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EAN : 9791041410835
360 pages
Points (12/01/2024)
4.1/5   126 notes
Résumé :
« Dans les mots que la vieille femme déposa au creux de son oreille, Encarnación perçut le murmure d'un oracle lointain : “Éloigne de toi ceux que tu aimes, car la nuit les engloutira et tu porteras leur corps...” »

À l'âge de quinze ans, alors que la famine sévit dans son Andalousie natale, Juan Ortega quitte sa famille pour devenir le cuisinier d'Ignacio, un célèbre torero. Dans son sillage, à Madrid, New York et Paris, Juan se laisse happer par l'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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De 1925 à l'an 2000, l'itinéraire d'une vie : celle de Juan, un gitan qui malgré la tradition familiale n'a pas rejoint les rangs de la tauromachie, mais s'est fait un nom dans la gastronomie, grâce à Ignacio, un fameux torero. Son amour passionné pour Encarnacion, La Argentinita, une célèbre danseuse de flamenco, a souvent guidé ses choix. Les drames de la guerre civile espagnole ont fait le reste.

La renommée d'Encarnacion à Madrid attire autour d'elle nombre d'artistes en vue. C'est ainsi que Federico Garcia Lorca fait partie des intimes que Juan aura l'occasion de fréquenter. L'autrice nous rappelle la flamboyance du poète son destin tragique.

Après Séville, Madrid, New-York et Paris sont les escales successives du jeune homme que la guerre chasse hors d'Espagne. S'il est toujours hanté par son amour pour Encarnacion, il refuse de voir le désespoir de Carmen, la soeur de la danseuse, qui se consume pour lui.

Amour, amitié, exil, trahison : le roman explore de multiples thèmes, et s'attarde sur le milieu artistique en vogue avant que le pays ne plonge dans une période noire.

Roman captivant et instructif sur le plan historique. L'évocation de Federico Garcia Lorca est particulièrement intéressante. Les personnages sont tous animés de passions profondes, que ce soi la corrida, la danse, l'écriture ou tout simplement l'amour !

Le chemin de Juanito est semé d'embûches : le lecteur est happé par le récit de ce destin peu banal.

384 pages Denoël 24 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Un roman admirable, remarquablement bien écrit.
Juan Ortega a 15ans lorsqu'il quitte sa famille gitane et son Andalousie pour être le cuisinier du célèbre torero Ignacio. On est dans les années 20, à la veille de la montée du franquisme, d'une Europe saignée par le fascisme. Derrière les feux de sa cuisine, le jeune Juan va croiser le poète Federico Garcia Lorca, les peintres Picasso, Dali et l'élite intellectuelle qui agite les nuits madrilènes. Il va connaître aussi l'amour impossible et cruel avec Encarnacion, danseuse de flamenco et amante d'Ignacio.
Sylvie le Bihan raconte avec beaucoup de sensibilité, d'intelligence et de poésie cette épopée qui traverse un siècle.
C'est un très agréable moment de lecture qu'il est difficile de quitter tant l'auteure réussit avec brio à capter notre attention et à nous emporter dans le tourbillon de cette biographie. La fin est inattendue.
Sélection 2025 du meilleur roman.
Editions Denoël, Points, 349 pages.
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Madrid 1928, Juan jeune commis de cuisine, quitte sa famille pour entrer au service d'Ignacio Ortega, le maestro un toréro atypique, féru de poésie et de flamenco. Juan a vécu son enfance au sein d'une communauté de gitans à la mine triste, au coeur de la rouille du sang et des larmes, sa vie est désormais ici loin de la crasse et de la misère. Mais Juan va tomber amoureux d'une femme qui est la maitresse de son mentor. Alors que la République espagnole se divise et que l'Europe sombre dans les extrêmes.

Sylvie le Bihan nous entraîne dans une épopée de 1925 à 1945, de Séville à Paris en passant par Madrid, New York, Grenade, Barcelone. Une histoire familiale sous fonds de Guerre civile espagnole et de montée du fascisme. La quête douloureuse d'un amour impossible. Un Roman d'apprentissage et de passions autour des quatre portraits magnifiques de Juan, Ignacio, Federico et Encarnacion. J'ai vraiment été passionné par ce récit tant l'écriture de Sylvie le Bihan nous transporte dans le milieu de la tauromachie, de la danse, les soirées où l'on côtoie des intellectuels et des artistes dont Federico Garcia Lorca qui deviendra le martyr de tout un peuple, mais aussi sur les routes dans la Retirada où plus d'un demi-million de femmes, d'hommes et d'enfants vont passer de l'autre côté des Pyrénées. Une fresque historique faite de drames, d'amours, de trahisons, une lecture passionnante.
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Je remercie Babelio et les éditions du Point pour le roman « Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan.
En Andalousie, 1925, Juan Ortega, jeune gitan de 15 ans, devient le cuisinier attitré d'Ignacio Sánchez Meijías, célèbre torero, et également féru de poésie. le jeune homme fait alors la rencontre de la maitresse de ce dernier, Encarnacion Lopez Julvez, dite La Argentina, une danseuse de Flamenco. Il en tombe instantanément amoureux. Grâce à eux, il va découvrir l'effervescence artistique de cette époque-là, les soirées avec certains intellectuels et écrivains de la Génération de 27, comme Dali, Picasso, Buñuel et surtout Federico Garcia Lorca, l'ami du couple.

A travers les yeux de Juanito, c'est non seulement l'univers culturel mais l'histoire de l'Espagne à une période charnière qui nous est racontée : l'insouciance des années folles qui va être peu à peu balayée par l'arrivée de Franco et la montée du fascisme, la terrible guerre civile qui fera rage de 1936 à 1939, suivie par la non moins terrible seconde guerre mondiale.
Indéniablement, l'auteure s'est bien documentée pour évoquer cette longue période. On croise les artistes les plus célèbres, elle nous fait partager la culture hispanique (danse, tauromachie, littérature, peinture et cuisine) mais aussi évoque les faits sociétaux comme les clivages entre certaines communautés (certaines conservatrices, très croyantes…). Elle glisse certains noms des acteurs les plus importants de la seconde guerre mondiale (Jean Moulin notamment). Durant cette lecture, j'ai appris beaucoup d'anecdotes ou faits historiques concernant la guerre civile espagnole ou encore sur les soldats de la Nueve.

Malgré tout, je n'ai pas réussi à me plonger dans ce roman avec enthousiasme. Cela tient au personnage principal Juan que j'ai trouvé insipide et à force agaçant. A n'être juste que l'ombre perpétuelle des personnages qu'il suit. D'abord d'Ignacio (alors qu'il n'aime pas la tauromachie) ; ensuite et surtout d'Encarnación. A se consumer d'amour pour elle, sans pouvoir le lui révéler. On a l'impression qu'il passe des années à ne faire que ça : attendre. Regarder les autres vivre (il observe les soirées artistiques sans vraiment y participer). Regarder les autres combattre durant la guerre alors que lui n'espère qu'un battement de cils de la belle danseuse. Attendre et vivre par procuration.
Même alors que ses compatriotes luttent contre le franquisme, que des étrangers viennent s'ajouter au rang républicain, il reste très longtemps à côté, en s'enfuyant notamment à Paris à la mort de Lorca. Il aura l'occasion d'ouvrir un restaurant sur Paris, rue Saint-Augustin, et je serais étonnée d'apprendre par la suite que la cuisine n'est pas une passion pour lui.
En plus d'être un amoureux qui ne pense qu'à la femme aimée, qu'à cet amour impossible qui à force est lassant, ce personnage a manqué réellement de densité et d'intérêt à mes yeux.
C'est ce qui explique que j'ai eu une bonne partie du roman des difficultés à suivre cette histoire avec lui. J'éprouvais plus de bienveillance pour ce vieil homme qu'il était devenu dans les années 2000 et qu'on retrouvait de temps à autre, lors de flashbacks.

Par ailleurs, au premier tiers du roman, je n'ai pas ressenti l'atmosphère artistique de l'époque (mais peut-être cette impression a-t-elle été biaisé par mon irritation vis-à-vis de Juan). Que ce soient les voyages à New York, Paris, avec le torero, les références aux artistes espagnols, j'ai trouvé que cela manquait de souffle, de vie. Comme si je voyais le travail de l'auteure avec sa liste de noms et de faits qu'il fallait évoquer ; cochés au fur et à mesure de leur insertion dans le roman mais qu'ils manquaient d'une sensation 3D, d'émotion vibrante.

Un éveil d'intérêt a eu lieu par la présence de personnages plus captivants comme Federico Garcia Lorca, et notamment les quelques jours avant sa mort poignante, exécutée par la milice franquiste, ou encore lors des évènements relatifs à la seconde guerre mondiale.

Raconter cette période marquante pour les espagnols et l'Europe toute entière, à travers le trio de personnages réels et célèbres, Ignacio, Encarnacion et Federico était une idée assez intéressante. D'autant que je ne connaissais pas du tout les deux premiers et que le style de Sylvie le Bihan est assez plaisant.
Malheureusement il m'a manqué un petit quelque chose pour que je tombe réellement sous le charme de sa plume et de cette histoire.
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S'il s'agit de démontrer que la vie est digne d'un roman, Sylvie le Bihan a brillamment relevé le défi.
Par ses personnages réels utilisés comme des personnages de fiction, c'est une puissante et sombre rétrospective de l'Espagne du milieu de 20e qu'elle construit dans toute la dramaturgie de la guerre civile.

Le fil rouge est une chronique de vie d'un gitan andalou, féru de cuisine, balloté par les événements entre l'Espagne et l'exil, immergé très tôt dans la vivante énergie intellectuelle de l'avant-guerre, tutoyant les toréadors fameux du temps, grandissant au son du flamenco et de la poésie de Federico Garcia Lorca. Une éducation à la vie, portée par un amour inaltérable pour la belle Argentinita, muse artistique des années folles madrilènes.

La production littéraire ibérique évoque volontiers la cruelle période de la guerre d'Espagne et du nationaliste franquiste triomphant. Grâce à une documentation historique travaillée au service de la fiction, l'intérêt ici réside dans la compréhension du contexte qui amène aux combats, des mentalités espagnoles et d'une vision de la société civile de la péninsule, ses disparités régionales, sa pauvreté, son esprit ténébreux et catholique.
Un pays si dur à réformer que les Républicains s'y sont cassé les dents.

Un livre très vivant, un roman d'apprentissage empli de passions et de drames, un bel hommage à ces sacrifiés de la politique et du pouvoir, au courage des engagés dans la lutte pour la liberté.
Un livre qui résonne étrangement en ces temps de guerre à l'est de l'Europe.

Coup de coeur, assurément !

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critiques presse (2)
LeSoir
28 septembre 2022
L’autrice livre un grand roman d’amour passionnel et cruel sur fond de guerre d’Espagne et un beau roman politique sur l’engagement.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaLibreBelgique
28 septembre 2022
De Federico, le personnage principal à Encarnación, le fil rouge en passant par Ignacio par qui tout arrive et Juan, le témoin, Sylvie Le Bihan raconte la fabrique d’un héros, le prix de la gloire. D’une écriture baroque, débordant de détails. Si on voulait faire un film de ce livre, le réalisateur disposerait de tous les décors, de toutes les poses.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
J'ai perdu ceux que j'aimais, j'ai cru que ça me ferait du bien de garder en mémoire leur visage, leur sourire, je me suis accroché parce que j'avais peur de moi, mais la ficelle a glissé de mes mains et ils se sont éloignés comme un ballon lâché dans le ciel. Au début, on suit sa forme au loin, puis ce n'est plus qu'un point, il disparaît et on reste seul avec le même paysage. Les choses ne changent pas, Robert, c'est le regard que tu portes sur elles qui leur donne une autre lumière.
page 351.
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- Je suis révolutionnaire, rétorqua [Federico Garcia Lorca] avec gravité, parce qu'il n'y a pas de vrai poète qui ne le soit pas. Mais je ne serai jamais un politicien. Ma seule arme, c'est l'écriture. Et dans ce monde je suis et serai toujours du côté des miséreux. Je serai toujours du côté de ceux qui n'ont rien et à qui on refuse jusqu'à la tranquillité de ce rien. Mon seul parti est celui des pauvres.
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Ce printemps-là, alors que l’air se réchauffait à Madrid, Juan eut le pressentiment que cette douce brise portait en elle les graines d’une haine fratricide qui dès l’été déchirerait le peuple espagnol, divisé en deux camps irréconciliables. »
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Pour la danseuse, le poète et le torero, dans la poésie, la tauromachie comme le flamenco, le Duende représentait une élévation, la transcendance de l'âme tourmentée. Selon eux en quelque forme d'art que ce soit, se contenter de la beauté ne suffisait pas.
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 Encarnación, reprit-il, c’est le souffle de la vie. Sa passion pour le chant, la danse et la poésie me transcende ; elle incarne ce à quoi j’aspire. Je suis meilleur avec elle, alors peu importe ce que les gens pensent de moi : j’ai fait le choix, égoïste mais salutaire, d’être un homme avant d’être un mari ou un père. 
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Videos de Sylvie Le Bihan (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sylvie Le Bihan
17 nov. 2022 Rencontre en ligne Un endroit où aller du 14/11/2022 avec Sylvie Le Bihan pour son roman "Les sacrifiés", paru aux Éditions Denoël.
Elle est interviewée par Françoise Gaucher de la Librairie "Le Coin Des Livres" à Davézieux. Accueil par notre chevalier libraire d'Un endroit où aller, Nathalie Couderc.
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