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Anny Mourthé (Traducteur)Claude Mourthé (Traducteur)
EAN : 9782020321013
368 pages
Seuil (01/01/1998)
3.74/5   98 notes
Résumé :
Alice et Albert Graves mènent une retraite paisible dans leur maison à côté du marais. Un étrange adolescent vient rompre leur isolement : Richard s'installe chez eux, s'immisce dans leur vie et finit par loger dans leur cave. Pris d'une affection malsaine pour le jeune homme, à la fois attiré et effrayé par ses attitudes, le couple se déchire et commet l'irréparable..
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une lectrice recommande chaudement un livre à son libraire qui , bien entendu , le lit , l'apprécie et le recommande à son tour et voilà la chaîne activée et un nouveau roman rejoint ma PAL où , allez savoir pourquoi , il "grille " tous les autres au poteau ....Et me voilà donc à partager la " retraite " bien monotone de Alice et Albert Graves .La retraite , je la connais , je la vis au quotidien alors on pourrait croire que je vais vite m'ennuyer avec eux , d'autant plus qu'ils vivent isolés dans " la maison du marais " , voient fort peu de monde si ce n'est le dimanche à l'église , et , pour " couronner " le tout , sont de santé fragile et ...sans enfants ....Tout pour vraiment se lasser et les " abandonner à leur triste sort ..." Et puis , incroyable mais vrai , comme un don du ciel , un cadeau de Dieu , voici qu'arrive chez eux un jeune homme , Richard ...qui va bouleverser l'atmosphère...D'abord la cave , puis la chambre d'amis , Richard prend peu à peu pied dans l'intimité des retraités et de plus en plus d'importance au point de susciter bien des interrogations dans leur entourage villageois immédiat.... Et oui , les " braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux ".....Et c'est une perpétuelle évolution dans des relations où se mêlent des sentiments contradictoires qui donnent à espérer, désespèrent, irritent au plus haut point et on attend , on attend un dénouement à une situation dont on ne voit pas comment elle pourrait ne pas déboucher sur un drame . Si " le ver est dans le fruit " , il se nourrit également d'interventions extérieures qui ne contribuent pas à faire émerger le moindre espoir....
C'est un roman noir , très noir , angoissant , stressant , un piège qui se referme sur nous , nous fait tourner les pages à toute vitesse , sans jamais créer le moindre ennui , la moindre lassitude .
Un roman particulièrement habile sur les origines , la différence, l'acceptation ou le refus de l'autre , le silence à propos de son histoire personnelle et la difficulté à se reconstruire dans une société stéréotypée, prompte à juger , à exclure , et ce au nom d'un puritanisme .....
Très peu de personnages , bien décrits, "épais " mais plein de ces zones d'ombre qui font d'un homme ou d'une femme un être unique donc complexe .
C'est un roman bien construit , " vivant " malgré son atmosphère de huis - clos étouffant.
Est -ce que je vais rester avec Alice et Albert ? Bon , franchement , j'ai été content de croiser leur route , tout comme celle de Richard mais , comme je vous l'ai dit , " ce roman a grillé tous ses copains " et je me dois de retourner les retrouver , là- bas , dans mon Limousin .....La solitude auprès des marais , c'est pas trop mon " truc" surtout que les relations entre Alice et Albert , il paraît qu'elles ne sont plus ce qu'elles étaient...mais ça, hein , si vous voulez en savoir plus , je vous ai donné mon avis (....et rien que mon avis...) , je ne vous " pousse pas " à partir à leur rencontre mais si vous allez leur rendre visite , je suis certain que vous leur ferez plaisir ....et que vous serez bien reçus....Un dernier détail, Albert , il n'aime pas prêter ses livres....Ça n'en fait pas pour autant un " mauvais homme " , hein?
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Une voix off se lance dans un long flash back. Albert Graves se confie. Un mauvais moment à passer pour dire la vérité, sa vérité.
Huis clos dans une maison isolée pour Albert et Alice, deux retraités, s'adonnant aux joies simples du jardinage, de la cuisine et de la pêche.
Oh bien sûr la vie est un peu terne! Albert se remet de malaises cardiaques, le couple est solitaire, il n'a pas eu d'enfants, et chaque jour s'écoule sans beaucoup de surprises.
Aussi, lorsqu'un jeune employé chauffagiste, Richard, intervient pour une réparation, on lui offre une limonade, puis sans bien savoir pourquoi on le convie à rester dîner puis...il s'installe subrepticement dans la maison.
A partir de là le récit s'emballe et c'est le long récit de l'emprise d'un être sur un couple, bienveillant et méfiant à la fois. Richard est un taiseux. On s'interroge sur ses origines, sur ses motivations. Cette situation n'est pas normale, les signaux envoyés sont discordants et le couple alterne sérénité et trouble.La tension monte. Les habitants de la petite ville proche passent de la désapprobation muette à la mise au ban du couple.
La lecture devient un marais dans lequel on s'enfonce toujours plus et où aucune main secourable ne vient plus sauver le couple. Un texte sans temps mort, où tout s'enchaîne dans un engrenage infernal.
C'est une réflexion sur le couple, sur la solitude, sur la différence aussi et la nécessaire empathie. Cet intrus - dont la présence rappelle Frank, le commis de Malamud, dont on ne peut plus se débarrasser - n'est peut-être ici que l'expression incarnée de la vacuité de la vie du couple et de leurs silences.
C'est un roman psychologique où la frontière entre le bien et le mal est poreuse. Albert a-t-il bien agi? Et Alice ? La question morale le taraude encore, plusieurs années après. Il n'en est pas persuadé lui-même. Qu'importe ! Il nous tend un miroir. On est dans sa tête, avec lui. Il a l'humilité de reconnaître ses faiblesses et d'en demander pardon. Aurions-nous fait mieux ? Un roman addictif qu'on ne lâche pas et qui s'autorise, de surcroît, plein de clins d'oeil malicieux.



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Je découvre l'auteur en même temps que le roman et le moins que l'on puisse dire c'est que c'est une très belle surprise!

L'ambiance est très réussi et l'immersion presque immédiate et complète! J'ai angoissé, suis devenu claustrophobe, je me suis sentie comme hypnotisée dupée, en réalité je ressentais tout absolument tout comme le personnage principal. Cette même dualité, cette indécision.

Le personnage de Richard est une vraie réussite également, bien fouillé et creusé tout en gardant une certaine part de mystère absolument indispensable.

J'ai parfois pensé que l'histoire allait prendre une tournure fantastique puis non, puis à nouveau.
Force est de constater que je ne me suis pas ennuyée une seconde!

Avec ça j'ai eu le plaisir de l'odeur du vieux papier qui n'a fait que renforcer mon immersion dans ce livre fantastique!

Une belle découverte pour commencer l'année!
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Herbert Lieberman est selon moi un auteur tout à fait particulier dans le monde du polar : chaque roman est un univers à part entière, sans aucun rapport avec les précédents.
Autre caractéristique : l'histoire n'est jamais pour rire, il n'y a rien de rassurant dans son déroulement implacable, inexorable.

Pour la première fois de ma vie, un livre m'a fait peur, Lieberman a un réel talent pour installer une ambiance, et pourtant le couple de personnes âgées au centre de l'histoire est touchant de conscience.
En filigrane, la question est profonde : quelle elle la limite de notre tolérance aux différences?
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Albert et Alice, couple de retraités, achètent une maison dans la campagne, non loin d'un marais, car Albert est malade du coeur et il lui faut se reposer loin de la ville.
Un jeune homme vient pour réparer la chaudière. Comme il finit tard, Alice lui propose de se joindre à eux pour le dîner. Richard, le garçon, regarde les livres d'Albert et sort de la bibliothèque celui qui lui est le plus précieux, une édition rare de Blake offerte à Albert par son père. Il demande s'il peut l'emporter et, alors qu'Albert a horreur de prêter ses livres, il ne sait pourquoi il répond oui.
Les jours suivants, Richard ne revient pas. Mais, un jour qu'il descend à la cave, Albert se rend compte que le réduit est habité : il découvre son livre de Blake et d'autres objets sur une étagère. Richard Atlee s'est installé chez eux!

Peu à peu, le couple s'attache à ce garçon. Ils l'invitent à vivre à l'étage avec eux. Son comportement est très étrange : il disparaît toute la journée dans le marais. Il travaille aussi beaucoup, coupe le bois, repeint la maison sans qu'on le lui demande. Finalement, il tente de se rendre indispensable. Mais cette présence, peu à peu, pèse sur Alice et Albert, surtout lorsqu'ils réalisent que Richard ne supporte pas de les voir partir, ne serait-ce que pour une journée.

La lecture de ce livre est très surprenante. Classé dans les polars/thrillers, il ne peut qu'étonner le lecteur tenu en haleine jusqu'au bout : Richard Atlee est-il un assassin? Quelles sont ses intentions? Ses accès de violence sont inquiétants, et on se demande où tout cela finira.
À la fin, on constate qu'on s'est laissé mener par le bout du nez et, qu'en tant que lecteur, nous ne valons peut-être pas mieux que les villageois qui harcèlent ce jeune homme différent, avec ses airs de brute, de sauvage.

Là où l'on s'attendrait à un roman policier, on se retrouve dans un livre où la psychologie est très fouillée, avec pour sujet "le trouble de l'attachement", et l'on se retrouve presque penaud... Finalement, c'est un roman sur l'autre et la place qu'on lui fait.

Il existe une adaptation d'1h13 de ce livre en téléfilm : Crawlspace (1972).
Lien : http://edencash.forumactif.o..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce fut d'une étrange façon que Richard Atlee entra dans notre famille. Je ne sais si c'est nous qui l'avons adopté, ou le contraire. en réalité, cela n'a aucune importance. Ce fut peut-être un accord tacite entre nous. Il était seul, et nous aussi. Tout était prêt pour la rencontre.
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L'injustice, c'est ainsi. Une fois qu'elle a commencé, elle se répand comme une épidémie. Au départ, il y a une toute petite injustice, puis une conjuration générale de toutes les injustices suivantes est nécessaire pour entretenir et pour soutenir l'injustice initiale. Et c'est ainsi que très vite l'atmosphère entière d'un endroit est irrémédiablement polluée.
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Je crois qu'en réalité, tout est là : nous ne sommes rien d'autre qu'une poignée de créatures serrées les unes contre les autres dans un désert, et qui se portent mutuellement assistance en attendant, au long des heures froides et obscures qui précèdent le matin, une aurore qui n'a même pas promis d'être au rendez-vous.
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J'aurai bientôt soixante ans, et je constate avec tristesse que tout ce que j'ai appris se résume à ceci: nous sommes tous, pour la plupart, des hommes de bonne volonté, mais nous manquons de détermination.
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Il y avait quelque chose de délibérément méchant dans cette façon d'agir. On eût dit que Richard voulait que nous l'entendions. On eût dit qu'il voulait nous tourmenter et nous narguer, qu'il cherchait à nous faire peur avant de s'en retourner ensuite en ricanant. Comme s'il avait voulu dire : Pas cette fois-ci, une autre fois peut-être.
Il y eut une autre fois et même plusieurs autres fois. Mais jamais il n'entra. Il se contentait de s'arrêter et d'attendre de l'autre côté de la porte, en respirant si fort que nous pouvions l'entendre.
La haine n'est pas un sentiment qui m'est naturel, mais je vous assure qu'à partir de ce moment-là, je me suis mis à le haïr. Pas seulement parce qu'il me faisait peur. Il me faisait réellement peur, et même bien davantage à cette époque-là qu'au tout début. Le côté imprévisible qu'il y avait en lui, sa violence, tout cela était terrifiant. Mais bien au-delà de cette peur naturelle, je commençais aussi à éprouver pour lui une répugnance profonde.
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