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sur 213 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai aimé ce voyage à l'île Maurice, empreint de la nostalgie du passé colonial de l'île de France et de celle d'une saga familiale d'émigrés français dont le dernier survivant porte le nom d'un animal endémique, le Dodo, que la présence de l'homme a fait disparaître. Il demeure aujourd'hui une curiosité au muséum d'histoire naturelle et l'emblème d'une marque de bière réunionnaise qui s'affiche sur les étiquettes des bouteilles. Cet Alma de J.M.G le Clézio mêle des destins que j'ai eu du mal à suivre par moment, mais j'ai retrouvé la belle écriture de l'auteur. Un très bon moment de lecture
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Une première lecture de cet écrivain mais pas un inconnu pour moi.... A chaque fois qu'il apparaît dans une émission il y a un "je ne sais quoi" qui m'attire chez lui, peut-être cette douceur, cette nonchalance, ce débit de paroles (on pense que chaque mot est pesé, choisi, réfléchi) et moi cela me plaît. Je n'apprécie pas beaucoup les gens qui parlent beaucoup et le plus souvent pour ne rien dire.

Par contre le lire je n'avais jamais franchi le pas, toujours ce complexe d'inaccessibilité, vous pensez ! Un prix Nobel de littérature alors qu'à y réfléchir c'est justement un encouragement à le lire et depuis plusieurs mois je me mets moins de barrière et découvre de magnifiques auteurs, très accessibles, de beaux écrivains avec chacun un univers particulier.

Alors me voilà partie pour l'île Maurice, sur la trace des dodos,

cet oiseau disparu mais symbole de l'île et des causes de sa disparition. Deux récits croisés : celui de Dodo ? (Dominic) de la mauvaise branche de la famille Felsen, qui vit encore sur l'île, le visage et le corps ravagé par la maladie (la lèpre), et Jérémie de la branche noble de cette même famille mais qui s'est expatriée, qui prend prétexte de la rédaction d'un mémoire sur l'animal disparu pour revenir sur les traces de ses racines, de sa famille qui a complètement disparu également de l'île, ou le croit-il, comme l'oiseau perdu.

Mais à travers les souvenirs, les quêtes de chacun, il est question de cette île dont l'homme a détruit à des fins commerciales, industrielles une grande partie de sa nature mais aussi culturelle. La canne à sucre a été une des principales richesses de cette île mais aussi le facteur principal de sa destruction. Mais il y est question aussi de la prostitution surtout touristique, de spiritisme et croyances et surtout l'esclavagisme avec des souvenirs forts de ses tortures :

Et en haut du mur, le ciel, non pas bleu -ou s'il était bleu c'était horrible, le ciel sans couleur, pareil au carré ouvert dans le toit de la prison de Port-Louis que regardait le condamné avant que la trappe bascule sous ses pieds et que le noeud de la corde lui brise le cou.(p242)

car la famille Felsen, elle aussi a plus ou moins profiter de l'esclavage, d'une position de force, de manipuler et abuser de cette situation. Jérémie vient comprendre d'où il vient, revoir Alma, la propriété de ses ancêtres, trouver les réponses aux questions qui restent sans réponse depuis la disparition des derniers acteurs.

Dodo, lui, à force de brimades, de violence sur sa personne, lui l'être faible, sorte de vagabond vivant en marge de la société, quitte l'île et se retrouve  SDF en France où la vie sera encore plus dure mais il ne veut plus retourner sur son île, lui l'exclu, la bête humaine immonde, sorte de bête de foire. Il ne vit qu'au présent et ne parle qu'au présent (ce qui parfois déroute) mais il est dans l'instant. Il est simple dans le sens où il analyse les choses telles qu'elles sont, pas d'arrière-pensée. Il n'a plus de pays, plus de famille et comme l'oiseau Dodo il disparaîtra un jour, dans l'indifférence, comme Béchir, fils de harki, son compagnon de nuits sur les trottoirs.

Là-bas à Paris, le soleil ce n'est pas le soleil, c'est un cachet d'aspirine pour guérir les gens de leur mal de tête.(p183)

Comment ne pas penser que JMG le Clezio ne se transpose pas au travers de Jérémie, faisant le constat d'une société de consommation, inhumaine, avide d'avoir au prix de la destruction, se coupant même de branche familiale déshonorante (Dodo), comme on n'hésite pas à détruire la faune et la flore pour des aspirations mercantiles ou futiles.

Le constat est là, implacable et nous détruirons-nous un jour comme nous avons détruit cet animal, pourtant à la chair incomestible, qui n'offrait ni intérêt ni danger pour l'homme et cela a peut-être été son plus gros défaut....

Quant à l'écriture elle-même qui suis-je pour critiquer un prix Nobel de Littérature (2008) ? mais je vous donne mon humble sentiment personnel par rapport à ce récit et à mon ressenti. C'est une très belle écriture mais dans la narration, le récit foisonne de personnages, magnifique et en particulier celui d'Aditi, femme qui attend un enfant conçu lors d'un viol, proche de la nature et qui donne un peu d'espoir, mais j'ai eu parfois un peu de mal à me retrouver au milieu de tous ces acteurs. La langue, créole, l'univers mauricien qui m'est totalement étranger, les aller-retours entre présent et passé étaient parfois déroutants. Mais j'en garderai un agréable moment, bercée dans la moiteur de ce pays et avec un amer goût de destruction d'un paradis perdu.

Ce livre n'est pas un cri mais une douleur, sourde, profonde sur la perte d'un monde, d'une nature sublime, mais guère optimiste. le constat est là et comme le Dodo, quand petit à petit un monde disparaît, que nous restera-t-il ?
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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D'abord, je précise que je n'aborde pas la lecture du dernier roman de J.MG. Le Clézio en néophyte. J'ai déjà lu une quinzaine d'écrits de l'auteur. D'où peut-être, pour moi, un manque de surprise, un effet de lassitude qui ne touchera pas d'autres lecteurs.

Cela étant posé, je peux commencer par dire ma grande admiration pour cet écrivain, pour son style inimitable, d'une beauté formelle et classique. La parole, est belle, déliée et poétique, à la limite du lyrisme mais pour mieux chanter la richesse et la complexité humaine.
Comme toujours chez Le Clézio ; on retrouve ses descriptions saisissantes, ses litanies de lieux et de noms à la manière d'un Jules Verne contemporain. D'ailleursLe Clézio n'est-il pas une sorte d'écrivain-aventurier que l'introspection et l'inquiétude auraient touché de leurs ailes ?

Une fois encore, Le Clézio explore sa mémoire familiale en partant du « drame » qu'il perçoit comme à l'origine de sa vocation littéraire : la faillite et l'exil en France de son parent issu d'une riche famille mauricienne. Il décale les personnages, enfourche son imagination et nous livre une histoire entre conte et réalité. Autour d'icônes familiales réinventées (Dodo, devenu le clochard exemplaire de son île, une ancêtre chanteuse lyrique, entre autres), le romancier tisse sa toile. Il prend pour prétexte la quête d'une sorte de double de lui-même dont la vie est orientée par la quête des souvenirs. Jérémie Felsen n'a gardé qu'une chose de son passé : une pierre à gésier d'un dodo (cet oiseau disparu, symbole de l'Île Maurice) que son père avait trouvé, enfant, dans les champs de canne. Avant la « déchéance » familiale, avant le départ pour l'Angleterre puis la France…
Jérémie part donc sur l'île de ses ancêtres pour enquêter sur le dodo mais aussi sur les traces de sa famille. Cette quête se transforme en dossier à charge contre la modernisation de l'île et les vices humains… Car d'autres voix vont progressivement émailler le récit. Jérémie raconte ses recherches, ses interrogations ; Dodo le hobo nous narre de sa naïveté d'enfant éternel son histoire ; les figures oubliées des pages les plus noires de l'histoire mauricienne, liées à l'esclavagisme, viennent aussi se présenter à nous, tels des fantômes à la voix d'outre-tombe.

JMG le Clézio livre une histoire plurielle sur les destins humains emportés par la grande roue de l'histoire. On retrouve son sens de la justice et ses grands thèmes : les « petits » écartelés par les riches, l'exil, la prostitution. Ceux qui ont aimé « Poisson d'or », « le Chercheur d'Or » ou « L'Africain » retrouveront tous ce qu'ils aiment chez le Prix Nobel de littérature, de nouveau creusé et approfondi, l'effet de surprise en moins.
La quête du dodo est la nouvelle pièce de ce puzzle toujours refait par l'auteur. On apprend des choses passionnantes sur le sujet, on sent que l'auteur est allé à la source se documenter. Cette chasse au trésor aurait pu s'avérer passionnante, mais le romancier refuse toute construction dramaturgique, tout suspens… Avec un tel sujet, c'est dommage. On imagine ce qu'une Tracy Chevalier aurait fait d'une telle manne… Sur ce même sujet, d'ailleurs, j'ai préféré « Sous la varangue » de Christophe Botti, bien mieux renseigné et finalement plus romanesque alors qu'il s'agit d'un texte de théâtre. On a en effet parfois l'impression, à lire Le Clézio, qu'il oublie ses lecteurs et qu'il n'écrit plus désormais que pour lui… Mais sans doute sa quête est-elle ailleurs, désormais (et notre plaisir de lecteur aussi) : c'est une quête de plus en plus personnelle en même temps qu'une quête littéraire.

En faisant parler les autres, Le Clézio s'interroge sur l'humanité et sur ce qui nous rassemble. Vers la fin du livre, Dodo, l'un des protagonistes principaux en arrive à la même conclusion qu'Alexis, le héros du « Chercheur d'or », roman écrit il y a presque 30 ans : « Les gens croient qu'ailleurs c'est différent. Mais ailleurs, c'est pareil… »
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Dans la lignée du "Chercheur d'or" et de "La Quarantaine", un nouveau "roman mauricien du grand Le Clézio.
Il faut entrer dans ce livre comme dans la tête d'un auteur qui pétrit depuis des années un matériau intime pour tenter de toucher l'universel.
Le Clézio n'endosse pas le JE, il se crée un narrateur, qui est en fait un double de lui-même puisqu'il reprend ses obsessions pour l"héritage familial bafoué (la maison originelle Eureka dont sa famille a été dépossédée et devenue Alma dans le roman), la difficulté des humains à vivre ensemble et l'injustice sociale (ici les différences de classe entre anciens esclaves et engagés mais aussi entre les différents milieux "blancs" de l'île Maurice) et son plaidoyer pour la planète (thème un peu plus nouveau) au travers de la quête du dodo et le soin que l'auteur prend à nommer les plantes endémiques de son île fantasme (il n'y a jamais vécu puisque sa famille s'est exilée en Europe, en France, avant sa naissance).
Il y a du Jules Verne chez Le Clézio (encore l'enfant lecteur qui sommeille en lui comme si plus on vieillissait, plus on se rapprochait de ce qui nous a fondés enfants), il liste les noms de famille mauriciens, les anciennes propriétés sucrières et les plantes ! Mais il y aussi sa touche personnelle, sa poésie à suivre des personnages en errance (ce n'est sans doute pas un hasard si un de ses précédents romans s'intitulait "Étoile errante"). C'est là où le bas blesse parfois. le roman est construit sur un double récit, le double parcours de deux personnages dont le point commun est le nom de famille. Pour ma part, je trouve que ces deux histoires s'entremêlent maladroitement, un peu comme un prétexte pour raconter deux histoires qui n'ont pas de véritables liens mais que l'auteur veut absolument rassembler. le personnage de dodo, un clochard céleste, termine son parcours en France. Je dois avouer que j'ai trouvé toute cette partie peu claire, des raisons de son voyage jusqu'à ses actions et motivations sur le sol français...
J'ai largement préféré toute la partie mauricienne du récit au côté de ce jeune homme en quête d'identité. Pourtant, même dans cette partie, la quête du protagoniste me semble faible en motivations. Pourquoi revient-il à ce moment précis? Que recherche-t-il vraiment ? Là encore, prétexte à remonter le temps, à écrire des chapitres que j'ai adoré sur la marre aux songes (lieu de recherche sur le dodo) ou sur le premier voyage d'un dodo en Europe. Mais l'ensemble ne tient pas solidement la route en terme de narration.
En résumé, des chapitres avec des fulgurances, une évocation de l'île Maurice qui parlera très fort aux Mauriciens et aux amoureux de Maurice, mais une histoire qui, à mon avis, ne tiendra pas en haleine ceux qui ne sont pas déjà des convaincus de le CLézio.
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Une lecture un peu particulière, parfois "brouillon", avec ces deux histoires qui s'entremêlent, j'ai ressenti des moments d'égarement voire de lassitude.
J'ai nettement préféré l'histoire de Dodo et tous les récits historiques.
Pour autant, l'histoire est intéressante, mais c'est la construction du roman qui n'est pas aisée ni forcément plaisante. Il faut savoir jongler entre les personnages, les époques.
J'aime cet auteur pour son style, les sujets qu'il aborde, mais je ne suis peut être pas une lectrice à la hauteur de son exigence et son art.
Malgré tout je prends plaisir à le lire et je continuerai à le découvrir.

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Dans sa langue flamboyante intégrant le créole, Le Clézio nous emmène sur les traces d'un passé perdu (dans plusieurs sens du terme) sur l'île Maurice, ce domaine du dodo, animal exterminé par les hommes comme le peuple africain mis en esclavage, et dans ces familles blanches désargentées qui eurent des branches métissées...
J'ai fini par me lasser d'une litanie de noms et détails qui se répètent, mais j'ai aimé ce voyage qui a fait écho - j'aime ce hasard des lectures - avec Les cent puits de Salaga (Ghana) et L'île de l'éternel retour (Barbade... beaucoup de similitudes entre ces îles malgré la différence d'océans).
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Tous les thèmes de prédilection de le Clézio sont repris dans ce livre « Alma », nom donné à la propriété des Fersen (alias Le Clézio).
En 1796 , Axel Fersen débarque à l'Ile de France nommée ainsi à l'époque, l'île n'est que forêt, et le gros oiseau dodo est chez lui. Plus pour très longtemps, il sera vite exterminé par les premiers colons.
Jérémie Fersen , un descendant de la vieille famille débarque à Maurice avec pour seul viatique une » pierre de gésier de dodo ». Il explore l'île, surgissent de nombreux personnages, tel que « dodo » un certain Dominique Fersen , lépreux et clochard.
Toutes les scènes racontées sont puissantes, des fresques vivantes , un style parfait.
L'histoire de l'esclavage, l'île qui a souffert et souffre maintenant du tourisme de masse, marquent le déclin de ce morceau de terre. L'écrivain part de l'individu à l'universel.
Mais , et là j'ose le sacrilège: J'ai lu quasiment tout Le Clézio, tout Modiano, avec à l'époque l'attente gourmande ; l'ennui s'installe peu à peu, les »souvenirs dormants » de ces deux Nobel de littérature me donnent l'impression d'avoir tout dit sur leurs sujets favoris.
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Alma où la quête d'une histoire de famille, entre mythes ensorcellants, passé douloureusement esclavagiste et desctruction massive d'une île foisonnante de beautés florales.

Le Clézio nous ramène dans son île Maurice pour à partir à la recherche du fameux dodo disparu, éteint par la faute des hommes. Mais, cette recherche ira au-delà d'un simple animal. C'est toute une dynastie qui aura disparu au gré de l'histoire, les esclavagistes, les noirs, les marrons, les riches, les pauvres, ceux qui font parler leur coeur et non leur sang, ...

L'un court vers son île pour comprendre sa lignée, son père, lui-même, pour retrouver ses racines, son histoire et l'autre la quitte pour se retrouver au milieu des siens, les nantis, les exclus, ... Lequel en sera le plus apaisé à la fi de sa vie ...


La plume de le Clézio est toujours aussi poétique, emprunt d'une beauté naturelle que ce soit pour parler de la magnificence de l'île ou des monstruosités humaines, qu'elles soient anciennes ou contemporaines.
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Le Clézio touche à l'universel, autant par ses écrits que par ses (rares) interventions médiatiques. Ce roman clôt un cycle sur Maurice, île qui lui est chère, au travers d'une double quête, identitaire pour l'un, existentielle pour l'autre. Les sujets abordés sont d'une actualité brûlante, cette île concentre à elle seule toutes les problématiques qui hantent nos consciences d'occidentaux, de l'esclavage d'hier aux migrants d'aujourd'hui avec la mauvaise conscience ou la mauvaise foi occidentale, selon la famille dans laquelle on est né. Les drames croisés d'enfants naturels, reconnus ou non, alimentent un malaise persistant, au hasard des bonnes ou mauvaises fortunes. L'île Maurice est un creuset formidable dans lequel se mêlent blancs, noirs, métis, indiens où la hiérarchie des races reste une donnée palpable. La quête de l'homme blanc sur l'île est sans issue, les fantômes sont légions, les traces de ses ancêtres ont disparu, seuls des ombres peuplent les plantations et les sucrières, de la splendeur du passé ne subsiste plus que les discours de vieillards à la mémoire vacillante, il s'en va, penaud, rejeté par une indigène, exotisme de pacotille, même cela, il n'y aura pas droit. Que dire du lépreux, bâtard rejeté chez lui, réduit à une quête d'absolu dans une ville inconnue, Paris, mirage d'un temps, vite disparu dans une réalité grise et sinistre, migrant parmi d'autres compagnons de misère, Maurice est loin mais ici, il semble moins souffrir, soutien occasionnel de pauvres hères, existant à travers leurs regards de désespérés. Rien de très gai dans tout cela malgré quelques belles rencontres, là aussi empreintes d'illusions vite emportées par un vent mauvais.
Que reste-t-il de cette belle île, avec ces oiseaux disparus, qu'un paradis bleu turquoise pour touristes de passage, artifice ultime conjurant le sort d'un monde à jamais disparu.
Les personnages se traînent un peu mais l'humanité qui se dégage de ce texte emporte l'adhésion, par delà la moiteur ambiante.
Le Clézio est un grand écrivain même alangui dans la douceur tropicale.
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Le Clézio choisit de nous faire partager son histoire familiale avec l' île Maurice en campant 2 personnages qui ont des liens avec le domaine d'Alma, lieu des années de l'enrichissement par la canne à sucre et la traite négriere.
Le premier, un pauvre diable surnommé Dodo, mangé par la lèpre, qui finit SDF à Paris ; le second, un jeune homme en quête de ses racines mauriciennes, qui part sur les traces de son père ayant vécu à Alma et cherchant des réponses sur les non- dits de sa famille.
Un parallèle avec la disparition du dodo, l'oiseau pataud et lourd sacrifié à l'arrivée des colons anglais et hollandais qui le chassent et saccagent son habitat naturel court tout au long du livre qui raconte le désespoir des pauvres spoliés par l'appât du gain, ainsi que la nostalgie de ce paradis perdu et vendu au tourisme international avec ses couchers de soleil sur fond de drogue et prostitution.
Les récits se succèdent, s'enchassent avec des témoignages, des gros plans pas toujours reliés, une quantité de noms, de lieux, de faits desquels émergent des moments forts : le lavage des pieds des clochards, l'appel des esprits, l'accouchement de la fille violée...
Un livre fort, engagé, qui pointe du doigt un monde dur aux faibles et l'impossibilité même de trouver des réponses.



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