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EAN : 9791091146050
Dystopia (01/10/2013)
4.11/5   14 notes
Résumé :
Pas de texte de 4e de couverture. Sommaire : Brise-glace ; La Femme verte ; Le Tunnel ; Kiruna ; Le Pacte ; Mange-moi ; Moroï ; Le Courbe ; Carmina ; Reprise ; Le Rapt ; postface de Léo Henry.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En Résumé : Cru se révèle un livre difficile à chroniquer, mais aussi à appréhender finalement. Il propose ainsi 11 nouvelles qui vont nous plonger dans l'univers assez unique de l'auteur, où il faut se laisser porter par ces récits déstructurés, mélange d'émotion, de rebondissements, d'images qui viennent ainsi assaillir le lecteur et former au final un tout cohérent et ouvert. Il y a un vrai échange entre l'auteur et le lecteur, ou chacun doit faire sa part de travail pour aboutir à une histoire unique. On a clairement l'impression d'osciller entre réalité et surnaturel, offrant ainsi un fantastique surprenant, insidieux, à la fois présent et pourtant qui ne se dévoile pas vraiment, pas complètement. On plonge ainsi dans une atmosphère unique, froide, déroutante et entrainante qui donne envie d'en découvrir plus. Au milieu de tout cela on découvre un panel de personnages uniques qui nous font réfléchir sur l'amour, la folie, l'Homme qui ne laissent pas indifférent. La plume de l'auteur a un côté simple et pourtant percutant, d'une certaine façon poétique et efficace. Alors certes, il est arrivé qu'un ou deux textes me déroutent de trop, voir m'ont perdu, mais dans l'ensemble un recueil de textes fantastiques que je suis content d'avoir découvert. A chacun de voir si vous vous laissez tenter.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Dans le sillage de Damasio, bon nombre de nouvelles voix ont pu se faire connaître pour leur approche expérimentale de la SF, déstructurant les phrases et les paragraphes, s'affranchissant le plus possible des tropes, mêlant leur récit à énormément de fantasy / fantastique / horreur, dans une veine qui n'est pas sans rappeler (toutes proportions gardées) China Miéville à l'outre-Manche, lui aussi d'ailleurs très porté sur les messages politiques de gauche radicale. Vous connaissez très sûrement Sabrina Calvo ; mais vous avez peut-être entendu parler de luvan (eh oui, sans majuscule alors que je déteste ça, ça fait vraiment titre de groupe de post-rock à deux balles). Ayant publié à un nombre impressionnant de maisons différentes, cette autrice a vu son premier recueil de nouvelles, CRU, se faire publier à la minuscule maison d'éditions Dystopia Workshop, qui nous livre là un superbe livre-objet, que ce soit pour sa solidité comme pour son graphisme, original tout en restant parfaitement lisible. Je l'avais acheté aux Intergalactiques d'il y a deux ans, par curiosité (et puis, soyons honnêtes, pour le prix). Or, si luvan écrit bel et bien de la SF, il me faudra plusieurs dizaines de pages pour comprendre que ce livre… n'en fait pas partie.
En effet, CRU se compose essentiellement de récits d'exploration et de fantastique voire de réalisme magique, et le long texte final, une novelette intitulée le rapt, tient quant à lui du polar. Deux nouvelles laissent entendre qu'elles se passent dans le futur (dans l'une le Liban s'est effondré, dans l'autre le monde croule sous les guerres — notamment bactériologiques), mais comme aucun élément scientifique n'est développé de près ou de loin, il s'agit plutôt d'anticipation. Ce qui n'a rien de grave puisque la plupart des nouvelles peuvent ainsi nous emmener au coeur de l'un des pays fétiches de l'autrice : la Suède (et notamment sa partie lapone, dont le peuple indigène sami demeure bien trop méconnu sous nos latitudes). Difficile de critiquer ces textes individuellement tant ils forment un tout : d'une nouvelle à l'autre vous allez voir revenir les mêmes thématiques, la violence, la solitude, le froid, l'impression que le monde se désagrège autour de vous sans que vous puissiez rien y faire. On ne rigole pas franchement chez luvan / Luvan. Ça tombe bien : le monde n'a rien de bien rigolo.
L'érudition de l'autrice sur la géographie internationale est un des grands intérêts du recueil, et j'avoue avoir appris beaucoup de choses. Mais surtout, le travail d'ambiance est permis par une prosodie très travaillée, découpant des phrases en plein milieu, usant de majuscules, de sauts à la ligne, de points solitaires ou même de mots barrés plusieurs fois. Les textes les plus réussis sont ainsi les deux plus courts, car également les plus travaillés — ce qui les fait davantage se rapprocher du poème en prose que de la nouvelle. Luvan n'en fait jamais trop dans la ponctuation : ces trouvailles ne paraissent jamais gratuites, même si je n'ai pas compris le sens d'une ou deux d'entre elles (mais je crois que l'éditeur a aussi fait deux-trois coquilles 🤓).
Par contre, le recours systématique à l'ellipse, à la métaphore, au flash-back et à l'in medias res est beaucoup plus discutable : s'il permet de partager le sentiment de perdition des personnages, il rend certains textes opaques voire tout simplement imbitables. J'ai vu passer des avis de lecteurs disant : « On y comprend rien donc elle écrit trop bien » ; moi, je pense surtout qu'il y a un problème de clarté. Et ce problème culmine dans le très lent texte final, où je n'avais qu'une seule envie : que ça s'arrête enfin.
Bref, CRU est une jolie petite trouvaille, mais de là à parler d'un chef-d'oeuvre, il y a un pas que je ne franchirai pas. Et même si vous connaissez mon amour pour La Horde du Contrevent, j'avoue me sentir toujours aussi hermétique face à la Damasiosphère : tantôt très frontale dans ses idées, tantôt sibylline dans sa forme, il s'agit d'une école littéraire qui, si elle est passionnante à analyser, reste somme toute bien moins ma came qu'une littérature plus classique, mais aussi plus universelle. Malgré tout, il y a des chances que je me décide à lire un jour Les Furtifs, car les retours et entretiens de l'auteur me laissent penser au final que le mélange Imaginaire débridé / littérature engagée sera mieux distillé que dans La Zone du Dehors, en raison des nombreuses utopies et bizarreries qu'on y croise en cours de route. Et puis bon, c'est pour ma culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Onze incroyables nouvelles des confins où des mondes se frôlent.

Comme le dit Léo Henry en guise de conclusion à sa postface de cet excellent premier recueil de nouvelles : "Attention ! La couche est fine ! La glace est friable ! Restez près du bord !".

Ma note de lecture est désormais sur mon blog, ici : http://charybde2.wordpress.com/2014/02/04/note-de-lecture-cru-luvan/
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Extrait de ma chronique :

Cette écriture en pointillés ou, comme le dit joliment Léo Henry, ce "sautillement narratif" d'un point à l'autre de l'histoire pourrait laisser craindre un appauvrissement du langage : souvent, à trop vouloir dégraisser, on s'attaque aussi aux muscles, et on court le risque de ne laisser subsister de son texte qu'un squelette aux os si blanchis qu'ils en font mal aux yeux...

Jamais cependant luvan ne confond une nouvelle (ou un roman) avec un scénario, comme c'est hélas le cas de beaucoup de ses contemporains ; au contraire, ses phrases, même brèves, sont toujours façonnées comme autant de petits bijoux sonores, dans lesquels sont enchâssés des fulgurances d'expressions brillant de mille feux, des "formules inattendues, parfois inouïes", comme le dit si bien Léo Henry.
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Pas facile d'approche donc mais résolument intéressant, "Cru" est un ouvrage qui vaut le détour.
Lien : http://naufragesvolontaires...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les nuages regardent passer labanquise avec apathie. Leurs lacets grisaffleurent avec la patience inversée desorages. Je les regarde si fort que manuque fait mal.Je viens de recevoir l’appel d’un porteconteneursespagnol. La Dolorès. Il estprisonnier des glaces quelque part au sudde notre position. C’est notre premier appel.L’équipage est excité à l’idée d’engagerles manoeuvres.Nous avons tous vu la « femme à bord ».Elle est belle et prend ses repas avec lecapitaine. Personne ne lui a parlé. On parlepeu sur le brise-glace et quand nos yeuxs’égarent sur sa compagne, le capitainenous intime à beurrer notre craque-pain. »(« Brise-glace »)
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Conclusion de la postface écrite par Léo Henry :
Cette postface, pour préciser de quelques adjectifs :
luvan écrit très bien
une œuvre singulière, unique,
précieuse.
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