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EAN : 9782234062610
304 pages
Stock (10/03/2010)
4/5   55 notes
Résumé :
Moon a choisi la rue parce qu'elle a décidé d'être " elle-même dans ce monde où les gens sont devenus des autres ". Elle ne fait pas la manche, elle vend des sourires, et observe avec malice le manège des gens pressés. " Je dis : Avec cinquante centimes d'euros, qu'est-ce qu'on achète à notre époque? J'insiste, il accélère, petite pirouette : Non sans déc', à ce prix, franchement, tu trouves des trucs intéressants à acheter ? Le type finit par s'arrêter, il se deman... >Voir plus
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Moon est une jeune fille, au nom évocateur et à la bouille ronde. Elle vit sous des cartons dans l'entrée d'un magasin de fleurs qui mettent de la couleur dans ses yeux et dans sa vie. Autour d'elle on croise Boule, Slam, Fidji son amoureux, Comète son petit chien, Michou et Suzie qui vont et viennent au gré de leurs envies, de leurs besoins, de leurs secrets. Moon exerce le surprenant métier de vendeuse de sourires et son activité est plus ou moins lucrative selon les rencontres.
Après avoir volé un petit carnet, elle décide d'écrire l'histoire de Fidji et de la lui offrir pour Noël. Mais c'est l'image d'une petite fille, de Fred le papa et de Raymond le chien qui s'imposent sous la plume de Moon.
J'avais aimé la fraîcheur de Dis oui Ninon et j'ai retrouvé ici avec plaisir la jolie plume de Maud Lethielleux. Il faut prendre le temps de glisser tranquillement dans l'univers de Moon, laisser nos yeux se familiariser à la spontanéité des mots, à l'oralité de la jeune femme. Il faut prendre le temps d'apprivoiser le bitume pour ne pas rejeter d'emblée les sans-abri, les précaires. Il faut laisser Moon nous montrer le bon côté de la rue ; celui qui est solidaire, fidèle et libre. Elle nous entraîne dans sa réflexion et ses choix surprenants. On s'attache à Moon, on lui rend son sourire, on veut faire durer cet échange. Alors on s'assoit près d'elle et on regarde la lune avant... de la décrocher.
La petite note discordante que je formule est liée aux hésitations de Moon. Elle bafouille, elle tergiverse et me déçoit alors que son projet d'écriture prend forme.
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Une belle surprise au retour de mes vacances, enfouie dans un tas de courrier sans intérêt, même racoleur genre la dame au coin à gauche, nichait une enveloppe bien bombée, à coup sûr un livre, mais lequel ? Je laissais tout le fatras épars, et déchirait l'enveloppe bombée.

Je fus heureuse de voir le rouge jaillir de cet emballage, un roman que j'attendais avec impatience, après avoir avalé XX romans durant mes vacances je me sentais un peu en indigestion, je le laissais donc reposé quelques jours bien en vue pour le moment propice… mais dès que j'eus fourré mon nez dedans, je ne pouvais plus le quitter…

Une histoire tout en brut, une pauvre môme flanquée sur le bitume avec un chiot, qui est vendeuse de sourires, qui croit à son premier amour et y tient, mais comme sa bonne étoile ne daigne pas briller, elle finit par perdre aussi son chéri, lui reste plus que les mots pour lui faire oublier qu'elle n' a rien, qu'elle est presque plus personne. L'histoire s'enchaîne naturellement, avec le style particulier de Maud Lethielleux, bien que ce titre ne soit pas la suite de Dis oui Ninon, on ne peut que faire un rapprochement avec Fred, la petite, alors si cet opus serait l'avant Ninon ? du moins un écho d'un vécu…

Un petit roman sans grande phrase bureaucratique, comme le dit si bien Moon, mais un grand roman chargé d'espérance, d'humanisme, de réalité, et de vérité pas toujours bonne à dire, mais parfois ça fait du bien de mettre à la lumière la face cachée de notre société… avec des mots simples qui respirent l'authenticité comme sait si bien le faire Maud.

A suivre sur le blog, billet entrecoupé de citations du livre, merci
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Moon est une vendeuse de sourires... Pas une "saisonnière de la mouise, une intérimaire de la dèche". Non, une "préposée de la galère perpétuelle, une bénévole du bitume, la misère en bandoulière." Trois ans qu'elle est dans la rue.
Sa boutique de sourires, c'est devant la fleuriste, en face de la librairie. Dans sa vie, "c'est toujours les autres qu'ont les pralinés"; elle se sent parfois "une comète perdue au milieu de l'univers, une comète qui brûle d'avoir fait trop de voeux".. Mais elle tient à sa liberté, à son choix!

Elle commence à écrire la vie de son copain Fidji dans un petit calepin, et puis finalement raconte une histoire qui est dans sa tête, celle de Fred, la petite et le chien Raymond. Et alors, que se passe-t-il?

Eh bien je ne vous le dirai pas, à vous de le découvrir, ce serait criminel que je vous en dévoile plus!

Après un démarrage un peu diesel à l'ancienne pour m'habituer au vocabulaire et au style (j'ai compris grâce au contexte ce qu'étaient des kepons...), je n'ai plus lâché l'histoire, post-itant mon exemplaire ... Hélas impossible de citer toutes les jolies remarques qui font mouche, les brins de poésie, encore moins les non-dits... de très beaux passages qui gonflent le coeur, qui font sourire, bref Moon si forte et si fragile, on l'aime!

Les mots:
"D'abord, ça dit quelque chose, ça explique une hypothèse, mais en plus ça fait un son, ou deux, ou trois, et des fois quand tu le mets à côté d'un autre, ça fait comme une chanson, c'est ce que j'appelle les mots amoureux, tu les mets côte à côte et ils s'additionnent pour donner de la beauté à celui d'à côté ou simplement du sens, ils donnent de l'existence à leur conjoint. Mais c'est comme tout, t'as aussi les égoïstes, ceux qui prennent toute la place, qui se la pètent. Ceux-là, laisse tomber, ils sont beaux mais ils servent à rien, ils disent rien de profond, ils font leurs intéressants pour que t'oublie les autres. T'as aussi les arnaqueurs, ceux qui font croire qu'ils sont nécessaires, super indispensables et à la fin tu t'aperçois qu'ils gâchent tout, c'est des lourdingues. Et puis, t'as des mots tout cons tout simples, t'en mets plein les uns après les autres, ils sont pas spécialement beaux; ils disent pas spécialement quelque chose, mais tous ensemble, mis bout à bout, ces petits trucs de rien, ils te font chialer tellement ils te font du bien. C'est ceux-là mes préférés, les mots de rien, les pions de la vie, les petits fous."

Le clin d'oeil? : oui, j'ai aimé que Fred et la petite, et Raymond, jouent les guest stars en fond de scène...
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Moon a 19 ans et elle est SDF, "préposée à la galère perpétuelle, bénévole du bitume, la misère en bandoulière". Elle dort sur des cartons et refuse l'aide des bénévoles du SAMU d'hiver et leurs couvertures de survie, ces "couvrantes de morgue". Elle vit dans la rue et elle a son coin, sur la place Saint Mich', à proximité d'un fleuriste. Elle vend des sourires. Moon a un chien, Comète et des amis. Fidji, son amoureux, a des cheveux crépus et un air sympa. Il fait des démarches pour avoir un droit de visite et un droit de garde de sa fille et s'en va à Paname (c'est à dire Paris). Boule est vendeur de shit . Il a le crane rasé et porte un perfecto. Il vit avec sa copine Valou, locataire d'un HLM avec jardin. Et puis il y a Michou et Suzie, Slam et Jeanine.

Sous les lampadaires, elle pense à ce qu'elle va écrire sur le bloc note qu'elle a volé à la Maison de la presse. Elle voudrait écrire la vie de Fidji et lui faire un cadeau pour Noël. A l'angle de Saint-Fran, les doigts crispés, le calepin sur les genoux, elle entreprend d'écrire l'histoire imaginaire de Fred, de la petite et de Raymond le chien, avec persévérance, aidée par un manuel de grammaire pour se remettre les idées en place. Quand Fidji la quitte pour ne pas compromettre son avenir, elle confie son calepin à Slam, libéré sous conditionnelle. Elle se prépare alors à affronter le monde de l'édition, en ayant parfois le sentiment de perdre sa liberté.

D'où je suis je vois la lune est un roman de rue, avec un style et un vocabulaire bien particuliers, finalement assez poétique. Moon est un personnage très attachant, que l'on suit dans sa vie quotidienne. Ce livre m'a plu. Même les invraisemblances ne m'ont pas gâché le plaisir. Elles font partie du charme de ce roman et derrière la misère se cache l'espoir.
Lien : http://pragmatisme.over-blog..
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« Dis oui Ninon », premier roman de Maud Lethielleux, a suscité l'an passé dans la blogosphère un réel enthousiasme. Seuls quelques lecteurs sont restés au bord du chemin, ne partageant pas l'engouement général. le billet de Laure retranscrit parfaitement les reproches faits au roman, que je peux comprendre même si je vois les choses autrement. A mon sens, les livres de Maud se lisent comme des contes. Il ne faut pas y chercher de vraisemblance à tout prix, même si derrière ces histoires il y a du vécu. Il me semble comprendre que l'auteur veut raconter des histoires qui font chaud au coeur et donnent de l'espoir, même là où, à première vue, on ne voit que misère et difficulté. Une optimiste forcenée, Maud Lethielleux ? Il se pourrait bien…



Le personnage principal s'appelle Moon et vit dans la rue. Solitaire, mais pas totalement, elle ne se plaint pas de son quotidien même si ses coups de cafard sont fréquents. Pas facile tous les jours être une SDF, on s'en doute. Quand son petit ami la quitte, elle se raccroche aux mots qu'elle a commencé à consigner dans un cahier, des mots qui, mis bout à bout, vont donner une nouvelle orientation à sa vie de petite marchande de sourires… Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, il serait dommage de trop en dévoiler. Je vous dirai seulement qu'au détour des pages on croise sous forme de clin d'oeil Ninon et son papa, les personnages centraux du premier roman. D'une certaine façon ils vont aider Moon à décrocher la lune…



Un langage oral empreint d'humour et de poésie, des phrases qui font mouche, le style est celui du précédent roman. On retrouve, du début à la fin du texte, l'unité de ton que l'on avait admiré dans « Dis oui, Ninon ». Deux phrases, au hasard des pages :

« Fidji et moi on n'est pas des saisonniers de la mouise, ni des intérimaires de la dèche. Nous on est les préposés de la galère perpétuelle, les bénévoles du bitume, la misère en bandoulière »

« Je marche beaucoup ces temps-ci, je fais un marathon contre les pensées, je les laisse en plan sur mon carton et je pars en trombe avant qu'elle n'aient le temps de se réveiller. »

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
C’est toute ma vie cette chanson, une vie râpeuse, une vie de cicatrises qui se voient toujours mais qui commencent à s’estomper. Un passé qui se transforme en souvenir petit à petit et un avenir qui pointe son bout de son nez. Je m’allonge sur le dos, le morceau finit plus de chanter, le type se répète mais c’est jamais pareil, parce qu’à chaque fois il se libère d’un secret qu’il est tout seul à connaître et à la fin il ne reste plus rien qu’un accord égratigné qui s’éteint doucement , et qui prend tout son temps parce que, justement, c’est la fin. C’est la fin d’un morceau et le début d’un suivant. C’est toute ma vie cette chanson.

Je suis paralysée, immobile sur les ressorts avec la gorge nouée d’avoir entendu autant de beauté. Je ne savais pas que les êtres humains pouvaient fabriquer des intensités pareilles et faire chialer la planète avec une seule phrase et une voix cassée.”

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Moi, j’ai jamais su qu’écrire dans les marges et évidemment, ça peut pas plaire à tout le monde.
Je marche vers la foule, je n’ai pas peur de m’y perdre, je suis à ma place parmi les autres, une toute petite place qui me convient.
Je ne sais pas ce que je veux en fait, je voudrais juste continuer de marcher comme aujourd’hui, légère et solide à la fois, fragile mais avec les pieds bien à plat sur la terre, je voudrais continuer mon chemin avec ce sentiment d’être quelqu’un parmi les autres, une faiseuse imaginaire, une petite vendeuse à la sauvette qui a troqué ses sourires contre des mots.
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Moi, j'ai ma place à l'angle de Saint-Fran, juste en face de la banque et devant le McDo, je vends ma marchandise, petite came du quotidien. Je m'installe là, debout, un petit pas en avant, un petit pas en arrière, la valse de la rue pour une pièce de monnaie. Je ne brade pas, je ne force pas le client, pas de promotions dans mon magasin de plein air, j'en vends des tout petits, des grands jusqu'aux oreilles, des en coin ou des moqueurs, mais des jaunes plus rarement.
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mon problème c’est que je suis anesthésiée du coeur, c’est ça qui m’a tuée. Je hais le mot amour, c’est un mot qui sonne faux. “Je t’aime”, 'c’est une phrase louche pour des types qu’ont quelque chose à se reprocher ou qu’ont pas encore eu ce qu’ils veulent. L’amour, ça ne se raconte pas, ça se fait. Mais pas sur un carton ou dans un plumard, l’amour ça se fait avec le quotidien, par exemple un chien qui pose son museau sur tes genoux et qui te regarde dans les yeux en pleurant du nez, c’est de l’amour qui coûte rien et qui rapporte gros.”
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Toute la journée j’ai eu cette impression, j’ai vendu deux trois sourires en un tour de bras, et il m’est arrivé quelque chose de très rare : on m’a souri en retour. Mais pas comme d’habitude, pas avec la tristesse ou les yeux baissés ou le dégoût gêné, non. On m’a souri comme si j’étais un être humain.
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Videos de Maud Lethielleux (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maud Lethielleux
Vers l'expérience intérieure : lettres (1952-1973) : à s?ur Thérèse le Saux, par Henri le Saux, responsable : Armelle Dutruc Lethielleux, chez Artège.
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