont s'animés comme quand la nature s'éveille, une nature omniprésente et protectrice.
D. H. Lawrence sait décrire l'orgasme féminin et le plaisir de Constance de voir le sexe de l'homme qu'elle aime malgré leurs différences d'appartenance de classe. Elle transgresse la morale et les normes en découvrant le plaisir de donner et de recevoir.
Elle se moque des classes dominantes et on voit bien la dimension sociale et économique de l'époque en filigrane.
Quand j'ai appris que le titre initial proposé était "La tendresse" je n'ai pas été surprise parce que leur relation est sérieuse et ils veulent vivre ensemble.
Ce qui me semble le plus important dans cette belle histoire d'adultère qui se termine bien c'est l'idée que la conquête du plaisir permet l'émancipation des femmes. Je suis tout à fait d'accord.


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J'ai acheté L'amant de Lady Chatterley il y a quelques années. A l'époque, j'étais encore étudiante en traduction-interprétation et souhaitais améliorer ma connaissance des classiques de la littérature des pays dont j'étudiais les langues. J'ai donc profité des connaissances inépuisables de mes professeurs de littératures anglaise et espagnole : j'ai pioché, dans l'ensemble de leurs cours, des titres représentatifs d'une certaine époque ou d'un certain mode de pensée.
Une grande partie de l'oeuvre de D.H. Lawrence s'est donc retrouvée sur ma liste « Angleterre ». A juste titre, car comme me l'a révélé ce premier contact avec l'oeuvre de ce monstre sacré de la littérature, L'amant de Lady Chatterley transcende effectivement l'époque qu'il décrit.

Nous sommes dans la période de l'entre-deux guerres, dans les Midlands. Constance, notre héroïne, s'est installée à Wragby, la demeure des Chatterley, avec son mari, Clifford, devenu Lord Chatterley depuis la mort de son père.
Clifford est infirme depuis sa participation aux combats de la Première Guerre mondiale. Il est aussi impuissant, ce qui le désespère, puisqu'il voudrait un héritier mâle qui lui succède à la tête de Wragby.
Constance, de son côté, s'ennuie auprès de ce mari féru de littérature (Clifford devient un auteur publié et remporte un certain succès).
Toutefois, ses rencontres avec Michaelis d'abord (lui aussi est un auteur et est plus d'une fois invité à Wragby par Clifford) et avec Mellors ensuite vont bouleverser Constance et la pousser à s'interroger sur ce qu'elle considérait jusque là comme des certitudes.

L'amant de Lady Chatterley est tout d'abord un roman d'amour. Les scènes érotiques sont effectivement bien présentes. Mais, à notre époque, difficile d'être choqués par une telle illustration des sentiments de Mellors et Constance. A l'époque de la publication de ce roman, toutefois, Lawrence a certainement choqué les bourgeois et ce roman a d'ailleurs été considéré comme violant la loi sur les publications obscènes (le Obscene Publications Act de 1959).
Mais le sexe n'est pas le seul sujet de ce roman. On peut en effet y voir aussi une certaine opposition/comparaison entre la « vieille » Angleterre et la modernité. Wragby semble être une demeure hors du temps, enfermée dans une tradition pourtant quelque peu dépassée. Les mines, visibles depuis le domaine des Chatterley, représentent la modernité. Michaelis, le premier amant de Constance, peut en quelque sorte être considéré, lui aussi, comme un symbole de cette « nouvelle » Angleterre qui s'annonce : homme du commun, il s'est élevé bien au-dessus de sa condition grâce au succès qu'il remporte sur le plan littéraire. Ce succès qui lui vaut d'ailleurs l'admiration (et l'envie) de Clifford, pourtant aristocrate…
L'amant de Lady Chatterley illustre donc le fait que les classes sociales sont mises à mal par la modernité qui s'annonce. Les clivages sociaux, s'ils sont encore présents, sont moins marqués qu'avant la guerre et, plus d'une fois au cours de la lecture de ce beau roman (et surtout de la magnifique plume de son auteur), on se rend compte que des gens comme Clifford sont mal armés pour faire face à une telle évolution. Certes, Lord Chatterley s'engage dans la modernisation de ses mines, il se tient au courant de ce qu'il se passe autour de son domaine (grâce aux bavardages de son infirmière), mais on le « sent » pourtant comme étant d'une autre époque… Peut-être à cause de son infirmité, l'immobilisme du corps se reflétant alors dans l'immobilisme de sa classe sociale ?
Constance, semble s'adapter beaucoup mieux aux changements. Elle est décrite au début du roman (et plus d'une fois par la suite) comme étant une « beauté démodée », pleine et ronde, avec une cascade de boucles brunes en guide de chevelure ; et donc à l'encontre du modèle « garçonne » qui fait fureur à l'époque. Néanmoins, Constance n'a pas cette espèce de conscience de sa supériorité dont fait parfois preuve Clifford. Si ce dernier est très « Lord Chatterley », Constance pourrait aussi bien être Mrs Smith que Lady Chatterley : elle ne m'a jamais parue, à aucun moment du récit, imbue de sa position ou du titre que son mariage lui a procuré.
C'est certainement dû au fait que Constance est, d'abord et avant tout, une femme. Elle est faite pour l'amour, pour le ressentir et le provoquer chez les autres. Elle est faite pour la maternité (sa description physique nous le prouve également) et pour les plaisirs simples qu'apporte un foyer heureux. Dès le début, on comprend que son mariage avec Clifford n'est pas idéal. Malgré la patience et l'abnégation dont Constance fait preuve en s'occupant de Clifford, on perçoit une certaine disharmonie dans ce couple : lui n'est pas assez amoureux ou, en tout cas, pas assez démonstratif pour une femme comme la sienne.
J'espère pouvoir le faire comprendre grâce à mon modeste avis : L'amant de Lady Chatterley est bien plus que le roman d'amour dont il a la réputation. C'est un récit extrêmement bien écrit, parfois cru mais toujours juste. C'est le miroir d'une époque. C'est aussi une analyse très poussée de la mentalité et des sentiments de l'ensemble des personnages qu'il nous est donné de rencontrer.
Ce roman a bien mérité son qualificatif de « classique ».



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« L'amant de lady Chatterley » est un roman puissant et sensuel dans lequel D.H Lawrence brise tous les tabous, sexuels mais surtout de castes.
Certes la passion amoureuse est ici au centre de tout mais s'inscrit dans un ensemble plus vaste critiquant l'évolution de l'homme, prisonnier d'une société industrielle tournée entièrement vers l'argent.
Face à la robotisation de l'Humanité, Lawrence oppose le retour à la liberté, aux sentiments, à la chair et à la nature, omniprésente dans le roman car considérée comme un refuge/havre de paix face à l'horreur des machines crées par des industriels dans une quête frénétique d'argent.
Oeuvre unique et iconoclaste, « L'amant de lady Chatterley » mérite donc mieux que sa réputation de scandale et constitue à mes yeux un chef d'oeuvre incontournable de la littérature !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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