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Citations sur Robe de marié (189)

J'ai peur. Tous les morts remontent. La nuit. Je peux les compter, un à un. La nuit, je les vois assis à une table, côte à côte. La nuit. En bout de table, Léo, avec son lacet autour du cou.
Il me regarde avec un air de reproche. Il demande : "Tu es folle, Sophie? Pourquoi m'as-tu étranglé? Tu es folle, c'est vrai?" et son regard m'interroge et me transperce. Je connais son air dubitatif, il penche la tête un peu sur la droite avec l'air de réfléchir. "Oui, mais ce n'est pas nouveau, elle a toujours été folle", dit la mère de Vincent.
Elle se veut rassurante. Je retrouve son air mauvais, ce regard de hyène, sa voix pointue.
" Avant de commencer à tuer tout le monde, à détruire tout ce qu'il y a autour d'elle, elle était déjà folle, je l'avais dit à Vincent, cette fille est folle..."
Pour dire ça, elle prend son air pénétré, elle ferme les yeux longuement en parlant, on se demande si elle va les rouvrir ou non quand elle parle, elle passe la moitié du temps les paupières fermées à regarder au dedans d'elle-même.
"Tu me hais, Sophie, tu m'as toujours haïe, mais maintenant que tu m'as tuée..."
Vincent ne dit rien. Il secoue sa tête décharnée comme s'il demandait pitié. Et tous me regardent fixement. Ils ne parlent plus.
Je me réveille en sursaut. Quand c'est comme ça, je ne veux plus me rendormir. Je vais à la fenêtre et je reste des heures à pleurer et à fumer des cigarettes.
J'ai même tué mon bébé. p.94
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Les femmes font toujours des régimes auxquels elles adorent faire des infidélités.
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Dans la plus grande démocratie du monde, le laboratoire n'a eu aucun mal à étouffer l'affaire. On a évité les procès à l'aide du plus puissant inhibiteur du sentiment de justice : le carnet de chèques.
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Je fais des allers-retours avec des couples de rats qui s'affolent dans les sacoches de la moto. C'est ça le plus pénible.
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Assise par terre, le dos contre le mur, les jambes allongées, haletante.
Léo est tout contre elle, immobile, la tête posée sur ses cuisses. D'une main, elle caresse ses cheveux, de l'autre elle tente de s'essuyer les yeux, mais ses gestes sont désordonnés. Elle pleure. Ses sanglots deviennent parfois des cris, elle se met à hurler, ça monte du ventre. Sa tête dodeline d'un côté, de l'autre. Parfois, son chagrin est si intense qu'elle se tape l'arrière de la tête contre la cloison. La douleur lui apporte un peu de réconfort mais bientôt tout en elle s'effondre de nouveau. Léo est très sage, il ne bouge pas. Elle baisse les yeux vers lui, le regarde, serre sa tête contre son ventre et pleure. Personne ne peut s'imaginer comme elle est malheureuse.


Ce matin-là, comme beaucoup d'autres, elle s'est réveillée en larmes et la gorge nouée alors qu'elle n'a pas de raison particulière de s'inquiéter. Dans sa vie, les larmes n'ont rien d'exceptionnel : elle pleure toutes les nuits depuis qu'elle est folle. Le matin, si elle ne sentait pas ses joues noyées, elle pourrait même penser que ses nuits sont paisibles et son sommeil profond. Le matin, le visage baigné de larmes, la gorge serrée sont de simples informations. Depuis quand ? Depuis l'accident de Vincent ? Depuis sa mort ? Depuis la première mort, bien avant ?
Elle s'est redressée sur un coude. Elle s'essuie les yeux avec le drap en cherchant ses cigarettes à tâtons et ne les trouvant pas, elle réalise brusquement où elle est. Tout lui revient, les événements de la veille, la soirée... Elle se souvient instantanément qu'il faut partir, quitter cette maison. Se lever et partir, mais elle reste là, clouée au lit, incapable du moindre geste. Épuisée.
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Et puisqu'il veut une peau de femme, il faut bien qu'il accepte éventuellement d'y laisser la sienne. C'est un vrai mariage, en somme.
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Sophie ne fait pas le compte de ses années de folie. Ça remonte à si loin... A cause de la souffrance sans doute, elle a l'impression que le temps a compté double. Une pente douce au début et au fil des mois, l'impression d'être dans un toboggan, de dévaler à toute vitesse.
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De toute façon, il vaut mieux rester soi-même. Parce que tôt ou tard, ce qu'on est, ça va se voir. Autant le savoir tout de suite, pas ?
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Chaque page est un viol, chaque phrase une humiliation, chaque mot une cruauté.
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Lui, elle le connait, elle ne se souvient plus de son nom, mais c'est lui qui l'a reçue le jour où elle a ouvert son compte. La trentaine épaisse, un visage un peu brutal, le genre à prendre ses vacances en famille, à jouer à la pétanque en disant des conneries, à porter des chaussettes de ville avec ses nu-pieds, à prendre vingt kilos dans les cinq prochaines années, des maîtresses pour l'heure du déjeuner, à mettre ses collègues au courant, le genre cadre dragueur d'agence BNP, avec la chemise jaune, le "mademoiselle" bien appuyé. Le genre con.

C'est ce qui s'appelle "tailler un costard" d'un banquier de la ... Pour ma part, je suis innocent car j'utilise exclusivement internet !
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