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3,71

sur 3788 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Si, à mon grand regret (!), je ne partage visiblement pas tout à fait le même humour que Théodore Monod, qui a qualifié ce livre du "plus drôle de toutes ces années", j'ai néanmoins passé un très bon moment à relire ce texte, déjà apprécié quand, étudiante, je l'avais découvert sur les conseils d'une amie.

Pour moi, il me semble qu'il faut distinguer le fond et la forme: si les dialogues, les anachronismes et les raccourcis historiques m'ont donné le sourire d'un bout à l'autre, j'ai trouvé que le fond était très intelligent, non pas dans ce qu'ils nous apprend sur le côté matériel des découvertes, mais plus sur le "pourquoi ces découvertes, ou ces évolutions (le feu, l'exogamie, l'art,...) ont représenté des progrès majeurs dans l'évolution de l'Humanité".

Une façon un peu légère de réfléchir sérieusement à des questions qui restent (ou devraient rester) toujours actuelles, à chaque fois que l'Homme se trouve face à des choix majeurs...
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Un petit livre intelligent, bourré d'humour qui retrace quelques découvertes et apprentissages de nos ancêtres de la préhistoire, de la domestication du feu en passant par l'exogamie ou encore l'art rupestre. A travers l'histoire d'Edouard et de sa famille, Roy Lewis montre comment l'homme cherche à améliorer son quotidien, dans un premier temps pour assurer sa survie puis progressivement pour bénéficier de davantage de confort. Dans une recherche effrénée de pistes de progrès, Edouard invente ce qui constitue le prélude de la sédentarisation. Son frère Vania, qui vit encore dans les arbres, s'il ne dédaigne pas un cuissot de chevreuil rôti de temps en temps, le met en garde contre son projet de modernisation. On assiste ainsi à des joutes verbales, dont le propos est très contemporain : conservatisme ou progrès ? Les deux frères développent chacun des arguments pertinents, même si l'on sait que ce n'est pas Vania qui va l'emporter.
Les fils d'Edouard, dont Ernest (le narrateur), subissent chacun à leur façon la créativité de leur père. Ainsi, quand Edouard les encourage à s'apparier hors le clan, ils doutent… jusqu'à ce que chacun découvre l'amour. La condition féminine est également approchée de façon intéressante, où l'on s'aperçoit que les petites avancées du quotidien (je pense à la cuisson de la viande, par exemple) ne sont pas sans impact sur l'évolution ! La fin est assez déconcertante et m'a rappelé un livre de Barjavel que j'avais particulièrement aimé, Ravage. Si on sourit beaucoup, on referme le livre en se disant que dès les origines, l'humanité portait en elle le meilleur comme le pire…
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Ernest, jeune pithécanthrope , raconte les aventures de sa famille, en particulier de son père Édouard, toujours à l'affût d'innovations, et pétri d'idées généreuses ou saugrenues .
Pour échapper aux prédateurs et aux autres hordes, Édouard invente successivement le feu, les pointes durcies à la flamme et l'arc..
Seul l'oncle Vania (cf :Tchekov) vieux réac voit cette débauche de progrès d'un mauvais oeil et ne se prive pas de critiquer son frère, en profitant toutefois de ses dernières trouvailles : si son cri de ralliement est sauve qui peut ! mon arbre ! il le pousse volontiers auprès d'un foyer rassurant et la bouche pleine de viande cuite.
Le reste de sa famille est également inventif : Mathilde, la mère, découvrira le barbecue en jetant négligemment un petit cochon dans le feu, alors qu'Ernest et ses frères se distingueront à leur manière , par exemple:
William tentera de domestiquer divers animaux , comme le petit cochon qui finira au barbecue  ;
Alexandre, à l'aide de morceaux de charbon, dessinera des images contre les rochers .
L'incendie accidentel de la savane, le don du feu à une tribu adverse, puis la découverte de l'arc donnent lieu à de nombreuses controverses conduisant au dénouement tragique .
À travers de nombreux épisodes savoureux, Roy Lewis interroge le lecteur sur la société moderne comme le progrès, la place des femmes et l'usage du gourdin. En attirant les lecteurs par l'humour, Roy Lewis propose une approche ludique aux débats actuels. Par exemple, la maîtrise du feu, puis le désastre de l'incendie peuvent être perçus comme une analogie avec le nucléaire.
Mais on retiendra aussi la découverte de l'amour avec Griselda d'une horde étrangère.La drague est menée durant 10 jours en courant et le vainqueur n'est pas celui que l'on croit, le gourdin est abandonné au profit de la séduction , un espèce de paradis pour un futur qui restera à concrétiser .
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Nous fait une présentation très scientifiquement conventionnelle de l'évolution de l'homme mais dans un style absolument pas conventionnel.
L'humour est roi avec un grand respect des théories admises quant à l'évolution intellectuelle et culturelle de l'Homme mais un style mélangeant allègrement les anachronismes, la langue et la vie modernes
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Un roman très court, qui, sous couvert de divertissement, nous fait découvrir la vie quotidienne d'une horde d'hommes et femmes préhistoriques et les bouleversements apportés par la fabrication des premiers outils et armes et la domestication du feu. le pater familias notamment est fascinant, toujours en quête d'une nouvelle idée ou invention pour "faire évoluer l'espèce". En opposition totale avec son frère qui ne rêve que "du bon vieux temps". Les anachronismes, ainsi que les conversations en langage soutenu et empli de références modernes prêtent de fait à sourire. C'est, à mon sens, ce qui donne sa saveur à l'histoire. Je n'ai en revanche pas ri aux éclats comme le laisse présumer la préface, j'en suis restée aux sourires et j'ai passé un bon moment.
Merci
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Hilarant! Absolument hilarant! C'est ce que je retiendrai de ce livre. Des aventures d'hommes préhistoriques qui vous procurent des montées irrépressibles de rires, donc, mais pas seulement. Car au-delà des gags incessants et des jeux de mots plaisants on aperçoit une large critique sur l'homme et de sa volonté de domination et de contrôle absolu des choses. . . dont il perd parfois le contrôle!
Sinon cela, le court roman reste une approche intéressante du temps préhistorique, par sa documentation et par la justesse des faits racontés (même si l'on se doute que la progression absolument considérable qui nous est démontrée n'a pas pu être l'oeuvre d'un seul et même homme!). C'est aussi un bon moyen d'accéder à la connaissance de cette périodes car l'aspect en est moins rébarbatif qu'un austère et sérieux documentaire. Ce livre a réellement un intérêt historique.
Bref, un excellent moment de lecture qui se tient en une séance et qui est à ne pas manquer!
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Quelle joyeuse manière de grimper dans notre arbre généalogique ! Lewis nous donne un cours condensé d'hominisation qui pour être aussi ludique qu'anachronique n'en est pas moins basé sur de sérieuses réflexions .Je dois dire que , entre autres, le passage autoritaire de l'endogamie à l'exogamie m'a beaucoup amusé . Cependant l'écoute des informations du jour me fait m'interroger : l'oncle Vania (plus simien que tchekhovien) n'avait-il pas raison , tant le prétendu « progrès » nous précipite vers le mur ? Au fond son « Back to the trees ! » est peut être pour bientôt.
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Un récit très drôle bourré d'anachronismes de l'évolution de l'humanité en accéléré sur une génération avant l'apparition de Sapiens. Ernest, adolescent préhistorique du Pléistocène vit avec sa famille, son père Edouard toujours en quête de nouveauté, de progrès ( il ramène puis fabrique le feu, prône l'exogamie, le confort sédentaire, la réflexion) quand l'oncle Vania réactionnaire se méfie du progrès et a pour mot d'ordre "back to the trees".
Chaque enfant excelle dans son domaine de prédilection : dessin sur parois, chasse, réflexion.
Cependant le père par sa quête incessante de progrès et son idéalisme menace la horde.
Ces hommes connaissent jalousie, techniques de séduction (certes rudimentaires), conflits familiaux, amour. L'humour du récit n'exclut pas de grandes réflexions philosophiques.
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Ce bouquin m'a été offert par une amie lors d'un séjour en clinique en 2001.
C'est exactement la lecture qu'il me fallait pendant cette période, il m'a vidé la tête de toutes les idées noires susceptibles d'encombrer mon esprit.

Préalablement préparée la veille du séjour grâce à un spectacle, là aussi offert, de Fabrice Luchini au théâtre des Champs Élysées. Voilà de quoi surmonter ma peur, les deux ont parfaitement anesthesié mes craintes.
Alors bien sûr ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais alors je me suis laissée emporter et le héros du livre, ce petit bonhomme complètement décalé au sein de sa tribu m'a vraiment bien fait rire, j'en ris encore en écrivant ! Je me souviens de l'épisode et les tentatives de dressage du loup ou louveteau...

Donc un très bon souvenir de lecture.
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Voici un petit bijou dont j'ignorais la longue existence (1960). Petit car épais de moins de 200 pages mais bijou car dense, drôle et documenté. Dense par son style et ses qualités narratives, drôle par son humour et sa fantaisie – les dialogues totalement anachroniques sont des régals – et documenté car il reste exact au sujet de nos chers ancêtres du pléistocène. le hasard m'a fait lire il y a peu de semaines « Pré-ludes » d'Yves Coppens et j'ai pu constater que les plus récentes découvertes (et il y en a !) n'ont pas tordu le cou cruellement aux affirmations de ce livre de plus de 50 ans. Période qui, dans l'ère de la connaissance, doit représenter quelques millions d'année de l'ère géologique, isn'it !
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