Ce livre au titre patriphage nous invite à un gigantesque bond dans le passé, aux origines de l'humanité, un bond d'environ 400 000 ans en arrière. À l'époque du Pléistocène moyen (époque géologique s'étendant d'environ de -781 000 ans à environ -126 000 ans).
Bienvenue dans une famille de pithécanthropes (hominidés appartenant au genre homo-erectus et précédant Homo-sapiens).
Ernest, le narrateur, jeune adolescent nous raconte sa vie de famille. Il y a Edouard, son père, qui est aussi le chef autocrate d'une horde d'une douzaine d'individus. Ce dernier n'a qu'une obsession, le progrès technologique qui permettra à sa tribu et à ceux de son espèce d'assoir sa suprématie sur le monde. Il y a aussi l'oncle Vania, frère d'Edouard, un réactionnaire adepte de la décroissance et qui prône à tout bout de champ « Back to the trees ! ». Il y aussi la mère, et les frères et soeurs d'Ernest, qui se laissent balloter par toutes les lubies et autres excentricités du père mais qui ont aussi leur personnalité et leur spécialité (chasse, confection d'outils en silex, art, etc…).
Vercors, dans la préface, nous assure que
Théodore Monod et lui ont ri aux éclats en découvrant les aventures de cette tribu. Et pour cause, ce sont des réflexions et des conversations que l'on pourrait avoir au XX/XXI ème siècle qui animent cette vie de famille pithécanthropienne.
Pour ma part, j'ai esquissé des sourires, à plusieurs reprises, lors de scènes abracadabrantes mais je n'ai ri franchement qu'une seule fois.
Dans la première partie, j'ai trouvé l'histoire plutôt enfantine, un roman pour adolescent, me suis-je dit, puis au fur et mesure, j'ai vraiment accroché à cette histoire qui peut interpeller les personnes de tout âge, et notamment en abordant des questions sérieuses comme l'éthique, la loyauté envers sa famille, le désir toujours inassouvi de l'homme, le contentement, l'impact de l'homme sur la nature, etc…
Une bonne lecture en somme, à la fois philosophique, historique et divertissante.