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EAN : 9782070376995
150 pages
Gallimard (14/01/1986)
3.76/5   373 notes
Résumé :
L'Espagne. L'été.

Pierre et Maria, leur petite fille Judith et leur amie Claire sont en vacances, en route vers Madrid. Un violent orage les force à s'arrêter et à trouver un abri dans l'hôtel déjà surpeuplé d'une petite ville où un crime passionnel vient de défrayer la chronique: Rodrigo Paestra vient en effet de tuer sa femme et l'amant de celle-ci, avant de prendre la fuite par les toits. Dans la chaleur étouffante de la nuit, l'amour entre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 373 notes
On n'aborde pas un livre de Marguerite Duras comme si c'était celui d'un auteur inconnu, Marguerite Duras quand même ! c'est une grande dame ! Hé oui, et c'est sans doute pour cette raison que j'ai eu cette petite appréhension en ouvrant ce roman.
Très vite j'ai eu la confirmation que ne suis pas une adepte de son style.
Oui bien sûr elle a réussi à nous faire ressentir cette chaleur lourde presque poisseuse de l'Espagne en été et a su créer une atmosphère pesante, lourde elle aussi.
L'histoire quant à elle reste banale, Maria, Pierre et leur fille Judith partent en vacances à Madrid avec leur amie Claire qui est aussi la maîtresse de Pierre. Ce n'est donc pas l'originalité du thème qui fait la saveur de ce livre mais bien la plume de Duras qui est, il faut le reconnaître singulière et efficace mais celle-ci ne me convient pas. Beaucoup trop rêche pour moi, elle manque de psychologie. Les personnages sont presque désincarnés, ils manquent de chaleur, d'émotion. Je ne peux pas dire que je suis restée insensible car tout en écrivant ce billet, je suis tiraillée par cette histoire mais ce n'est pas un style dans lequel je me retrouve.
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Marguerite Duras alterne ici entre une chasse à l'homme, celle d'un homme qui a tué par amour, et la dévorante passion naissante entre 2 amants, tout ceci se jouant sous les yeux de la femme d'un des amants.

Duras témoigne ici encore de l'intensité de la passion d'un amour naissant avec toute sa fougue et même sa violence. Son écriture s'y prête magistralement bien, toute en rondeur et intensité, prête à littéralement exploser à tout moment.
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Dix heures et demie du soir en été est mon introduction à Marguerite Duras. J'ai beaucoup lu vos avis et j'ai rarement vu auteur si polémique : vous êtes conquis ou vous avez détesté.

Sur le style, il y a tout d'abord un effet de répétition dramatique qui ancre toujours davantage dans la mémoire du lecteur Rodrigo Paestra, l'orage, l'été, l'hôtel.

Une complice dans la lecture de Duras m'as fait remarquer ceci : c'est un récit sensoriel. Vrai, j'ai senti l'humidité dans l'air à l'approche de l'orage et, lisant en plein hiver, j'ai senti la chaleur de l'Espagne, le goût des manzanillas aux lèvres de Maria.

Parlant de sensibilité, l'érotisme est amené fort à propos, sans excès.

La façon évanescente, poétique et incertaine de décrire une action puis d'ajouter « la chose est possible » ; « l'a-t-il seulement prononcé ? », « Ils se dirent […] ou peut-être pas » (citations de mémoire) donne une irrésistible saveur au récit.

Duras décrivait chez Bernard Pivot le magnétisme de sa plume qui « court sur la crête des mots ».

A l'heure où le cinéma nous propose clé en main un imaginaire, il est de plus en plus difficile de recréer soi-même, à partir d'une expérience de lecture, les visages, le décor, une atmosphère qui ne répond qu'aux critères de notre propre sensibilité.

Faire d'abord appel aux sens, à l'épiderme, pour stimuler l'imagination et partant, construire une narration située dans un décor non plus descriptif mais olfactif, visuel et corporel est un coup de maître(sse).

Cet ouvrage sensoriel est une occasion de laisser libre cours à son imagination, grâce à une écriture redoutablement efficiente.

Qu'en pensez-vous ?
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On dit souvent que minuit est l'heure du crime, quelle que soit la saison ; Marguerite Duras choisit ici dix heures et demie du soir en été pour être celle de la révélation pour Maria. Celle de l'infidélité de son mari Pierre avec leur amie Claire, avec laquelle ils partagent des vacances en Espagne, et qu'elle surprend depuis le balcon de l'hôtel où ils se sont réfugiés, frappés par un orage sur la route de Madrid.

Dix heures et demie du soir est aussi l'heure où Maria, depuis le même balcon, aperçoit Rodrigo Paestra, qui fuit la police de cette petite ville anonyme, après assassiné sa femme et son amant, dont il a surpris l'étreinte. Si la symétrie de ces deux situations adultérines est évidente, Rodrigo Paestra planant sur le roman comme une espèce de double maléfique, le destin du couple formé par Maria et Pierre diffère un peu puisque le roman se concentrera sur sa mort, certes, mais par délitement.

Maria, narratrice du roman, voit bien que son mari s'éloigne, et la question qu'elle se pose n'est plus de savoir si l'adultère sera bien commis, mais quand. Une tension s'installe donc entre les membres de ce trio pratiquant le double jeu, le couple en devenir formé par Pierre et Claire ne se doutant pas que Maria est au courant (et vice-versa), bien qu'elle tente de s'immiscer comme elle le peut dans leur désir.

L'écriture plate et objective choisie par Marguerite Duras a souvent fait penser à la critique qu'il appartenait au « Nouveau roman », malgré que l'autrice s'en soit défendue. Il est vrai que son écriture plate, neutre et objective, le manque de caractérisation des personnages, le point de vue narratif est assez changeant aussi bien du point de vue du personnage que de la temporalité du récit, sont assez similaires. J'ai d'ailleurs un sentiment assez mêlé pour cette narration, propre à l'autrice, car je me suis souvent sentie perdue dans les méandres de la réflexion de Maria. Curieuse sensation que de ne rien comprendre à sa lecture ! Mais ce flou qui confine parfois à l'irréalité sied bien à cette brève histoire de couple qui se perd dans les débuts d'une autre histoire.
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Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu un Duras, ça fait du bien de retrouver son écriture si particulière.
L'atmosphère est bien retranscrit, pour un peu, on aurait trop chaud, cet orage qui n'en finit pas, et cette chaleur étouffante, nous ferait suer en lisant.
Le jeu des amants, est également très étrange et à la fois intéressant, Maria qui sait et Claire qui croit que... mais Pierre entre les deux que fera t il au final ?
Cela me donne l'envie de lire ou relire du Duras.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
- C'est la fin de notre histoire, dit Maria. Pierre, c'est la fin. La fin d'une histoire.
- Tais-toi.
- Je me tais. Mais, Pierre, c'est la fin.
Pierre s'avance vers elle, lui prend le visage dans les mains.
-Tu es sure?
Elle dit que oui. Elle le regarde dans l'épouvante.
- Depuis quand?
-Je viens de m'en apercevoir. Peut-être depuis longtemps.
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Le moment de la nuit est arrivé où, déjà, les heures vous jettent dans la fatigue du prochain jour devenu inévitable.

La simple perspective de son arrivée vous accable.
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C'est encore une fois les vacances. Encore une fois les routes d'été. Encore une fois des églises à visiter. Encore une fois dix heures et demie du soir en été. Des Goya à voir. Des orages. Des nuits sans sommeil. Et la chaleur.
Un crime a lieu cependant qui aurait pu, peut-être,changer le cours de ces vacances-là .
Mais au fond qu'est-ce qui peut faire changer le cours des vacances ?
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L'horizon est parfaitement nettoyé par l'orage, enfin. Comme une lame il a coupé le blé. Un vent tiède se lève qui commence à assécher les rues. Il fait beau, comme il ferait beau le jour, lumineusement. La nuit est entière, encore. Des solutions sont peut-être possibles à l'incertitude de la conscience. On pourrait le croire.
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Il faut attendre encore. Et tant l’impatience de l’attente grandit qu'elle atteint son comble, et voici, un répit se produit. Une main de Pierre est partout sur ce corps d'autre femme. L’autre main la tien serrée contre lui. C’est chose faite pour toujours.
Il est dix heures et demie du soir. L’été.
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